Montessori à la maison avec les Montessouricettes

229. Les secrets du matériel Montessori, avec Christèle Hubert de 123Montessori

May 14, 2024 Anne-Laure Schneider Episode 128
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229. Les secrets du matériel Montessori, avec Christèle Hubert de 123Montessori
May 14, 2024 Episode 128
Anne-Laure Schneider

Comment ne pas se faire avoir quand on cherche à acheter du matériel Montessori ? Peut-on trouver du matériel Montessori fabriqué en France, dans de bonnes conditions, et à un prix abordable, plutôt que du matériel chinois dont la qualité n’est pas toujours formidable ? Comment le matériel Montessori est-il pensé, y a-t-il un ou plusieurs courants montessoriens en France ?

Pour répondre à toutes ces questions, je reçois aujourd’hui Christèle Hubert, fondatrice et dirigeante de 123montessori, une boutique de matériel Montessori française, qui depuis des années fournit à des enseignants, éducateurs, parents, formateurs, du matériel Montessori de qualité, à assembler soi-même pour s’en imprégner pleinement.

Puisqu’elle fournit et travaille avec de très nombreux montessoriens, formateurs, parents en IEF, enseignants, etc., elle a un point de vue très central et équilibré sur la pédagogie Montessori dans son ensemble. Je me suis dit que son éclairage serait passionnant pour le podcast ! 

Ceci n’est pas une collaboration commerciale, mais c’est un coup de cœur depuis des années. Pour avoir moi-même rempli en bonne partie ma “salle de classe” de matériel 123montessori, je vous le recommande chaudement !

Lien de la boutique : www.123montessori.fr

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Comment ne pas se faire avoir quand on cherche à acheter du matériel Montessori ? Peut-on trouver du matériel Montessori fabriqué en France, dans de bonnes conditions, et à un prix abordable, plutôt que du matériel chinois dont la qualité n’est pas toujours formidable ? Comment le matériel Montessori est-il pensé, y a-t-il un ou plusieurs courants montessoriens en France ?

Pour répondre à toutes ces questions, je reçois aujourd’hui Christèle Hubert, fondatrice et dirigeante de 123montessori, une boutique de matériel Montessori française, qui depuis des années fournit à des enseignants, éducateurs, parents, formateurs, du matériel Montessori de qualité, à assembler soi-même pour s’en imprégner pleinement.

Puisqu’elle fournit et travaille avec de très nombreux montessoriens, formateurs, parents en IEF, enseignants, etc., elle a un point de vue très central et équilibré sur la pédagogie Montessori dans son ensemble. Je me suis dit que son éclairage serait passionnant pour le podcast ! 

Ceci n’est pas une collaboration commerciale, mais c’est un coup de cœur depuis des années. Pour avoir moi-même rempli en bonne partie ma “salle de classe” de matériel 123montessori, je vous le recommande chaudement !

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Anne-Laure:

Montessori chez eux, avec leurs enfants ou les enfants qu'ils gardent. Dans ce podcast, nous parlerons donc de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille ce qu'on appelle aussi l'école à la maison de co-schooling et de bien d'autres choses encore. Comment ne pas se faire avoir quand on cherche à acheter du matériel Montessori? Peut-on trouver du matériel Montessori qui soit fabriqué en France dans de bonnes conditions, puis à un prix abordable, plutôt que du matériel chinois dont la qualité n'est pas toujours extraordinaire? Comment le matériel Montessori est-il pensé? Est-ce qu'il y a un ou plusieurs courants montessoriens en France? Pour répondre à toutes ces questions, aujourd'hui, je reçois Christelle Hubert, qui est la fondatrice et la dirigeante de 1-2-3 Montessori, une boutique de matériel Montessori française qui, depuis des années, fournit à toutes sortes de personnes des enseignants, des parents, des éducateurs, des formateurs du matériel Montessori de qualité qui est à assembler soi-même.

Anne-Laure:

Alors, bienvenue, christelle. Je suis enchantée de te recevoir dans le podcast. Je ne fais que très, très rarement des podcasts en duo. Tu n'es que la deuxième invitée du podcast, mais ça me tenait à cœur parce que je pense que tu as beaucoup à partager avec nous, puisque tu as un point de vue qui est très central dans la pédagogie Montessori. Tu côtoies beaucoup de formateurs différents, beaucoup de personnes qui pratiquent la pédagogie Montessori dans des environnements différents. Donc, je me suis dit qu'on avait beaucoup de choses à discuter aujourd'hui Et on va faire très original. Je te présente qui es-tu? que fais-tu?

Christèle:

Je m'appelle Christelle, christelle Hubert, et, comme tu viens de le dire, j'ai créé la boutique 1, 2, 3 Montessori. Alors, j'ai 5 enfants et la petite dernière a été élevée avec la pédagogie Montessori à la maison. C'est pour ça que ça m'a mis le pied à les créer. Je me disais que je m'ennuierais un peu en faisant l'école à la maison. Donc, j'ai créé la boutique et puis, de fait, je m'ennuie pas un peu en faisant l'école à la maison.

Christèle:

Donc, j'ai créé la boutique Et l'idée. De fait, je ne m'en dis pas ni d'un côté ni de l'autre. Ça, j'imagine, ça me fait une vie de peluche, parce que j'ai eu plusieurs vies avant Mon Thessalonic. Vraiment, ça comble mes intuitions sur l'école et sur voilà sur la pédagogie.

Anne-Laure:

Et alors, comment est-ce que tu es arrivée à ouvrir une boutique Montessori et bien.

Christèle:

Alors, quand j'ai commencé à me renseigner sur la pédagogie Montessori, j'ai commencé mes me renseigner sur la pédagogie montessorique, j'ai commencé mes formations, je me suis rendue compte que le matériel, il faut qu'il soit extrêmement précis, très, très rigoureux. Alors, ça ne me posait pas vraiment de problème, parce que j'ai fait beaucoup d'encadrement, j'ai fait beaucoup de bricolage à la maison, j'ai essayé à chantourner Je suis très manuelle, mais je voulais que ce soit parfait. Et donc, j'ai commencé à faire mon matériel en utilisant bien les codes qui m'étaient demandés, etc. Et puis, le premier matériel sur lequel je me suis un peu cassée les dents, c'est la boîte de couleurs. La troisième boîte de couleurs, il y a un nombre incroyable de petites tablettes qui doivent être parfaitement de bonne couleur, qui doivent être rangées dans une boîte qui tombe au code parfait. Et puis, j'ai fait ce qu'on ne devrait jamais faire. J'ai mis mon chronomètre et j'ai regardé combien de temps j'ai fait ce qu'on ne devrait jamais faire.

Christèle:

J'ai mis mon chronomètre et j'ai regardé combien de temps j'ai passé, et là, je me suis rendue compte que ce n'était pas une bonne idée, parce que, pour un truc qui s'achète dans les 30 euros en Chine, j'y avais à passer un peu plus de 30 heures. Donc ce n'était pas réaliste. Et je me suis dit que je n'étais pas la seule aussi, parce que si je suis la seule à faire ça, mais je me suis dit qu'il y avait d'autres mamans qui voulaient faire elles-mêmes, qui n'avaient peut-être pas forcément les mêmes compétences que moi pour le bricolage. Moi-même j'en suis une, c'est ma maman qui a fait ma boîte du grand alphabet mobile.

Anne-Laure:

Je l'ai toujours, mais le travail que ça a représenté pour elle, heureusement que elle avait un peu de temps à m'accorder.

Christèle:

effectivement, tu n'étais pas la seule voilà, et du coup, je me suis dit qu'il y avait peut-être quelque chose à faire pour, non pas vendre le matériel tout fait, mais vendre le matériel tout fait. Mais vendre le matériel pour qu'il soit facilement terminé et que l'on ait la satisfaction d'avoir bien travaillé, en même temps qu'un travail qui tombe juste, qui est parfait. Mais en même temps, c'est moi qui l'ai fait, et donc, c'est dans cet esprit là que j'ai lancé la vie d'accord, et donc justement ce choix.

Anne-Laure:

Je me suis même demandé si ça n'avait pas été inspiré par Ikea, les meubles à monter soi-même.

Christèle:

Alors c'est amusant, parce que j'ai un coup, j'en parlais en famille. J'ai une de mes tantes qui me dit Mais ton truc, c'est bien l'IKEA du Montessori, c'est exactement ça. Mais en fait, dans mon esprit ce n'était pas ça, c'était vraiment terminer soi-même. Alors, peut-être que je suis un peu voilà l, peut-être que je suis un peu Voilà, ikea c'est pas français. Peut-être que je n'ai pas. Je ne pense pas l'avoir formalisé avant que ma tante ne m'en parle comme ça.

Anne-Laure:

Mais pour toi, il y avait quand même une raison aussi derrière le fait de vouloir inciter les gens à le finir eux-mêmes. Ce n'est pas juste une raison de satisfaction personnelle. Est-ce qu'il y a aussi un intérêt pédagogique derrière? Oui, bien sûr.

Christèle:

Parce que le fait de faire soi-même son matériel, on l'aime, on le comprend mieux en l'ayant fait soi-même, parce qu'il y a des choses logiques dans le matériel qui sont… qui sont, par exemple, l'assemblage des perles. Le fait d'assembler toutes ces perles, c'est vrai que c'est long, mais on finit par comprendre la cohérence des choses. Et, par exemple, quand on assemble plus de mille, on va mettre réellement plus de mille perles. Et puis alors, moi, je suis mateuse aussi, mais c'est vrai que ces barrettes de 10 qu'on assemble par 10, et puis ensuite, les 10 plaques qu'on assemble ensemble, vraiment, on comprend la logique. Et puis, puisqu'on estques, qu'on assemble ensemble, vraiment, on comprend la logique. Et puis, puisqu'on est parti de l'unité, le chemin est logique après, et je pense qu'on l'a plus intégré quand on l'a fait soi-même que quand on l'achète tout prêt et, à la limite, on ne sait pas comment ça a été fait.

Anne-Laure:

Et c'est aussi une des raisons. Dans mes formations, je fais toujours des vidéos de présentation, je montre comment on présente le matériel et je prends toujours un autre temps, une autre vidéo pour expliquer pourquoi on fait les choses comme ça et d'où viennent, par exemple, les couleurs du matériel, pourquoi ça fait telle taille, pourquoi le matériel est conçu comme ça. Et le matériel est conçu comme ça, et c'est pour ça que le matériel, il, est passionnant. D'ailleurs, j'ai voulu lui rendre honneur aujourd'hui. Mon mari m'a fait des boucles d'oreilles avec les barres rouges et bleues Montessori. Si jamais un jour tu veux lancer une collection de bijoux Montessori, moi j'achète, t'as pas de soucis. Il m'a fait la tour rose aussi comme ça, avec cinq cubes seulement, parce que ce n'est pas très montessorien, mais ça suffit pour les boucles d'oreilles.

Anne-Laure:

Mais ce qui est compliqué, c'est qu'aujourd'hui, sur Internet ou même dans les catalogues qu'on reçoit dans nos boîtes aux lettres, on voit passer beaucoup de publicités pour du matériel soi-disant montessori Et il y a souvent des vendeurs qui se retrouvent à faire passer des jouets ou du matériel pédagogique, mais issu d'autres pédagogies, pour du matériel Montessori. Par exemple, ces dernières années, au moment de Noël, j'ai régulièrement dénoncé la façon dont Lidl, dans ses catalogues, présentait des jouets comme des jouets Montessori, alors qu'ils étaient inspirés des sunblocks, par exemple, ou de l'arc-en-ciel de Grims, des jouets qui sont tout à fait intéressants mais ne sont pas du matériel Montessori. Alors, d'après toi, sur quels critères on peut s'appuyer pour reconnaître du matériel Montessori? Quand est-ce qu'on peut parler d'un matériel Montessori?

Christèle:

Pour moi, le matériel Montessori, c'est le matériel qui fait partie de la pédagogie Montessori Et aller plus loin, c'est gênant, parce que Marie-Anne Montessori avait décidé des choses. J'essaye de chercher dans la boutique des exemples de choses qui n'étaient pas forcément.

Anne-Laure:

Il y a des choses qui ont dû évoluer quand même, parce que la MI continue aussi à.

Christèle:

Ils ont un énorme catalogue, mais avec des choses en diffusion ce n'est pas forcément montessorien. Je veux dire, par exemple, quand on prend le catalogue de 2008,. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas de la méthode Montessori. Donc, on limite à appeler Montessori des choses qui sont vraiment dans la méthode. Alors, dans ma boutique, par exemple, je vends des réglettes cuisinières, par exemple. Oui, Eh bien, je dis que c'est des réglettes cuisinières. Je ne dis pas que c'est du matériel de Montessori. Oui, bien sûr, Parce qu'il y a des écoles qui aiment bien utiliser ce matériel-là. Moi, enfant, on ne se souvient pas exactement de ce qu'on a utilisé quand on était enfant. Puis, en plus, moi, j'ai beaucoup déménagé et donc, l'école dans laquelle j'ai appris ça, je n'y étais plus. Quand j'étais assez grande pour me souvenir, j'aurais pu retourner dans la classe, et donc enfant.

Christèle:

Je me rappelle très, étais plus, quand j'étais assez grande pour me souvenir, j'aurais pu retourner dans la classe, et donc, enfant. Je me rappelle très, très bien avoir travaillé avec les cubes de Ludwinska, de Laval. C'est des cubes en bois qui font un centimètre de côté, qui sont assemblés par 10, par 100 et en cubes, et je me rappelle très bien du geste allez 10 et on passe, allez 10 et on passe, allez 10 et on passe. Et alors, c'est pas du, je le vends sur ma boutique parce que c'est un souvenir personnel et que je sais que ça marchait bien, parce que moi, j'ai été construite comme ça. Donc, les gens se le représentent.

Anne-Laure:

En fait, c'est comme les règlets de Cuisenaire, mais en bois naturel. Voilà, il les réglettes cuisiner, mais en bois naturel voilà, il n'y a pas de couleur.

Christèle:

Il n'y a pas de couleur. Et, en fait, c'est ce que Lugenska de Laval a fait pour remplacer les perles et les cubes, pardon, les perles les perles, les perles, les perles, les plaques, les perles, les plaques, etc. Et donc c'est vrai que on a un autre. Comment dire, c'est un autre vendu. D'abord, c'est plus gros et voilà, c'est un autre vendu. J'aime ce matériel parce qu'il fait référence à des choses que j'ai inscrites en moi, oui.

Anne-Laure:

Et puis il a ses qualités aussi, par exemple le fait que ce soit le toucher du bois. Il est quand même agréable. Et puis c'est plus facile à manipuler sous forme de cube que sous forme de perles, qui ont tendance à rouler. On a plus de mal à les disposer.

Christèle:

Et puis on a la petite queue, tandis qu'avec les cubes, on, Quand on en a mis une dix et qu'on met la barrette derrière, ça fait strictement la même mesure. Et c'est ça dont je me souvenais en fait dans mon forfait.

Anne-Laure:

Et pourtant, il me semble que Maria Montessori avait été comment dire? très décourageante sur l'intérêt de ce matériel. Elle refusait que ce matériel soit associé à son nom.

Christèle:

Pour elle, c'était vraiment les perles, les perles unités, les perles rondes, oui oui, alors après moi je ne suis pas du tout spécialiste de Marie-Anne Pessonnier J'ai entendu dire que elle s'était vraiment fortement disputée avec Hélène Williams-Cannaral. Alors, après, est-ce que si elle ne s'était pas disputée, si certaines querelles d'égo n'avaient pas eu lieu, si ces querelles d'égo n'avaient pas eu lieu, quand aurait-il été vraiment? C'est vrai. Je ne rentre pas, ce n'est pas un débat que je veux ouvrir.

Anne-Laure:

Oui, C'est juste ça. C'est vrai que c'est pour ça qu'il y a plein de matériels pédagogiques qui sont intéressants, mais quelque part, il faut rendre à César ce qui ne l'est pas. Je pense quand même qu'il est en évolution aussi, ce matériel Montessori, par exemple les puzzles des biomes, que tu vends d'ailleurs sur 123 Montessori. Pour moi, ils sont bien plus tardifs, ils datent de bien après la mort de Maria Montessori.

Christèle:

C'est une éducatrice qui m'avait demandé de les faire. J'avoue que je ne les ai pas vues en formation Et du coup je ne peux pas bien en parler, parce que, voilà, je les ai faites sur une demande. On m'avait dit il faut faire comme ça, comme ça, comme ça, et je voilà, du coup j'ai obéi et ce n'est pas un matériel sur lequel je suis formée, donc je peux difficilement avoir un avis autre que technique.

Anne-Laure:

Oui, les biomes. Je trouve que c'est un matériel qui est tout à fait intéressant, qui est dans le prolongement du travail des puzzles de géographie, avec les frontières politiques, sauf que là, on vient réunir la botanique, la zoologie, la géographie physique, et il est complètement dans le prolongement, la continuité de la pédagogie Montessori, alors que les sunblocks, par exemple, sont très intéressants, mais ils ne sont pas dans cette même cohérence. C'est un autre outil pédagogique Et c'est très bien qu'il y ait toute cette variété de réflexions, de matériel pédagogique aussi. Et alors, on entend parfois certains montessoriens dire Non, mais le plus important dans la pédagogie montessori, ça n'est pas le matériel, c'est la posture de l'éducateur». Je voulais avoir ton avis là-dessus. Et est-ce qu'à ton avis, on peut mettre en œuvre la pédagogie Montessori sans matériel?

Christèle:

Je pense que la posture de l'éducateur, elle, est fondamentale. Est-ce qu'on peut faire la pédagogie Montessori sans matériel? Je n'irai pas jusque là, parce que je pense qu'il y a quand même un matériel qui a été super bien réfléchi, qui est abouti, etc. Mais sans la posture de l'éducateur, on ne peut rien faire. Même on peut avoir plein de matériel super bien dans la classe ou à la maison, si on n'a pas la posture de l'éducateur, ça sert à rien. c'est plutôt dans ce sens là. alors, après, ça dépend, si on parle maison, dans le cadre de la maison, si on est juste en tant que parent, alors après, moi, je fais l'école à la maison, en tant que parent à la maison qui fait aussi l'école, là, je pense qu'on a besoin de matériel En tant qu'éducateur ou enseignant. si on dit qu'on fait de la pédagogie Montessori, il faudra du matériel.

Christèle:

Montessori. Mais la posture d'éducateur, elle est pour tout le monde dès le départ.

Anne-Laure:

Peut-être aussi qu'on a cette notion de matériel comme étant quelque chose qu'on devrait acheter, qui devrait être produit d'une façon particulière, alors qu'un vase et trois fleurs cueillies dans le jardin, c'est un matériel. Un vase et trois fleurs cueillies dans le jardin, c'est un matériel, c'est une activité Montessori. Un vase sur un plateau, une petite éponge pour nettoyer les feuilles des plantes d'intérieur, ce n'est pas un matériel spécifique à la pédagogie Montessori. On peut le trouver dans n'importe quel supermarché ou magasin, mais c'est un matériel quand même. C'est quelque chose de sensoriel, d'ancré dans le réel.

Christèle:

Oui, ça tout à fait, comme détendre le linge avec des pinces à linge. Et là, on est bien d'accord qu'on est plus dans le cadre de la maison, en tant que parent, et c'est pour ça qu'en tant que parent, à la maison, si on a la bonne posture, eh bien nos enfants, ils peuvent grandir avec une posture Montessori, même si on n'a pas de matériel.

Anne-Laure:

Ce que je veux dire, c'est qu'on a, en fait, tout le monde a chez soi du matériel Montessori. En fait, tout le monde a chez soi du matériel Montessori. En fait, c'est juste parce qu'on ne l'achète pas quelque part. Il n'était pas destiné spécialement à faire du Montessori. Peut-être qu'on a pris une éponge et puis qu'on l'a coupée en quatre pour faire des petites éponges plus petites. Ça y est, c'est une éponge Montessori. Elle est à la taille de l'enfant.

Christèle:

Oui, oui, ça peut être ça, mais voilà, après tout, ce qui est avant le fameux âge 3-6 ans, c'est un peu différent de ce qu'on a, ce qu'on peut trouver dans une ambiance, en théorie, dans une classe de 3-6 ans, on peut trouver ça dans une classe de 3-6 ans, on peut trouver ça dans une classe de 3-6 ans. Mais il me semble que ça a quand même beaucoup sa place à la maison.

Anne-Laure:

Et puis, dès qu'on cherche à transmettre ou à faire découvrir par l'enfant des notions plus académiques, on les fait passer par le matériel, comme les perles dorées dont on parlait tout à l'heure, le cube de mille, etc. On les fait passer par ce matériel spécifique. Alors, le faire par l'abstraction, ce serait contradictoire avec la pédagogie montessorienne, même Exactement.

Christèle:

Voilà, oui, c'est peut-être ça, la petite nuance qui va faire qu'on est dans le matériel nécessaire. C'est quelque chose. Je crois que c'est ce que tu viens de dire. C'est quelque chose, une notion qui peut devenir abstraite et que nous on fait passer en tant qu'éducateurs Montessori, que nous on fait passer par le concret, par la main. Du coup, exit les boules, j'ai une espèce de pieuvre Montessori avec des textures toutes différentes. Ça rentre pas dans ce cadre là.

Anne-Laure:

Voilà, revenons un petit peu à ta boutique. Quand tu l'as ouverte, il y avait forcément beaucoup de choix à faire. Comment, en particulier? des choix éthiques, le choix de tes fournisseurs, le choix des matériaux. Sur quels critères est-ce que tu t'es appuyée et avec qui est-ce que tu travailles aujourd'hui pour proposer ces matériels? si tu peux nous emmener un petit peu en?

Christèle:

arrière scène dans les coulisses alors, quand j'ai commencé 1, 2, 3, montessori, j'ai commencé par faire. Moi, je disais au départ, avant ma formation à Montessori, j'étais plus Lubienska de Laval et l'amie qui m'avait menée à Montessori, elle avait été formée au CFP d'Utterford, donc c'était l'Oublienska de Laval. Et du coup, quand mes grands étaient petits, je leur avais proposé le matériel de l'Oublienska de Laval, d'une part pour la lecture.

Anne-Laure:

Donc, j'avais les lettres, mais les lettres, chez l'Oub de Laval, il y a un fond bleu et un fond jaune et je vous permets peut-être de clarifier pour les personnes qui nous écouteront et qui ne connaissent pas, hélène Ludwinska de Laval, c'était une élève de Maria Montessori au départ. Elle a beaucoup travaillé avec elle, le père fort aussi, et ce sont eux qui ont transposé la pédagogie Montessori, entre autres pour l'apprentissage du français, puisqu'évidemment la pédagogie Montessori était en italien Et il y avait tout un développement pour l'apprentissage de la lecture et l'écriture en italien. Donc, eux, ils ont importé ça en France, je pense qu'on peut le dire. Ils ont permis l'organisation, en particulier, hélène Lubianska a permis l'organisation de conférences et de formations Montessori en France. Et puis, il y a eu une dispute entre Hélène Lubianska et Maria Montessori. À un moment, ils se sont un peu éloignés et le PERFOR a créé aussi son propre centre, qui a eu une postérité assez importante dans les écoles françaises, même si c'est moins le cas.

Christèle:

Sans doute aujourd'hui, c'est moins le cas. Sans doute, aujourd'hui, c'est moins le cas. Mais je pense que j'ai encore une amie qui est enseignante et qui appelle le CFP Berthold. Oui, ça existe encore. Le CFP n'existe plus en tant que tel, mais il y a encore des enseignants qui n'ont pas pris leur retraite et qui ont eu cette formation-là Et ça a formé, parce que ce qu'il faut bien comprendre, c'est que quand c'est arrivé entre l'univers et sur le marché, il n'y avait pas encore de maternelle et l'éducation nationale a décidé, ou l'état, je ne sais pas, a décidé d'ouvrir des classes à partir de 3 ans, mais il fallait bien leur fournir un programme.

Christèle:

Et bien, montessori était le seul à fournir quelque chose. Et Montessori était le seul à fournir quelque chose, et c'est le père, fort, avec Udé Escanaval, qui avait le pack pour aider à ouvrir ses classes. C'est pour ça que les jeunes de ma génération il y en a beaucoup qui sont sûrement passés par ce genre d'école, parce que il n'y avait que ça, d'accord. Et alors j'avais une amie qui s'était formée à cette pédagogie et qui m'en a parlé. Donc, j'ai utilisé cette méthode, les lettres jaunes et bleues, pour apprendre à lire à mes aînés, qui ont toujours appris à lire avant de rentrer à l'école, parce que je trouvais que c'était pas cohérent, la façon dont c'était fait. J'ai un frère qui est très dyslexique, et puis, lui, il n'avait pas profité, on avait ménagé beaucoup. Donc, moi, j'avais eu droit à la super méthode et après lui, il n'avait pas, et j'ai vu les dégâts que ça avait donné sur lui Et du coup, j'étais très motivée pour apprendre à lire à mes enfants.

Christèle:

Et puis, j'ai vu, en grandissant avec eux, que c'était très bien la lecture, d'aider pour la lecture, mais que les maths, c'était pareil, ce n'était pas du tout concret. Et donc, j'ai retrouvé avec cette méthode. J'ai retrouvé, pour les aider à faire les compléments à 10, etc. Parce que je trouvais ça très cohérent et je m'en souvenais de mon apprentissage à moi. Et donc, c'est pour ça que, quand ma petite dernière a eu l'âge presque d'aller à l'école, je me suis dit tu n'as pas voulu faire l'école à la maison pour tous les autres?

Christèle:

On a eu quatre enfants en six ans, et puis la petite dernière, elle a neuf ans de moins que le dernier, donc j'avais plus de temps. Je me suis dit là, là, maintenant, arrête de râler après la maîtresse comme ça. Si ça ne marche pas, ce sera que ta faute, et j'aime mieux prendre en charge les erreurs plutôt que de galoper derrière les maîtresses pour dire non, mais là, c'est n'importe quoi, pourquoi vous faites ça comme ça? Je me rappelle d'avoir été voir une fois une directrice et pris rendez-vous avec la directrice en disant il y a un petit problème avec la dictée. Mon fils, il a des mots de dictée. C'est c'était peut-être pas ça le mot, mais c'était d'or.

Christèle:

D-o-r-t ou fleur avec un s. En fait, là, ça va pas moi. D-o-r-t Ou fleur avec un S. Ah oui, en fait, là, ça ne va pas moi. Je pense que c'est Benoît qui a mal écrit son travail. Il a oublié d'écrire le il devant d'or et le les devant fleur. Bon, je soupçonnais que ce n'était pas le cas, mais voilà, et ces incohérences-là, j'en pouvais plus pas. Voilà, donc, je me suis dit bon, c'est la dernière, j'ai un peu de temps. Je vais faire en sorte que j'ai pas besoin d'avoir des de mettre en face. D'incohérences éducatives, on en a toujours, mais au moins, c'est moi.

Anne-Laure:

On assume la responsabilité. Voilà.

Christèle:

Et à ce moment-là, j'ai une amie qui me dit Ah, je me suis formée à la pédagogie Montessori.

Christèle:

Alors, j'avais regardé cette formation de l'AIMI Et quand mon petit dernier était rentré à l'école, je me disais Est-ce que je fais la formation d'Aïmi? mais ça fait un an, c'est loin. Comment est-ce que je pourrais m'organiser pour ça? C'est pas possible. Voilà, et elle, elle me dit ah, non, mais c'est sur des semaines. Ah, j'ai dit c'est extraordinaire. Et donc, j'ai elle, mais je suis allée faire cette formation et ça m'a énormément appris. Alors, c'était une formation courte, certes, c'était pas tout le monument de Maria Montessori qu'on peut avoir à l'AIMI, mais c'était un bon début. Et là, je me suis rendue compte que mon intuition de fabriquer soi-même mon matériel, d'autres l'apportaient, et Papa Chirico, il insistait beaucoup pour qu'on fabrique soi-même notre matériel.

Christèle:

Alors, il y a d'autres formateurs. Là aussi, je ne rentre pas dans le débat, mais il y a des gens qui sont controversés auprès de certains, etc. J'ai fait mon chemin. Je crois que j'ai beaucoup, beaucoup appris. Ça m'a beaucoup modifiée en tant que structure d'éducateur, et ça m'a fait grandir. Et je ne regrette pas du tout tout ce que ces formations m'ont subi. Et en ce qui concerne Montessori, je me suis dit en fait, faire son matériel, c'est top. Et c'est là que je me suis dit c'est trop difficile d'arriver à un résultat parfait, mais on veut tendre vers un résultat parfait. Comment faire Alors? petit à petit. Dans un premier temps, j'avais commencé par les lettres que j'avais transférées, alors les lettres que j'avais, moi, pour mes enfants. Elles étaient sur fond bleu et sur fond jaune. J'ai redessiné la poli d'écriture et je les ai faites sur fond blanc, en rouge et bleu, comme en souris.

Anne-Laure:

Pour l'alphabet mobile, le grand alphabet mobile.

Christèle:

Pour le petit alphabet mobile, pour le petit, d'accord. Et puis, j'ai fait le casier. Donc, j'ai cherché des fournisseurs et je voulais que ce soit fabriqué en France. J'ai cherché des fournisseurs et je voulais que ce soit fabriqué en France. Donc, j'ai cherché sur Internet. Alors, le premier fournisseur qui m'a fait le casier, c'était un artisan. Il travaillait, mais c'était une merveille. C'était dans le Jura, il faisait des boîtes, c'était parfaitement… C'était super. Mais par contre, quand on lance ce genre de choses, il faut avoir des grandes séries. Donc, il faut commander 100 exemplaires. Ah oui, et donc, ça fait cher.

Anne-Laure:

Dans Donc, on va carrément se faire le départ. On ne va pas démarrer avec 10 exemplaires de chaque matériel, Il vaut mieux. On est obligés de présenter peu de modèles différents. mais voilà, c'est ça.

Christèle:

Et c'est vrai que c'était dommage. Alors, je me suis dit, je vais essayer de voir ce qui se passe si on achète des matériels en Chine. Et donc, j'ai fait une commande en Chine. Alors, je ne vous raconte même pas, c'était rocambolais. J'ai reçu la commande. Je crois que je l'avais vue la passer au mois de juin. J'ai dû la recevoir fin septembre.

Anne-Laure:

Et pourtant c'était bien avant le Covid. Rien à voir avec le ralentissement.

Christèle:

Oui, 2013. Et donc, il a fallu aller montrer pas de blanches aux douanes. Ça a été compliqué. J'ai été étiqueté dans les douanes, étiqueté tout le matériel. Et puis j'ai reçu du matériel, j'ai commencé à vendre parce que je voulais proposer quand même une bonne partie de la gamme, pour donner envie quoi? déjà? pour justifier, pour les frais de port, parce que j'ai trouvé que les frais de port, c'est quand même vraiment dommage. Et donc arrive un moment où, forcément, il y a des erreurs de fabrication. Et là, je me suis rendue compte qu'on ne parle pas le même langage avec les chinois. C'était le mois de décembre, et donc j'envoie un message en disant bah voilà, j'ai des problèmes avec tel et tel matériel. Oh, pas de problème, dans la prochaine commande, on fera des échanges, ne vous inquiétez pas, on réparera ça. Bon, très bien. Et puis, je prépare ma liste pour faire une deuxième commande Et à ce moment-là, je l'envoie par mail Oui, c'était mail Et me répond, et alors, mon interlocuteur, il s'appelait Paul Et Paul, il parlait très bien anglais, donc, on communiquait en anglais.

Christèle:

Bon, et là, je reçois une réponse de Paul, mais alors avec un anglais. C'était du chinois, incompréhensible. Et là je me dis c'est bizarre. Puis, en fait, je savais qu'il y avait un certain délai entre la commande, la réception, etc. Et du coup, je trouvais que c'était dommage. Mais pas de réponse, plus de communication avec Paul.

Christèle:

Et finalement, paul me renvoie un message en me disant bon, ça y est, on va pouvoir faire la commande. Il faut savoir qu'en même temps, je me suis dit en n'ayant plus…. En même temps, je me suis dit en n'ayant plus…. Si vous voulez, il y a une relation commerciale, c'est fait de…. On se fait confiance, c'est une confiance réciproque. Et je me suis dit, en n'ayant pas de réponse, ou alors très parcellaire, avec mon nouveau Paul je l'appelle le nouveau Paul je me suis dit c'est bizarre, je vais peut-être essayer de trouver une autre manière de travailler. Et à ce moment-là, j'ai une amie qui me parle. Elle, elle faisait de la déco et puis elle vendait des, comment ça s'appelle? C'était de la déco, mais elle faisait des dessins très précis, très jolis, et elle faisait des. Alors, non, c'était la déco, mais elle faisait des dessins très précis, très jolis, c'était des couperies. Non, c'était des couperies, c'était vraiment des formes, des couperies, c'était très joli, et elle les peignait. Puis, elle me dit on se voit pendant les vacances de.

Christèle:

Noël et elle me dit tu sais, moi je coupe à la CH. D'habitude elle coupait à la CH en tournée, moi je coupe à la scia. D'habitude elle coupait à la scia chantournée. On avait fait énormément de scia chantournée ensemble, donc on se comprenait. Mais tu comprends, quand je commence à faire des séries, c'est trop long. Et j'ai trouvé quelqu'un qui découpe au laser, et du coup, la découpe, bon, le dessin, c'est moi qui l'ai fait, la découpe, c'est le découpeur laser. Et après, je peins et je vends, et elle vendait même au château de Versailles, je crois. Je dis oh, mais quelle bonne idée. Et tout de suite, j'ai pensé au cabinet de géométrie et aux formes à dessin. Ah ben oui.

Christèle:

Et à ce moment-là, je demande un devis à son fournisseur, en lui disant quel prix vous me faites, et j'avais dû envoyer une ou deux formes. Quand j'ai vu le prix, je me suis dit c'est rentable, je peux le faire en France. J'arrête d'acheter le cabinet de géométrie en Chine et là dessus, mon ami Paul revient, me parlant parfaitement l'anglais, et me disant alors, est-ce que vous faites la commande? Et moi, entre temps, j'avais quand même vérifié qu'est-ce qui se passait en Chine en ce moment, et en fait, c'était le nouvel an chinois. À ce moment-là, ça avait été le nouvel an chinois et pendant le nouvel an chinois, il avait pris un mois de vacances, mais sans me le dire, et donc il était remplacé par une petite main qui ne parlait pas aussi bien anglais que lui et qui n'avait pas la main.

Christèle:

Et je me suis dit en fait, je ne peux pas travailler dans des conditions pareilles. Moi, j'ai besoin de parler avec quelqu'un qui va me répondre, qui parlera le même langage que moi. Je ne peux pas avoir confiance et il me faut un suivi. Je ne peux pas avoir confiance et il me faut un suivi. Et c'est à ce moment-là que, du coup, je n'ai même plus donné suite à Paul.

Christèle:

Je me suis dit tant pis mon gars, on ne travaille pas de la même manière. Pour moi, ce n'est pas possible. Et voilà, et ça explique pourquoi je suis passée en France Et je me suis dit tant pis, j'avais déjà trouvé un fournisseur qui me faisait des tours roses et des escaliers marrons.

Anne-Laure:

Parce que ça, ce n'est pas un travail de découpe, c'est un travail de menuiserie.

Christèle:

Voilà, et qui n'était pas loin de chez moi Et quelqu'un avec qui j'ai beaucoup aimé travailler. Lui, il faisait des rambards d'escalier, vous savez des trucs tournés, mais c'était vraiment quelqu'un de sympa qui travaillait avec son père Et c'était son père qui fabriquait les tourboses et qui venait de les développer. Alors, ce que je n'avais pas réalisé, c'est que la tourbose, c'est quand même un matériel extrêmement minutieux à faire, et peut-être que j'en parle tout de suite. Mais donc, il faut que le cube, que toutes les faces soient parfaitement identiques, oui, Et quand on tourne, que ce soit la même dimension, parce que si on veut le mettre en face de l'escalier marron, quand on tourne, il faut que ça continue de faire lisse sur le dessus.

Anne-Laure:

Oui, absolument. Et puis, le bois joue Pardon, et le bois joue. Le bois est un matériau vivant, il peut, oui, le bois joue.

Christèle:

Mais je pense que nous, on les faisait en être parce que le être, c'est un matériau dur, lourd, parce qu'il faut que ce qui est gros soit lourd, parce qu'en fait ce que l'oeil voit, il faut que la main le sente, souvent quand on achète des tours roses hyper légères parce qu'en fait ce que l'œil voit, il faut que la main le sente.

Anne-Laure:

Oui, on le fait souvent. Quand on achète des tours roses hyper légères, on ne se rend pas compte qu'on a la moitié du travail.

Christèle:

Eh bien, c'est dommage, en fait, oui.

Christèle:

Et puis, nos amies chinoises. Ce que je n'avais pas réalisé, c'est qu'en fait, eux, ils font un cœur de tour, et puis, ah, mais elles sont parfaitement de bonne taille, parce qu'ils doivent les calibrer par cent mille, je ne sais pas, et ils les plâtrent. Donc, en fait, ils cachent, parce que moi, je vends des bruits, donc je ne cache rien, mais ils cachent les imperfections en plâtrant, ce qui fait que vous avez le plâtre, alors c'est parfaitement à la bonne taille, et puis, en tournant, ça reste parfaitement à la bonne taille, Alors déjà, c'est moins lourd, parce que, forcément, même si vous prenez une tour en être et toutes les tours roses ne sont pas forcément en être, alors si elles sont en peint, autant dire que c'est un non du tout. Mais en plus, quand elle va tomber, une fois, il y aura un blanc qui va apparaître parce que la bastelle se sera payée. Et donc, du coup, moi, j'ai arrêté très rapidement de faire l'escalier marron, parce qu'il n'était pas compatible avec la tour.

Christèle:

Et puis, et puis après, j'ai arrêté aussi faire la tour parce qu'il me fallait. Alors, j'ai changé de, je suis allé chez un plus quelqu'un d'un peu plus industrielle et donc qui respectait beaucoup mieux les cotes. Il faisait vraiment ça au 10e, au 10e kilomètre. Donc, c'était bien, mais en fait, il fallait de grosses quantités et je n'avais pas assez de quantités pour que le prix soit intéressant. Puis, moi, ça me faisait un très gros stop à la maison Et, petit à petit, en réfléchissant, j'ai eu des illuminations.

Christèle:

Notamment le jour où je voulais faire la boîte pour ranger les perles du serpent, la boîte des perles du serpent, je me suis dit mais en fait, les boîtes, il y a des crémiures, ça sent crasse et tout ça. Mais en fait, mes boîtes, je ne suis pas obligée de demander au monsieur qui travaille si bien et qui me demanderait d'en faire 100 ou 150 à la fois. Je peux en faire, je peux les faire en découpe laser. Et donc j'ai fait faire en découpe laser, et donc j'ai fait faire en découpe laser à plat. Alors là, c'était sympa, parce qu'on a toujours travaillé ensemble avec mon mari. Mon mari a une agence de communication Et j'étais son petit œil qui relit les documents, c'est-à-dire que je traquais les fautes d'artemis, son petit œil et relit les documents, c'est-à-dire que je traquais les fautes d'artemis.

Christèle:

Et en fait, le logiciel qu'il utilise pour faire ses documents imprimés, on peut l'utiliser aussi pour dessiner des modèles à plat, et donc ensemble. Alors, avant, c'était moi qui travaillais pour lui, et depuis Montessori, c'est quand même beaucoup lui qui travaille pour moi, et donc ensemble. On a dessiné ces modèles avec son logiciel de mise en page.

Anne-Laure:

Alors c'est la geek qui parle en moi. Comment s'appelle le logiciel? C en page. Alors, c'est la geek qui parle en moi. Comment s'appelle le logiciel? C'est InDesign. Ah, d'accord. Je trouve ça amusant parce que moi-même c'est peut-être vers 2014-2015, je pense moi-même, je faisais l'école à la maison et quand ma maman ne pouvait pas fabriquer du matériel, je me débrouillais toute seule. Et j'avais découvert les Fab Labs à cette époque-là, des endroits où on peut trouver toutes sortes de machines et les utiliser pour une cotisation modique. Et dans les Fab Labs, la première chose qu'on nous a dit en arrivant, c'est que tout le monde est attiré par les imprimantes 3D. C'est ce que les gens trouvent le plus intéressant Et, en fait, à l'usage, vous allez voir que c'est les découpeuses laser qui offrent le plus de possibilités. Et à l'époque, j'avais prévu, essayé, de découper moi-même le cabinet de géométrie aussi, au moins les formes, en utilisant Inkscape, et en fait, je n'ai pas eu le courage. C'était tellement de travail.

Christèle:

Donc, j'admire beaucoup tout le travail que vous avez fait tous les deux en couple. En fait, au départ, ils connaissaient déjà le logiciel, pour bien s'y connaître à l'habitude, et Clément est extrêmement rigoureux et précis. On est dans il se trouve qu'on est quand même dans un là, on travaille avec des traits de 0,001 mm pour la découpe, et il est très, très rigoureux et précis. Moi, je suis un peu plus allez, ça va aller bien. Et du coup, forcément, les matériels, ils tombent super bien. Et j'ai fait la boîte de couleurs, la troisième boîte de couleurs en bois, et pas parce que la première fois, je l'avais faite en cas et en combien de temps?

Anne-Laure:

un peu moins de 30 heures, parce que la première fois, je l'avais fait en cas Et en combien?

Christèle:

de temps, On n'en parle plus. Un peu moins de 30 heures. Ah oui, oui, Là, maintenant c'est plus facile.

Anne-Laure:

Et puis je voyais qu'il y a plein de choses, est-ce que tu dois aussi trouver un fournisseur pour le bois? Je ne sais pas.

Christèle:

Pour tout ce qui est découpe laser, c'est le découpeur qui, c'est pas comme dans le Fab Lab où on arrive avec son matériel, c'est lui qui me fournit tout Et alors, oui, j'ai aussi. Donc, j'ai celui qui m'a fait les casiers, et puis, en bois, on a le tourneur. Le tourneur, c'est celui qui fait toutes les pièces rondes.

Christèle:

Alors j'ai un tourneur qui m'a dessiné les petits boutons, les petits boutons de préhension. C'est mon tourneur, qui est pas très loin d'ici, en Haute-Loire. J'aime beaucoup ce monsieur aussi. Quand on y va, il a des copeaux dans les cheveux. On rentre dans son antre, enfin, oui, on est chez un vrai professionnel. J'aime beaucoup ça. Et lui, il a été d'accord pour se lancer parce que j'avais été voir ailleurs. Il y a une maison, comment ça s'appelle, les jeunes vont se former, les meilleurs ouvriers de France. Il y avait des meilleurs ouvriers de France à Saint-Etienne, et j'étais allée les voir pour leur demander s'ils pensaient que c'était faisable, ces emboîtements cylindriques, en leur montrant ce que c'était qu'un emboîtement cylindrique, et ils m'ont dit c'est extrêmement compliqué.

Christèle:

Alors, meilleur ouvrier de France, quand même, il est prof. Et donc, lui, là-haut, en Haute-Loire, il m'a dit non, non, moi je veux bien essayer. Alors il me demandait des quantités assez impressionnantes Et donc, il a fait les emboîtements et les emboîtements. Ça fonctionne, parce que il faut quand même savoir que il y a des gens qui mettent les pièces, les couleurs, les cylindres de couleurs dans les emboîtements, mais c'est pas dans la pédagogie, non.

Anne-Laure:

Ils peuvent correspondre, mais Voilà, ça correspond. On n'a pas le choix de les mettre dedans, parce que c'est complètement désordonné pour les retirer. on n'a pas de moyens de les retirer ensuite.

Christèle:

Voilà donc, il ne faut pas le faire.

Anne-Laure:

Non, il faut faire correspondre les cylindres avec bouton de préhension et les cylindres de couleur, mais pas les mettre dans les orifices.

Christèle:

Ils correspondent à l'œil, mais ce n'est pas comme…. On n'a pas besoin de mettre une planche et de dire vous voyez, c'est parfaitement lisse pour passer de l'un à l'autre. Voilà, et lui, il m'a fait des emboîtements cylindriques, alors il m'a fait aussi des cubes pour le matériel pour la banque, et des cubes en bois, et j'en ai plus. Et en fait, ces cubes, ça revient extrêmement cher. Donc, je crois que je vais être obligée de passer à un modèle creux, qu'on montrera en aplat, comme on a fait tout le reste, mais ce sera creux, parce que, du coup, je ne vends plus du tout la banque. Je suis allée faire un petit tour chez mes concurrents qui travaillent avec la Chine. Je connais pas d'autres qui fabriquent en France, moi, non plus et j'ai vu que leur tarif.

Christèle:

Moi, je suis pas du tout compétitif avec ça.

Anne-Laure:

Et faire un cube, c'est toujours aussi difficile oui, c'est étonnant, on se dit pourtant un cube. C'est l'une des formes les plus basiques.

Christèle:

Oui, c'est une forme basique, mais Non, non, et du coup, voilà, ça, c'est une grande tristesse que j'ai. Ma foi, c'est comme ça, il y a des choses qu'on arrive à suivre et d'autres pas. L'avantage avec, effectivement, l'avantage et c'est pour ça que je reste avec ce découpeur laser, c'est qu'il fait à la pièce, c'est qu'il ne demande pas plus cher pour en faire une ou pour en faire 50.

Christèle:

Donc, je lui commande par la quantité que je veux, et comme ça, ça me permet d'avoir une très grande gamme. Alors, ma gamme, je l'ai agrandie progressivement en fonction de ma formation, sauf les choses qu'on m'a demandé de rajouter, pour lesquelles, comme nous disons tout à l'heure, mais, au fur et à mesure de ma formation, j'ai fabriqué le matériel pour moi et pour être sûre qu'ils soient en cohérence. et puis, à chaque fois, je prenais bien les indications de mes formateurs pour que ce soit du tel croût ou quoi.

Anne-Laure:

Notre conversation avec Christelle a encore continué pendant un bon moment parce qu'on avait beaucoup de choses sur lesquelles échanger. J'avais beaucoup de questions à lui poser. Donc, pour que ça ne vous fasse pas trop long, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour la deuxième partie de cet entretien, où on abordera les différences entre les formateurs et ce qu'ils recommandent dans le matériel. Et puis elle nous parlera encore de tout un tas de matériels Montessori et de leurs spécificités. Rendez-vous la semaine. Sous-titrage ST' 501.

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