World War COVID Guerre mondiale: From WeaponWorld to PeaceWorld; Learner, begin... De la terre en armes au monde paisible ; Apprenti, débute

- A TOI CHOISIR 2

January 14, 2024 mark Season 20 Episode 552

Choisis ta constellation de métaphores politiques : de conformisme historique ou rêvant du demain.

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Le pire imbécile se croit le plus sage- apprentimarcv
Ne traitez personne d'imbécile – Jésus

The greatest fool thinks himself wisest - learnermarkv
Call no man a fool. Jesus



COVID GUERRE MONDIALE
De la terre en armes au monde paisible
Apprenti, débute

- A TOI CHOISIR (II) -

Ce texte laisse tomber des expressions en camisole de force, telles que gauchiste et droitiste. Crois-moi, j'ai connu quelques conservateurs fort décents et pensifs. J'ai quêté chez beaucoup trop « d’activistes  progressistes » engagés seulement dans leurs préjugés sans issue et leur affiliation du genre troupeau de moutons — sans parler des ultras internationaux qui s’attendent à répéter leur film d’horreur Kristalnacht.  J'ai aussi trouvé beaucoup de gens dont les politiques ont fui des plateaux de cette balance. 

Les exigences discordantes de la mentalité d'armes autorisent au pouvoir des personnalités d'aile droite d’origine multinationale et multiconfessionnelle, peu importe notre mépris. Ne me dit pas que des extrémistes tels que Slobodan Milosevic, la KGB et leurs remplaçants historiques furent des « gauchistes. » Ils ont imité les traits immanquables d’ultras de droite. Eux tous ont figuré comme directeurs interchangeables d'armes. Pour la plupart, nous portons les marques de serre de ces busards, si indirectement sur notre cercle ici et outre-mer. 

De nos jours, les réactionnaires « modérés » les conservateurs « compatissants » les libéraux belliqueux et les radicaux aventuriers se jouent aux coudes sur le plateau télévisé. Chaque groupe loue la teneur paisible de sa position et réprouve le résultat d’armes de ses adversaires, quoique personne ne se sert d’expressions telles que « contenu paisible » et « résultat d’armes. » Ce vocabulaire tabou révèle les défaillances inexcusables et vigueurs prévisibles partagées par ce petit monde politique.

Les Apprentis conserveront les  bonnes valeurs, étendront une main libérale aux malheureux et fileront à la racine (radicale) des problèmes sociaux. Ils pourront même ressentir de la répulsion réactionnaire, par exemple, envers des validations renouvelées de la mythologie d'armes. Une meilleure description politique remplacera « la haine craintive » des directeurs d'armes avec « l'amour sans peur et sans reproche » des Apprentis. 

La libre entreprise est une activité vitale dans certains cas, l’agencement centralisé dans d’autres. Le marché soi-disant libre stimule la gérance centralisée de corporations d’entreprise et leur assistance publique au nom d’Etats d'armes. Il est difficile pour l’individu dirigé par sa conscience morale (celui consciencieux ?) de contempler de telles activités dans leur pureté intégrale, telle est l’ampleur de leur toxicité quand c’est la seule offre en ville.

Des habitudes et institutions seront admissibles pourvu qu’elles promeuvent le monde paisible ; celles qui la bloquent, marginalisées. Les avantages de la paix doivent être admis et magnifiés ; la menace d’armes, isolée et rendue résiduelle. Ce même vannage social s’applique à chaque dualisme politique que les soi-disant gauchistes et droitistes manquent de résoudre tant qu’ils dictent les termes du débat. 

La transformation sociale résulte de l’accord d’un partenariat égal de  souverains et gouvernés ; plus jamais simple dominance et soumission, soit son exemple. Cette concorde résulte de la quasi-unanimité de ceux bien informés. Notre constellation de métaphores politiques ordinaires ne peut énoncer cette accord inédit. Apprenti la désigne coopérative d'abondance sur le plan matériel, laocratie sur celui politique, et agora mondiale ou virtuelle sur l’intellectuel. 

Nous sommes attrapés en humanisme réductionniste, hyperactif et hyper rationnel (à vrai dire, qu’à demi rationnel). En déférence à cette tyrannie, des Etats-nations et corporations multinationales réglementent leurs prolétariats d'info respectifs, ceux-ci aussi isolés culturellement et de politique châtrée que ceux-là peuvent ingénier. 

Les partis politiques conspirent à hâter ce despotisme à la dérive : des communistes et socialistes, aux démocrates et républicains, aux nationalistes et fascistes et puis de retour. Par réflexe, ces élites d'info protègent leur bol de riz dans le statu quo d'armes, tout en se prenant de grandes peines pour le dissimuler.

Ceux qui confrontent cette gorgone se présentent comme des militants extrémistes d’aile gauche ou de droite. Les proto-élites dites « révolutionnaires » sont imprégnées de la même mentalité d'armes qui motive leur ennemi numéro un : le tyran. Elles promettent d'affronter la brutalité orthodoxe avec la leur redondante de violence populaire en série. Elles anticipent l’écroulement subit de la société et complotent de le manipuler, sans meilleur succès que leurs avant-coureurs paumés. De tels révolutionnaires, croisés et jihadi ne sont bons, en fin de compte, qu’au perfectionnement de la prochaine génération de technologies d'armes.

Nous fréquentons une époque algédonique : les vraies règles sont celles les moins bien comprises. Celles cruciales ne sont ni reconnues ni discutées par consentement universel ; elles contrôlent un métasystème de guerre qui ne s’interpose dans nos vies que quand s'écrase contre notre poitrine la balle de plomb, le toxoplasme ou le rayon gamma avec notre nom polycopié dessus. Jusqu'alors, nous demeurons des collaborateurs taciturnes mais plus ou moins bien disposés envers la gestion d'armes. 

En revanche, les Apprentis soutiendront le même syncrétisme qu’ont réussi les Crétois. Ils identifieront des institutions défaillantes et les enlèveront, les reformeront ou les passeront par circonvention ; en faveur de la qualité de la vie, la conscience sacrée, l’habitat naturel et la commune à long terme. 

Nous ne pouvons assortir ces priorités de façon efficace en dehors d'une commune de biens d’Apprentis. Le savoir les classifier de façon équitable exigera le consentement bien enseigné de tous : ce qui ne peut être obtenu qu’au-dedans. 

L'avidité du gain, la faim du pouvoir et les frayeurs de privation, d’abus et de négligence faneront sous une succession d’administrations d’Apprentis. Les criminels, les riches obsessifs et d’autres parasites saisiront le vrai sens de la richesse et du pouvoir politique, une fois qu’ils laisseront tomber leurs craintes primaires. Des avantages inédits compenseront des anciennes frayeurs et réduiront l’influence de la brutalité et la contre-vérité. 

Le petit nombre d’inconscients qui persiste aux anciens maux sera rattrapé dans des filets de sécurité sociale beaucoup plus flexibles, bénins et sûrs que les expédients ad hoc dont on dépend aujourd'hui : la négligence pernicieuse avant le fait, et après, les portes blindées, murs en béton et ceintures de fil rasoir de prison. 

Ce n’est qu’en adoptant des priorités d’Apprenti paisible et subordonnant celles d’Apprenti d’armes que l’on pourra prévoir du vrai progrès.


Des nouvelles cérémonies d’Apprentis dissiperont l’hostilité homicide, peut-être au moyen d’exercices de milice à munitions ardentes. Le livre d'Ernest Callenbach, Ecotopie, dépeint cette sorte de pseudo bataille rituelle. 

Monter un terrain de jeu clos, l'emmurer au loin et le rendre opaque aux spectateurs curieux. Un « dôme de douleur » souterrain pourrait servir. 

Ne publier aucune règle, avec ces exceptions :

  • Terrain neutre : Le dôme doit être localisé loin de la terre natale des militants opposés, sous le contrôle de la milice locale sans intérêt dans la contestation.
  • Nombres égaux : Seulement des équipes égales de contestataires doivent se présenter en nombres et poids égaux lors d’une confrontation rituelle ; tous les autres exclus. Ensuite, seulement des équipes médicales locales seront permises d’y pénétrer, rendre secours aux survivants et récupérer les cadavres, accompagnés si nécessaire  d’escorte de locaux armés,
  • Qualifications comparables : Des politiciens, prêtres et bureaucrates doivent confronter leurs pairs du côté opposé ; des militaires, leurs pairs, etc. Un côté ne peut pas expédier une équipe de commandos ou un ou deux politiciens avec leur garde d’élite, pour exterminer celle uniquement composée de politiciens et leurs aides administratifs, de l’autre.

D’autres règles devront être élaborées, une fois que des psychopathes trouveront d’autres déviations pour massacrer leurs opposants sans perte correspondante. Si les partis respectifs ne peuvent en convenir sauf au cas par cas, abandonnez ce modèle controversé qui doit adhérer à la règle uniforme comme un sport. 

Armer des antagonistes nus avec des bâtons cloutés et remplir des salles de secours avec la récolte de leur fureur. Débuter avec les représentants chefs politiques, militaires et religieux de regroupements agressifs par dizaines, et puis leurs remplaçants intéressés par dizaines, puis encore, jusqu’à ce qu’il n’en reste de cette sorte en dehors de l’hôpital et du cimetière. Qu’ils exercent leur haine à foison ! Cela pourrait mieux servir que d’envoyer en masse et en douceur des enfants innocents et patriotiques, dotés de notre bénédiction sociale et des matériaux de guerre du dernier cri, à l’encontre de victimes également innocentes et létales du côté opposé. 

De nos jours, la brutalité d'arène télévisée exhausse des impulsions répugnantes sans promulguer d’analyse sérieuse ni catharsis. Des pays et des peuples entiers sont sacrifiés dans des réinterprétations de notre frayeur commune de l’Autre, sans enseigner rien à personne.

Les jeux de brutalité d’Apprentis excluront des simples voyeurs à la recherche de frissons sans risque. Ces confrontations arrangées serviront mieux que les scènes de crime, chantiers de prison et champs de bataille où nous laissons parcourir librement notre maudite fureur.

En échange de participation volontaire et anonyme, ces jeux fourniront : 

  • mystère et initiation ; 
  • de vraisemblables risques de sacrifice, d’atteinte grave et de fatalité ;
  • quête mystique de mutualités de bienveillance et d’absolution;
  • des cérémonies élaborées de purification rituelle et de pardon réciproque ; et
  • renaissance spirituelle – symbolique, peut-être hypnotique, peut-être hallucinatoire a coups de drogue psychoactive – puis rentrée dans le monde réel : là où de tels atavismes cruels ne sont plus tolérés. 

Par exemple, les Mayas jouaient un pénible jeu de balle si ardu et sacré que les gagnants exceptionnels pouvaient ramasser les affaires des spectateurs, et le capitaine de celle perdante (gagnante ?) fut parfois sacrifié ensuite. De telles confrontations brutales résulteront peut-être des défis de duel — pourvu que ceux défiés puissent recruter des champions volontaires ou mercenaires. 

L'exploration de l’espace offre une arène de la mort commode pour ceux qui doivent se faire servir leur mortalité bien chaude. 

« La combinaison singulière qu’offre l'aventure – sa saisie de pouvoirs physiques et mentaux, son décrochage du monde ordinaire, sa réintroduction au-dedans et son renouveau spirituel – elle ressemble de manière proche et formelle aux mythes classiques guerriers. En prenant des soins attentifs, il devrait être possible de concevoir des aventures qui servent comme cérémonies d’initiation pour des garçons en passage à l’âge d’homme. Des activités non constituées sur l'aventure, ainsi que des mythes non établis sur la guerre, peuvent sans doute être développés, qui avanceront l’homme dans la maturité et l’expérience transcendante. L’assertion que le mythe satisfait des besoins humains et que nous avons besoin de ceux neufs, cela n'implique pas que l’époque des lumières ne se soit éteinte, mais seulement que le rationalisme à ses limites : étant capable de casser les choses en morceaux mais non de les rassembler. Les seuls qui en soient capables sont des drames et des visions. » James William Gibson, Warrior Dreams: Violence and Manhood in Post-Vietnam America, (Les rêves guerriers : La violence et l’âge viril en Amérique après le Vietnam) Hill and Wang, Division of Farrar, Straus and Giroux, New York, 1994, p. 308.

Ces jeux de guerre en temps réel imiteront peut-être des reconstitutions de batailles historiques et des tournois aux boulets de peinture. Dans ces milieux de rite fort structurés, certains individus pourront se rassembler en bandes pour interpréter leurs exigences ataviques de se pavaner, combattre, se sauver ou se soumettre. Comme aux tournois martiaux, ces manifestations de brutalité provoqueront un certain nombre de dégâts sérieux et même la fatalité occasionnelle, leur sévérité en  proportion des balles ardentes permises par rapport à celles aux amorces. La première fatalité ou blessure lors de cette cérémonie la terminerait — selon l’arbitrage de sorcières et de chamans, comme lors de cérémonies similaires en Gaul préromaine. Le risque et le sacrifice délibéré feraient partie intégrale de cette procédure psychique, et de telles activités seraient strictement interdites en dehors de l’arène. 

Ce drame cruel se mutera en leçon de civisme. Emergeant de ces rituels hermétiques, leurs participants secoués éviteront désormais cette brutalité. Ils se soumettront aux soins médicaux, aux rites purificatoires, à la réadaptation psychologique et au rapatriement dans le monde paisible, et ne revisiteront plus l’arène de souffrance à moins d’avoir à revisiter leur avidité de violence. 

Ceux et celles adonnés pour de bon à cette sorte de brutalité se rendront en agents rémunérés et occupants permanents de ces lieux tabous, en tant que chanoines et nonnes de ce culte vicieux. Ils serviront aussi comme champions mercenaires ou volontaires de faiblards convoqués en duel, comme candidats pour de longues factions dans la légion étrangère, ou en mission périlleuse dans l’espace. Tous pourront trouver leur place légitime dans le monde paisible, même ceux les plus féroces.

Entre-temps, les meilleurs parmi nous tentent de résoudre un unique problème social dans un vide. Aucun individu ni groupe ne peut espérer en résoudre intégralement le seul, même après toute une vie, tant de tels problèmes paraissent accablants. Ces réformateurs frustrés se soumettent au dogme de réductionnisme scientifique. Ils morcellent un grand problème en brins assez petits pour paraître résolubles, puis en trient un petit élément pour le résoudre. Ces réformateurs d’armes cherchent des solutions de compromis en tamisant ce qui leur semble utile parmi les rejets de la mentalité d’armes, et laissent soigneusement intactes ses technologies monolithiques, de peur que des élites hantées ne leur prohibent toute amélioration subséquente. 

Des groupes indépendants d’êtres « de moralité supérieure » s’engagent dans cette microchirurgie désespérée, en concurrence avec d’autres réformateurs pour des moyens de famine. Leurs luttes de picotage ressemblent à celles de poules affamées. Toutes les variantes de tels tactiques ont été éprouvées depuis des millénaires, en dépit d'échecs continus.

On doit d’abord basculer la mentalité d'armes de son socle face à l’hôtel de ville. Ce ne sera qu’ensuite que nous établirons le monde paisible. 

Cannibalisme terminé, salut universel, émancipation particulière, droit constitutionnel, équité de classe, solidarité ouvrière, libération sexuelle et apartheid conclu : il est étonnant, le nombre d'initiatives que des progressistes ont pu entamer en dépit de leurs faiblesses humaines ! Chaque fois cependant qu’un puissant idéal neuf permit à un groupe isolé de desserrer la prise d’étranglement de la mentalité d'armes, les directeurs regroupés d’armes ont appréhendé le consensus paisible. Dans une dictature d'armes, des averses d’argent défavorable et de politique ultra assurent que le paradoxe et la paralysie bloquent chaque déplacement isolé vers le progrès, si bien intentionné soit-il. 

Nous sommes au seuil d'une révolution déontologique aussi significative que celle industrielle. Nous avons enduré si longtemps la gestion d'armes (depuis bien avant l’âge industriel et peut-être même celui de bronze) que nous ne comprenons plus la souveraineté du monde paisible : elle ne nous signifie plus quoi que ce soit. Rien ne compte pour nous que l’agression. Nos sociétés ne peuvent bien manier aucun projet sauf le massacre dans le plus bref délai possible d’autant de victimes à grande distance.

La mentalité d’armes s’est escarpée par-delà de son angle de repos. Son effondrement est inévitable. Ce tao presque pur de yang est en grand retard pour une grande infusion de yin. 

Afin d’invoquer la mentalité paisible, nous devons gérer le monde entier sous un seul toit paisible. Chaque nation peut toujours tenter de défendre sa souveraineté nationale en sacrifiant les enfants et les biens de ses citoyens, quoique ce nationalisme mal réfléchi nous asservisse toujours à la mentalité d’armes.

Ceci dit, Norman Angell a révélé une perspicacité critique à propos du nationalisme :

« Soit à quel point espiègles que se prouvent certaines manifestations du nationalisme, la pire méthode possible de s’en occuper serait de soustraire par force majeure toutes ses exigences admissibles à l’intérêt général. Rendre pleine force au nationalisme, dans la mesure du possible, c’est le meilleur moyen d’atténuer les moins admissibles de ses attributs et suites. Voici après tout la ligne de conduite adoptée vis à  vis certaines croyances religieuses qui peuvent être caractérisées comme des superstitions périlleuses. Quoiqu’elle comporte un certain péril, ceux découlant de la répression débridée seront encore plus graves. » Norman Angell (pseudonyme de Ralph Lane) The Fruits of Victory, The Century Company, New York, 1921, p. 246. 

Pour aussi longtemps que des élites d’armes coordonnent des guerres mandatées entre des Etats, des nations et d’autres sous-échelons de prisme – telles qu’elles parviennent si bien aujourd'hui – la mentalité d’armes et ses contradictions nous condamnent à la misère à court terme et l’annihilation militaire au long. La souveraineté nationale et la gestion d’armes ne nous ont jamais remis la paix pour bien longtemps, soit les peines prises en nous les infligeant. La souveraineté unimondiale serait uniquement capable de maintenir le monde paisible.

« Deux aspects doivent être immédiatement évidents :
« … La paix d'une communauté politique s’affaiblit en raison de divers conflits civils. Que l’on élise ou pas de désigner telle violence civile "la guerre," le fait demeure que la paix civile ne peut être considérée parfaite avant que la machinerie gouvernementale n’aménage toutes sortes de dissensions et de disputes. »
« Le perfectionnement de la paix ne dépend pas de l'enlèvement de chaque cause de disputes et de conflits, ni même d'éviter la force lors du règlement de ces désaccords ; celui-là dépend des moyens de maintenir ces querelles au palier de la conversation, et du monopole de la force légitime requise pour exécuter ces décisions. »
Mortimer J. Adler, Comment penser de la guerre et la paix, Simon et Schuster, New York, 1944, p. 121.  Je te recommande sa lecture.

 Notre endoctrinement d’armes nous entraine à redouter l’éventualité d’un gouvernement mondial (voir le Syndrome 1984.) Cette idée nous rend des soucis car nous avons été convaincus (nous nous sommes convaincus) que le seul alternatif praticable est redoutablement impossible ; même si nous exécrons la réalité actuelle qui permet aux mauviettes et aux prismes de nous claquemurer dans leur mauvaise gestion globale — et non l'idéal du monde paisible. 

Il y autant à craindre d'un gouvernement mondial que d’une mairie quelconque : bénigne ou corrompue selon le cas. En d'autres mots, rien à craindre que la vigilance des Apprentis ne pourrait mater à long terme. Ainsi que la bonne conscience morale a inspiré les meilleurs projets de loi et philosophies sociales jusqu’à ce jour, elle garantirait pour autant l’abondance, la justice et la liberté sous un régime global qui exclut du pouvoir ceux qui s’en moquent. 

Mais je ne peux laisser tout ça tranquille. Nous sommes ici pour approfondir nos pensées, non pour les simplifier.

La bible et l’histoire révèlent une contradiction fondamentale : appelons-le le paradoxe de Babel. Dieu est intervenu dans le gouvernement de l’humanité dans Genèse 11 : 1-9. 

1.    Et toute la terre fut d’une seule langue et de la même parole.

2.    Et comme ils sont partis de l’orient ; ils trouvèrent une plaine au pays de Schinar et y habitèrent. 

3.    Ils se dirent, l’un à l’autre : Allons ! Faisons des briques et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit comme pierre, et le bitume, comme ciment. 

4.    Ils dirent encore : Allons ! Bâtissons une ville et une tour dont le sommet touche au ciel et procurons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur tout l’étendu de la terre.

5.    L’Eternel descendit pour surveiller la ville et la tour bâtie par les enfants de l’homme.

6.    Et l’Eternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous la même langue, voici ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne leur empêche de réaliser tout ce qu’ils ont projeté de faire.

7.    Allons ! Descendons et confondons-là leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue de l’autre.

8.    Et l’Eternel les éparpilla au loin sur la face de la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville.

9.    Voici pourquoi son nom s’appelle Babel ; car l’Eternel y confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Eternel les dispersa sur toute sa surface.

C’est tout de même bizarre, que Dieu nous ait contraint de nous disperser au long et large de la planète… ce que nous détestions le plus.

Ainsi de même, l’histoire démontre que chaque fois qu’une civilisation ait atteint une crête héroïque d’inclusion, d’abondance et de bonne foi, un cataclysme monstrueux la détruit. Soit par la peste, par éruption volcanique, par sécheresse, par hiver pluri-saisonnier à coups de météore, soit annihilation par des hordes armées : une calamité quelconque s’est abattue sur chaque société rationalisée.

Il semble inconséquent que ce sort soit échu à tous les autres agrégats humains, civilisés ou barbares, ainsi qu’aux écologies de toutes sortes préhumaines ; ni du fait que des communautés primitives furent moins vulnérables jusque-là, que celles urbaines davantage complexes, fixes et fragiles. On se préoccupe ici du sort de civilisations bien policées et non de celles restantes n'ayant pu enregistrer leur disparition, n’est-ce pas ?

Alors, quels choix nous restent-ils ? Nous voici confrontés par une civilisation planétaire prise en contradiction permanente : arrogante et vicieuse car fragmentée là où elle devrait être au complet (quant à ses technologies paisibles) et au plein là où fragmentée (quant à sa maîtrise d’armes.) 

D’un côté, Dieu nous interdit de tuer, et Jésus, de rendre du mal aux petits. Nous sommes supposés aimer notre voisin et tourner l’autre joue à la violence. Le meilleur moyen de l’entreprendre, c’est en trouvant abri sous un seul toit fort paisible et bien réglé : en d’autres mots, au monde paisible. 

De l’autre, le Dieu de Genèse nous a dressés comme des chiens d’attaque pour oublier la solidarité humaine et commettre avec verve de la tuerie aléatoire. Le Livre de révélation menace du courroux de Dieu quiconque sauf Jésus crucifié qui oserait promouvoir le monde paisible.

Ainsi de même, le monde naturel avec ses désastres en série qui semblent se focaliser dans l’espace et le temps sur les noyaux de civilisation les mieux développés. Note le massacre généralisé des sociétés pacifistes transeuropéennes de la Déesse à partir du quatrième millénaire AC. Note l’éruption volcanique de Théra qui souffla la civilisation crétoise, ainsi que des averses météoriques qui ont détruit presque toutes les infrastructures urbaines du moyen âge de bronze, et celles au début de l’âge de fer, mille ans après – voir Les bibliothèques qui brûlent – et ainsi de suite, soit que de tels désastres soient enregistrés dans l’histoire ou pas. 

Il serait difficile d’enregistrer la destruction de ta civilisation si tes dix dernières générations ne s’étaient consacrées qu’à ne point crever de faim.

Alors, cela doit être à nous de trancher. Ne rien faire, s’asseoir sur nos mains et contempler des primates meurtriers bouffer des bébés impuissants et la forêt mondiale ? Ou bien se lever de nos quatre pattes et agir comme des êtres civilisés ? La première voie peut sembler plus sûr, et je suis certain que beaucoup de lâches moraux s’y accrocheront. L’autre paraît plus tentante pour ceux qui trouvent intolérable  toute cette barbarie —  même au risque de damnation par un dieu aux crocs rouges de sang, dans la figure duquel je cracherai volontiers avant qu’ il ne me croque.

Laisse-moi m’expliquer. Si un désastre planétaire advient, je suis certain que les survivants ignares le blâmeront sur notre connivence à détourner ce carnage. Ceux qui pourront lire et écrire s’abstiendront sans doute de gratter leurs puces assez longtemps pour inscrire cette vérité solennelle dans la prochaine série d’écrits sacrés. 

« Voici le post-scriptum béni de l’hiver nucléaire. Les artisans de la paix eurent horriblement tort. Tout ce qui advint ensuite fut de leur faute. Ni ce scribe, ni ses antécédents philosophiques, ni ses disciples militants n’en ont pris part. Le carnage est le seul moyen d’obtenir la bénédiction de Dieu. Mieux vaut être Viking que victime. Alléluia ! »

N’est-ce pas bizarre ? Le premier et le dernier des livres de la bible prescrivent ensemble le monde paisible, alors que ceux intermédiaires le prescrivent ? Le livre saint attribut tous les crimes imaginables à l’homme, mais la seule ordonnance qui atténuerait leur effet dans l’ensemble, Dieu l’interdit ? Cela me semble la révision transparente du texte par des gérants d’armes.

Pour moi et Cambronne, la seule réponse qui nous reste, c’est « Merde ! » Si Dieu me dicte d’entreprendre l’action A, puis condamne mon âme immortelle pour l’avoir optimisé, c’est Son affaire. Je ne consentirais jamais à la perpétuelle guerre mondiale, simplement parce que le dernier chapitre clairement dément d’un texte d’armes longuement révéré interdit le monde paisible. Soit, j’y pousserai toujours. Dans l’univers régi par mon Dieu d’amour, ce seront ceux qui refusent l’appelle du monde paisible qui feront face à Son désenchantement avant d’être sauvés en tout cas. 

Pourquoi faire, une divinité qui ne peut décider ce que ses détenus doivent accomplir, et qui les condamne au feu éternel pour avoir failli de satisfaire ses demandes schizoïdes ? Singeant l’instruction de Jésus, je ferai de mon mieux pour ne plus tuer ni nuire aux petits, soit leur provenance. Que Dieu décide ceux qui doivent être châtiés pour Son manque de clarté.

Puis toi, décide-toi aussi, maintenant que ces contradictions t’ont été indiquées. 

...

COMMENTAIRE?  markmulligan@comcast.net

- A TOI CHOISIR (3) -