World War COVID Guerre mondiale: From WeaponWorld to PeaceWorld; Learner, begin... De la terre en armes au monde paisible ; Apprenti, débute

- LES BIBLIOTEQUES QUI BRULENT

February 05, 2024 mark Season 21 Episode 1300

Parmi les mieux préservés des anciens écrits de la littérature mondiale, qu’un sur dix de leurs auteurs ne survit et qu’un seul sur dix de ses œuvres, plus ou moins ; une sur dix bibliothèques petites et grandes survécurent, un sur dix corps de littérature, une sur dix sociétés littéraires, une sur dix mythologies d’avant la littérature, etc. En somme, un tau de survie de .000…1 prévaut sur la mémoire humaine.  L’embrasement des livres est omniprésent dans l’histoire et d’un œcuménisme écœurant aux mains de psychopathes adhérents des deux cotés de chaque temps, croyance et nation.

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Le pire imbécile se croit le plus sage- apprentimarcv
Ne traitez personne d'imbécile – Jésus

The greatest fool thinks himself wisest - learnermarkv
Call no man a fool. Jesus



COVID GUERRE MONDIALE
De la terre en armes au monde paisible
Apprenti, débute

- LES BIBLIOTHEQUES QUI BRULENT !  -

Polastron, Lucien S., Livres en feu, Editions Denoël, Paris, 2004. Books on Fire: the Destruction of Libraries throughout History, John E. Graham, Trans., Inner Traditions, Rochester, Vermont, 2007. Des meilleurs traitements de ce sujet.

 

« J’ai donc fait la morne découverte, dans le temple manichéen K, d’une bibliothèque entièrement détruite à l'eau. Quand j'eus déterré de l’entrée sa poussière de sable et de lœss, nous trouvâmes au seuil,age to set upclosed-minded)omeday when they are not drunk on the sound of their own voices).g to le cadavre desséché d'un moine bouddhiste assassiné, ses vêts rituels tachés de sang. La pièce entière où cette porte menait fut couverte d'une masse d'à peu près soixante centimètres de profondeur, se prouvant des restes de manuscrits manichéens. L'eau de lœss avait pénétré ces papiers, les avait collés ensemble et, dans la chaleur accablant de l'été ordinaire là-bas, avait rendu tous ces livres inestimables en lœss. J'ai pris quelques échantillons et les ai  scrupuleusement mises à sécher dans l’espérance d’en sauver quelques-unes. Mais ces pages séparées sont chues en petits fragments auxquels on distinguait encore des traces de calligraphies admirables, entremêlés de miniatures exécutées en or, bleu, rouge, vert et jaune. Un énorme trésor fut perdu là... » Albert Von Le Coq, Trésors enterrés du Turkestan chinois, Oxford University Press, Oxford, New York, Toronto, 1985, p. 61; par autorisation d'Oxford University Press.

 

La ruine en question s’appela Khocho, Ephèse, Dakianus, Idikuchahri, Kao-chang et Karakhoja : cette chaîne de noms révélant l'arc-en-ciel de peuples qu’elle logea au passage du temps. Du reste, je ne traduirai pas ce chapitre dans son entièreté, averse de deviner l’appellation en français et le genre aléatoire de toutes ces vielles villes et anciens pays sans mention en dictionnaires bilingues. 

Von Le Coq, un allemand de souche huguenote française, eut la bonne fortune de disparaître avant la seconde guerre sic mondiale. Avant et après la PMG sic, il ramena grands soins des quantités énormes – de quoi remplir des musées entiers – d'art inestimable, de manuscrits et de trésors abandonnés sur la route des soies ; sinon les aurait-il pillés selon ton point de vue. Pendant la DGM sic, ces trésors furent incinérés sous une nuée de bombes pyrogènes alliées. D’innombrables écoles, bibliothèques, musées, maisons d'adoration, dépôts de manuscrit et traditions orales furent annihilées concurremment. Cette annihilation  se poursuit alors qu’on en parle sereinement.

Ce chapitre est un aperçu désinvolte de la destruction d’anciennes archives. Dans de nombreux cas, une seule mention d'empires et de villes capitales demeure le dernier indice de collections disparues. Elles ont bien pu détenir des pièces vitales de notre puzzle de données. Nous sommes tellement futés, quoique personne n’est parvenu à tracer le destin de la plupart d’entre elles.

Selon Le principe de Lucifer par Howard Bloom, l’humanité se coagule autour de « super organismes » sociaux, parfois fondés sur leur partage de gènes et de géographie mais le plus souvent sur le leur de mèmes : « théories, cultures [et] visions du monde. » Richard Dawkins inventa l’expression « mème » dans son livre, Le gène égoïste, Oxford University, 1976. L’implacable compétition entre ces super organismes de mème incite la plupart des mauvaises usages de prisme. La dissémination d'Apprenti et de  textes semblables, c’ est l’assaut en escalade contre le plus dominant de nos mèmes culturels : la mentalité d'armes. 

Tracer l’affaissement des grandes bibliothèques, c’est un peu comme répondre à l’énigme zen : Que rendrait la chute d'un arbre forestier sans que personne ne l'entende chuter ?

 

Dans Famine: A Short History, (Princeton University Press, Princeton, NJ, 2009, p 36,) Cormac Ó Gráda note que peu de famines s’enregistrent dans l’antiquité. Il poursuit l'hypothèse que les famines totales ont dû être relativement rares dans le passé et furent pour la plupart de courte durée et non des « correctifs démographiques » malthusiens. Sinon auraient-elles martelé une telle brèche dans la population locale à base d'agriculture de subsistance et donc au taux de remplacement minime, (planant la plupart du temps juste par-dessus 2,1 enfants par femme : rare le vieillard de quarante ans, point du tout rare la fulgurante mortalité infantile) que l'extinction n'ait pu être évitée, du moins au cran régional.

De même, The Encyclopedia of Plagues and Pestilence, (George Kohn, Ed., Facts on File, Inc., New York, NY, 1995) énumère à peine deux dizaines d’épidémies avant l’an 1.000 de l’EC, quatre cents et demi depuis, dont deux tiers aux 19ème et 20ème siècles. Quoique de nombreux anciens passages biographiques se terminent « disparu de la peste. »

Même s'il est impossible de prouver un négatif par simple absence de preuves, je ne permettrai pas à cela de me retenir, du moins jusqu'à ce qu’une contre-preuve factuelle ne me soit offerte. Entre temps, une conclusion inédite semble évidente.

Non seulement persistèrent des anciennes famines, des épidémies et le chaos social résultants mais pareillement hyper-létales (près de 100 % de pertes en cas de répétition pluriannuelle) donc dévastatrices dans des milieux urbains partageant la même biorégion climatique. Les mentions sont rares de peste et de famine dans le passé, non parce que douces et rares mais si fréquentes et meurtrières que presque aucun dossier n’en ai survécu. Avec l’effondrement d’une civilisation urbaine, ses documents pourrirent sans surveillance, à moins d’être incisés sur des monuments en pierre. La plupart de telles gravures auraient réfléchi les jours gras lors desquels elles furent incises : le cas pour celles déterrées.

Des chercheurs ne cessent d’invoquer le taux maximal de pertes d'un tiers de la population pendant la Peste en Europe, citant quelques registres de recensement qui restent de villes (relativement) géantes de l'époque. Personne ne remarque que la population urbaine ait pu être remplacé plusieurs fois par des survivants venus en ville depuis la campagne dépeuplée. Le taux de mortalité régionale, multiplié par la famine et le chaos militaire qui dussent suivre, aurait pu approcher à 100%. Il aurait abattu la plupart des originaires de ces villes et leurs scribes les plus efficaces, là où la peste renouvela sa fatalité constamment par l’afflux de réfugiés ruraux. Les ultimes détenteurs de ces registres, une fois l’apogée du compte des morts passée, auraient eu d’autres choses à faire qu’énumérer chaque nouveau cadavre et enregistrer la provenance de chaque survivant pauvre. Ainsi la projection optimiste de mortalité d’un sur trois aurait pu doubler ou tripler en réalité, sans que l’on n’en sache rien.

Les anciens registres funéraires sont encore plus trompeurs, car on aurait pu assez commodément disposer de cadavres trop nombreux en bûchers funéraires improvisés, enterrements en arrière-cour et sans dossier, sinon par voie d’eau, plutôt que l’enterrement orthodoxe et bien enregistré.

Le professeur Ó Gráda mesure la gravité de famine en fonction des mauvaises saisons agricoles en succession dont la sécheresse, l’inondation ou le gel auraient gâché la récolte. 

En d'autres mots, une seule mauvaise année fut difficile : le prix de l’alimentation explosa ; beaucoup plus de pauvres ont expiré que d'habitude (soit qu’ils tombaient d’habitude comme des mouches.) Les meilleurs gouvernements eurent des difficultés à fournir des secours ; les pires, un simulacre sadique de l'ordre public. La rapacité accrut vers le haut et le larcin d'en bas. 

Deux années consécutives furent désastreuses. Les défunts se multiplièrent parmi les jeunes et les vieux de chaque classe ; des épidémies s’agrippèrent à cause de l’immunité affaiblie des masses suscitée par la famine ; des élites en général se sont enfuîtes en désespoir pour infecter des places fortes périphériques. 

Etant donné des mauvaises récoltes tri-annuelles, la société s’est simplement effondrée : plus personne n’enterra les morts, cultiva ou récolta, n’aurait poursuivit la vie civilisée, quoi. S'aurait été chacun pour soi ; l’anarchie psychopathe rendue infernale par du cannibalisme de plus en plus routinier. 

Quatre années consécutives ou davantage, et plus rien à consolider hormis des groupuscules de survivants traumatisés subsistant (littéralement) de la main à la bouche en ruine déserte. Même les bandits éviteraient cette zone maudite.

En outre de nos répugnances morales, esthétiques et culinaires, le cannibalisme n’offrait aucune solution durable. Elle magnifiait l'infection entre-humaine et abattait davantage de travailleurs précieux que ceux en étant nourris, dans un monde de laboure humaine sans grand-chose d’autre. Ce n'aurait pas été viable dans l’absence de récoltes alimentaires suffisantes sur place pour le rendre redondant ; comme indiqué par les civilisations précolombiennes dont de nombreuses villes antiques se dressent vides à présent, même si elles logèrent des dizaines de milliers ou davantage auparavant. Les ruines de telles villes grêlent le monde, comme les anciennes plaies d’une victime de variole. Presque toutes nos villes sont sous-tendues par des couches d’anciennes ruines autrefois fleurissantes qui ont déposé une moquette de cadavres. Encore plus de ces sites sont dénués d’une ville moderne.

Des nuées de routiers ont pillé à volonté : soit des cannibales locaux sinon des pillards de provenance moins infecte. Le seigneur de guerre en herbe, avec sa horde de maraudeurs, se serait emparé d’une telle région presque sans résistance, pillant et brûlant partout, abattant tous sauf les femmes nubiles, s’installant en permanence, marchant au travers ou dépérissant de l’ensemble des maladies locales.

Ces jours-ci, les épidémies historiques sont presque toutes décrites comme des manifestations d'une seule maladie, (peste, typhus, typhoïde, fièvre jaune, variole, grippe, paludisme, encéphalite, etc.) Assez souvent, les signes et symptômes soigneusement décrits à ce moment ne coïncident avec aucune maladie connue aujourd'hui. La circonstance la plus croyable serait que de nombreux agents létaux, ayant longtemps mijoté endémiques dans la population locale, aient affligé d’un nouveau cocktail de maux redoutables les zombies immunodéprimés par leur terreur de famine, de ruine et de massacre.

 

Les phénomènes suivants n’ont émergé que récemment : 
 
 

·      des populations cosmopolites, les survivants d'une longue série d'épidémies partout au monde, un peu mieux immunisées et organisées contre celle nouvelle ;

·      le soutien mutuel de centres urbains si bien répandus qu'ils eussent pu tirer force de ceux en dehors de la zone de chute biorégionale ;

·      des élevages de telle diversité que l'échec d’une seule fragile récolte primaire aurait été compensé par les autres davantage robustes ;

·      des populations régionales si denses que l’immigration massive put remplacer des pertes en masse locales ; et

·      une direction si bien instruite et nombreuse que ses survivants purent reprendre en main la gouvernance civilisée.

 

      Par la suite :        
 
 

·      des mesures de santé publique (vaccinations, antibiotiques, savon et eau chaude, donc de l’hygiène de base) qui ont bloqué des anciennes épidémies, du moins dans des populations assez riches pour avoir « dompté » leurs conflits mortels ;

·      d’importantes populations de naïveté épidémiologique donc très vulnérables aux nouvelles pandémies (èbola, SRMO, grippe) ;

·      des industries alimentaires mondialisées spécialisées en monoculture industrielle accouplée de façon trop proche et donc vulnérable aux intempéries et aux nouveaux fléaux de botanique alimentaire ; et

·      de l’ingénier génétique capable de coudre sur mesure des fléaux neufs de létalité absolue, et des terroristes de fin du monde qui ne s’inquiètent pas de s’en servir contre tout le monde, leurs « proches » inclus.

 

Par ces moyens récents, la menace de peste et de famine a reculé d’un brin mais peut toutefois réémerger mille fois plus létale. Du moins en siècles récents dans les régions peuplées du monde, le climat s’est rendu si doux que ces catastrophes n’ont été que des hoquets momentanés et limitrophes en dépit de la boucle de multiplication humaine toujours en accélération. Le réchauffement climatique peut inverser cette tendance climatique et son taux de croissance humaine, dans un catastrophe pour nous tous.

 

La mentalité d’armes, avec sa violence ignorante et gaspilleuse, se varie au carré ou cube de la PEUR.

Celle paisible doit croitre selon l’ESPOIR, avec sagesse, bonté et créativité.

 

Nous nous sommes donc appris à ignorer la prochaine série de catastrophes décennales touchant des continents entiers, sans prendre la peine de nous barder de leur effet. A cette date, les gouvernements terrestres devraient entreposer des réserves alimentaires comme des écureuils frénétiques, tel que le fit Joseph au bénéfice de Pharaon.

 

 

Si ça t’ennui de lire une longue liste de dates et de noms de lieu, parcours les paragraphes qui suivent et saute le reste de ce chapitre. Tu commenceras à entrevoir des fentes énormes de mémoire qui ne peuvent être ni outrepassées ni comblées. De prodigieux trésors de données ont sombré en oubli total. Celles paisibles, peut-être obligés pour le bien-être commun, disparurent en taux alarmants presque aussi vite que leur saisi par des Apprentis. 

Scrute aux alentours tout en te souvenant que l’on se met à table devant une géante pizza super luxe qui s’étend au-delà de l'horizon, entassée de friandises. Pourtant demeurons-nous affamés car nous focalisons notre attention sur un étroit degré de cette tarte carbonisée au noir et rongée à nu : la terre en armes et ses appartenances et dépendances. Le reste illimité ? C’est le monde paisible que nous persistons à repousser de vue et d’esprit comme rien de plus que fausse science, magie, rêve et utopie.

 

Ce chapitre lustre des immensités d'espace-temps. Trop souvent, des contes de destruction ont accru si impudiques et redondants que j’ai dû en abréger, en condenser et en sauter la plupart. J'ai résisté la myope vision du monde héritée de mon instruction occidentale. D’après elle, l'univers se présente comme une cible stylisée de jeu de dard comme de suite. La noblesse blanche et sa haute bourgeoisie, leurs flagorneurs et satiristes occupent un mille géant de glorification exhaustive. Les pires assassins et pirates de l'histoire reçoivent des saluts cérémonieux. L’étude intensive est faite des tribus de guerre juives, grecques et romaines ― à l’exclusion des autres.

Même ces tribus éminentes ont perdu 99% de leur littérature. 

Un inventaire inflexible de romans d’opéra de lessive et de calembours philosophiques, (les grands livres, à quelques exceptions près) fut sélectionné pour son ennui fracassant, son verbiage labyrinthique, (voir les Grecques, Kant, Marx et al.) son réductionnisme biographique, son insignifiance redondante et son obscurantisme autoritaire. L'ultime utilité de cet inventaire se résume ainsi : il fournit un ardu parcours d'obstacle aux étudiants d’école supérieure, aussi un code culturel complexe, les éléments duquel des élites d’armes peuvent se troquer avec enthousiasme et sans jamais finir, sans jamais expliquer leurs pires contradictions sociales. Cet grasse écran de fumée qui n’enseigne strictement rien de significatif, quel recueil de génie ! Alors que nos vrais textes d’Apprentissage ont disparu.

Une poignée de textes religieux, âgés de milliers d’années, ont fourni de l’embauche sécurisée pour des anciens rédacteurs publicitaires qui enveloppèrent leur ignorance en ambiguïté. Des fondamentalistes contemporains nous honorent avec leurs interprétations « littérales » de valeur et de clarté comparables. 

Des technologies bornées aux armes sont analysées en détail microscopique, ainsi que le dogme squelettique de science qui les soutient ; ensuite sont-elles déclarées les seules certitudes dans l'univers. Je n’ai pas entendu formuler si obstinément de telles sottises depuis peut-être Lagash. Entre-temps, très peu de textes ne restent traitant de la destruction de l’ancienne pensée … ni celle du monde paisible en général, du reste : peut-être les sujets les plus importants et les moins bien documentés sur terre. 

Les dates historiques semblent fluctuer en fonction du nombre d'historiens consultés et à l’inverse de leurs expressions de certitude. Par égard à la commodité, je me suis servi de la dernière date référencée, à condition qu’elle ait tenue bon avec les événements adjacents. J'ai invoqué Procruste quand des dates durent être égalisées pour tenir ensemble. Déchiré entre la relation temporale de ces événements et leur stricte chronologie, je crains leur avoir rendues pareille violence. 

Mes remerciements à Hammond Past Worlds: The Times Atlas of Archaeology; Encyclopedia of Library Science; The Timetables of History – The New Third Revised Edition par Bernard Grun; Timelines of War: A Chronology of Warfare from 10000 BC to the Present par David Brownstone et Irene Frank; The Encyclopedia of Military History par les frères Dupuy; Joseph A. Tainter, The Collapse of Complex Societies; Grousset, The Empire of the Steppes: A History of Central Asia, traduit par Naomi Walford ; War and the World: Military Power and the Fate of Continents par Jeremy Black; et The New York Library Book of Chronologies par Bruce Wetterau. Ces textes m’ont fourni de multiples chronologies et références croisées, comme l’ont d’autres cités en sus. Aussi, celui de Beck, History of Ethics Chronological Index a rempli beaucoup de lacunes ; il est disponible à http://www.san.beck.org/AB-Chronology750-1300.html

Ces textes et d'autres cités en dessous m’ont fourni beaucoup de références et de chronologies ; encore plus n'ont pas reçu la mention qu'ils méritent. Je crains les avoir lus avant de débuter la documentation de mes recherches. Je suis né ne sachant aucune de ces rubriques ; j’aurai dû les annoter toutes.

 

Les anciennes villes ont formé des tas séquentiels de ruines fondés sur un assemblage d'eau douce, de récoltes dignes de confiance, d’opportunités économiques et de terrain défendable en localité ainsi que d’accessibilité régionale. D’habitude, une voie d’eau navigable dut fournir une autoroute naturelle pour de l'ancien transport de charge, de bonnes barrières défensives, la source fiable d’une grande quantité de protéine de bonne qualité : la pêche, ainsi que l’ultime voie de nettoiement pour les pires déchets urbains.  De telles furent exigés pour sustenter une vraie ville, chacune bâtie sur les ruines de celles préexistantes et qui sait, d’élégance supérieure ? 

Pour chaque collection disloquée de textes récupérés du passé, des centaines de bibliothèques royales et des milliers d’histoires à l’orale n’ont pas survécu. On a oublié un nombre incalculable de guérisseurs pré-écrits, de bardes, scribes, sibylles, chamans et mages, tant bien qu’auteurs, rédacteurs et bibliothécaires conventionnels. Eux tous commémorèrent la sagesse de leur peuple, puis disparurent oubliés.

Par exemple, des 142 volumes rédigés par Livie, il ne reste que 35. Lui fut parmi les mieux documentés des anciens historiens romains. Compte tenu de quelques autres fragments, les chiffres qui suivent s’appliquent : Sophocle : sept livres sur 120, Sapho : seulement deux poèmes depuis neuf livres, Euripide : 18 sur 82 livres, Aristophane : onze comédies sur quarante, Agathon : zéro, Alcman : zéro, Diphile : zéro, Eupolis : zéro, Alexis : zéro, les pyrrhonises : zéro, les sceptiques : zéro, les cyniques : zéro, les stoïques : zéro, Zeno : zéro, Cricipus : zéro. Fernando Baez indique qu’il a compilé une liste de six mille pages de telles disparitions.  Tu trouveras quelques autres exemples dans ce livre ; faudra imaginer beaucoup d’autres dont rien ne reste. En lisant ce chapitre, imagines d’innombrables archives réduites en cendre et poussière, penses aussi à d’exquis poèmes et pièces de conviction, de médecine, de psychologie, de botanique, etc. – des civilisations préhistoriques intégrales, commémorées autant à l’oral qu’à l’écrit – tues à jamais. 

Souviens-toi que pour la plupart de l’histoire, des soldats ne furent payés qu’avec des armes, des rations et du butin (et ceux-là assez rarement.) Là où marcha une ancienne armée, la misère suivit de près avec les non-combattants du camp. 

Rappelle-toi aussi que la tyrannie de Saddam Hussein fut en grande partie moyenne comparée à celles plus vieilles, et que ses nombreux crimes et persécutions n’ont équivalu à ceux des antiques seigneurs de guerre. La rancune et des fantaisies de rachat de dette ont dû empester autant parmi les habitants d’anciennes villes, que des rêves d’Ali Baba : s’emparer vite d’un trésor alors que personne n’en tint la garde. Elle persiste parmi les populaces rurales défavorisées (les gilet jaunes et partisans de Trump et de Brexit.) De ce fait, quand le « changement de régime » induit un bref grippage par vapeur dans les lignes de transmission du pouvoir, des criminels locaux ont dû se soulever en émeute, pillage et arçon, tels que l’ont pratiqué les pires habitants de Bagdad quand ils en eurent l’opportunité. Tout le butin urbain que des armées n’auraient pas détruit ou emporté, les survivants locaux pillèrent.

 

 

J'ai entrepris de noter la destruction d'autant de grands patelins que j’ai pu découvrir. Mais ne présume pas que la paix ait régné ailleurs pour la seule raison qu’aucune guerre ne fut signalée dans ce continuum d’espace-temps. Au fond, aucune civilisation n'a su éviter la guerre pour plus longtemps qu'une génération. Constate nous qui n’en parvenons pas. Nous autres : tellement progressifs, émérites et amateurs de paix ! 

Une catastrophe naturelle s’est souvent abattue sur des civilisations entières. Quelque part au monde le long de millénaires au moins tous les cinq et quelques ans, une importante collection de données subit un dégât considérable en même temps que sa population maîtresse. Assez fréquemment, des civilisations indépendantes se sont écroulées concurremment à travers la planète, peu importe l’écart de leurs villes. 

Alors que quelques inscriptions vantardes et grands registres de butin ont permis aux graisseux seigneurs de guerre d’enregistrer la dévastation résumée ci-dessous, aucun Apprenti lettré n’y a nécessairement survécu pour regretter à l’écrit la terminaison de sa civilisation remarquable. Beaucoup de  telles furent sans doute gommées entièrement de la mémoire humaine : peut-être la majorité et certainement celles les plus paisibles. 

 

Selon Rick Potts, dans Humanity’s Descent (L’origine de l'humanité,) William Morrow and Co., New York, 1996, pp. 201-203, l’objet symbolique le plus ancien serait une figurine féminine sculptée d'un caillou exotique déterrée d'une creuse israélienne datée de 230.000 ans. En 2003, une lame de silex fut trouvée admirablement taillée, placée dans un creux funéraire datant de 300.000 ans, aussi celles moins bien œuvrées depuis 500.000. En 2008, on a trouvé des traces âgées de 790.000 ans d’un feu fait exprès ; et puis datant de deux millions et demi d’années en Afrique, des outils reconnaissables de pierre ébréchée et des bifaces mieux développés. Toutes sortes de trousses d’outils de poigne spécialisés ont évolué il y a environ 150.000 ans, comprenant le trafic régional de certaines pierres favorisées. Depuis 130.000 ans, des néandertaliens sculptèrent, encochèrent et gravèrent des os et des dents d’animaux. De l’art reconnaissablement humain et simultanément néandertalien s’est répandu depuis à peu près 40.000 ans, et sa diversité a explosé il y a environ 18.000, quand des flèches climatiques de glaciers menaçants au Nord et de déserts givrés au Sud ont refoulé les survivants humains dans le croissant fertile. 

Nos ancêtres humains et préhumains ont été martelés sans merci. Nous sommes la progéniture mise à l’enclume de l'histoire : pliée et battue en mille feuilles comme de l’acier d'épée japonais ou une patte de napoléon. L’ADN humain fut brutalement forcé à travers une série de goulots génétiques qui ont annihilé toutes sauf une poignée de lignés de descendance. Dans un passé distant, des incidents naturels ont induit des pertes massives.  Une situation plus récente, il y a sept mille ans, est supposée avoir résulté des combats génocidaires de clans patriarcaux. Nous fumes infligés ces épreuves si souvent que nous sommes devenus fort durs, tranchants et friables, ainsi que des frères et sœurs proches, nos sept milliards.

Des codes personnels, des aides mémoire et des écrits dépéris ont pu guider des civilisations néolithiques, (depuis 10.000 à 50.000+ années) paléolithiques, (encore plus vieilles) ou préhumaines. 

Après tout, les quelques baleines bleues qui subsistent de nos jours partagent à travers la planète des chansons qui durent toute la journée et varient selon la saison. Est-ce que leurs chants démontrent une culture avancée mais démunie de technologie dite « dure ? » 

Mis à part quelques bibelots, murales de caverne, ficelles nouées et sites d'enterrement, nous ne reconnaissons aucun registre ni marque culturelle de telle vieillesse. L'ampleur de notre arrogance est stupéfiante, égale à la profondeur de notre ignorance. 

Denise Schmandt-Besserat publia son idée géniale dans Avant l'écriture, volume un : Du comptage au cunéiforme, University of Texas Press, Austin, 1992. Elle découvrit des jetons d'argile employés comme aides de compte et de mémoire bien avant que l'écriture fut développée telle qu’on la reconnaît (de 8.000 à 4.000 AEC – avant l’ère chrétienne.) Les premières transcriptions reconnues furent des inventaires en code inscrits sur des enveloppes d’argile contenant ces jetons. De telles ont été découvertes dans maintes creuses préhistoriques ; elles figurent parmi les premiers objets façonnés en argile. Jusqu'à leur découverte, on n'avait jamais présumé que de telles écritures préhistoriques n’aient existée : vanité humaine typique. Il s’avère que ces « primitives » peintures murales de grotte, à la frappante beauté de cerveau droit, sont aussi des diagrammes stellaires de singulière précision mathématique du cerveau gauche. Qui aurait su ?

 

Dans Le calice & la lame, Riane Eisler présente un cas impérieux à base de son interprétation de l’œuvre de Marija Gimbutas, The Language of the Goddess: Unearthing the Hidden Symbols of Western Civilization (Le langage de la déesse : Déterrant les symboles cachés de la civilisation occidentale,) 1989, Thames and Hudson, London.

Du huitième millénaire de l’AEC jusqu’au mi-deuxième, des sociétés matrilinéaires adorèrent la Déesse. Ses adeptes occupèrent de nombreux sites non fortifiés à travers l’Europe et la Méditerranée qui furent envahies par des vagues de cavaliers nomades qui les détruisirent et les remplacèrent peu à peu.

Des recherches récentes de génétique à l'université de Stanford indiquent que l'humanité a souffert d'un goulot d'étranglement du chromosome Y il y a sept mille ans, lors duquel la population humaine masculine s’est réduite à la dix-septième de celle femelle. https://news.stanford.edu/press-releases/2018/05/30/war-clan-structubiological-event/. Les généticiens attribuent ce déclin aux luttes de clan patriarcales au cours desquelles environ 94% de la population masculine fut abattu. Un peu comme le Paraguay après la guerre de Triple Alliance en 1870, quand 28.000 hommes survécurent sur une population résiduelle de 221.000, après 302.000 pertes de guerre.

Ce déséquilibre, entre l’homme et la femme, permit aux matriarches locales de prendre pied d’égalité sexuelle et paisible qui aurait pu persister des milliers d’années, jusqu'à ce que les patriarcats guerriers ne se soient rétablis ailleurs (vraisemblablement, les tribus Kourgan depuis les steppes trans-transcaspiennes), n’aient envahi le reste de l'Europe et détruit la civilisation matriarcale. Nous voici, cinq mille ans ensuite.

Leurs villages furent tendrement situés pour de belles vues, des champs fertiles et de l’eau douce tout près ; leurs demeures, de bonne qualité constante et de dessein étonnamment courant, se vantaient de pièces multiples aux murs blanchis, de portes à verrouille, d’étagères par-dessus la tête et de fenêtres à membrane claire. Leur industrie céramique fut prolifique, experte et très variée. Leurs grains furent entreposés dans des creuses soigneusement enduites d’argile, ce qui scellait l'humidité en dehors et au-dedans des gaz de fermentation nuisibles aux insectes. 

Est-ce la raison que les gazeuses et bières descendent si bien avec le mal bouffe ? Leur contenu de Bioxyde de Carbone nuirait-il aux méchants organismes qui provoquent de l’indigestion autrement ?

De l'Europe et de l’Asie occidentale aux nombreux sites en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, des dépouilles furent trouvées couvertes d’ocre rouge dans des creuses d'enterrement remplies de fleurs. De nombreuses figurines féminines stylisées ont fait surface, ainsi que des têtes sculptées de taureau, des crêtes de lune et des haches à tête double, celles-ci fabriquées de minces billets de cuivre, (c'est-à-dire ornementales et inopérables comme armes.) Absentes : telles emphases élitistes que des armes, armures et fortifications urbaines. 

C'est à savoir, comment ces gens auraient disposé des sociopathes et des psychopathes que la génétique humaine projette inévitablement si laissée sans renouvèlement. Est-ce que ceux les plus sournois furent exilés dans la nature ? Leurs  survivants se propagèrent-ils sur les steppes eurasiennes pour former les hordes meurtrières décrites en bas ? Sinon, je crains que ce culte de la déesse ait pu impliquer le sacrifice sélectif des êtres humains les plus ternis. 

Ce culte reflétant peut-être une civilisation précédente et supérieure, noyée depuis ?

 

 

Robert O'Connell a conjecturé sur l’origine des êtres humains comme des chasseurs charognards paisibles et indépendants, du type Bushman, dans Ride of the Second Horseman: The Birth and Death of War (Chevauchée du second cavalier : L’enfantement et le décès de la guerre). 

Ils ont d'abord élevé avec grand dévouement un petit nombre d’enfants en adultes sains et sagaces. Ensuite sont-ils tombés victimes du piège des plantations. En échange d’une source de nourriture des fois plus abondante et fiable, cela leur exigea de l’interminable labour au dos voûté, la soumission des chasseurs inaccoutumées à de tels travaux pénibles, et de l’hyperactive fertilité féminine. 

Piégées dans cette plantation, les femmes ont dû faire naître trop d'enfants et  se sont trouvées trop abusées, dégradées et surmenées pour leur rendre des soins adéquats. Par exemple, l'allaitement prolongé était la méthode naturelle de contrôle des naissances avant le piège des plantations, abandonnée depuis. Aussi assura-t-il que la plupart des enfants reçurent des caresses généreuses pendant leurs cinq premières années. Des bébés associeraient naturellement cette perspective au monde beaucoup plus facilement si portés à la hauteur d’adulte, qu’ils ne l’apprennent aujourd’hui quand ils rampent par terre et sont poussés en landau. Portés et caressés à partir de l’âge le plus tendre pendant les heures en éveil, ils auraient grandi pourvus d’ossature, de musculature et de système immunitaire plus forts, ainsi que des filets neuraux beaucoup plus denses. 

Le piège des plantations retira ces bénéfices habituels aux chasseurs glaneurs à cause de l’épuisement des parents et leur négligence en raison du surmenage. Ces problèmes se sont aggravés sous la gérance de l’hydro-agriculture au niveau villageois, ce qui nécessitait une main-d’œuvre encore plus intensive. Ils se sont finalement rendus intraitables par des gens libres quand des civilisations hydrauliques et leur gérance esclavagiste – les organisations d’armes dont nos historiens s’extasient le plus – ont exigé des corvées saisonnières. 

Peu importe la dure besogne de ceux attrapés par le piège des plantations, la disette suivit quelques années de largesse passagère. Tandis que la fertilité hyperactive multipliait la main-d’œuvre rurale, elle aggrava des épidémies et de la haute mortalité infantile. De tels fléaux se sont rendus inévitables grâce à la haute densité de population exigée pour l'agriculture. Somme toute, des écosystèmes trop durement cultivés se sont écroulés et la famine suivit de près. La guerre est devenue la méthode favorite de minuter cet engin aux subites hausses et chutes cycliques de population. 

S'ensuivit la fente entre Caïn et Abel : le fermier et le gardien de troupeau. Note que, contrairement à nos préjugés, ce fut le fermier trouvé coupable dans ce conte biblique, l’invention sans doute de nomades. Le vilain est toujours l’Autre dans ces histoires. Bien que, du point de vue psycho statistique, la moitié de tes amis potentiels vivent parmi les Autres et une fraction semblable de tes véritables ennemis sont des psychopathes qui se prétendent appartenir aux tiens. Note comment cet assortiment d’amis et d’ennemis diffère de la sélection actuelle.

A propos, les bêtes d’exploitation ont incubé la plupart des maladies humaines. Celles épidémiques ont dû attendre l’arrivée du monde urbain. Peu de maladies n’ont pu passer des animaux sauvages aux chasseurs glaneurs puis circuler au-delà du site initial d'infection. Ceux-ci furent trop éparpillés, comparés aux citadins. 

Je me change d’avis à ce sujet. La transmission d’épidémies globales par voie d’oiseau sauvage tels que la grippe aviaire, le virus du Nil occidental, etc., aurait frappé ces chasseurs glaneurs aussi durement. Faute d’un tabou compulsif leur interdisant la consommation d’espèces maladives – donc plus faciles à abattre en vol et piéger une fois échouées – celle-ci aurait présenté un danger mortel autant aux chasseurs glaneurs qu’aux citadins. Etant donné des cieux remplis d’oiseaux infectés et un maquis grouillant de charognards également maladifs, l’éparpillement des chasseurs glaneurs, comparé au coude à coude des citadins, aurait été immatériel. Autrement, cette tâche fut accomplie au moyen antédiluvien des moustiques : ces crasseuses piqûres volantes.

La misère des gardiens de troupeau grandit en fin d'hiver quand leurs bêtes furent trop maigres pour être dignes de commerce. C’est alors qu’ils furent tentés de faire la razzia des communautés d’exploitation agricole et y arracher leur surplus évident. Rentrant chez eux chargés de butin, ces écorcheurs furent vulnérables à la poursuite rapide, à l’embuscade et aux représailles. D'après O'Connell, ils ont eu recours à de l’ultraviolence à l’encontre du fermier villageois pour que son choc et deuil retardent sa poursuite. La réaction horrifiée du fermier fut de se fortifier derrière un mur de village, rendu ainsi en cocotte-minute de stress social, de peste et de tyrannie. Qui plus est, des fermiers fortifiés ont commencé à attaquer leurs voisins non fortifiés. Toutes ces communautés furent bientôt rattrapées dans ce jeu sanglant. Ainsi conclut M. O'Connell. 

Cet aboutissement aurait ressemblé à celui des anciens Iroquois situés sur un autre continent et aux millénaires subséquents. La guerre intertribale, nourrie par la surpopulation et les ressources forestières en diminution, s’est rendue si brutale que le chaos anarchique finit par régner. Personne ne pouvait se hasarder au-delà des fortifications tribales pour glaner, puiser de l'eau, cultiver et aller à la chasse ou la pêche. La malnutrition régitles huttes longues et le cannibalisme s’y rendit banal. Aucune mythologie guerrière ne put survivre ce désespoir et ces abus. 

Les Iroquois ont enduré misère pérenne jusqu'à ce qu'ils aient prêté attention aux propos de leur grand forgeur de paix, Déganawida. Il appartint à la tribu Huronne et aurait dû être considéré un étranger, donc une menace potentielle. Il souffrait aussi d’un défaut de prononciation. Mais il fut soutenu par Hiawatha, grand chef de guerre et orateur charismatique aux affiliations onondaga et mohawk ; et par Jigonhsasi, une fameuse hôtesse qui offrit un repas à tous les guerriers courrant le chemin devant sa porte, celui principal de guerre entre les tribus, ce qui lui permit d’apprendre leur cœur. Quand ce premier prédiqua la paix, l’abondance et la confédération, ils se sont dévoués à la réalisation de ses conseils. Ainsi naquit la plus forte confédération amérindienne : les Six Nations, qui se sont gouvernées en paix interne pendant des siècles (cinq nations depuis une de deux éclipses en 1142 ou en 1451 de l’EC, le sixième incorporé sans droits politiques au XVIIIème siècle.)

Malheureusement, les tribaux originaires n’ont pas accordé des droits égaux au nouveau rentrant ; donc l’intention du forgeur de paix, d’incorporer 200 Nations, fut entravée. Enfin, des factions d’isolationnistes, de pro-français et de pro-anglais ont rendu cette confédération la proie de la prédation occidentale et de ses épidémies. Les rédacteurs de la constitution américaine ont puisé de précieuses inspirations et modèles exécutifs des traditions politiques iroquoises. En effet, la première constitution américaine fut enregistrée au wampum.

 

 

Riane Eisler diffère un peu dans sa description des premières manifestations organisées de la brutalité humaine. Depuis 5.000 ans AEC, des bandes de guerriers Kurgan ont envahi les communautés non fortifiées d’adorateurs de la déesse. Il semble que ceux-là ont exterminé tout le monde à l’exception de jeunes filles et incendié tous les villages agréables. Ils bâtirent quelques palais imposants entre de nombreux taudis, des inhumations de sacrifices humains, des cachettes compliquées d'armes et palissades fréquemment incendiées. Ces fortifications perchaient sur des monticules et des escarpes branlants : également hideux, rudes, inaccessibles et inconfortables. La régie de la conscience morale humaine a été noyée dans le sang d’innocents. Notre culture ne s’est jamais remise de ce désastre global.

Des belles figurines modernistes remontent de 3.500 AEC sur les Îles Cyclades ; d’autres fouilles d’objets de culte ont pointillé les rives de la Méditerranée. 

L'adoration de la déesse survit à peine aujourd'hui. Elle fut décimée à maintes reprises par décret patriarcal. Des élites sophistiquées d’armes, telles que les nôtres, ont exercé tout plein de patience rusée pour l’extirper. De nos jours, la désinformation remplace la brutalité ; les adoratrices de la déesse sont calomniées et banalisées au lieu d'être simplement massacrées. 

Des chroniqueurs subséquents ont évoqué un « âge d'or » longuement disparu. Ils ont consigné les générations consécutives aux âges dégénérés de bronze et de fer correspondant aux matières premières d'armes retenues en main.

Les Védas de provenance indienne décrivent une série d’époques (Youga) rassemblés en cycles de 25.772 années qui correspondent à la récession de l’équinoxe vernale : une rotation complète dans le firmament de l’axe polaire terrestre, avec l’oscillation du plan des orbites solaires d’en haut jusqu’en dessous de l’équateur galactique et puis de retour, dont la science moderne confirme l’étendue chronologique. 

L’humanité vient d’émerger du Kali youga (d’y passer au-dedans ?) : l’ultime et la pire de quatre époques, dont la moralité, l’empathie et la bonté ont pratiquement disparu comparée aux trois autres Youga. (En anglais) http://cycle-of-time.net/cycles_of_precession.htm

Dans ce scénario, nous sommes le peuple de la dioxine issu de l’âge du plutonium, « à demi en argile et à demi en fer » d'après le cauchemar de Daniel dans l’ancien testament. Nous nous sommes rendus en êtres dégénérés se sauvant des sabots acérés des quatre cavaliers auxquels nous avons cédé cette planète : famine, pestilence, guerre et trépas. Par contre, puisque nous avons évidemment écrasé dans les profondeurs des mœurs, nulle part ne semble rester hormis à la remonte. 

 

La civilisation chinoise a émergé presque mille ans après celle Nilotique et des milliers de plus depuis celle Dravidienne. La Chine néolithique et paisible subit une dégénérescence analogue. La cultive du millet date de 8.000 AEC dans le Nord, et du riz, de 5.000 AEC au Sud. A partir de 3.000 AEC, une reconnaissable transition archéologique, de la paix pastorale au chaos militaire, a broyé la Chine sous les sabots de cavaliers nomades surgis de l’Asie Centrale. 

Des découvertes récentes (2008) en Syrie démontrent que des céréales sauvages avaient été amassées depuis 15.000 à 18.000 ans, donc avant le dernier maximum glacial.     http://www2.warwick.ac.uk/newsandevents/research_pushes_back/. Il est plausible que des communautés agronomes autant primitives seront déterrées dans l’avenir. Des fragments de pots datant du 16e millénaire AEC ont fait surface sur les îles japonaises de Tsushima, Kyushu et Shikoku.

 

La construction d'une série de terrasses a levée jusqu’à 885 mètres sur le mont Gunung Padang plus d'un million de tonnes de blocs en pierre moyennant 300 kilogrammes pièce, à partir d'une carrière inconnue. Ces rares masses sont lithopones : elles sonnent de leur propre musique, telles que celles à Stonehenge. Ce mystérieux « Haut lieu du soleil » indonésien date de 14,000 AEC. www.newdawnmagazine.com/articles/mankinds-cradle-of-civilisation-found-in-java.

Sur la colline de Visocica en Bosnie-Herzégovine (près de Sarajevo) un groupe de pyramides atteignant jusqu’à 220 mètres de hauteur ‒ donc plus grandes que celles à Gizeh en Egypte ‒ fut fabriqué de béton de haute qualité insolite. On les a récemment déterrés d’en dessous de leur couverture naturelle de quelques centimètres de terre. L’ensemble paraît dater de 12.000 ans. http://www.smithsonianmag.com/history/the-mystery-of-bosnias-ancient-pyramids-148990462/?all

A Nan Madol, 250 millions de tonnes de basalte prismatique furent empilés sur des milliers de mètres cube de corail pour former des tours et cours atteignant huit mètres par-dessus le niveau de la mer, pour former 96 îles artificielles sur plus de 18 kilomètres carrés. L’exact datage géologique est interdit par sa situation distante sur un archipel du Pacifique occidental et ses structures écumées sur l'île de Pohnpei.

Des centaines de menhirs équarris ont été découverts en 1994 à Gobekli Tepe en Anatolie. Ces pierres, empilés en Ts ornés de frises d’animaux et de formes humaines (?) stylisées en haut relief, datent d’au moins 9.000 ans et donc de 7.000 AEC, voire auparavant : avant même l’ère de l’agriculture reconnaissable. http://en.wikipedia.org/wiki/G%C3%B6bekli_Tepe

Parmi les plus anciens villages néolithiques connus, Catal Huyuk fut fondée aux environs de 7.000 AEC. Des dessins y ont été trouvés avec des sculptures, des outils, des armes et même une carte de ville. 

Mehrgarh, ville primordiale au Pakistan à présent, fut établie le 7e millénaire de l’AEC. Lepenski Vir, aux Portes de fer du Danube, fut occupé environ 6.000 AEC, ses résidents des villageois chasseurs glaneurs avant de devenir fermiers, établissant donc l’éventualité de cette transition. Des tribus indiennes parmi les plus prospères en Amérique occupaient la côte Nord du Pacifique. Leurs communautés fixes jouissaient de la pêche au saumon suppléant la chasse et la cueillette forestière. C’est à savoir, combien de communautés à base de pisciculture et de jardinage furent annihilées par des rivaux militaristes agriculteurs ou pastoraux. 

En Bulgarie, le village de Provadia est celui le plus ancien découvert en Europe ; il date d’entre 4.700 et 4.200 de l’AEC. Ses 350 habitants entretinrent une bouilloire à sel qui leur procura une cache d’or. Ils ont dû se tapir derrière un mur de périmètre en pierre, haut de trois mètres et de 1,8 d’épaisseur. La richesse rarissime, l’insécurité croissante et l’hystérie en panique ont toujours figuré comme compagnons tenaces dans l’histoire. 

Dans une creuse à Buthiers-Boulancourt au sud de Paris, un squelette fut découvert datant de 4.900 AEC, son avant-bras amputé chirurgicalement. Le patient survécut pour au moins quelques mois. L’absence de traces corporelles d’infection indique que l’opération eut lieu dans un champ stérile, figurant même l’emploi d’une sorte d’anesthésie.  http://www.theepochtimes.com/n2/content/view/38229/

A partir de 5.000 AEC aux alentours de Varna en Bulgarie, une civilisation dite « d’ancienne Europe » évolua tout un commerce de cuivre purifié à grande chaleur et exporté jusqu’à la Volga, modelant la bijouterie de coquilles Spondylidés importées de la mer Egée avec d’autres arts et métiers remarquables. Si tu souscris à la croyance dégénérée que des sociétés hiérarchiques doivent forcément être supérieures à celles égalitaires (sauf du point de vue militaire) celle-là aurait déjà franchi ce seuil. 

Arslantepe (Porte du Lion, en turque) fut fondée environ 4.250 AEC. En 4.000 AEC, un grand temple y fut bâti et consacré à l’entretien de vivres et leur distribution. Des céréales avaient déjà été cultivées depuis trois mille ans en Anatolie, et au moins mille ans auparavant en Palestine. Arslantepe fut abandonné environ 610 AEC, lors de l’effondrement de l’empire assyrien.

 

 

Les premières traces humaines au nouveau monde datent de 15.000 années dans le passé et peut-être 200.000 ans auparavant. http://www.humanjourney.us/america.html.

La première civilisation américaine dont nous retenons des indices date d’il y a environ 5.000 années, donc de 3.000 AEC. Le « premier » site de la civilisation urbaine est récemment supposé être Caral, à deux cents kilomètres au Nord de Lima. Ses ruines ont révélé de l’architecture monumentale et de l’agriculture irriguée datant de 2.627 AEC (donc les contemporains de celles équivalentes en Egypte.) Le site de Caral a été déterré sur le plateau péruvien. La société de Norte Chico dura 1.200 ans, avant que ses habitants n’aient déménagé dans des vallées davantage spacieuses vers l’intérieur au Nord et au Sud, et ne se soient convertis de la pêche et du jardinage à la cultive intensive du maïs. http://www.newscientist.com/article.ns?id=dn6829.

 

Les premiers documents reconnus ont débuté avec un calendrier égyptien qui date (littéralement) de 4.241 AEC. Des textes védiques indo-aryens ont pu être beaucoup plus âgés, étant donné ses anciennes observations astronomiques. Ces Védas furent transmis par récitation miraculeusement libre d’erreur à travers des milliers d'années d'analphabétisme absolu. Des textes védiques intégraux ont disparu en transit, sans doute parmi ceux les plus paisibles.

Le fameux Mahabharata débute avec l’histoire des membres d’une noble famille qui incendia vivants ses serviteurs exprès afin de détourner l’attention de ceux qui souhaitaient homicider cette famille. J’ai coupé court ma lecture en horreur à ce point. Tant pis pour la déontologie des Védas. La Baghava Gita dicte que le jeune propriétaire sage n’a pas besoin d’y lire plus loin que la première page. Je suis tombé d’accord.

 

L'Egypte s’unifia d’abord aux environs de 3.100 AEC. Protégé par le vaste vide du désert, les proto Egyptiens ont enduré de nombreuses guerres civiles, y compris une lacune de sept cents ans, recensée à frisson « l’Anarchie. » Le pouvoir national s’est finalement consolidé le long de l’étroite zone d'inondation du Nil. 

Dans cette bordure, la construction d’enclaves urbaines fut formellement interdite en faveur exclusive de l’agronomie. Nous verrons si les Egyptiens regretteront d’avoir désobéi une ordonnance si stricte.

L'Egypte fut la victime de razzias multiples ; elle fut envahie et occupée par, puis libérée des Nubiens et leurs alliés du Nord, les Hyksos, de 1.800 à 1.600 AEC ; des gens de la mer, de 1.200-1.170 AEC ; des Philistins et des Ethiopiens en 730 AEC ; puis des Assyriens et des Libyens en 671 AEC. Environ 661 AEC, ces Assyriens ont saisi Thèbes, la capitale égyptienne datant de 2.100 AEC avec son temple immense d'Ammon. En 605 AEC, Babylone refoula les armées égyptiennes de la Syrie et la Palestine. 

A l'époque, dans ce qui reste des anciennes villes que nous sachons « lire » rien n'existait sauf des palais, des casernes, des taudis/ateliers et des bazars. Pendant des millénaires, le temple local servit comme banque, hôtel de monnaie, monastère, chiromancie, géomancie, bureau de poste, entrepôt, grossiste, hôtel, bordel, musée, bibliothèque, maison d'édition, agence publicitaire, bureau de journal, station radio, cathédrale, théâtre, casino, maison d’hébergement, observatoire, hôpital, université, et sans doute d’autres fonctions oubliées depuis. Si tu appréciais la curiosité, l’imagination et la camaraderie, la prêtrise figurait comme seul jeu en ville, en dépit de sa réaction encastrée. 

Quel fut le taux d'usure d’anciennes archives égyptiennes ? Imagine la facilité avec laquelle ont dû disparaître, le long de mois sinon de centenaires sans loi, de voûtes remplies de papyrus et d'argiles comprimées. De la poussière transformée en argile et puis passée au feu, au sang et à l’inondation, pour en revenir à la poussière.

 

L’ultime bibliothèque égyptienne gît en toute probabilité intacte et celée sous le lit du Nil à la hauteur des pyramides de Gizeh. Son emplacement pourrait être indiqué de façon énigmatique par une correspondance géométrique entre ces pyramides et les étoiles de la constellation Orion. Dans ce cas, le Nil prendrait la place de la voie lactée. Sa disposition, scellée et submergée sous les fleuves du Nil, serait marquée par la plus brillante étoile dans l’intersection de la voie et la constellation comme orientées pendant la construction des ultimes de ces monuments, et représentée par aucun autre monument reconnaissable ; sinon là où il serait le moins inconvénient de détourner le Nil en amont d’un passage correspondant à une autre maison astrologique. Aucun responsable n’a semblé s’en intéresser. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, étant donné la prédominance contemporaine de pilleurs de tombe aux longs bras et aux doigts collants, sans parler des grands marteaux, des bulldozers et des explosifs d’iconoclastes modernes de fondamentalisme psychopathe et usurpateur. 

Iconoclastes fondamentalistes modernes ! Andrew Brevig fut déclaré sain d’esprit après avoir massacré soixante-dix enfants en une journée ! Le sans-abri ou la prison sont devenus nos expédients institutionnels pour la maladie mentale ! Nous n’avons jamais construit assez d’asiles de fous ni embauché assez de psychiatres ― pour adresser la folie collective de notre gérance.

 

Des molles ardoises en argile crue ont durci en céramique quand des palais impériaux furent incendiés avec leurs bibliothèques annexes. Il reste quelques petits problèmes : découvrir ces collections et les déchiffrer. Oublis vite des archives de feuilles de parchemin, de vélin, de papier et de papyrus ; tout environnement moins stérile qu’un désert de sel les aurait pourris. 

Pense à ces archives éphémères. Furent-ils tracés à l’ongle avec des marques cunéiformes sur des feuilles fraîches cueillies d'arbres à feuille géante poussant aux marges d’avenues majestueuses ? Voici comment j'imagine qu’ils ont pu s’en sortir si rien d’autre que la nature et la technologie de base n’existait auquel faire appel. Un document copié de cette manière ne serait à présent que de la paille, et de telles archives seraient remplies de terreau illisible.

 

Suit ma version en anglais d’une liste longue mais inachevée de villes détruites, d’archives disparues et de civilisations égorgées. Je n’ai pas eu la force de la traduire ni sans doute toi l’intérêt de la parcourir dans son entièreté. Consulte plutôt une bonne histoire du monde afin de t’en instruire pourvu que tu ne t’en ais pas encore fait une bonne idée. Sinon apprends l’anglais pour lire la mienne. Je ne traduirai que les portions suivantes, m'étant les plus intéressantes.

 

 

La civilisation Minoenne émergea sur l'île de Crète aux environs de 2.000 AEC. Ses structures en combinaison palais, temple et centre de commissariat et de civisme furent reconstruites en 1.700 AEC après leur destruction à la suite d’une série de tremblements de terre, de révoltes et de pillages. L’Age d'or minoen dura jusqu’en 1.450 AEC quand l'explosion du volcan avoisinant, Théra, annihila les sociétés établies sur Théra, sur Crète et qui sait ailleurs sur les rives régionales ? 

La culture de Théra a pu briller plus vive que celle de Minos, ainsi qu’en est parvenu St Pétersbourg vis-à-vis Moscou de vétusté étouffante. Théra n’aurait pu être qu’une base militaire et port naval consacré à la protection de l'île démilitarisée et idyllique de Crète, tel que Pearl Harbor sert aux autres îles enchantées d’Hawaii. 

De toute façon, cette éruption projeta une forte vague de marée sur les rives de la Mer Egéenne, étouffa la saison des croissances sous des chutes de cendre d’un mètre d’épaisseur et détruit en toute probabilité l’ensemble des escadres en port et sur la plage. Des envahisseurs opportunistes (Mycéniens ?) ont talonné ce désastre, envahissant ce flambeau de civilisation pour l’éteindre. 

Pendant leurs beaux jours, les Minoens se civilisèrent en redistribuant des produits forestiers, la faune de montagne, la pêche abondante, des cultives fertiles et des œuvres maîtres par la voie de leur culte de la déesse. Des plantages d’oliviers se sont épanouies en Crète depuis au moins 3.500 AEC. Selon des nouvelles traces archéologiques, les anciens Arméniens ont pu inventer la viniculture. Peu de fortifications insignifiantes y ont été trouvées : ni port fortifié, ni mur de ville, ni inscription militariste ni de royauté. 

Des fresques et des tessons de pots Minoens affichent un naturalisme fascinant. Cela, puis leur prédilection pour l’ocre rouge et le noir du charbon, nous rapportent devant le meilleur art néolithique. Une boucle en bronze enserrait la taille de guêpe des jeunes gens, et la mode découvrit la poitrine des jeunes femmes. Sans tenir compte d’Ursula K. Le Guin, je salue une culture assez allègre et bien retenue pour permettre ce rapport de mode sans perturber la paix. C’est à imaginer, le tumulte qu’une telle indulgence provoquerait dans nos sociétés de « modernité » barbare. 

De l'eau propre fut canalisée en maison (même de l'eau chaude) ; des eaux d’égout, écoulées au loin. Les maisons furent de taille et de qualité égale à travers la population : une autre habitude paisible pas permise depuis. 

Des taureaux sont représentés jetant entre leurs énormes épaules et cornes des danseurs acrobates de culte en l'air. On a spéculé que cette cérémonie dépeignit une confrontation rituelle, suicidaire et pratiquement impossible. Un taureau au combat ne lève pas ses cornes du ras en haut, tel qu’un conducteur de bouteur soulève sa lame. Au lieu fouette-t-il de ses cornes les organes vitaux de sa victime, à la diagonale et d’en dessous comme un bagarreur rusé au couteau. 

Il serait plus probable que des enfants destinés à ce sacerdoce élevèrent des veaux prisés comme bêtes de compagnie. Les deux ont pu exercer cette danse sacrée, ainsi que des enfants villageois en Orient méridional gambadent avec le buffle d'eau dans l'étang de canard du village. Des étrangers (notamment des occidentaux puant la graisse de rognon) risquent une attaque subite de la part de telles bêtes autrement dociles. 

Certains postulent que la civilisation crétoise fut un article truqué. Aurait-elle pu gérer une géante place de mausolée marchandé à travers la Méditerranée comme paradis funèbre pour de riches investisseurs défunts ?  Club mortalité pour des momies ? Tout ce bel art aurait autant bien pu viser à stupéfier ses spectateurs (dans ce cas, nous) qu’attirer d’outre-mer des cadavres embaumés de gros esclavagistes. 

Rien des écrits Minoens ne demeure déchiffrable à part des restes de registres de comptabilité. L’élégance vibrante de son art nous étonne ; sa prose et sa poésie ont dû garder le pas. Quel dommage que rien de telle ne se laisse déchiffrer ! 

Il se pourrait, comme l’affirme Graham Hancock dans Underworld: The Mysterious Origins of Civilization, L'abîme : Les origines mystérieuses de la civilisation, (Crow Publishers, New York, 2002) que leur expression artistique ou religieuse fut circonscrite par la loi et les mœurs aux mnémotechniques fastidieuses et à la récitation, et que l’écriture fut réservée aux trifouilles du profit et technicités telles que des inventaires et calendriers.

Certains présument que les Peuples de la mer, sinon les Philistins, ont pu être des évacués de Minos après ce désastre. L'historien de la Grèce antique, Hérodote, cet avide pourvoyeur de superstitions, (The History of Herodotus, de Tudor Publishing Company, 1943, Dial Press, Inc., 1928, George Rawlinson, traducteur, Manuel Komroff, éditeur) attribut une origine minoenne aux Spartiates : ces vulgaires techniciens d'armes. 

Moi aussi, j'apprécie des soi-disant superstitions. Elles sont plus marrantes, d’habitude, que le dogme prévalant, souvent inexact, d’esprit clos et menant sur la mauvaise route.

Ainsi qu’une technologie scientifique présagée par la science-fiction peut être niée comme de la magie qui ne peut être reproduite, les superstitions (qui ne sont que des anecdotes au sujet de phénomènes récurrents qui manquent autrement d’explication) peuvent être renvoyées comme inexistantes jusqu’à ce que des scientifiques aient pris la peine de noter les détails obscurs qui les clarifieraient. Ce serait comme passer de la vue floue au microscope à celle bien focalisée. Note les plantes curatives dites « de shamans primitifs » en réplique à la pharmacopée moderne.

D'autres postulent que la civilisation crétoise fut le dernier avant-poste des Atlantides légendaires, occupant Théra et d'autres rives à présent submergées. 

Platon, citant son mentor Solon : homme d’Etat et philosophe naturel renommé pour sa sagesse, affirma que cette civilisation revenait de dix mille ans avant ses écrits. Solon l’apprit d’historiens prêtres en Egypte. Ceux modernes affirment que ces Egyptiens furent plutôt nébuleux en comptant mille ou dix mille ans. Je pressens qu’ils parlaient sérieusement de dix milles années précédentes.

C’est bien notre veine : une des civilisations les plus brillantes dans la mémoire humaine, épinglée au point zéro d’une catastrophe planétaire. Ainsi que nous, ses ultimes descendants, avons aménagé un bain-marie planétaire pour notre propre cuisson.

 

Simcha Jacobovici, le réalisateur d’un film documentaire de génie : The Exodus Decoded (l’Exode déchiffré) réunit les Hyksos et les Juifs en un seul peuple historique ; les dix fléaux d’Egypte et la noyade de l’armée égyptienne lors de l’Exode, des suites de l’explosion de Santorin. Voir http://www.amazon.com/Exodus-Decoded-History-Channel/dp/B000HOJR8A

Le mythe d'Atlantide gagne créance en raison des similitudes partagées par des civilisations transocéaniques : leurs représentations artistiques d’êtres aux traits distinctement exotiques ou même inhumains, des similarités saisissantes quant à leurs objets façonnés pour commerce, leurs dispositions culturelles et leur architecture monumentale. 

Le fameux historien, Fernand Braudel, a remarqué que les sites originels de l’agriculture organisée dans le bassin méditerranéen furent établis aux élévations de 600 à 900 mètres au-dessus du niveau de la mer (Fernand Braudel, Les Mémoires de la Méditerranée : Préhistoire et Antiquité, Editions de Fallois, Paris, 1998.) Est-ce que ces sites ont survécu une série de super tsunamis qui effaça la civilisation préhistorique sur les basses-terres côtières ? Sinon aurait-ce été la fuite de pillards amphibies ? Ou une telle série de pairs ? Une marée tidale au mauvais croisement d’instant et de lieu aurait pu noyer la plupart des pécheurs et laboureurs aux rives de tels bas-fonds. Peu de monde ne resta en garde quand des pirates amerrirent à l’homicide bientôt de suite, alors que tout ce monde en vie et en garde aurait chassé ces pirates pour de bon.

Des vagues cycliques de crime peignent des villes croulantes ou en croissance trop rapide, telle que le blanchissage à mort d’une chaussée de corail. Un raz de marée millénaire astiqua les rives, en retira leurs défenseurs natifs et exposa les quelques survivants aux pilleurs sans merci.


Les Mycéniens ravageurs n’ont pas duré beaucoup plus longtemps que leurs victimes à Minos. Après l’année 1.200 de l’AEC, de plus en plus de leurs palais furent incendiés et des fortifications monstrueuses prirent leur place. L’artisanat local, au mieux médiocre, s’est rendu rare et effiloché. L’archéologie indique que des pertes traumatiques ont éteint 90% de la population : rapport incroyable, dénotant le génocide interne méthodique. Quel site d’accouchement ahurissant pour la civilisation de Homère et de Platon !

Nota : voici la limite de mon effort d’interpréter ce texte difficile. Je tenterai de m’y remettre si jamais j’en trouve les forces. 

 

 

ADDENDA : Un mardi noir, le 15 avril 2003, la bibliothèque nationale d'Irak, son musée national et sa bibliothèque islamique furent pillés, vandalisés et brûlés par des émeutiers malins et des pilleurs de tombe experts. Pour l’énième fois, le monde dût subir une terrible lobotomie. 

Dis-moi, est-ce que je purge ma peine pendant le 3eme millénaire de l’ère du Christ ? Les héritiers d’Hulagu sont-ils toujours au pouvoir ? En effet, les Américains se sont confirmés un phénomène historique aussi néfaste que les Talibans. Ceux-ci n'ont rien su faire de mieux que faire exploser deux statuts géants de Bouddha dans la vallée de Bamian. Le responsable de ce scandale s’est fait élire au nouveau parlement afghan. Qu’il étouffe de son pouvoir récolté à la dynamite !

Cent ans dans l’avenir, quand presque tout le monde aura oublié Saddam Hussein, on se souviendra de Bush le moindre comme ce rustre américain qui surveilla l'annihilation des inestimables collections de Bagdad. Dans mille ans, voici peut-être une des seules choses dont sera reconnu l’empire transitoire américain. Qu’elle sera dure, la chute de ces nains mentaux ! 

Il n’y aurait que des Texans et leurs compères d’avidité semblable qui sécuriseraient le ministère du pétrole irakien, mais non ses trésors culturels. Leurs maîtresses d’école ne leur ont pas enseigné l’archéologie mésopotamienne comme l’ont les miennes, en toute révérence. Le commandement central des USA en fut prévenu d’avance à maintes reprises, sans en prendre la moindre précaution. Barbares incultes… 

Quant aux Marines américains, un sous-lieutenant de première souche aurait dû saisir ce que ses supérieurs, du président jusqu’au moindre adjudant, furent trop stupides, ignorants et fainéants pour comprendre. Cette sorte de prise d'initiative, c’est la raison que l’on paye des bons officiers : pour qu’ils plantent des postes de garde autour d'installations imprévues mais vitales. Il aurait dû mettre à l’arrêt quiconque toucha ces collections sacrées, et ses supérieurs, le soutenir par réflexe. 

Il l’aurait peut-être essayé ; qui sait ? L'histoire est le premier amour du soldat pensif. Aucun individu épris de l’histoire n'aurait permis un tel outrage sans protester. Mais il aurait dû envoyer sa demande au sommet de la chaîne de commandement, et lors de sa montée, elle dût figurer devant le maillon le plus stupide de cette chaîne (peut-être celui culminant dans la Maison Blanche ?) Un gradé surmené d’état-major, comptant assidûment ses quelques escouades disponibles contre les innombrables blocs carrés de Bagdad à garder, aurait-il simplifié sa carrière nulle en renvoyant une réplique brusque ? « Négatif. Ne faites rien. » Ne fut-ce qu’un autre mercenaire des collecteurs avides arrachant ces objets et satisfaisant la convoitise de leurs patrons politiques ? 

Dans l'un ou l'autre cas, s'il y a une différence entre l’irrésistible puissance de feu et la sagesse victorieuse, les Américains ne l'ont pas encore pigée. 

Voici un nouvel avilissement des Marines américains. Laisser disparaître les collections antiques de Bagdad pendant leur tournée de ronde, ce fut une disgrâce comparable aux batailles de Bull Run et de Beyrouth.

L'Amérique doit apprendre, avec autant de langueur que de peine, ce qu’a dû apprendre chaque empire également débile pendant son acheminement de rouleau caboteur, du développement graduel, à la conquête fulgurante, à la crise subite de stagnation puis à l’annihilation quand ses victimes alliées lui démontèrent pour de bon tout ce qu’il eut chéri. 

Comme un homicide imprévu lors d’une autre infraction, la stupidité, la mauvaise gérance et l’ignorance culturelle n'excusent jamais les conséquences inattendues de leurs pires impulsions. L'histoire ne se soucie guère à quel point Texans, Republican, corporatifs et autrement mercenaires et intéressés nos chefs se rendent, ni notre sottise collective pour les avoir autorisés, sauf afin de hâter notre défaite. 

L'Amérique et l'Australie ont le luxe de dominer leur continent sans rival militaire digne de ce nom, contrairement aux autres pays de partage continental. Ils ont donc pu s’enfouir chez eux et y demeurer aussi provinciaux, fermés d’esprit et chauvins qu’ils le souhaitent. Ces Américains peuvent mal éduquer leurs enfants (à la TV) à tel point que leurs étudiants d’université ne sachent répondre à une question qu’un enfant de douze ans connaît outre-mer.  Leurs gros riches les plus méphitiques peuvent expédier des mercenaires à l’étranger pour ratisser le monde et en arracher sa trésorerie, verrouillée, enterrée ou autrement sécurisée, avec impunité relative. Mais dès que nous nous hasardons hardiment au large de ce grand monde affreux une fois pour toutes, notre incompétence satisfaite nous rend un handicap fatal, qui nous encourent des conséquences encore plus graves que celles à présent qui nous embarrassent en public en illustrant notre fadaise collective. Telle que la cohue des prétendants récents Republican à la présidence des Etats-unis, qui nous rendent disgrâce de par le monde : chaque nouveau venu moins louable que ses précédents.

Américains, soyez prévenus ! Comme un enfant gâté lors de sa crise de colère, nous avons cassé l’irremplaçable vase-maîtresse d’une boutique de porcelaine. On nous a déjà raclés pas mal une fois (le 9/11.)  La prochaine fois, nous pourrions être hachés en lambeaux : le dénouement de tous nos prédécesseurs sur le chemin lumineux de primauté impériale sur la terre en armes. 

Nous rendrions meilleur service en établissant le monde paisible pendant notre tournée de ronde : ce qui répondrait mieux aux intérêts, aux forces et aux limitations des USA, et à ceux ensuite du monde entier. 

COMMENTAIRE?  markmulligan@comcast.net