World War COVID Guerre mondiale: From WeaponWorld to PeaceWorld; Learner, begin... De la terre en armes au monde paisible ; Apprenti, débute

- SERIONS-NOUS BONS ?

January 13, 2024 mark Season 20 Episode 500

Le mal inné ou l’ultime bonté ? L’Inné, l’acquis et d'autres intérêts. 

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Le pire imbécile se croit le plus sage- apprentimarcv
Ne traitez personne d'imbécile – Jésus

The greatest fool thinks himself wisest - learnermarkv
Call no man a fool. Jesus



COVID GUERRE MONDIALE
De la terre en armes au monde paisible
Apprenti, débute

- SERIONS-NOUS BONS ? -

Nous tous, ralliés à la fois au monde paisible, absolument !
 

« L'évolution est toujours expérimentale. Le progrès n’est obtenu qu’au moyen d'erreurs et leur correction. Aucun bien n’arrive entièrement œuvré mais doit être sculpté à force d'expérimentation et de croissance réitérées. La même loi gouverne autant l'évolution sociale que celle politique. Le droit d’errer, ce qui veut dire la liberté d’expérimenter, c’est la condition universelle de tout progrès. » Gandhi, cité par Raghavan Iyer dans La pensée morale et politique de Mahatma Gandhi, Oxford University Press, New York, 1973, p. 354.
 

Un des prononcements les plus corrosifs de la mythologie d’armes, c’est notre partage d'un péché mal défini mais primordial, notre enveloppement dans le mal puisque nous en sommes emplis. Donc aucun bien ne peut émerger de nos tentatives d’améliorer le monde. Nous n’avons qu’à céder au mal collectif et poursuivre plutôt notre perfectionnement particulier, marginale et momentané. Marginale, en réalité, puisque nous retombons dans l’erreur avec facilité redoutable ; momentanée car nous disparaissons prochainement avec toutes nos revalorisations individuelles. Grâce à Dieu, ceux qui raffinent le mal périssent autant rapidement, du moins en attendant des miracles médicaux mieux financés en leur faveur …

Cette idée : « Aucun bien …  » elle est ridicule si l’on y pense. Mon pied n’a pas besoin d’être le plus beau pied au monde, ni ne m’est-il nécessaire de le manucurer, pour pistonner des rebuts du trottoir à la rue.

Comme cette phrase  ̶  le polissage duquel me fut aussi ardu que ton déchiffrage  ̶  n’a pas besoin d’être parfaite. L’erreur honnête, si admise et permise, peut toujours bien jouer dans le plan global. La perfection n’est pas nécessaire ; l’excellence l’est.

La différence clé entre le progressiste et le réactionnaire ? Ce premier tient à la bonté humaine en général ; l’autre à la méchanceté innée. Vas-y, trouve l’opinion de n’importe qui à ce sujet avec l’histoire de ses votes et rends-t’en compte.

Mon expérience m’a mené à la première conclusion: que, dans la plupart des cas, presque tous agissent du mieux qu’ils peuvent, souvent à grand sacrifice et de manière héroïque. Certes, certains sont pourris jusqu’à la moelle, mais assez rares sur terre (en général, quatre pour-cent.) Je me souviens, bien sûr, de mes actes regrettables ; et il est certain que tout le monde rate son coup de temps en temps et engendre de telles inopportunités. Nonobstant, nous ramons tous aussi vigoureusement que possible, la plupart du temps.

Voyons, si le mal prédominait à ce point, on serait écrasé en traversant la rue  ―  ce qui n’est la norme qu’en guerre.

La quintessence des erreurs du péché ‒ et d’autres faiblesses humaines, d’ailleurs ‒ c’est que l’on puisse les régler par étapes graduelles d’apprentissage et d’autocorrection, ce dont nous sommes experts. En d'autres mots, le progrès a lieu au moyen d’évolutions volontaires : particulières, institutionnelles, culturelles, psychiques et génétiques : chaque facette interdépendante, de vigueur holistique et opérant en synergie. 

Cela nous laisse la tâche de mieux deviner les liens entre gens, dispositions, et évènements : ce qui entraîne l’augmentation ou la diminution soit du bien soit du mal, et leur importance relative ou manque de telle  ―  de moins en moins aux médias et politiciens, plutôt à nous et nos pairs.

La notion du péché originel entrave notre obligation d’améliorer le monde. Il n’est plus question d’abandonner l’un simplement pour privilégier l’autre, mais les clarifier tous deux.

 

Comme les dinosaures, nous nous trouvons à l’embranchement du chemin sans nous en rendre compte. Un environnement « idéal » les soutint depuis la nuit du temps, mais des petites transformations sont parties en tremblotes, provoquant haute mortalité. Ils n'eurent pas le temps, ne furent pas dotés de corps assez flexibles et n’ont pas trouvé moyen d’échanger leurs tonnes d'os, de tendon et de blindage, péniblement accumulés le long d’éons, avant que l'extinction ne les rattrape. 

Nous retenons quelques avantages sur les possédants défunts de ces ossements monstrueux. Notre grandeur reflète en grande partie notre capacité de nous entre-aimer : un trait partagé avec d’autres charognards de meute. Un autre talent crucial peut être l’appui que nous fournissons aux jeunes, aux malades et aux infirmes. Ainsi que l’empathie et la compassion sont les ultimes expressions d’identité de l’esprit qui se fane en vieillesse, autant bien que celles de l’authentique grandeur publique. 

En revue : si l’empathie mène à la grandeur vulnérable, la sociopathie mène à la monstruosité morale quoique supériorité militaire. 

Dans quelques âmes tourmentées, la méfie et « le réalisme » ont pris le devant sur la compassion. Cette dégénérescence nous fixe comme inférieurs aux dinosaures qui veillèrent l’un sur l’autre et leurs petits. 

Chacun, soit à quel point abusé et abusif à ce jour, reçut quelques soins affectueux auparavant, si seulement pour subsister jusque-là. Est-ce que la plupart des criminels tournent au mal par manque d’avoir été chouchouté assez tendrement, souvent et tôt ? On a supposé que le meilleur présage du récidive criminel, c’est l’histoire d’abus du criminel prospectif quand il fut enfant. Aussi de sa mère, avant et après l’ accouchement ?

La malice est facile. N’importe quel sot peut flanquer un grand mal sans rompre en sueur. Inversement, les soins humains demandent tout plein d’assiduité. Réduire les soins afin d’en extraire des économies, ce serait aussi déraisonnable que s'affamer à mort pour réduire son billet d'épicerie. 

Si le montant de la brutalité sur terre put être tabulé en un montant d'énergie X, notre richesse équivaudrait aux milliers d’X consacrés aux soins, moins celui unique gaspillé en contrevérité et brutalité. La somme de ces soins doit rendre naine celle du mal, de peur qu’on en périsse. 

Ces jours-ci, la kinésie mondiale des soins atteint un palier dangereusement équivalent à la potentielle énergétique globale d’armes. Pense s’y. Combien prendrait-ce d’étreintes maternelles pour équivaloir à l'énergie d'une grenade, d’une détonation nucléaire ou de tous leurs analogues sautant ensemble depuis les silos et les sous-marins ruineux où nous les avons enfouis ? 

Ces ultimes armes et leurs applications impensables sont-elles des réactions de la culture de masse aux abus particuliers endurés par ses membres ? Ces effets forment-ils une boucle de rétroaction positive ?

 
Au fond, notre grandeur réside dans notre partage d’Apprentissage. N’oublions pas que chaque génération doit réapprendre la somme des connaissances humaines, et que ce n’est qu’ensuite que l’on peut ajouter son petit apport avant de disparaître. Tout ce qui n’est pas ré-appris par quelqu'un doit être oublié et vraisemblablement réintégrer la superconscience collective pour récupération ultérieure. 

La théorie de Noam Chomsky, d’une grammaire universelle, postule qu'un sous univers entier de donnés nous est encablé, qui ne vient en ligne qu'avec la maturité. Cette programmation ne s'initialise à moins que l’affection externe n'actionnent notre logiciel interne. Nous devons être élevés avec tendresse afin de nous rendre avertis et sains d’esprit.

C’est le même cas pour le psychopathe et encore plus pour le sociopathe. La supervision continuelle à base de récompenses est beaucoup mieux adaptée à réduire leur récidive criminel que celle à base de punitions après le fait. Leur trouble les immunise contre les punitions et les attire aux récompenses, beaucoup plus vigoureusement que chez les consciencieux.

A la différence des dinosaures piégés dans leur armure extravagante, nos cerveaux élastiques et programmables nous offrent les moyens, motifs et opportunités de laisser tomber nos faiblesses et nous redéfinir pratiquement d’une nuit. Il y aura sans doute du gâchis et cela ne marchera pas nécessairement d’une pièce tout de suite, mais cette capacité nous reste : mieux réussir le coup qu’auparavant.

 

L’Apprentissage rend naines de fortes préoccupations secondaires comme le sexe, la prédation et la survie génétique. Ces hantises trop enflées sont devenues les normes du préjugé scientifique. Elles ont servi aux conspirateurs d'avidité ainsi que leur ont servi le darwinisme social et la prédestination : en tant que mythes d'armes propagandistes justifiant leur plus récente série de malveillances. Contrairement à ces motivations secondaires mais magnifiées au-delà du raisonnable, l’Apprentissage est autant le socle de la conscience de soi que celui du monde paisible. 

Des historiens ont rassemblé des vignettes biographiques de la micro-histoire. Ils ont simplifié d’énormes bouleversements de climat, de ressources et de civilisations en disséquant la vie privée de quelques chefs clés, réduisant ainsi les opulences de l’humanité dans les caprices de quelques égoïstes courtisés et les sanglots longs mais bien étouffés d’innombrables victimes. 

A commencer par Hérodote et finir par les pandits des médias actuels, ils ont écrit: « Le Roi (Empereur, Président, Calife, Dictateur, etc.) X a décrété les actions A, B et pas C. Ses Ducs, (ministres, secrétaires, vizirs, satrapes, peu importe) d’un à six avec l'exception du numéro quatre, se sont insurgés contre cette politique, provoquant ainsi... » D’interminables crises de simplification grossière et de réductionnisme biographique. 

Notre approbation de ces simplismes est aussi raisonnable que la réduction des 460 millions d’années-personne de génie, de travail et d'espoir qu’accumule l’humanité chaque jour, dans quelques pages éphémères de papier journal et segments vaporeux de nouvelles télévisées répétant d’usage la chose d’hier.

Je déteste la biographie. L’art transcende la vie en enregistrant des rêves dans la culture : ceux fades, pour pas trop longtemps ; ceux magnifiques ou terribles, avec tendresse et pratiquement pour toujours comparé à nos vies plutôt brèves. L’art s’empare des petites inadéquations de la vie et les transforme en un holisme supérieur à la somme de ses constituants. 

La biographie renverse cette procédure : elle rend le rêve culturel en une lente récitation des politiques de primates particuliers se grattant les puces ; des tortures d'ordres bien rangés de picotement ; de l'accroissement, du déplacement et de la disparition de poupées charnelles et des fluxes de leur fluide corporel.

Mettant ce lustre de côté pour un moment, constate que le prolétariat d'info cultive la direction qu'il exige selon une procédure d'hyper démocratie organique ressemblant à celle d’une ruche d'abeilles. L’intimité de notre participation dans cette procédure nous la fait sembler davantage complexe et subjective. 

Lors de récentes générations, des historiens insatisfaits ont consolidé des tas de correspondance et d’anecdotes en macro-histoires ; ils ont entrepris de ce fait leur chronique de peuples entiers à longue durée. Il y eut aussi des tentatives préliminaires d’analyser l'histoire à partir de perspectives multidisciplinaires : épidémiologie, météorologie, géoscience, biogéographie, écologie, memetique, psychohistoire, « herstory » (histoire féministe) et sociobiologie, parmi d’autres. Pour autant que ces études ont été interdisciplinaires, pour autant lumineuses leurs conclusions. Elles ont réfuté un bon nombre d’absurdités avancées auparavant et figées dans le biofilme culturel depuis.

Cette casse d’anciennes croyances nous rend des frissons d’incertitude. On hésite à croire en rien. Rien ne se détermine facilement : trop d’incertitude et ni le temps ni les moyens de le clarifier. Néanmoins, le monde entier pourrait s’encabler pour surplomber ces lacunes et permettre à ceux qui partagent la paix d’arriver aux meilleures conclusions de pensée et d’action. 

Avec l’épanouissement de ce point de vue, les habitudes particulières diminuent au point de manquer d'à-propos. Le simple individu disparaît dans la foule et le comportement collectif se rend plus facile à traquer. Des modèles, des stresses et des courants d'énergie presque identiques s’entassent aux échelles distinctes d'espace-temps, comme illustré par la théorie du chaos. 

Il serait difficile de traquer la dynamique d’une rive de mer en tentant de suivre tous ses grains de sable, surtout ceux « exceptionnels. » Ne devrait-on pas plutôt étudier les dénominateurs communs de la marée, des vagues et du vent ? Meilleure compréhension de l'histoire mondiale exigerait que l’on s’arrache des entendements confortablement réductifs : ceux de la vie autoréférentielle, biographique, nationaliste et pieusement moralisatrice ; même ceux humains et assujettis à l’entropie linéaire. 

Prises de l'espace, de récentes photos suggèrent un changement de perspectif qui nous révèle que la vie, telle que nous la convenons, ressemble plutôt à une simple écume d'étang luminescente se tortillant sur une petite bille de porcelaine bleue vernie d’un mince glaçage d'eau et de gaz, orbitant sereinement autour d'une étoile parfaitement ordinaire. Ce troc de point de vue nous permettra peut-être d'isoler les entendements de l'histoire, à condition de rendre vénération adéquate à l’univers qui reluit de l’intention sacrée. 

A cette échelle de perception, des évènements remarquables remontent au jour. Des incidents décisifs résonnent avec leurs équivalents du passé, influent les actualités et déforment les probabilités futures. Les accidents d’individualité, de chronologie et de localité (ce á quoi les professeurs d’histoire insistent à faire bosser leurs élèves) perdent leur signifiance illusoire, sauf comme jargon au raccourci et marqueurs commodes de lieu et de temps.

Carroll Quigley focalisa sa vision historique à l’échelle continentale ; des écrivains aussi divers que Ryszard Kapuscinski, Rian Malan, Antje Krog et John Del Vecchio ont compris ce degré de vénération dans leur reportage. 

En revanche, nombreux les bouchers géniaux qui ont abusé ce don de vision. Par exemple, rejette Mein Kampf par Hitler, sinon endosse, avant de l’ouvrir, une combinaison protectrice de ses hasards biologiques. Ce malin fut mûr pour attestation psychiatrique. Il souhaita remplacer les Juifs, le peuple choisi du Dieu biblique, avec des bons Allemands. Afin d'effectuer cette mutation, il lui aurait fallu massacrer tous les Juifs sur terre, puis tous les autres qui se seraient souvenus des  Hébreux de par leurs lectures bibliques, coraniques ou d’histoire occidentale. Ça n’aurait pu jamais bien marcher.

Cette folie collective n'a rien d'exceptionnelle, au-delà de sa folie des grandeurs. Afin de la susciter, cent cinquante générations de maîtres d’armes psychopathes ont invoqué des dieux singeant l’homme, le héro hyperactif, le pouvoir cru, l’éconologie, la dialectique, l’honneur national, la pureté de sang, le positivisme scientifique, « J’affirme positivement que vous ayez tort » le nihilisme postmoderne et toute autre superstition impétueuse qu'ils ont pu fantasmer. Le nazisme ne fut que l’un des plus spectaculaires de leurs échecs d’ingénierie sociocorporative. Ils en ont élaboré d’autant plus auparavant et depuis. Ils ont raté si continûment car ils ont ignoré le contexte clé du sacré. De la vénération adéquate aurait annulé leurs ambitions maladives et génocides favoris. 

Atteints d'indifférence morale et de manque d'empathie à faire tourner la tête, ils ont chicané de façon de plus en plus convaincante en faveur du déterminisme fataliste (tel que dans le livre morne d'Elias Canetti, Masse et puissance) et du sans-merci Nazi. Leurs visions, circonscrites par la terreur, n’ont été que des tentatives en succession de simplifier l’effarante complexité du monde réel en y broyant toute vie, beauté et révérence. 

De tels illusionnés ont pu nous faillir jadis, mais ce ne serait pas là une bonne raison pour nous rendre en crédophobes et ne plus croire en rien : la voie de retour la plus directe au fascisme. Quels qu’en soient les risques, nous devons cultiver notre don de vision. 

 

Je doute que quiconque étudie un peu d'histoire puisse honnêtement se servir des termes « humanitaire, humaniste et humain » comme analogues de « bienveillant, compatissant et simplement pas stupide d’ordinaire. » Les applications d’armes caractérisent le comportement d’êtres humains en masse. La foule a manqué jusque-là de se rendre digne de l'éloge « civilisée. » Ses rassemblements n’ont adhéré au bien qu’après avoir épuisé toutes les potentialités du mal. 

Ce n’est pas très surprenant. Les chevronnés, les athlètes et les professionnels ne se rendent en vrais experts qu’après avoir raté toutes les autres options à maintes reprises. Ensuite doivent-ils assimiler, jusqu’au bas-fond de leurs tripes, le meilleur moyen de s’en sortir ; l’exercer au point de l’automatisme, en dépit de fréquentes rechutes, distractions et irrégularités. C’est ainsi que l’humanité devra instaurer son ultime expression paisible, malgré et à cause de d’erreurs d’armes inlassablement répétées. 

Célébrer, du même esprit que l’athlétisme olympique, la pensée profonde de l’Agora du monde paisible ! 

La cruauté humaine est moins justifiable que celle d'un carnassier affamé. Auschwitz est un monument typique du comportement d’humains en masse : ses rituels meurtriers reconstitués par toutes les nations transcrites dans l’histoire  ―  au plan plus modeste et un peu plus en pastorale, du moins la plupart du temps. 

Aucune nation ni croyance ne peuvent se prétendre les mains propres. Chaque culture en survie a été l'œuvre maître de maniaques, de tyrans, de génocides et de leurs maîtres d’armes apologistes. Le troupeau bovin des êtres humains les a tolérés, eux et leurs cauchemars et mensonges, comme des taons qui n’ont valu que quelques coups fortuits de queue. L'histoire a exalté des civilisations aux mains les plus sanglantes ; elle a effacé de la mémoire collective toutes celles de sérénité exceptionnelle. 

Nos institutions d’armes colportent leur point de vue catégorique à travers un grand étalage de multimédias. En tentant d’assurer certitude parfaite, leurs maîtres d’armes ont tenté de vider toutes les énigmes, vérités et beautés de la vie. 

Malgré les mugissements de la logique à la tronçonneuse, ses certitudes brevetées sont des absurdités transparentes à travers desquelles un enfant peut voir clair. En effet, les petits discernent tout à fait nettement cette hypocrisie d’adulte : la raison pour laquelle le monde adulte se prend de grandes peines à leur briser leurs esprit et idéaux tant qu’ils sont tendres et fragiles. 

Nous témoignons chaque jour de telles contradictions. Beaucoup de vérités officielles sont clairement pires que leurs équivalentes repoussées. Nos croyances sociales sont si odieuses que leurs adhérents ne peuvent plus séduire tous les partis. Nous trouvons plus facile d’insulter l'Autre, le terroriser et l’assassiner  — sinon tolérer les chefs qui l’exécuteront de notre part. 

Nous pourrions balayer la loge de fonte en comble du moment que nous démasquerions cet incessant lavage de cerveau. Quand les Apprentis adopteront la vérité comme inspiration primaire et la non-violence comme aspiration primordial, nous pourrons rompre le long jeûne du bien et en soulager notre désœuvrement (kalotropisme). 

 

Il faut défier deux autres mythes d’armes. 

D'après le premier de ces illusions subtiles, chacun doit satisfaire sa requête irréalisable de sainteté particulière, soit l’état actuel du monde. Il n’est plus question d’améliorer le terrain communal, sans s’être transformé en saint d’abord. Chaque sous-entendu de notre faiblesse particulière semble confirmer notre korruption kosmique

Personne ne peut critiquer les actualités lamentables sans avoir convaincu son auditoire  qu’il est un saint incontestable. Si des responsables peuvent lui coller une accusation quelconque, ils peuvent ignorer comme indigne son commentaire social. Puisque tout le monde a quelque chose à cacher, personne ne peut rendre des comptes sauf ceux auxquels les autorités sont amicales, les abritant d'attaques publiques. Ceux qui les défient sont à leur merci. Comme cela convient bien aux menteurs d'armes !

Ainsi l’apparente impossibilité d’amélioration globale, à moins que nous ne mutions tous en anges. Entre-temps, asseyons-nous commodément sur nos mains et attendons que Jésus nous tende le royaume du ciel sur un plateau d’argent. Ça fait deux milles ans que nous nous attardons ainsi en toute mollesse. 

Suis-je seul à me lasser d’attendre ? Cela me semble le triste cas.

Dans le livre de Jean 14, 2-3, Jésus dit : « Il y a plusieurs chambres dans la maison de mon Père. Si cela n’était, vous aurai-je dit que j’y vais vous préparer une place ? Et quand je m’en serai allé et vous aurai préparé la place, je reviendrai et vous prendrai avec moi pour que là où je suis, vous soyez aussi. » 

Amen, mon frère.

Assurément, cette besogne doit nous appartenir. Je reviens au sermon des talents. Le Seigneur nous a laissé une somme de monnaie. Une fois de retour, Il sera davantage satisfait de ceux qui l’auront augmenté que de ceux qui l’ont enfouie pour n’en rien perdre. Il ne s’agit pas de se sauver l’âme en ne faisant rien, mais de prendre des grands risques afin d'accroitre cette fortune symbolique.

Entre-temps, il ne reste aucun débouché salutaire autorisé pour la frustration qui nous couve au cœur. La terre en armes finit par la puiser, à la Heimlich, en guerre. Cette répression comportementale se multiplie en fonction de la densité régulatrice. Alors qu'un nombre croissant de fonctionnaires fouineurs ajustent les détails de notre vie, le champ d’expression se rétrécit pour quoi que ce soit d’émancipé ou de risqué. 

Emmurés dans notre incapacité, nous picotons du mépris de soi. Maudissant la faute des autres, nous contemplons vengeance futile. Nous nous offensons des intrusions croissantes du monde matériel, nous coûtant de précieux temps et atouts. Dans la mesure que l’inspiration et la satisfaction se rendent distantes et théoriques, des obligations et des sanctions incontestables voltigent à l’horizon comme des fusées éclairantes. Soumis à perpétuité, nous doublons et redoublons les chaînes de notre esclavage. La malice se rend tentante : elle paraît offrir un certain soulagement de ce train sans fin d'obligations et de compromis. La présomption machinale de nos méfaits éventuels sert aux autorités pour justifier notre pilonnage continu. 

Beaucoup de gens finissent par souhaiter qu’un vaste tourbillon vienne simplifier leur vie une fois pour toutes, en balayant ce qui reste en l’air (à part eux et les leurs qui méritent, bien sûr, de vivre par miracle et par obsédant préparatif de survie.) L’écroulement de civilisations antérieures a pu résulter de l’amplification de ce cafard collectif dans l’esprit d’une majorité croissante. Des guerres ont pu éclater parce que trop de gens ne se sont plus satisfaits de la « paix » contemporaine. Gare à de telles convoitises !

La vie ne simplifie pas ; la mort y parvient. Quiconque prêche une idéologie simplificatrice (Apprenti entend augmenter la complexité) finira par verser le sang d’innocents pour l’imposer. Habitue-toi à cela aussi.

D’innombrables jeunes anorexiques, toxicomanes et suicidaires, leurs nerfs enflammés à vif, ont lancé la même lamentation non perçue : « Je ne suis pas assez bon pour négocier tout ça ! » A quoi bon ? Se démerder des demandes infinies de la mentalité d’armes, de son moralisme nul et de ses fausses épreuves hyperactives? 

Alors que nous, les adultes pré-stupéfiés, sombrons dans « la maturité » ; nous souffrons de la paralysie d'analyse résultant du lavage de cerveau ad hominem de l'orthodoxie, puis châtions nos cadets idéalistes pour vouloir quitter l’unique piste approuvée : l’absolue mentalité d’armes. Nous nous convainquons que celle paisible ne sera jamais assez « réaliste. » Nous sommes supposés grandir et l'abandonner. 

Mûris et embrasse le monde paisible : je te le défi.

 

A vrai dire, nous sommes les meilleures personnes que nous pouvons être : les ultimes chefs-d’œuvre sensibles de l’ADN, de l’univers et de Dieu. Accommode-toi à cela. Personne ne peut te remplacer ni mieux faire. Aucun besoin de radical perfectionnement particulier avant que nos institutions radicalement améliorées ne nous rendent plein appui sans contradiction ni paradoxe. Comment réussir autrement, même après des milliards de milliards de réincarnations ? Pense à tes distantes vies précédentes comme des générations consécutives sans fin de vibrions, de bactéries, etc. 

Le deuxième fâcheux mythe d’armes absout nos institutions. A la différence de l’individu, celles contemporaines sont sacrées, émancipées d’erreur, opaques à l’analyse et exemptes d'amélioration … sauf tous les quelques siècles, lors des paroxysmes de révolution sanguinaire. 

Même dans les pays riches, la méthode convenue d'exprimer sa désapprobation des pires gaffes institutionnelles est une marche de protestation : parfaitement bête, bovine et insignifiante sinon nuisible à la cause. Si le sujet en question est d’une importance quelconque, ce rassemblement aboutira en émeute de police et de goujats : encore d’autres gros titres de propagande en faveur d’institutions balourdes.

Rappelle-toi toujours : NOS institutions. 

Par exemple, la démonstration de Seattle en 1999, contre l'organisation mondiale du commerce, fut signalée avoir induit « des millions de dollars de dégâts » attribués à la conduite tapageuse de ce qui s’est prouvé une foule parfaitement légitime de protestataires moyens se comportant fort bourgeoisement, du moins avant que la police ne les ait refoulés. 

Il est vrai que quelques vandales boutonneux ont cassé des vitrines, mis feu à quelques bennes d’ordures et renversé des voitures dans leur actualisation sur le plan réel du jeu vidéo Anarchie au drapeau noire. Tout au plus, leurs casses n'ont pas surpassé deux cent mille dollars de valeur contemporaine. J'étais là, tant durant qu’après, et j’ai beaucoup vu. J'ai appelé ensuite chez les journaux et leur ai défié d’énumérer ces célèbres « millions de dollars de dégâts. » Personne ne m’a rendu mon coup de file et je n'en ai jamais trouvé l’exact compte rendu. 

Cette émeute policière s’est néanmoins déchue dans l'histoire officielle comme l’attaque vicieuse des masses contre la propriété et la conformité. La même chose eut lieu pareillement en 1968, lors d’une grande manifestation contre la guerre au Vietnam : son reportage pour autant fourbe.

Est-ce donc ainsi que les médias encensés commémorent un événement important dans l’histoire orthodoxe ? On pourrait conclure : « La vache ! Quel raffinement de renseignement politique ! » Voir Apprendre à danser pour trouver l’alternative des Apprentis.

 

« Rends à César ce qui appartient à César. » Bien sûr, cette citation biblique peut autant bien indiquer que César ne possède rien et que rien ne lui est dû. Après tout, par quelle autorité César peut-il nous sommer, se promenant tranquillement dans la mort aux couteaux de ses familiers ? Quelle autorité comparée à celle de Dieu ? L’interprétation contraire nous déconcerte. Des maîtres d’armes idolâtrent Son tréteau de torture et noient en sang Ses idéaux sacrés : sang symbolique sinon trop réel, prends ton choix. 

A quoi de plus doit-on s’attendre du christianisme d’armes : ce vénérable plan de soulagement pour des brigands exaucés ? Quant à leur hypocrisie sournoise, les autres religions mondiales ne sont pas loin en arrière. Les cultes d'abnégation rendent grand appui à la mentalité d’armes : ils aliènent les meilleures âmes en les isolant de la vie politique et leur contentant de faux mysticismes. Les seules croyances plus ignobles que celles qui encouragent leurs dévots à abandonner le monde réel sont celles qui les encouragent à simplifier la problématique mondaine au moyen de brutalité (comme des bouddhistes en Birmanie).

Malgré cela, la bonne volonté essentielle de ces croyants permit à leur religion de durer, en dépit d’erreurs et hypocrisies à cause de son soutien de la terre en armes. Le monde paisible mettrait en symbiose les bonnes politiques et la bonne religion : chacune servant à renforcer la bonté dans l’autre et contredire ses pires méfaits. 

 

Des fonctionnaires d’armes préfèrent administrer des serments ronflants. La plus mesquine l'institution, les plus ronflants ses serments de fidélité et la plus fréquente leur invocation. Hitler fut enthousiaste de prises vigoureuses de serment qui l’ont rattaché à ses gens de façon plus attentive, jusqu’à leur ultime perte. Il est moins difficile d'obtenir que deux peuples s’entre-tuent en les contraignant d’y prêter serment. 

Les communautés d’armes glorifient ce dévouement suicidaire. La propagande de Prisme contredit des principes « vivre et laisser vivre » que tout le monde reconnaît supérieurs. Paul Lackman constate les kamikazes et suicides collectifs japonais pendant la seconde sic guerre mondiale, quoique chaque tendance sacrificatoire de la mentalité d’armes doit être incluse, peu importe son pratiquant, puisqu’elles sont foncièrement interchangeables. Un des premiers pilotes kamikazes de la DGM (sic) au Pacifique fut un Marine américain qui écrasa son avion touché sur un croiseur japonais pendant la bataille de Midway. J’aurai pu faire le même choix si confronté, comme l’ont été des milliers d’aviateurs abattus, par de tels  scénarios: crever lentement dans un canot pneumatique, passer des années dans un camp de torture ou être démembré vif par un requin.

La culture moderne révère des nobles guerriers stoïques qui s’offrent aux souffrances, poursuivent la privation et tiennent bon sur leur dernière position contre des forces irrésistibles. Ils doivent violer à sang froid les lois fondamentales de l’humanité, sont sacrés parce qu’ils ont outrepassé la moralité du bon sens.

Dans quel état d’esprit doit-on se mettre pour larguer une bombe sur un centre-ville affairé ? Imagine-toi survolant la métropole, comme avant d’atterrir au terminus de ton trajet aérien. La vois-tu clairement à travers le hublot ? Bien, lâche ta bombe. Tu aurais dû être dingue : figurer comme un terroriste enragé et rendu au désespoir par toute une vie de souffrances et d’humiliations, sous la menace de bombardement au drone de létalité instantanée et jamais trop sélective ; sinon comme un vaillant pilote militaire exauçant son obligation militaire en échange de l’opportunité d’achever son rêve de piloter. 

Le dénouement serait pareil : là où grouillait une foule fascinante, rien ne reste qu’un champ de ruines à nous de nettoyer ensuite, le cœur brisé et à grand coût. Gâchis total de toute façon. 

D’une manière ou d’une autre, nos institutions induisent des souffrances de masse sans opposition. Leurs victimes (pour la plupart innocentes) sont déshumanisées et distancées de l’actualité. Par convention populaire, les individus sont remplaçables et les institutions, elles, irremplaçables. 

La gestion paisible s’assurera du contraire exact. Selon elle, chaque individu est une précieuse dynamo de bonté et de malheur. Des nouveaux instruments sociaux magnifieront les bons traits et canaliseront les pires dans des jeux et pièces de théâtre à demi inoffensives : le tout bien documenté. Les instruments sociaux, par contre, seront modifiés, rejetés et remplacés par ceux préférables aussitôt et aussi souvent que nécessaire. 

Contrairement à la pratique actuelle, les médias d’actualités des Apprentis prêteront attention méticuleuse aux qualités attachantes de chaque victime et aucun du tout aux identités, intentions et biais politiques/religieux/ethniques des meurtriers qui demeureront des psychopathes strictement anonymes en reportage public. Des journalistes et des investigateurs de la cour du monde tabuleront ensuite de tels détails dans des reportages ventrus en vue de poursuite judiciaire subséquentes

 

Malgré la probité de Moïse, de Bouddha, de Jésus et de Mahomet, la proportion des bonnes et mauvaises actions humaines n'a jamais semblé changer le long de l’histoire. Les bons païens de naguère furent les égaux en bonté et en nombres proportionnels aux braves gens d’aujourd'hui ; des païens vicieux, aussi apparents et nombreux en proportion que les brutaux criminels et extrémistes idéologiques, nationalistes et religieux de nos jours. Le sacrifice humain qu’ils exigent à présent, en jihad et en guerres saintes, patriotiques et idéologiques, ça n’a été que la continuation institutionnelle du sacrifice humain que leurs précurseurs pratiquèrent en personne aux mains sanglantes. Comme auparavant, beaucoup de non-croyants, d’athées dévots et de pratiquants d’éthique situationniste ont cherché d’où le zéphyr soufflait à leur ultime avantage. 

Ainsi n'a-t-on jamais su décaler la moyenne des actions humaines, soit bonnes ou mauvaises. Aucun de nos saints ne l'a réussi ni nos prophètes ni nos sauveurs. Je doute que personne ne puisse y parvenir. 

Et alors ? 

Nous pourrions toutefois traduire la qualité de nos actions vers le bon ou mauvais bout du spectre éthique. Fortifier les droits humains, par exemple, et pousser la société à la meilleure éthique ; sinon faire marche arrière au génocide officiel et à l’esclavage légal et refouler davantage de monde et leurs décisions vers le mal. 

Thomas Jefferson s’asservit aux abus et hypocrisies de l'esclavage. Croulant sous ce fardeau, il fut moins homme que le bigot le plus fanatique, une fois l'esclavage aboli. Comme nous n’en sommes pas encore parvenus car sous le joug de la mentalité d’armes. De la même façon mais en sens inverse, nous pourrions demeurer les mêmes individus qu’à présent mais nous rendre en meilleurs praticiens du bien, simplement en remplaçant nos institutions d’armes par celles davantage raisonnables car paisibles. 

Celles valides invitent critique et transformation. Nulle bonté absolue ne réside dans nos institutions ; elles ont simplement été adoptées pour le moment. Elles méritent moins de dévouement que des cercles de champignons dans un bosquet de chênes de druides. Des parasites égoïstes et des sots autoritaires foisonnent dans les institutions trop longtemps incontestées qui ratent leur coup de plus en plus spectaculairement. 

Toi, moi, tout le monde : nous sommes tous responsables du progrès. La bonne conscience morale n’admet d’exception … contrairement à nos institutions maladives qui, elles, nous justifient des exceptions en masse et en série. Dès lors qu’une institution se rend si inflexible qu'elle facilite le mal, elle doit être exposée aux corrections immédiates et consécutives. Ses mécréants adjoints doivent être bannis du pouvoir institutionnel du moment qu’ils se mettent à improviser sur les thèmes : « On n'était pas responsable ; on suivait tout simplement les ordres, le règlement, la politique, la directive de profit, la concurrence, etc. » 

 

« Peu de pratiques sont plus révélatrices de l'homme guerrier que sa tendance à escamoter sa part dans la souffrance et les tragédies qu'il inflige… Comment des hommes peuvent-ils perpétrer nonchalamment en groupes des actes qui les tourmentait au-delà du supportable s'ils les entreprirent tout seuls ? … »

« Assis dans nos salons, écartés de l’action et des passions, nous n’élierions jamais,  pour la plupart, de céder aux anciennes haines. Du point de vue historique, notre succès à endiguer cette marée n'a pas été bon … » 

« Peut-être encore pis, nous ne nous rendons en grande partie compte à quel point la crainte et la brutalité peuvent nous transformer en créatures prises au piège, apprêtées croques et griffes. Si la guerre m'a enseigné quoi que ce soit, elle m'a convaincu que l’on n’est pas ce qu’on semble être ni même ce qu’on se croit être. Rien n'est plus tentant, quand advient la peur, que d’abdiquer à la dominance de la nécessité et agir de manière irresponsable aux ordres d'un autre. On parle facilement de la liberté et de la responsabilité, sans presque jamais reconnaître le courage de fer exigé pour les rendre opérantes dans la vie. » J. Glenn Davis, Les guerriers : Réflexions sur les hommes en bataille, Harcourt, Brace et Co., New York, 1959, pp. 168-169. 

 

Après que les conquérants Nazis ont ordonné aux Danois juifs de coudre une étoile jaune sur leur habit, le roi du Danemark prit sa chevauchée matinale en la portant. Nombreux ses sujets qui ont suivi son noble exemple et rétabli l’honneur de leur nation défaite. 

C’est une légende magnifique. Très souvent durant l’occupation allemande, le roi Christian X fit sa promenade matinale en ville, à cheval et sans escorte, pour rester en bon contact avec son peuple. Les Allemands n’ont jamais imposé l’étoile jaune aux juifs danois, mais à ceux ailleurs. 

Bien rares les non juifs qui ont porté ce tricot fatal !

Le fait demeure que presque tous les Danois juifs furent passés en Suède et sécurité relative, sous le museau flairant des Nazis. Les Danois en général ont conclu que si les Nazis leur avaient imposé l’étoile jaune, leur roi l’aurait porté en premier. Si l’on pouvait s’assurer que tous les rois et leurs courtiers demeureraient aussi honorables, Apprenti se rendrait partisan de la monarchie. A vrai dire, une noblesse internationale et digne de ce nom (au mérite et non héréditaire) serait encouragée au monde paisible, pourvu qu’elle se police bien et reste fiable.

Quand tu confrontes le dilemme ordinaire d’obéir aux règlements ou rendre la main à quelqu'un sans nuire aux autres, entreprends le second avec conviction. Si tu surveilles de tels, protège leur engagement au bien. Si de telles décisions étaient banales, beaucoup de règlements protecteurs deviendraient redondants. Si les employés criminels d’une quelconque institution sont incapables de décrasser leur démarche, ils ne peuvent plus nous réclamer appui. Ainsi dépourvues, leurs institutions s'écrouleraient … sans tenir compte de la terreur qu’elles inspirent.

Il ne sera plus question qu’une institution (bureaucratie, gouvernement, religion, etc.) soit mauvaise ; plutôt qu’elle soit capable ou non, désireuse ou non, de discipliner et marginaliser les psychopathes qui s’y attachent comme des sangsues à la chair. 

 

On occupe une scène globale de délabrement incroyable. Regarde-moi ça ! Elle réclame des améliorations saisissantes. 

Le revenant Sir Lawrence Olivier pourrait recruter ses acteurs favoris en une troupe de bourreaux du travail brillants et obsédés de perfection théâtrale ; ces braves, prendre des semaines pour répéter leurs scènes, et encore plus longtemps pour perfectionner leurs costumes. Mais si leur présentation de Lear eut lieu dans une benne à ordures close, leur rendement en souffrirait, peu importe son élan. 

On m'a répondu, sans doute pour se moquer un peu de moi, que s’aurait valu le coup d'assister à ce triste spectacle. Comme leçon morose de bonne moralité, peut-être ? Il vaudrait mieux assister à ce Lear joué à quasi-perfection dans un décor parfait.

Leurrés par la mentalité d’armes, nous gaspillons des vies entières à affiner notre perfection particulière au milieu d’un camp de concentration planétaire. Notre quête d’auto perfection ne pourra pas porter fruit avant que l’Apprentissage, la compassion, l’empathie, la justice et l’habitat naturel n’aient  transformé cette benne à ordures terre en armes dans le monde paisible digne de notre génie — jamais auparavant. Entre temps, nous effritons nos précieuses vies en échange de palliatifs triviaux et de sainteté particulière bien largable, si seulement pour nous sentir un peu mieux en dépit de la faillite continue de nos mœurs.

La preuve réside dans les récents milliers d’années d'histoire. Mal interprétant les instructions de nos prophètes, nous n'avons rien poursuivi de façon zélée que nos améliorations particulières. Malgré cette quête incessante, nous avons ruiné notre moralité, gâché nos schémas sociaux et invité chez nous le désastre militaire pour gâter le festin de fin de semaine. 

Il n’y a pas de quoi se marrer.

 

Quand nos institutions encouragent le mal, (comme en est parfaitement parvenu l’esclavage) elles nous mènent à empirer le lot commun en dépit de nos meilleures intentions. Quand nos institutions nous encourageront de mieux faire – cela de plus en plus souvent, libéré de paradoxe et de compromis – notre comportement s’améliorera de façon décisive, sans nécessiter perfection particulière. Nous découvrirons qui nous sommes en réalité : des êtres bien adaptés à vivre ensemble en paix et en harmonie, soit nos faiblesses transitoires. Une fois que nos institutions se parachèveront, la poursuite de l’amélioration particulière se retrouvera curieusement bien avancée. 

Ce renversement funeste de priorités personnelles et institutionnelles, il provient de nos distorsions coutumières de la perspective historique. De ce point de vue difforme mais habituel, nos institutions nous paraissent comme des corniches de granite polies le long de pénibles siècles d’essai et d’erreur. En revanche, chaque vie particulière semble aussi éphémère que la première goutte de pluie sur une tôle de zinc ensoleillée. Il nous a semblé plus judicieux de doter nos institutions de qualités catégoriques de constance et de perfection, et de charger nos esprits périssables d’adjurations au perfectionnement particulier sans fin. 

Les Apprentis renverseront ces exigences. Nos institutions sont des bouche-trous fragiles, gréés durant ces derniers siècles pour mieux nous débrouiller, alors que nos traits humains ont pris des millions d'années pour nous adapter à ce monde et à l’un l’autre. Transformer nos institutions dans quelques semaines, mois ou années, c’est entièrement possible ; mais la tâche de changer (d’améliorer) la nature humaine, ce serait comme broyer Mont Blanc à la brosse à dents. 

Le problème demeure : comment réaménager nos institutions de façon paisible et donc par consentement quasi-universel ? On doit recruter ceux rendus au désespoir et poursuivre le consentement de ceux qui ont fabulé perdre quelque chose d’important dans cette transaction. 

Comment éviter de régler tout ça avec, par et pour l'épée ?

Il ne reste qu’une alternative aux appâts de l'antinomie d’armes et de paix : c'est-à-dire, le monde paisible. Nous devons introduire de meilleures vocabulaire et dialectique dans notre constellation de métaphores politiques, pour la première fois dans l’histoire, strictement suivre le train de nos propos au lieu de parler dans un sens et agir dans l’autre. Somme toute, l’obligation serait de reléguer à l’état résiduel nos technologies et mentalités d’armes. 

       

« Les êtres humains n’habitent non seulement le monde objectif ni uniquement celui des activités sociales comme comprises d’ordinaire, mais sont strictement à la merci de la langue à la mode courante d'expression de leur société. Au fait, le « vrai monde » il est en grande partie échafaudé de façon inconsciente sur les habitudes de parler du groupe. » Edward Sapir, « La situation de la linguistique en tant que science » “The Status of Linguistics as a Science,” Language (Charlottesville, Virginia: Linguistic Society of America), vol. 5 (1929), p. 209.

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