World War COVID Guerre mondiale: From WeaponWorld to PeaceWorld; Learner, begin... De la terre en armes au monde paisible ; Apprenti, débute

- VALEUR-CONNAISSANCE

February 16, 2024 mark Season 22 Episode 1850

Taichi Sakaiya décrit l'abondance perçue et les jugements objectifs de valeur qui en découlent, ainsi que la pénurie et les jugements de valeur-connaissance qui en résultent. Des applications suggérées de la valeur-connaissance aux technologies paisibles et la manière dont elles peuvent équilibrer l’affluence et la pauvreté, les valeurs objectives et la valeur-connaissance. 

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The greatest fool thinks himself wisest - learnermarkv
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COVID GUERRE MONDIALE
De la terre en armes au monde paisible
Apprenti, débute

- VALEUR-CONNAISSANCE -

Deux thèses brillantes sont avancées dans l’œuvre de Taichi Sakaiya, The Knowledge Revolution or a History of the Future,  George Fields (Auteur), William Marsh (Traducteur), Kodansha USA Inc; First Edition (Janvier 1, 1991), La révolution de la valeur-connaissance ou une histoire de l'avenir :

 ·      Les gens consomment volontiers des ressources abondantes, et

·      Ils prisent celles considérées rares. 

En subissant ces deux impulsions, la communauté ressent deux états intermittents de conscience.

Dès lors qu’une nouvelle abondance apparaît, la collectivité s'organise pour la consommer. Le raffinement intellectuel, l’objectivité et la logique réductionniste règlent cette consommation en accélération. Pour autant que cette ressource reste abondante, autant vite se rendent ordinaires le savoir lire, l’efficacité industrielle et la promotion du mérite. Ces habitudes industrieuses renforcent les réglementations de la loi dont le consentement quasi-universel justifie une répartition plus fiable de main-d’œuvre, de responsabilités et d’obligations. Une comptabilité complexe soutien des transactions extravagantes à base d’indices compliquées d'échange. L’art se rend plus expressif, compétent et répandu. Nous consommons de plus en plus de ressources, sans nous soucier de leur épuisement. La surconsommation devient sa propre récompense : ses conséquences inattendues et peines à venir, négligées. 

Quand débute un intervalle de pauvreté, cette perception d'abondance vacille. L’amassement criminel, la corruption, la réaction politique, le désastre et la guerre prennent la relève des préalables d’une distribution mieux réfléchie ; les vantardises et mensonges de dirigeants menaçants remplacent le discours rationnel et la résolution des problèmes. Quand cette transition se gâte – de la productivité accélérée à la pauvreté provoquée – la culture en question abandonne ses critères de productivité et cesse d'estimer ses objets et actions selon leur valeur objective. Au lieu embrasse-t-elle davantage de reconnaissance subjective des valeurs. En fin de compte, ce nouveau système d’estimation remplace entièrement celui objectif.

 

Je parle de notre perception d'abondance plutôt que de l'abondance elle-même. 

Tu pourrais te trouver échoué dans un désert et affligé par son vide au point de te tuer de soif et de privation. Il pourrait toutefois fleurir si pourvu de soins adéquats, voire renfermer une énorme richesse (de pétrole, par exemple) quoiqu’elle semble au-delà de ta conscience et donc de ta prise. 

Chaque centimètre cube de terre, d'océan et de vide recèle de l’abondance énergétique surpassant nos fantaisies. On doit simplement l’exposer sans déranger la structure naturelle de sa cachette : un travail auquel nous nous serions rendus experts à force de pénibles répétitions d’épreuve et d’erreur au sujet de problèmes mieux solubles mais pour autant létaux. 

On peut évaluer une montre selon son exactitude, sa durabilité, ses matières premières et les compétences requises pour la fabriquer et distribuer. Le prix d’une telle montre peut augmenter ou diminuer quelque peu, mais il se stabilisera autour d’une courbe de tarification d’uniformité prévisible dans des circonstances normales : en un équilibre dynamique. 

Cette sorte d'évaluation de valeur peut nous sembler objective et « réelle. » Alors que la plupart d'entre nous en conviendraient, Yuval Noah Hariri affirme, dans son livre fascinant, Sapiens, Harper Collins, New York, NY, 2015, que beaucoup de nos structures sociales fondamentales sont en grande partie des mythes partagés. Nous accordons des notions telles que la foi, la justice, le droit divin des rois ou l'égalité ; même si elles manquent de fondation dans la réalité. Il en est particulièrement convaincu à l'égard de l'argent : une formule subjective basée sur la confiance mutuelle dans un taux d’échange partagé, renforcé par tant de formules culturelles, de fonctionnaires et de normes qu'elle semble absolument réelle, quand en réalité pas du tout. 

L'argent permet aux participants d'une société complexe de mener à bien de nombreuses transactions obligatoires avec une souplesse plus ou moins magique. Il soude des liens de loyauté et de coopération entre des grands assemblages d'étrangers à l'échelle impratiquable si l'intimité familiale ou villageoise dût être invoquée à sa place. Mais il corrode pour autant les attaches familiales, communautaires et religieuses : des liaisons qui nous ont servi comme sources principales de sureté et de soutien depuis des dizaines de milliers d'années. Grâce à leur remplacement récent par le dollar tout-puissant (ou des anciennes denari romaines, des cauris sur la côte africaine, ou du papier-monnaie médiéval chinois) nous pouvons nous procurer presque tout ce que nous désirons sans avoir à développer des liaisons personnelles, des compétences et des matières premières requises pour matériellement le produire.

Autrement peut-on appliquer une couche spéciale de peinture de valeur, une valeur-connaissance supplémentaire, en l'appelant Cartier, la dix millionième fabriquée, celle « fortunée » qui appartint à grand-père ou au Général de Gaulle, voir celle qui s'enraya lors d’une conjoncture importante. 

Subjectivement, on peut afficher plus ou moins de valeur que ne dictent les stricts critères de consommation. De tels critères peuvent même surpasser l'importance de l'argent et le remplacer avec quelque chose d’encore plus éphémère (pense aux anciennes reliques religieuses ou aux pièces fantaisistes de collecteurs modernes.)

Cette « peinture » subjective peut refléter la teinture de signification qu’un peuple consent de partager, se muter de façon dramatique et inattendue et confondre les calculs d'offre et de demande autant des planificateurs centralisés de l’apparat communiste que des démocrates du dollar se prétendant dévots du « marché libre. » 

Les époques de valeur-connaissance évoluent en temps de déclin et de rabais de consommation : ceux marqués plus tard comme sombres. Ce sont des étapes d’enfantement de nouveaux empires, religions de masse et révolutions : des périodes d'insécurité, d’ultra conservatisme et de pénurie perçue. 

A l’échelle planétaire, des bombardements cycliques de météores et de comètes, voire d’éruptions volcaniques, ont pu diffuser des désastres aux proportions geoseismiques, climato-agricoles et pandémiques en mesure d’entraîner de telles époques ténébreuses. Des désastres mineurs par rapport ont pu induire la même transition locale, pourvue que les locaux furent isolés d’aide extérieure.

Sinon pourrait-on simplement épuiser le pétrole d’extraction bon marché. Etant donné nos préparatifs risibles face à cette inévitabilité, elle surgira comme une catastrophe comparable.

 

La communauté de valeur-connaissance embrasse ses nouvelles croyances avec le fanatisme d’un inquisiteur. Une fois que la collectivité d'armes renvoi brutalement l’ancienne élite, elle élève une nouvelle noblesse selon son héroïsme mythique et des fantaisies de pureté du sang et d’ancêtres mémorables. 

De tels nobles tirent souvent « honneur et respect » de leur brutalité terroriste. Une société paisible agirait à leur encontre avec ostracisme, résistance non-violente et mépris bien mériter : ainsi que les Balinais ont traité leurs militaristes indonésiens et « maîtres » coloniaux européens, tant avant qu’après leur transition postcoloniale. Ainsi que le monde paisible marginalisera les extrémistes militants et les militaristes, au lieu de leur concéder pouvoir et en exclure les pacifistes : le cas sur notre terre en armes.

Les pratiquants de valeur-connaissance s’attendent à ce que le prix d’un même objet subisse des fluctuations extravagantes en cadres différents. Ces sociétés sollicitent une noblesse glorieuse, des gestes exaltés et des mémentos magiques. Leurs chroniqueurs méprisent l’exactitude des comptables et leurs tableaux de compte, en faveur d'exagération épique. D’habitude, leurs meilleurs chefs se retirent des petites agitations de la politique quotidienne, en contemplation monacale et pourparlers de philosophie profonde. Dans leur absence, des satrapes insignifiants prennent la relève avec leurs priorités dérisoires d’intéressés. Autant estropié leur sens d’éclaircissement, autant vorace leur faim du pouvoir et onéreuse au public leur concurrence. Dis adieu aux anciennes libertés et indépendances sous leurs tendres soins.

La valeur-connaissance poursuit l’équilibre, la sécurité et la survie pendant des durées économiques de stase et de déclin ; les critères objectifs encouragent la découverte, la prise de risques et l'accroissement en instances d’abondance. Celles-ci n’auraient probablement pas pu assurer la survie pendant une durée rugueuse de valeur-connaissance. Tous les coins sont rongés et la société se rend bien ronde et dure afin de mieux pouvoir rebondir. 

Une bénigne commune de biens d’Apprentis négocierait équitablement entre les convictions de valeur-connaissance et les efficacités de la consommation objective, niant ni à l’une ni à l’autre sa place mais interrompant leurs excès respectifs. La technologie paisible équilibrerait la coopération et la compétition, encouragerait le partage équitable de stabilité et de risque, et inciterait une économie calme, comprenant des surplus et des pénuries pareillement rares, comme au cas du communisme des chasseurs glaneurs.

 

Des critères objectifs s’avancent avec inertie croissante, comme si aux rochets : deux déclics en avant et l’un en arrière ; alors que la valeur-connaissance s’approche et se retire tel que les vagues d’une marée montante. 

Les concepts d’Apprenti se prêtent à la dissémination de valeur-connaissance. Bien que notre mentalité actuelle s’écroue dans ses valeurs d'armes, celle paisible pourrait repeindre notre piètre compréhension effectivement en un clin d’œil. Pratiquement d'une nuit, d’étonnantes transformations sociales pourront défoncer les barrières courantes au progrès. La ferveur de la valeur-connaissance fera avancer les buts paisibles beaucoup plus promptement que quelques massifs graphiques de Gant tenant à dénombrer l’irréalisable démilitarisation de nos institutions et la conversion en vrais Apprentis d’un trop grand nombre de collaborateurs d'armes. 

Depuis au moins trois cents ans, l’Occident s’est vanté de pacifistes plus ou moins bien organisés. Qui plus est, l’humanité a nourri l’idée de la paix universelle depuis que le premier enfant sage fut frappé pour aucune raison (soit par un vieillard impatient soit une clique de frangins bruts.) La question a toujours été : avec quelles précautions et délais approcher à la paix universelle, si irréaliste et distante selon la modalité courante ? 

Le temps ne semble pas se déplier de manière constante, mais plutôt comme l’orbite d’un satellite : indolente à grande distance de son point focal et précipitée à son approche. Après une poursuite sans répit par de longues étapes graduelles et pénibles, son approche peut s’accélérer aux ailes exponentielles et, de notre point de vue rabougri, surgir en un clin d’œil.

Au lieu de prescrire un dogme expéditif, le texte d’Apprenti propose une approche plus tempérée et moins linéaire. Nos entendements de gradualisme et de  spontanéité ne sont plus à propos. L’ère paisible n’était pas encore, ni n’en étions-nous parés ; bientôt le sera-t-elle et le serons-nous. D'un début à peine perceptible de mentalité paisible, suivi d’infusions d’elle en redoublement constant, une inédite politique d'info pourrait déborder nos politiques de désinformation habituelles.

Cette correction d'Apprenti dans nos évolutions politiques n'exigera aucun führerprinzip (principe de chef d'armes : « Autorité sans restreinte vers le bas et responsabilité sans restreinte vers le haut » - A. Hitler.) Ni n’aurons-nous besoin d’embaucher des chefs charismatiques de guerre, bien qu’ils aient pu gérer quelques transformations sérieuses dans le passé, des fois pour le bien mais trop souvent pour le pire. Les chefs indispensables s’éveilleront d’eux-mêmes : des chefs de tribu de sagesse paisible et non des barons d’armes.

 

Ma bibliothèque municipale étale une centaine de mètres linéaires de livres sur l’art de la guerre, sa science et son histoire, et moins qu’une poignée sur l'institution de la paix. Multiplier par deux ou trois fois en prenant en compte les bibliothèques satellites en ville, et, suivant l’étendue géographique de cet inventaire, il côtoie la proportion d’armes par rapport à la paix qui dépasse mille contre un. Les livres de guerre sont regroupés sous deux ou trois thèmes, alors que les quelques titres de paix sont éparpillés par uns et par deux à travers toute la bibliothèque. 

En Afghanistan, le State Department (le Ministère des affaires étrangères aux USA) manquait des compétences, effectifs et fonds nécessaires pour installer une honnête administration civile et rétablir la paix. Ses fonctionnaires ont dû aller mendier, casquette en main, auprès des militaires beaucoup mieux nantis, pour des corps tièdes, des esprits en bonne équilibre et de l’argent sonnant. Mais rebelote, les compétences nécessaires leur manquaient à eux aussi. Voici la norme arriérée de nos priorités et compétences culturelles quant à gérer la guerre et minimiser la paix.

 

Les plus nombreux ceux qui examineront Apprenti et des œuvres paisibles comparables, et le plus souvent qu’ils aborderont leurs sujets en conversation, le plus vite cette valeur-connaissance prendra racine. Une fois que ses propos se rendront ordinaires, la commune de pairs d'Apprentis émergera comme si de nulle part. Tectonique et imparable, elle fera surface, tel qu’émergerait un nouveau continent de la mer morte qui l’entoure, saturée d’indifférence, de stase et d’inertie ; un peu comme L’Etoile Mystérieuse de Hergé.

Quand l'orthodoxie d'armes frappe son antithèse de révolution d'armes, leur collision synthétise une nouvelle technologie d'armes encore plus létale ; ainsi que la collision de particules en accélérateur produit un éclat de fragments sous-atomiques.

L’heure est venue d’écailler et récurer la rouille de la mentalité d'armes, d’appliquer une couche de fond d’âme, puis tout repeindre à grands coups de pinceau et petites touches simultanées de pointillisme paisible superposé.

 COMMENTAIRE?  markmulligan@comcast.net