World War COVID Guerre mondiale: From WeaponWorld to PeaceWorld; Learner, begin... De la terre en armes au monde paisible ; Apprenti, débute

- DEMOS : LAOCRATIE OU PATHOCRATIE 1 -

February 18, 2024 mark Season 22 Episode 1901

La laocratie comme substitut direct, proportionnel et continu de la démocratie représentative : indirecte, problématique et spasmodique. L’architecture suggérée de l'Agora mondiale et ses politiques d'info au monde paisible. Autrement, pathocratie : la régie de la terre en armes aux mains de sociopathes.

MAIN PAGE PRINCIPALE : WWW.WWCOVIDGM.ORG

Le pire imbécile se croit le plus sage- apprentimarcv
Ne traitez personne d'imbécile – Jésus

The greatest fool thinks himself wisest - learnermarkv
Call no man a fool. Jesus



COVID GUERRE MONDIALE
De la terre en armes au monde paisible
Apprenti, débute

- DEMOS : LAOCRATIE OU PATHOCRATIE # 1 - 

« On dit que la démocratie est le genre de gouvernement le pire, exception faite de tous les autres de temps en temps éprouvés. » Winston Churchill.

Tout d'abord, qu’est-ce que la pathocratie ? C’est la régie des sociopathes. Voir le chapitre leur étant consacré.

Des sociopathes comprennent quatre pour-cent de la population : 3% des hommes et 1% de femmes, ce pourcentage en flux selon leur mère patrie et alimentation. Ils peuvent différencier le bien du mal mais sont sans remords en ayant commis ce dernier. Ils nous infligent dols, misères et souffrances car ils s'ennuient et n'ont rien de mieux à s’offrir. Pense aux vampires sans soif de sang mais avides pour la souffrance des autres (ainsi le soulignement culturel du stoïcisme visé vers leurs victimes.) 

La conscience morale est une combinaison de calculs très complexes qu’effectue le cerveau humain pour déterminer, d’avance et ensuite, les conséquences morales de son comportement. De la même sorte que des calculs subconscients (moindres mais tout de même volumineux) lui permettent de rester en bonne équilibre sur une bicyclette. Les sociopathes manquent cette source primaire de la conscience morale. 

Les institutions humaines ont été prises en charge plus ou moins rapidement par des sociopathes, presque toujours de façon définitive. Même l'amour sacré du Christ a été subverti par des inquisiteurs aux mains sanglantes et des prédateurs sexuels avides d’abuser les innocents. 

Nous autres, guidés par notre conscience morale, n’infligerions jamais de telles souffrances sur autant d’individus, à moins d’en avoir été formés, ordonnés et guidés (et nos littératures, philosophies et textes sacrés, certifiés) par une succession historique d’amputés de conscience morale. Dans l'absence de leurs prescriptions et guidage néfastes, le monde se transformerait en une quasi-utopie affranchie quasi-spontanément par notre conscience morale collective. La bonté, la justice et la vérité s’y rendraient plus claires dans la plupart des cas, souvent beaucoup plus qu’à ce jour. Il y aura toujours les problématiques du mal et de la malfaisance, comme dans nos vies particulières, seulement moins de moindre influence. 

Est-ce claire ?

 

La démocratie sans réforme ne servira pas comme gérance paisible, quoique nos réactionnaires et progressistes l’aient soutenu avec ferveur égale. Les réactionnaires, parce qu'ils reconnaissent que la kleptocratie, l’oligarchie, le national-capitalisme et le fascisme corporatif : les politiques de désinformation qu’ils dissimulent sous l’expression « démocratie » sont ignobles, injustifiables et infructueuses en fin de compte ; les progressistes, par manque d’inspiration après des millénaires de défaite cyclique. 

Au mieux, la démocratie, comme couramment conçue, demeure élitiste car leurs systèmes sont « représentatifs » et du gagnant saisissant le tout, au lieu d’être directe et proportionnelle de façon davantage risquée. Elle promeut des politiciens professionnels : race trop spécialisée qui semble avoir maîtrisé les complexités du pouvoir civique et de l'opinion populaire, bien qu’elle n’ait réalisé très peu au-delà des ruses électorales et la maîtrise de leur financement.

La laocratie exige l’équité particulière dans son intégralité, l’émancipation particulière, des sauvegardes complexes contre l’exploitation et beaucoup plus de temps libre pour philosopher. Elle exigera que nous élevions nos enfants rares et bien-aimés jusque leur âge adulte salubre ; qu'un public bien éclairé prête attention aux avertissements éthiques pour décroitre leurs conséquences inattendues ; enfin, que tous valorisent l’Apprentissage avant tout.

En laocratie d’Apprentis, le rôle de politiciens sera strictement limité. Ils satisferont leur besoin d’inspirer de la confiance, d’être admirés et choisis en concurrence : après tout, c’est leur passion. Une fois élus, ils se rendront en antennes sociales pour puiser les problèmes des électeurs et leurs manques. Ils soumettront leurs constats à la communauté intellectuelle d’Apprentis dont la passion est de résoudre ce problème, puis retransmettront  ces solutions aux votants concernés pour qu’ils puissent en choisir un par suffrage. L’Agora du monde paisible facilitera ces entretiens globaux. 

Les politiciens ne seront plus tenus à légiférer des répliques aux problèmes sociaux : ce dont ils ne sont ni formés ni assujettis à la passion ; plus jamais ne seront-ils permis d’enterrer des problèmes, différer leur résolution en se servant de minuties procédurales, et d’être bien rémunérés pour leur négligence criminelle. D’abord, ceux tant corrompus ne pourront plus se faire élire même aux moindres volets du pouvoir. Ceux en étant tentés, une fois au pouvoir, se rendront aussi évidents qu’un chirurgien boucher et mis à la porte au moyen de règlements aussi clairs qu’expéditifs. 

De préférence, un politicien honnête agira par rapport à ses électeurs ainsi qu’un magistrat honnête le fera envers ses jurés : en tant que guide spécialisé et conseiller intime dépourvu de prise de décision. Les décisions seront confiées aux citoyens votants et aux jurys aléatoires dont l’honneur humain et l’orthodoxie de longue date interdiront la trifouille.

Nous ne discutons pas ici d’un paradis immaculé, mais de l’atténuation des sacrifices et d’accroissement correspondant dans les célébrations. Que l’on évite de sacrifier quiconque à part soi-même. Choisis une célébration, choisis-en plusieurs et célèbre-les. Faites mieux ! 

 

La démocratie permet aux riches de cueillir à la main des candidats politiques qui conviennent le mieux à leurs besoins. Le politicien en défaut de cette simple contrainte est mis hors du jeu. Par conséquent, les progressistes décisifs et charismatiques que nous attendons à chaque élection n’apparaissent presque jamais. 

Les quelques braves qui éludent cette contrainte, des psychopathes riches peuvent neutraliser avec l’adresse de longue pratique. Des Gracchii aux Kennedy et de Martin Luther King au prochain en ligne, chacun sera coopté, marginalisé ou assassiné par des conspirateurs d'avarice avec facilité à en bâiller. La plupart du temps, ces assassinats publics ne sont même pas investigués de façon sérieuse, de peur de guerre civile. Les communautés qui ritualisent la punition capitale (ou font disparaître leurs protestataires principaux, soit en prison soit par liquidation anonyme) réservent l’extinction certaine pour les meilleurs leaders. Chaque fois que le prolétariat d'info récupère justice et abondance, cette erreur est lessivée dans le sang et les cervelles de son promoteur.

Quel est l’occupation la plus périlleuse en Amérique ? Pécheur de crabe aux côtes d’Alaska ? Désamorceur de bombes ? Non ; plutôt servir comme politicien progressiste (surtout durant l’ère de Bush le moindre.) Les dénommés qui suivent ont subi un écrasement d’avion avant, durant ou après leur service politique. La famille Kennedy reçoit sa propre colonne. 

 Ernest Lundeen 1940
Clement W. Miller 1962
Birch E. Bayh, II 1964
Nicholas Begich 1972
Thomasse Hél Boggs 1972*
George W. Collins 1972*
Jerry Litton 1976
George T. Leland 1989
Mel Carnahan 2000
Paul Wellstone 2002

Joseph P. Kennedy 1944
Katheline Agnes Kennedy Cavendish 1948
Michael Joseph Kennedy 1949
Ted Kennedy (blessé, son aide mourut) 1964
John F. Kennedy, Junior. 1999
Carolyn Bessette-Kennedy 1999
Lauren Bessette 1999

* Les mêmes écrasements : l’un en 1964 (que Bayh et Kennedy survécurent, quoiqu’un aide en ait péri) ; l’autre en 1972 (quatre défunts.)


Dans de nombreux cas, ces individus furent non seulement des progressistes mais des chefs de bande : des individus de dynamisme exceptionnel, des chefs confirmés du parti Democratic sinon en formation comme tels. Leurs remplaçants récents n’ont été au mieux que de pales imitateurs (Gore) ; au pire, des renégats de centre-droite (les Clintons, Obama, Biden ?)

Seulement quatre leaders confirmés de la droite américaine ont récemment périe en avion. Il y eut Larry MacDonald dont le vol Korean Airlines 007 fut abattu en survole de la Russie en 1983 (conspiration transparente, même selon les critères permissifs des américains. En dépit d’une rafale de procès de la part des familles endeuillées, ainsi que  ceux de compagnies d’assurance également affligées, aucune cour d’assises n’a rien souhaité passer en examen). Puis John Tower, le président décédé en 1991 de la commission qui investigua le scandale Iran Contra, et John H. Heinz, la même année. Puis le décès par accident aérien de Ted Stevens en 2010, sénateur réactionnaire renvoyé de l’Alaska. Chacun menaça d’exposer les squelettes politiques dans la penderie Republican.

Il y eut d’autres politiciens décédés, mais leurs tendances politiques furent plutôt floues et ils ont périe en toute probabilité par accident. Etant donné que si peu de progressistes authentiques furent admis dans les politiques américaines et d’autant plus de réactionnaires, ce taux disproportionné de mortalité semble encore moins probable. Un actuaire devrait faire l’étude sérieuse de ces anomalies troublantes.

 

Des élections démocratiques  « au petit d » sont falsifiées avec impunité (Trump) par des intérêts de vieille souche, inséparables des agences de contrôle électoral. Quelle coïncidence ! La plus séculaire l’acceptation de leur autorité, la plus rarement mise en question leur légitimité et les plus acceptables leurs infractions sans investigation ni correction sérieuse ; bien moins pénalité directe, condamnation publique ou révocation de conséquences. 

Même au 21e siècle, des élections populaires sont falsifiées. Elles passent non corrigées, même après la découverte de malversations flagrantes, des nations les plus riches à celles les plus pauvres. Nous permettons chaque escroquerie démocratique à tour de rôle, sans en confronter les escrocs pour leur abus de confiance. Nous avons gâté la démocratie en la célébrant, par refus de discipliner des scélérats influents. Leur tyrannie croît avec chaque nouvelle malversation réussie, le tout au nom de la démocratie sacrée.

Ainsi que des révolutions démocratiques ont renversé la tyrannie royaliste, celle des Apprentis renversera notre tyrannie dite « républicaine. » La différence, cette fois-ci, sera que nous remplacerons la tyrannie d’armes par un gouvernement paisible et strictement retenu, plus jamais celle renouvelée pour létalité en ascendance.

La démocratie est l’agencement idéal pour un Etat d'armes en mûrissement, mais l’ennemie insidieuse des valeurs paisibles. Le gouvernement d'armes obtient au moins quatre avantages de la démocratie :

·      Moyennant des paramètres fastidieusement définis, le recrutement et la promotion reposent sur fidélité à l’élite et leur rendement de services. Cette configuration est légèrement préférable au remplacement héréditaire par la noblesse soit stupide, malade ou dément, sa famille et ses sycophantes. 

·      Comparée aux tyrannies d'armes antérieures, la démocratie offre une transition au pouvoir mieux ordonnée. Alors que des prête-noms élus se remplacent avec régularité placide, des courtiers d'arrière pièce spécifient chez qui le gazon politique se rétrécira ou se développera selon l’intérêt de grandes fortunes. S'en suivent moins d'émeutes et de rébellions incommodes et pas trop de bagarres internes ; du moins en théorie, du moins la plupart du temps.

·      La démocratie accorde aux riches beaucoup plus d'influence que ne justifie leur petit nombre. Le plus ils sont riches et restreints en nombre, les plus puissants qu’ils se rendront en une démocratie. Cela leur rend un excédent de pouvoir politique, en dépit des récompenses exclusives de leurs petits intérêts privés. Par pure arithmétique, le plus petit le nombre de ces décisionnaires, les plus bornées et maladroites seront leurs décisions et la plus évidente leur vulnérabilité à la mainmise par de jeunes psychopathes héritiers de leur rang, et leurs esclaves sociopathes.

·      Elle rend aux prolétariens d'info l'illusion d'une voix dans le gouvernement sans conséquence fonctionnelle. L’ignorance institutionnalisée interdit la participation de la majorité dans des décisions vitales. Confirmant le simulacre du pouvoir aux raz des pâquerettes, les campagnes électorales dégénèrent en slogans de convenance, anecdotes sans pertinence, souillures de personnalité et supercheries non corrigées mais systématiquement répétées (Trump.) Par consentement universel, rien de grande importance n’est débattu en public. 

 

Ralph Nader et Bernie Sanders ont montré le quatrième défaut. Lors de leurs campagnes présidentielles, ils furent de vigoureux candidats de réforme, soutenus par des partis politiques bien encadrés au raz des pâquerettes. Ils disposèrent d’incontestables appuis populaires dans chaque Etat de l'union et entretinrent des propositions scrupuleusement étudiées pour résoudre des problèmes actuels. Par contre de leurs opposants louches, ils décrivirent clairement leur position devant de grands assemblés populaires. Leurs adversaires médiocres se sont avoués incapables de dupliquer l’assistance enthousiaste de leurs réunions, à l’exception de Trump, plus tard, et de ses cohues néofascistes rendues beaucoup plus d’attention médiatique. 

Mr. Nader fut exclu des débats de candidats orthodoxes, refusé du temps proportionnel dans les médias et nié accès aux conventions des partis traditionnels. Encore plus écœurant, il fut ignoré par la grande populace. Les médias de masse l’ont persuadée que leur vote serait « gaspillé » si elle osait voter sa conscience morale. Sanders, non mieux. Plus tard, Trump fut accordé énormément plus de reportage que n’importe qui, même son adversaire Democratic, Hillary Clinton.

Dans une démocratie dite mûre, quiconque menace de discuter sérieusement de problèmes politiques sera barré du discours public. Il sera ignoré avec obstination égale : du dessus par les médias et d’en dessous par les ouailles de parti majoritaire. 

 

« Comme forme de gouvernement, la démocratie appartient à l’avenir. Elle prit forme si récemment dans l'esprit humain et ses affaires, qu’elle n'est que l’ombre de ce qu’elle deviendra. C’est d'ailleurs une forme gouvernementale qui n'existera pas réellement avant que des changements sociales, économiques et même culturelles non encore apparues ne se réalisent. … M. Henry Wallace parla du siècle de l’homme, du centenaire démocratique, comme quelque chose à venir. On a bien dit que “La raison que des hommes raisonnables estiment que le monde démocratique doit survivre, non parce qu’il s’est déjà réalisé à perfection, mais parce qu’il vient à peine de l’être ... ” » Mortimer J. Adler, Comment penser de la guerre et de la paix, Simon and Schuster, New York, 1944, page 186. 

 

L’expression « démocratie » vient du mot grec « demos. » Traduit ordinairement, « demos » signifie une parcelle de terre rurale, ses propriétaires, ou l'ensemble des habitants « libres » car propriétaires. Ce terme peut aussi décrire l'assemblé urbain et la commune. En conclusion, il signifie l'autorité populaire ou les exigences étatiques. 

« Laocratie » se dérive du mot grec « laos » : la multitude, les gens communs, le simple soldat, les sujets du prince et les masses dans le sens marxiste. Le mot grec « laos » sert mieux que celui « idiotes » (des gens qui ne votent pas) : les fanatiques de sport et de téléromans qui passent pour des citoyens libres ces jours-ci. 

La démocratie diffère de la laocratie comme telle. Les démocrates se prétendent « réalistes » en considérant anodines des contradictions sociales et l’injustice en résultant, alors que les laocrates considèrent la liberté et la justice comme des impératifs auto renforçateurs à être promus sans exception et compromis. 

Les démocrates redoutent la foule : l’ultime arbitre de l'injustice démocratique. Dans une commune d’Apprentis, la prétendue foule se rendra en source de tranquillité, d’abondance, d’élégance et de raffinement : le cadre de stabilité massive qui ancre les gyroscopes de la laocratie tournant à folle allure en grands nombres dans l’Agora. Les Apprentis trouveront des dispositifs davantage délicats que la brutalité émeutière de la foule et sauront mieux transformer l'anéantissement politique en législation révisée et réforme notoire. 

 

Le terme « laïc » se dérive du mot grec « laos » qui décrit la masse des non professionnels. Ce qui diffère un laïc d’un professionnel, c’est que l’amateur gaspille beaucoup de temps et d’énergie dans ses premiers efforts dont la plupart échouent par manque d’expertise. Prends comme exemple les premières ébauches indéchiffrables d’Apprentis : De la terre en armes au monde en paix, à partir des années 80s. Par la suite, l'exécution laïque peut s’améliorer de façon dramatique. Des amateurs doués ne sont limités que par le temps et l’énergie qu’ils dévouent à l’amélioration de leurs qualifications, et aussi par leur tendance, au passage du temps, à adopter les défauts professionnels énumérés en-dessous. Leur courbe d'accomplissement diffère de celle des professionnels dont les premiers efforts produisent des résultats combles et ceux subséquents aboutissent en de moins en moins, selon le compromis coutumier. 

L’accomplissement des professionnels est malaisé dès le début, comme leurs professeurs leur ont appris. Toute divergence, pour le mieux ou le pire, soulève la polémique professionnelle. Une efficacité supérieure menace le bol de riz collectif. Les professionnels sont instruits à compromettre leur bon sens en faveur de la discipline et la cohésion interne. Des collègues chancelants sont protégés au frais public, bien que leur compétence et honnêteté fassent défaut de la norme de médiocrité prédéterminée. 

 

Autrefois, des technologies raffinées étaient nécessaires pour préserver des documents et des médias fragiles. Ce fut toujours le cas ; pareillement aujourd'hui. Le savoir lire fut une compétence rare et coûteuse. Une poigné de jeunes élèves subirent formation brutale. Au moyen d’examens exhaustifs, des solutions réglementaires furent gravées à l'eau-forte sur leur esprit. Une seule solution, apprise par cœur, fut privilégiée, dans la tentative d'assurer contrôle uniforme à longue distance.

Les diplômés furent expédiés à perpette dans le bled culturel, pourvus d’un rouleau de feuillets ou d'un panier d’argiles, leur crâne bourré de clichés d'armes. Leur déplacement de l’école centrale fut difficile, périlleux et onéreux. Une fois débarqués sur leur nouveau poste, ils étaient supposés régir une communauté de prolétariens illettrés, figés dans un vide d'info, ce silence poussiéreux seulement interrompu par l’intermittent messager à cheval dépêchant des proclamations de l’élite d’info, des requises d’impôt toujours en croissance et d’exceptionnelles nouvelles d’affaires commerciales. Ces disciples infortunés s’apparièrent avec des brutaux hommes de guerre. Armés de pouvoirs militaires et de police, ceux-ci imposèrent leurs décisions après avoir en principe écouté l’avis de l’érudit. 

Mon ami, Paul Lackman, évoqua Théodoric, un autre boucher désigné « le Grand. » Lui et ses Ostrogoths saccagèrent Rome puis réintégrèrent les administrateurs survivants latins (comme Cassiodore) à leurs responsabilités civiques. En principe confina-t-il ses Goths aux fonctions militaires. Il ne dépluma que le petit malin aléatoire, du genre Boettes, de sa tour en verre et ivoire, et le mit en taule puis à mort. Le condamné osa proposer que l'intellect émancipé soit supérieur à la gestion d'armes. L’histoire humaine est hérissée de telles exécutions exemplaires.

En Chine, un mandarinat monolithique évolua. Personne ne pouvait se lier à l'élite d'info avant d’avoir passé l'examen impérial ; celui-ci pour bonne memoire, comme d'habitude, et non pas pour sociopathie. La bureaucratie résultante devint hautaine, inflexible et enracinée d’exemples précédents : son orthodoxie rigide, l’ennemie farouche de la créativité, de complexité et de transformation. Ces mandarins ont eu tendance à jeter leurs mains en l’air – pourvu que leurs ongles trop longs le leur permettent – quand le hasard rendait nul leur stock de banalités apprises par cœur. Ils ont abandonné de vastes marchés outre-mer et réprimé des technologies des siècles en avance de celles occidentales. Ils se sont livrés à l'agression, au provincialisme, a la misère et la corruption en résultant, le tout en soumission aux préceptes d'armes de leur certification mandarine.

Des Apprentis brillants ont déclenché un âge d'or de technologie occidentale ; ils ont presque entamé celui comparable sous les empereurs-dieux, les Wu des Han (156-87 AEC),  les Taizhong des Tang (599-649) et les Yongle des Ming (1360-1424). Au lieu décrût-ils sous le contrôle de mandarins subséquents. Rien n'amortit la créativité comme l'exigence d’une certification scolaire pour chaque position de responsabilité. Voici l’avant-dernière mauvaise alternative (bien que peut-être la mieux rangée) si des circonstances transitoires exigent le renouveau social. L’option évidemment la pire, c’est la promotion par voie de la brutalité : l'alternative d’armes spontanément cultivée lors de crises martiales et leurs dénouements de suite. 

Les attributs conjoints de mandarinats et de systèmes universitaires se dévoilent autant en Chine antique qu’en Occident contemporain. La forme et l'aspect prennent l’au-devant du contenu et du résultat : les moyens permis justifient une fin lamentable. Chez les deux, l'empaquetage a de l’importance supérieure au contenu. Les questions « qui » et « comment » éclipsent celles « pour qui » et « pourquoi. » L’obligation universelle devient de montrer des bonnes intentions (et de ne pas trop basculer le canot.) Cet engagement supplante la menace des conséquences imprévues en aval et leurs suites catastrophiques. 

Nous allons devoir basculer le canot en réaménageant sa charge et cela vigoureusement et vite, afin d’éviter le chavirement avant la prochaine série de rapides en approche torrentielle. 

 

« La fin justifie les moyens. » Formulée d’abord par le poète romain Ovide, Machiavel s’en servit dans son livre, Le Prince. Plus tard, Hitler et ses écuyers en firent autant. En d’autres mots, leur résultat héroïque en principe justifie des méthodes démentes. Pour Hitler, etc., leurs conséquences et moyens ont équivalu en démence. Grâce à eux, notre discussion des fins et des moyens aboutit en cul de sac. De nos jours, la prévision de conséquences valables se dissout dans l’examen au microscope de moyens insignifiants, conduit de préférence par litige. Cette contradiction de Hitler est passé en revue à pas d’oie du moment que quiconque préconise un bon résultat à son propre compte. Dis-moi, s’il te plait, qu’est-ce qui nous prend de citer Hitler l’un à l’autre, en discutant des valeurs morales ? 

Je cite Mein Kampf dans quelques chapitres ici, avec grande circonspection d’ailleurs. Quand il parle d’un certain sujet dans ce texte et révèle ses intentions d’armes à l’encontre de celles paisibles dans ce texte. En citant Hitler hors de propos, je risque d’encaisser la censure des deux côtés de l’allée centrale. De toute façon, je pressens que certaines personnes nieront l’entièreté de mon texte sans en avoir lu la moindre partie, et s’empareront de telles citations comme leur excuse. Tant pis ! Je trouve flattant d’être renié par de tels esprits renfermés.

Quant à ce sujet, j’habite la terre en armes et dois donc me servir du matériel que j’y trouve. Si j'avais restreint mon analyse à rien que des textes paisibles serviables, je n’aurai jamais rassemblé cet ouvrage. En grande partie, ceux pareils ne survécurent pas la revue critique des mentors dominants d’armes.

Sur cette planète, l’ultime prix littéraire de la paix, c’est le refoulement de son texte par l’industrie du livre, (comme insuffisamment « commercial ») son incendie par un fanatique ou interdit par la religion ou l’idéologie du jour. Être niés de cette manière, moi et mon œuvre, cela nous honore.

En fait, la formule du monde réel est beaucoup plus précise en ce qui concerne ce débat, puisqu’elle repose sur l’aboutissement. Les fins se rangent en parallèle des moyens ; la qualité des fins justifie celle des moyens. Si uniformément obéis, les bons moyens produisent des bonnes fins et ceux mauvais engendrent celles mauvaises. Une bonne fin ne justifie jamais un mauvais moyen ni n'en revient. Tour à tour, les mauvais moyens ne scorent presque jamais un bon but. La première apparition de mauvais moyens sans correction immédiate mène le plus souvent à la saisie du pouvoir par rien que des mauvais moyens à partir de là. Nul besoin d’attendre d’inévitables fins mauvaises avant de rétablir les bons moyens et assurer donc une meilleure fin.

Tout ça devrait être incontestable mais ne l'est pas, grâce à notre abus assidu de cette citation d’Hitler. Abusant de ce mythe d'armes, ses menteurs ont forcé la conclusion que les moyens doivent être de médiocrité acceptable, alors que les fins peuvent être renvoyées. Selon notre préjugé le plus à jour, les bonnes fins ne sont plus pertinentes, et nos meilleurs moyens, sans doute impraticables. Voici comment parvenir à affamer des bébés par centaines de millions chaque année sans opposition concertée, et permettre en même temps la dépense de milliards par an, sans jamais en allouer au monde paisible.

Une illustration intéressante de ce mythe d'armes se trouve dans le paradoxe que décrit Dostoïevski concernant l'utopie. Je crois l’avoir trouvé dans le chapitre « Le Grand Inquisiteur » de son livre, Les Frères Karamazov. Un protagoniste y fait la demande : 

« Si vous pouviez garantir l'utopie à perpétuité en torturant une fillette innocente jusqu’à la mort, le feriez-vous ? » 

La meilleure réponse ? « La torture d’une jeune innocente ne pourrait en aucun cas promouvoir l'utopie. Au contraire, un tel crime nuirait de façon certaine à cet objectif. Ton paradoxe n’est qu’un autre mythe d'armes diabolique. Tais-toi à la fin, mythomane d’armes et réactionnaire sans scrupules, et cesse d’empoisonner cette conversation ! »

 

Les Apprentis convieront des consultations presque sans limite dans l’Agora mondiale. Beaucoup de prolétariens d'info saisissent leur passion mieux que leurs semblables professionnels. Des milliers d’experts amateurs attendent d’être convoqués. Chacune de nos décisions sociales sera un chef-d’œuvre réalisé sur commande, unique et tendrement œuvré. La laocratie est pratiquement à l'horizon. 

Comme les autres de nos institutions prisées, la démocratie est le produit final de la mentalité d'armes. Ses directeurs l’ont peaufinée en un outil polyvalent qui luit entre leurs mains attendries de sang. De l’hypocrisie hautaine est tout ce qu’on peut prévoir de leur part. Ils prévoient le contrôle absolu de tous et de tout par des nouveaux systèmes miraculeux de gérance automatisée et des données mises en boîte découlant du haut en bas. Ils ont tourné le dos aux solutions de rechange menées par des Apprentis à partir de racines populaires évidemment préférables. 

Comme la plupart des technologies paisibles globales que nous allons nécessiter, nous pourrons tirer des meilleures solutions de rechange directement de l'étagère des technologies d’armes et les rebrancher au bénéfice honnête du monde paisible. 

… 

COMMENTAIRE?  markmulligan@comcast.net

- DEMOS : LAOCRATIE OU PATHOCRATIE # 2 -