World War COVID Guerre mondiale: From WeaponWorld to PeaceWorld; Learner, begin... De la terre en armes au monde paisible ; Apprenti, débute

- ASOKA, notre précèdent.

February 07, 2024 mark Season 21 Episode 1400

L’institution de la droiture : voici notre précédent.

MAIN PAGE PRINCIPALE : WWW.WWCOVIDGM.ORG

Le pire imbécile se croit le plus sage- apprentimarcv
Ne traitez personne d'imbécile – Jésus

The greatest fool thinks himself wisest - learnermarkv
Call no man a fool. Jesus



COVID GUERRE MONDIALE
De la terre en armes au monde paisible
Apprenti, débute

- LE DHAMMA D'ASOKA -

« Je me rendrai éclairé par égard à tous les êtres vivants. » Vœu bouddhique, pris du livre Par égard à tous les êtres vivants, de John M. Del Vecchio.  

Ces inscriptions sur piliers en pierre furent plantées à travers l'empire Maurien en Inde aux environs de 264 à 233 AEC. Ils sont des aide-mémoires inscrits sur roche, du roi Asoka à ses fonctionnaires et sujets. 

Je les ai copiées du livre en anglais de B.G. Gokhale, Ashoka Maurya. A part quelques simplifications textuelles et de ponctuation, les seuls changements que j'ai effectués ont été la manière dont le roi Asoka s'adresse dans ses rescrits. Il s’appelle parfois le prince, le roi, le roi Devanampiaya Piyadasi, Devanampiaya ou Piyadasi : ces derniers au sens « bien-aimé des dieux » et « de mine bienveillante. » Par égard à la simplicité, je les ai remplacés par « le roi Asoka. » 

Combien souvent as-tu entendu parler d’Hitler, de Gengis Khan, d’Alexander et d’autres des Grossen bouchers de l’histoire ? Combien de fois te serais-tu familiarisé avec le roi Asoka et ses pairs de haute moralité méconnue ? Le livre nous est dû, traitant seulement des souverains « le Bon » dont l’histoire se souvient.

Compare ses rescrits avec nos déclarations politiques les plus à la mode et constate le peu de progrès achevé. Compare-les aux beuglements d’Hitler, de Staline et d’autres tyrans d’armes, les bénéficiaires de beaucoup plus de presse ; aux décrets actuels. Au palier de la moralité, des États « primitifs » ont surpassé les nôtres modernes ; le progrès contemporain semble illusoire, au mieux provisoire. 

Tu pourrais présumer qu’Asoka fut un petit prince qui chouchouta ses excentricités parmi une poignée de sujets. Au contraire, son empire couvrit la plus grande partie de l'Asie méridionale avec de nombreuses villes prospères, une massive armée et une éminente administration civile. 

Si le roi Asoka put consacrer sa vie et son administration à l’éclaircissement morale, la gérance moderne le peut encore mieux. Il nous faut hisser l’amarre et mettre les voiles toutes à la fois, de sorte à abandonner dans notre sillage des radeaux remplis de réactionnaires beuglant à haute voix. Ils changeront vite de ton une fois qu’ils comprennent à quel point mieux le monde paisible irait. Peu d'abstentionnistes persisteront à hurler « Aux ravages ! » quand tant plus de monde chantera en chœur du monde paisible. Les premiers versets de ce cantique paisible des Apprentis ? Asoka les tailla en roche.

Aucun besoin de poursuivre son ordonnance à la lettre. Mais là où il parcourut résolument la voie exiguë de la droiture, nous flânons dans les ronces, lamentant notre sort. Son escalade de la haute moralité n’a été ni utopique, ni idéaliste, ni irréalisable — comme ces mots sont mal appliqués de nos jours. Son exemple demeure magnifique, pratique et inspiratoire pour quiconque jouit d’un peu de bon sens et de fierté en idéalisme, 

Pour tout ce que je sache, le règne d'Asoka a pu être un tissu d'hypocrisie, de contradictions et de mensonges : le dogme officiel, prêcher la paix alors que la mentalité d’armes régnait parmi des subalternes ricaneurs. Ou pas. De toute façon, ses rescrits ont dû être consultés par ses partisans et obéis autant que possible. Une seule bonté supplémentaire et une seule nuisance de moins auraient valu toutes ces peines.

Nous pourrons partager des meilleurs rescrits contenant des prohibitions moins accablantes et les obéir si possible. Cela nous servirait mieux. Nous avons beaucoup plus de latitude qu’en eurent les partisans d'Asoka. Au monde paisible, les rémunérations de cette meilleure conduite ballonneront tel qu’un rouleau de neige, finançant celles supérieures et les promouvant à l’exponentielle. 

Cela n’importe si Asoka l’eut réussi, non moins si nous le réussissons. Lui s’est évertué comme un héros – voila l’important – et nous devons l’imiter avec encore plus d’entrain. Préserver le statu quo ou en pleurnicher sans le transformer, c’est trop facile ; tendre le bras vers l’impossible,  c’est digne de notre génie.

En contraste, le christianisme, l’Islam, l’hindouisme, le bouddhisme et des militantismes comparables professent leur mentalité d’armes en exposant leurs griffes au progrès, soit leur grande maitrise paisible. 

Nous devons explorer la superconscience collective, puiser les meilleurs idéaux religieux de cette trésorerie recélée et les rétablir peu à peu. Aussitôt que la planète éléphantesque remplacera son cerveau d’insecte avec celui mieux adapté à sa taille, de nombreux projets paisibles se suggéreront : chaque nouvelle entrée plus propice — nous attirant de plus en plus profondément dans le monde paisible comme dans un rêve.

 

Mon ami Paul Lackman s’est demandé ce qu’aurait été l'opinion d'Asoka de la coutume hindoue de sati. Une ou deux veuves se sont jetées en désespoir sur le bûcher funéraire de leur mari ; d’autres en furent « encouragées » plus tard par contrainte. Asoka aurait réprouvé d’autres habitudes que quelques Hindous et leurs descendants musulmans trouvent propices : telles gestes que brûler vives des nouvelles mariées pour leur dot inadéquate ou marquer à l'acide des demoiselles indisponibles : des infractions soi-disant « d'honneur. » 

Par correspondance privée, le feu B.G. Gokhale m’informa que la coutume de sati fut « probablement introduite par les Scythes qui parurent un jour dans l’histoire indienne entre le deuxième et premier siècle de l’AEC. » Il eut la gentillesse de me permettre d’inclure l’entièreté de sa traduction dans Apprenti. Merci, bonne âme.

Dans une culture autre que celle d'Asoka, l'habitude d'un tyran, de sacrifier ses proches lors de sa cérémonie funéraire, aurait pu servir un but plus pragmatique qu'hystérique. Après le décès du tyran, un seul successeur et sa suite furent nécessaires. Les autres serviteurs, concubines et enfants n’ont figuré que comme des rivaux, conspirateurs et assassins potentiels. Afin d’éliminer leurs rivaux génétiques, des tyrans humains, des lions et apparemment des marsouins partagent une brutalité linéale curieusement conforme. 

Nous pourrions nous débarrasser en permanence de cette sorte de rivalité, comme une dispute lasse entre les partenaires d’un mauvais mariage, et psalmodier au lieu les premiers cantiques du monde paisible. 

 

Mais laissons à Asoka l’opportunité de nous raconter son histoire :

 

Inscription 1 : Ce rescrit sur la moralité a été commandé d’être écrit par le roi Asoka. Ici, aucune bête ne doit être tuée ni offerte en sacrifice ni aucune assemblée sociable être tenue. Car le roi Asoka constate que les assemblées sociables comportent de nombreuses bavures. Il considère toutefois quelques assemblées bonnes. Jadis, dans la cuisine du roi Asoka, des centaines de milliers d'animaux furent tués chaque jour pour la carry. Mais à présent, depuis que ce rescrit sur la moralité a été inscrit, seulement trois animaux sont tués pour la carry : deux paons et un cerf, et ce cerf pas toujours. Même ces trois animaux ne seront plus tués désormais.

 

Inscription 2 : Sur tous les territoires du roi Asoka, même sur les frontières et dans les territoires des Cholas, des Pandyas, des Satiyaputra, des Keralaputra, même parmi les Tambraparni et partout ailleurs, aussi dans les domaines du roi grec Antiochos et de ses voisins, le roi Asoka s’est arrangé partout pour effectuer deux genres de traitements : celles d’hommes et d’animaux. Pareillement, des herbes médicinales et salutaires aux hommes et aux bêtes ont été apportées et plantées là où elles n'avaient pas existé. Aussi des plantes fruitières et à racine ont été apportées et plantées là où elles n'avaient existé jadis. Des puits ont été creusés et des arbres plantés sur les routes pour l’usage d’hommes et de bêtes.

 

Inscription 3 : Le roi Asoka parle ainsi : Douze années après mon couronnement, voici ce que j'ai ordonné. Partout sur mes territoires, (des fonctionnaires) partiront en visites quinquennales d'inspection afin d'inculquer la moralité et d’autres actions conformes. (Ils instruiront mes sujets que) l’obéissance au père et à la mère est excellente ; la libéralité envers des amis, associés et parents, envers des brahmanes et ascètes, elle est excellente ; excellente l’abstention de tuer des bêtes ; d’autant excellents, l'abstention et le peu de possessions. Et le conseil ordonnera aux fonctionnaires de les remettre en vigueur autant dans la lettre que dans l’esprit.

 

 4 : Longtemps auparavant, depuis de nombreuses centaines d’années, ont augmenté la tuerie sacrificatoire d’animaux, la brutalité envers des créatures, la mauvaise conduite envers des parents et celle importune aux brahmanes et ascètes. A présent, avec la pratique de moralité par le roi Asoka, le battement des tambours de guerre est devenu l’appel à la moralité. Comme n'est pas échu depuis de nombreux centenaires, avec la publication du rescrit de la moralité par le roi Asoka, et par l'exposition de châteaux célestes, d’éléphants, de colonnes de feu et d’autres formes célestes, tout a augmenté, à savoir : la non-tuerie des bêtes pour but sacrificatoire, la non-violence envers les êtres, l’attention adéquate aux parents, celle adéquate aux brahmanes et ascètes, le bien-être de la mère et du père, celui des âgés et beaucoup d'autres genres de comportement moral : tous ont accru et s’accroîtront encore plus. Aussi les fils, les petits-fils et les arrière-petits-fils du roi Asoka avanceront la pratique de la moralité, même jusqu’à la fin de l'univers, en se tenant droit dans la moralité et le caractère moral, et l’enseigneront. Voici en effet la meilleure des actions, à savoir, l’inculcation de la moralité. Pour ceux manquant de caractère moral, cette pratique n'est pas possible. D'où il est certain que le bien réside dans l'avancement de la moralité et la diminution de l’immoralité. A ce but, il a été commandé d’être écrit que tout le monde s’exerce pour le progrès dans la moralité et non pas son affaiblissement. Ceci a été commandé d’être écrit par le roi Asoka depuis qu'il fut couronné il y a douze ans. 

 

5 : Le roi Asoka parle ainsi : La bienveillance est difficile ; celui qui entreprend de la bienveillance accomplit quelque chose de difficile. J'ai entrepris beaucoup de bienveillances. La bienveillance sera pareillement pratiquée par mes fils, mes petits-fils et leurs descendants, même jusqu’à la dissolution de l'univers. Mais celui qui en néglige même une petite partie, il accomplit du mal. Il est certainement facile de commettre le péché.

Autrefois, il n'y avait pas de fonctionnaires de moralité. Depuis que je fus couronné il y a treize ans, j'ai nominé des fonctionnaires de moralité. Ils se sont engagés avec les dévots de chaque croyances pour rendre en vigueur la moralité, pour son progrès, pour le bonheur ci et ci-après de ceux consacrés à la moralité. Ils sont employés parmi les Grecs, les Kambojas, les Gandharas, les Rachtrikas, les Petenikas et le peuple frontalier. 

Ils sont employés parmi les domestiques et les maîtres, parmi les brahmanes, ceux dépourvus et ceux âgés, pour leur bien-être et bonheur et pour enlever d’embarras ceux consacrés à la moralité. Ils sont engagés à rendre aide aux incarcérés, à prévenir leur harcèlement et obtenir le sursis pour ceux qui ont de larges familles ou sont accablées par la calamité sinon sont âgés. Ici à Pataliputra et ailleurs, ils sont engagés dans toutes les villes, dans les harems de mes frères et les établissements de mes sœurs et autres parents. Ils sont employés parmi ceux consacrés à la moralité, voire qu’y sont établis, partout dans mes domaines. A ce but, ce rescrit sur la moralité a été écrit, qu'elle puisse longtemps durer et mes sujets la pratiquer. 

 

6 : Le roi Asoka s’exprime ainsi : Longtemps naguère, la dépêche des affaires et leur reportage momentané n'ont pas existé. Cela, je l’ai accompli. À tout moment – soit que je mange, soit aux appartements des femmes, soit dans les chambres intérieures ou dans l’enclos du bétail, soit chevauchant ou dans le jardin – partout sont plantés des reporters  pour m'informer des affaires du peuple. J’entreprends partout les affaires du peuple. Quoi que je commande oralement, qu'il s’agisse d’un cadeau ou d’une proclamation ou ce qui est confié aux fonctionnaires, ou s’il y a une matière en dispute urgente ou que l’on délibère en conseil, cette matière peut m’être vite reportée à tout moment et en tout lieu. Ceci, je l'ai commandé. Je ne suis jamais entièrement satisfait de tels efforts ni de la rapidité des affaires. Car je considère le bien-être du peuple comme mon devoir principal. Son fondement, c’est l’effort et la dépêche des affaires publiques. Il n'y a aucun labeur plus important que le bien-être intégral du monde entier. Et pourquoi ? Pour la décharge de ma dette envers le peuple, que je puis offrir du bonheur à quelques-uns ici et accéder au ciel ensuite. A ce but ce rescrit sur la moralité a été écrit, qu'il puisse longtemps durer ; que mes fils, mes petits-fils et mes arrière-petits-fils puissent s’exercer pour le bien-être du monde entier. Cette réalisation est parmi les plus difficiles sauf au moyen d’efforts ardus.

 

7 : Le roi Asoka souhaite que toutes les sectes puissent vivre partout. Elles toutes désirent la retenue et la pureté d'esprit. Mais les hommes incarnent divers désirs et passions. Ils pratiqueront tous (les articles de leur foi) ou seulement en partie. Même pour un homme généreux, s'il manque de retenue, de pureté d'esprit, de gratitude et de fermeté dans la foi, nulle grandeur. 

 

8 : Depuis longtemps, des rois sont partis en voyages d’agrément tel qu’à la chasse et d’autres agréments. Mais depuis qu'il fut couronné il y a dix ans, le roi Asoka est allé en pèlerinage (au site) d'éclaircissement du Seigneur [Bouddha.] A ce but, sa ronde de piété comprit des visites d’instruction dans la loi et la moralité et des enquêtes chez les brahmanes et ascètes, de la charité et des visites chez les aînés (de l'ordre bouddhiste), et des cadeaux d’or, ainsi que chez les campagnards, l’instruction dans la loi ou moralité, et de telles enquêtes. En effet, le plaisir en cela est certainement grand, dépassant tous les autres.

 

9 : Le roi Asoka parle ainsi : Les gens effectuent à une grande diversité de cérémonies propices. Soit dans la maladie ou le mariage de  fils et de filles, pour le don d'un fils, (pour se sécuriser) en voyage ; pour de tels et d’autres matières, les gens effectuent diverses cérémonies propices. Et, quant à ça, les femmes et les mères en particulier s'adonnent à des cérémonies futiles et vides. Mais des cérémonies seront accomplies, quoiqu’elles soient de moindre valeur. Mais voici évidemment une cérémonie très précieuse, à savoir : celle de la moralité : ce qui comprend le propre traitement d’esclaves et de domestiques, du respect aux enseignants, de la retenue envers les êtres vivants, des offrandes aux brahmanes et aux ascètes ; ces choses-là et beaucoup d’autres constituent la célébration de la moralité. Donc actuellement, ceci doit être exprimé par un père ou un fils ou un maître ou un mari ou un ami ou une connaissance, voire un voisin. Voici qui est bon, voici la sorte de cérémonie qui doit être accomplie exprès.

 Et cela aussi a été dit : la charité est bonne. Il n'y a aucune charité ni faveur (supérieure) que le don de la moralité et la faveur de la moralité. Et de cela, un familier ou un ami ou un parent ou un compagnon doit instruire : cela doit être accompli, c’est bon. Par cela le ciel peut être gagné. Qu’est-ce qui est plus méritoire d’être effectué pour l’accomplissement du paradis ?

 

10 : Le roi Asoka n’estime ni la gloire ni la renommée comme sublimes, hormis celles acquises si le peuple saisit et poursuit la loi de la moralité qu'il enjoint. Pour cela seulement, le roi Asoka souhaite gloire et renommée. Quel que soit l’effort entrepris par le roi Asoka, c'est seulement pour l'au-delà. Et qu’est-ce ? Que tous puissent être sans tache. La tâche, c’est le péché. En effet, voici qui est de réalisation difficile, soit par l’éminent ou le nul, sauf au moyen d’efforts suprêmes et la renonciation des possessions. Mais en effet, le sien est le plus difficile, pour celui de haut rang.

 

11 : Le roi Asoka discoure ainsi : Il n'y a aucune offrande comme le don de la moralité, l’éloge de la moralité, le partage de la moralité et la parenté de la moralité. Cela comprend le propre traitement d’esclaves et de domestiques ; le soutien adéquat des mères et des aïeux ; libéralité envers amis, relations, parents, brahmanes et ascètes ; la non-tuerie d'êtres. Ceci doit être adressé par le père au fils, au frère ou à l’ami ; à la relation ou au parent ; même par un voisin : Voici qui est bon et qui doit être effectué. En agissant ainsi, il obtiendra ce monde et ceux prochains et acquerra mérite sans limites, par ce don de la moralité.

 

12 : Le roi Asoka vénère, au moyen de libéralités et divers honneurs, tous les fervents et ceux qui ont renoncé la vie domiciliaire ainsi que les propriétaires. Mais le roi Asoka n'estime pas les cadeaux ou l’honneur pour eux-mêmes. Pourquoi ? Parce que l'essentiel doit s’étendre dans toutes les sectes. Cet essentiel est de toutes sortes. Mais sa racine est de la retenu de parole. Pourquoi ? Il ne doit pas y avoir de glorification de sa propre secte ni dénonciation de celle d'autres pour peu de raison sinon aucune. Car toutes les sectes sont dignes de vénération pour une raison ou une autre. En agissant ainsi, l’on aide à cultiver sa propre secte et rend du bien à celle d’un autre. Agir autrement, c’est déprécier sa propre secte et rendre mal à celle d’un autre. Celui qui glorifie sa secte et dénonce celle d'un autre, il le fait par amour de la sienne. Et pourquoi ? (Pour que) sa secte puisse briller plus fort. Mais en agissant ainsi, il rend du mal à sa secte. L'harmonie est bonne. Pourquoi ? Pour que des gens puissent entendre la doctrine l’un de l’autre. Voici le souhait du roi Asoka. Qu'est-ce ? Que tous les sectaires peuvent être instruits dans l’entendement d'autres et bien se porter sur le chemin bienveillant. Ceux qui y prennent du plaisir doivent parler ainsi. Le roi Asoka ne considère aucune libéralité ni honneur plus important que l'augmentation de l'essentiel dans toutes les sectes. A ce but sont engagés les fonctionnaires de moralité, ceux en charge des femmes et des gardiens de troupeau et d’autres groupes. Et voilà son fruit : que sa secte parvienne au progrès et que la vérité morale soit illuminée.

 

13 : Huit ans après son couronnement, le roi Asoka conquit les Kalinga. Durant (cette conquête) cent et cinquante mille personnes furent déportées, cent mille abattues ou estropiées, et quelques multiples de ce chiffre succombèrent. Par la suite, avec la conquête des Kalinga, le roi Asoka (a adopté) la pratique de la moralité, l’amour de la moralité et l’inculcation de la moralité. Mais le remords est survenu au Roi pour la conquête de Kalinga. Or, quand un pays insoumis est conquis, il y a lieu telles choses que le carnage, la mort et la déportation des gens, et ceux-ci sont considérés très graves et douloureuses par le roi Ashoka. Des brahmanes et des ascètes habitent partout, ainsi que des dévots d'autres sectes et des propriétaires pratiquant des vertus telles que le maintien de la mère et du père ; service aux aïeux ; le propre traitement d'amis, de parents, de familiers et d’apparentés, d’esclaves et de domestiques ; ainsi que de la fermeté dans le dévouement au devoir. Ils souffrent aussi de blessures, (d’être séparés de bien-aimés) de la tuerie et de la déportation de proches. Et pour ceux dont l'amour reste indemne, leurs amis, leurs proches et parents souffrent de calamités et c'est là une blessure envers eux. Cet embarras d’hommes est considéré grave par le roi Asoka. En dehors du territoire des Grecs, il n'y a aucune terre où des communautés comme celles de brahmanes et d’ascètes sont introuvables. Ni n’y a-t-il de pays où les hommes ne retiennent de la foi en une secte ou une autre. 

Donc, quel que soit le nombre d'hommes ainsi tués ou blessés et qui sont décédés et ont été déportés lors de l'annexion de Kalinga, même la centième ou la millième partie en serait trouvée grave par le roi Asoka. En outre, quiconque accomplit du mal, cet individu doit être toléré ou pardonné. Aux gens forestiers des royaumes du roi Asoka, il peut leur être signalé que le roi, chargé de remords comme il l’est, retient la capacité de punir des malfaiteurs qui ne se repentent pas. Car il désire que tous les êtres soient sûrs, retenus, doux et de pensée tranquille.

Le roi Asoka considère souveraine la victoire de la moralité. Et cette victoire a été accomplie par le roi Asoka jusqu'à la limite de ses frontières, même à une distance de six cents yjanas, sous le règne du roi grec Antiochos et au-delà de son royaume dans les territoires des quatre rois : Ptolémée, Antigonos, Mage et Alexandre ; en bas dans les territoires des Cholas et des Pandyas, même jusqu'à Tamraparni. Ainsi de même, dans les domaines royaux où vivent les Grecs, les Kambojas, les Nabhaks, les Nabhapantis, les Bhojas, les Pitinikas, les Andhras et les Paridas, les gens suivent partout l'instruction dans la moralité par le roi Asoka. Et partout où les ambassadeurs du roi Asoka ont pénétré, là aussi les gens entendent parler de ses démarches morales, de son enseignement et de ses instructions en moralité et suivent la moralité et l’effectueront.

 Tout ce qui a été gagné par cette victoire de la moralité, ceci a été agréable. Ce bonheur a été obtenu par la victoire de la moralité, mais même cela n’est pas aussi important pour le roi Asoka que le gain du prochain monde. A ce but ce rescrit sur la moralité a été écrit, que mes fils et petits-fils doivent cesser de penser de nouvelles conquêtes et que, dans toutes les victoires qu’ils gagneront, ils devront se satisfaire d’abstention et de punition légère. Pour eux, la vraie conquête doit être celle de la moralité ; toutes leurs délices doit être celle dans la moralité, pour bénéfices dans ce monde ou bien celles à venir.

 

14 : Ce rescrit sur la moralité a été commandé d’être écrit par le roi Asoka. Quelques-uns sont brefs, d’autres à mi-longs et d’autre(s) encore plus longs. L’intégralité n'a pas été rendue partout. Car mes territoires sont vastes, sur lesquels beaucoup a été commandé d’être écrit et le sera. Mais une partie a été souvent répétée à cause même de sa douceur, que les gens puissent la suivre. Ailleurs, elle a pu être mal écrite à cause de l'incomplétude, du manque d'espace ou du dégât lapidant, sinon par erreur du scribe. 

 

Rescrit sur pierre séparée 1 : Par ordre du roi Asoka, les princes et les hauts fonctionnaires de Tosali doivent être adressés ainsi : ce que j’aperçois, je désire qu’il soit effectué au moyen approprié. Quant à cela, je tiens à ce que mon instruction envers vous soit l’instrument principal, car vous êtes désignés par-dessus des milliers d'êtres humains dans l'attente que vous gagnerez l’affection de tous les hommes. Tous sont mes enfants. Ainsi que je souhaite que mes enfants se portent bien et soient heureux dans ce monde et ceux prochains, je désire la même chose pour tous les hommes... Vous pourriez ne pas entièrement comprendre ce que cela veut dire. Quelques-uns le comprendront, mais d’autres ne le pourront qu’en partie sinon tout à fait. Vous devez vous assurer de la bonne application de cette politique. Quelques-uns peuvent subir emprisonnement ou la torture, aussi dans quelques cas il peut y avoir un emprisonnement sans procès suscitant des souffrances et chagrins. A propos, vous devez suivre la voie de la modération quant à la justice. Mais cela peut manquer de succès à cause de certaines taches mentales telles que la jalousie, la perte d’équilibre, la dureté, l’impatience, le manque d'application, la paresse et la lassitude. Mais vous devez vous assurer de ne pas vous encrasser. La base entière de cette matière se situe dans la prévenance du déséquilibre et hâte dans la mise en œuvre de principes. Celui paresseux n’est pas certain de s'appliquer. Mais vous devez agir et prendre le devant dans vos devoirs officiels, vous en assurer. Et à ce but, vous devez être avisés : acquittez-vous donc de votre dette, le roi Asoka vous le conseille. Acquiescement à ces directives sera très fructueux ; le non-respect malfaisant, n’obtenant ni le monde prochain ni service au roi. Et pourquoi tant l'accentuer ? Par votre acquiescement, vous gagnerez le prochain monde et acquitterez votre dette à moi. 

 Cette proclamation doit être lue lors des jours de la constellation Tishya et dans l'intervalle entre les jours de Tishya ; elle peut être lue à haute voix même à un seul individu. En agissant ainsi, vous obéirez à mes directives. Cette édicte a été inscrite à ce but, que les fonctionnaires urbains puissent l'exercer toujours : qu'aucun individu ne soit emprisonné ni torturé sans bonne procédure. Afin de m’en assurer, j’enverrai en visites d'inspection quinquennales des hauts fonctionnaires qui ne seront ni draconiens ni courroucés, mais efficaces et honnêtes dans chacune de leurs démarches, car ils saisiront mes intentions et agiront conformément. En outre, le prince à Ujjain expédiera des équipes d’inspection conformes toutes les trois années. Cela tiendra aussi bien pour les Takshashilas. Au cours de leurs visites de devoir, ces hauts fonctionnaires exécuteront leurs fonctions dans leur conscience de mes directives. 

 

Rescrit sur pierre séparée 2 : [Le début de ce texte ressemble au rescrit sur pierre séparée 1]... Les peuples frontaliers insoumis peuvent se demander, qu’est-ce que le roi conçoit pour nous ? Pourtant mon souhait envers eux, c’est qu'ils se rendent compte que le roi les pardonnera pour aussi longtemps qu’il lui sera possible de pardonner. Pour moi, ils devront pratiquer la loi de la moralité et gagner ce monde et celui qui suit. Pour le [permettre] je vous en instruis ainsi. Voilà comment parvenir à saisir ma volonté, ma résolution et ma promesse, et m’acquitter de ma dette au peuple. Vous devez agir de cette manière. Le peuple doit être assuré au point de penser que le roi est pour nous comme un père, qu’il ressent la même chose pour nous qu’il ressent pour lui-même, car nous sommes envers lui comme ses enfants. Ma résolution est immuable et aussi ma promesse, et je vous enjoins ma volonté et mes directives. Mes messagers et fonctionnaires spéciaux seront bientôt en contact avec vous. Car vous êtes capables de rassurer le peuple frontalier et d’assurer leur bien-être dans ce monde et celui d'après. En agissant de cette manière, vous gagnerez le prochain monde et vous acquitterez de votre dette envers moi. Pour ce but cette édicte a été commandée d’être écrite, que mes hauts fonctionnaires puissent s’engager pour tout l’avenir à inspirer le peuple frontalier et leur avancer dans la loi de la moralité. Ceci doit être proclamé par récitation, le jour de Tishya chaque mois et saison, et aussi dans les intervalles. Lors de conjonctures spéciales, il peut être récité même à un seul individu. En agissant ainsi vous conformerez à mes directives.

 

Rescrit sur pierre mineure 1 : De Suvarnagiri, par ordre du Prince et des hauts fonctionnaires : ceux d'Isila doivent être souhaités du bien et adressés comme de suite. Depuis les deux ans et demi et davantage que je me suis rendu en adepte laïque, je ne me suis pas exercé vigoureusement. Mais pour plus d’un an depuis que je me suis approché à l'Ordre, je me suis exercé sans relâche. Au demeurant, les hommes qui furent écartés des dieux à Jambudvipa se sont à présent mêlés avec eux. Ceci, à vraie dire, est à cause d'application, non seulement par les grands. Car même un moindre homme par ses efforts peut accéder au grand ciel. A ce but ce message est proclamé : que les grands comme les petits peuvent s’exercer, que même les peuples frontaliers puissent le connaître et ce grand effort continuer longtemps. Cela augmentera et s’augmentera encore au moins une fois et demie. 

Et à ce but, ceci doit être inscrit sur des roches. Il doit être répandu sur toute votre juridiction. Cette proclamation, je l'ai faite pendant une randonnée de 256 nuits.

 

Rescrit sur pierre mineure 2 : Le roi Asoka parle ainsi : La mère et le père doivent être rendus respect, également les aïeux ; la considération adéquate d’êtres vivants doit être fermement établie, la vérité, dite. Ces valeurs de moralité doivent être dites : les élèves doivent honorer les enseignants ; les parents, être bien estimés. Voici l’ancienne loi de longue date ; cela doit être pratiquée. Inscrit par le scribe Chapada. 

 

Inscription sur pierre Bairat : Asoka, le roi Magadan, salut l’ordre (bouddhique) et leur souhaite bonne santé et réconfort.

Messieurs, vous connaissez ma vénération et ma foi dans le Bouddha, le Dhamma et la Sangha. Tout ce qui a été dit par le Seigneur Bouddha a été bien dit. Néanmoins, Messieurs les révérends, il me vient à l'esprit que la bonne doctrine puisse longtemps durer, les passages suivants de bonne doctrine peuvent surtout être signalés, à savoir : Le Vinaya glorifié, les pouvoirs de l'élu, les dangers de l’inconnu, la chanson du sage, le discours sur la solitude, la question d'Upatishya, le conseil à Rahula sur le mensonge articulé par le seigneur Bouddha. Je souhaite que beaucoup de moines et de religieuses puissent les écouter et méditer, ainsi que le doivent les adeptes laïques mâles et femelles. A ce but, Messieurs, je le fais inscrire, afin que le peuple puisse connaître mes vœux.

 

Inscriptions de la Caverne dans la Colline Barabar : Depuis qu'il fut couronné il y a douze ans, le roi Asoka a donné aux Ajivikas cette cave de banian.

 Depuis qu'il fut couronné il y a douze ans, le roi Asoka a donné aux Ajivikas cette caverne dans la montagne de Khalatika.

 Depuis qu'il fut couronné il y a dix-neuf ans, le roi Asoka déclare : « J'ai donné cette caverne dans la montagne très agréable de Khalatika. »

 

Édicte Samchi-Sarnath-Kaushambi : Aux hauts fonctionnaires (de Pataliputra et de Kaushambi), voici le commandement du roi Asoka. « J'ai unifié l'ordre. Personne, ni moine ni religieuse, ne fendra l'ordre. Quiconque perpétue un schisme dans l'ordre, moine ou religieuse, sera expulsé de la congrégation et mis à porter des vêtements blancs. » Cet ordre doit être proclamé à l'Ordre des moines et des religieuses. Le roi Asoka parle ainsi : Cet ordre doit être affiché sur les routes dans votre juridiction. Une copie doit être mise à la disponibilité des adeptes laïques. Durant les jours de jeûne, ils doivent se familiariser avec cet ordre. Dans votre juridiction, vous devez expulser le schismatique. Ainsi devez-vous vous assurer de son expulsion dans tous les forts et districts, conformément à cet ordre.

Voici mon désire : qu’au temps de mes fils et mes petits-fils, tant que durent le soleil et la lune, l'Ordre [bouddhique] vive complètement uni. 

 

Inscription de Kandahar (version grecque) : Dix années après son couronnement, le roi Asoka a instruit la moralité aux gens. Ensuite, il a poussé les gens à pratiquer de plus en plus de moralité. 

Il y a de la prospérité dans le monde entier.

Le roi s'abstient de la violence contre les êtres vivants, comme le font d’autres, et même les chasseurs et pêcheurs s'abstiennent de tuer.

 Ceux débridés ont pratiqué de la retenue autant que possible. 

 L’obéissance aux mères et aux pères et aux aînés menait auparavant à une meilleure vie, ainsi qu’elle en parviendra dans l’avenir avec la pratique des règles données ci-dessus.

 

Inscription de Kandahar (version Aramide) : Dix ans après son couronnement, le roi Asoka a entamé le vrai modèle de vie. Ensuite, par les efforts du roi, le mal s’est amoindri pour tous les hommes et la mauvaise fortune a disparu.

La paix et le bonheur eurent lieu partout au monde. Et voici aussi ce qui s'est passé, à savoir : les quelques animaux qui furent tués auparavant pour l’alimentation royale ne le sont plus, et même les pêcheurs ont été enjoints à cesser de pêcher. 

 Ceux débridés auparavant embrassent maintenant la retenue. Comme décrété, il y a de l’obéissance aux mères, aux pères et aux aïeux, et tous ceux consacrés à la moralité vivent en confiance. 

 Tout ça bénéficie tous et toutes, ainsi qu’il parviendra dans l’avenir.

 

Pilier d’inscription de Rummindie : Ici adora le roi Asoka quand il fut couronné il y a vingt ans, car ici est né le Bouddha, le sage des Shakyas. Une effigie d'éléphant et un pilier en pierre y ont été installés. Et puisque le Béni y est né, le village de Lumbini a été exempté d'impôts et pris de prospérité.

 

Pilier d’inscription de Nigali Sager : Depuis qu'il fut couronné il y a quatorze ans, le roi Asoka a agrandi pour la deuxième fois le stupa du précédent Bouddha de Konagamana. Aussi, vingt ans après qu'il fut couronné, il est lui-même venu ici pour offrir son adoration et installer un pilier en pierre.

 

Le prescrit de la reine : Par ordre du roi Asoka, les hauts fonctionnaires doivent être partout adressés de cette manière : Quel que soit le cadeau donné par la deuxième reine, à savoir : un bosquet de mangue, un jardin, une loge d’aumône ou autre chose, celui-ci doit être considéré son cadeau. Ceux-ci doivent être estimés comme des cadeaux de la deuxième reine, Kuruvaki, la mère de Tivara. 

 

Édicte du pilier 1 : Le roi Asoka parle ainsi : Ce rescrit sur la moralité, je l’ai recommandé d’être écrit depuis que je fus couronné il y a vingt-six ans. Le bonheur dans ce monde et celui à venir, voici qui est d’atteinte difficile sauf par extrême dévouement à la moralité, par introspection aiguë, par obéissance intégrale, frayeur du mal et grand effort. A présent, à cause de mon instruction, cette confiance en la moralité et en son zèle a accru chaque jour et se maintiendra. De même, mes fonctionnaires – tant ceux importants, ceux moyens et ceux de rang inférieur – doivent suivre mon instruction et la pratiquer afin d'encourager autant que possible les faibles et les hésitants. Les hauts fonctionnaires des frontières doivent agir ainsi. Et cela doit être la norme de conduite : que l’administration se conforme à la moralité, que la législation soit d'après la moralité ; elle seule peut rendre les gens heureux selon la moralité et les protéger selon la loi de la moralité. 

 

Édicte du pilier 2 : Le roi Asoka parle ainsi : La moralité est bonne. Mais quelle est la moralité ? Peu de taches, beaucoup de mérite ; compassion, libéralité, vérité et pureté. Mes cadeaux sont de toutes sortes, car j'ai tendu le don des yeux (de la vérité) et j'ai conféré de nombreuses bontés aux bipèdes et aux quadrupèdes, même aux oiseaux et aux créatures qui vivent sous les eaux, jusqu’à l'ampleur du don de la vie. Et j’ai effectué d'autres sortes de bienveillance. A ce but ce rescrit sur la moralité a été commandé d’être écrit, qu'il puisse être accompli et durer longtemps. Celui qui l’accomplit entreprend du bien. 

 

Édicte du pilier 3 : Le roi Asoka parle ainsi : L’on ne voit que les bonnes actions ; j'ai accompli cette bonne action. L’on ne voit pas le mal ; j'ai accompli ce mal, sinon que ce soit une tache. Ceux-ci sont difficiles à remarquer. Mais on doit discerner que la colère, le manque de pitié, le courroux, la fierté et l’envie : tous aboutissent dans le mal. Que ceux-ci n’entraînent plus jamais ma dégradation ! Et voici surtout ce qui doit être perçu, que cela m’est salutaire dans ce monde comme dans ceux prochains.

 

Édicte du pilier 4 : Le roi Asoka parle ainsi : Depuis que je fus couronné il y a vingt-six ans, j'ai commandé ce rescrit sur la moralité d’être écrit. Mes fonctionnaires sont nominés (à gouverner) sur de nombreuses centaines de milliers de gens. Je leur ai octroyé la liberté de juger des cas et d’infliger des peines. Pourquoi ? Parce que ces fonctionnaires doivent opérer sans crainte et avec confiance, et s'efforcer d'assurer aux citadins et aux paysans leur bien-être et leur bonheur ; pour qu'ils rendent faveur aux gens et comprennent ce qui leur rend bonheur ou souffrance. Et ils instruiront aux citadins et aux paysans des principes de moralité pour assurer leur salut autant ici que dans l’au-delà. Ces fonctionnaires seront zélés de me servir et instruiront leurs agents quant à mes intentions. Et ils informeront les fonctionnaires comment agir pour me plaire. Car ainsi qu’un homme se dit, tout en remettant son enfant dans les bras d'une nourrice habile, « Cette nourrice adroite aura assez d’adresse pour assurer le bonheur de mon enfant » ; ainsi de même, des fonctionnaires ont été nommés pour assurer le bien-être et le bonheur des paysans, dans l'attente qu'ils puissent exercer leurs fonctions avec assurance et sans crainte, tranquillement et sans distraction. A ce but ai-je octroyé à mes fonctionnaires la liberté de juger des cas et d’affliger des peines.

 De tels sont désirables. Et quels sont-ils ? L'uniformité en procédures judiciaires et en amendes. Et voici désormais ma règle : qu'à ceux qui seront [mis] en prison ou condamnés à mort, qu’une grâce de trois jours leur soit accordée de ma part. Car, dès lors, leurs parents imploreront la possible épargne de vie ; sinon, au cas où personne n’est disponible, alors méditer, donner de l’aumône, ou bien entamer des actes de jeûne en vue de la prochaine vie. Car voici mon désir : que même pendant ce bref délai, qu’ils puissent servir le monde prochain, et que plusieurs genres d'enseignement dans la moralité puissent élever leur esprit par la retenue et des dons de charité.

 

Édicte du pilier 5 : Le roi Asoka parle ainsi : Depuis que je fus couronné il y a vingt-six ans, j'ai rendu inviolable des espèces, à savoir : perroquets, étourneaux, arunas, canards brahmane, oies sauvages, nandimukhas, gelatas, chauves-souris, fourmis de la reine, tortues d'eau douce, poissons sans os, vedaveyakas, gangapuputakas, patins, tortues, écureuils, cerfs borasting, taureaux brahmane, rhinocéros, pigeons blancs, pigeons communs, tous les quadrupèdes n’étant ni de trait ni de consommation. Également inviolables, les biques, les agnelles et les truies d’autant jeunes qu'allaitant ; ni même les jeunes de six mois ne seront plus tués. Les coqs ne doivent pas être rendus en capons. Les cosses contenant de la vie ne doivent pas être brûlées. Les forêts ne doivent pas être brûlées par simple malice ni pour détruire des bêtes qu’y demeurent. La vie ne doit pas se nourrir de la vie. Les trois jours saisonniers de la pleine lune et ceux de la pleine lune du mois de Tishya, trois jours durant, c'est-à-dire, les quatorzième et quinzièmes jours de la première moitié du mois lunaire et le premier jour de la seconde, ainsi que les jours rapides tout le long de l'année, les poissons ne devront être ni tués ni vendus. Ces jours-là, dans la forêt d’éléphants et l’étang de poissons, aucune autre espèce ne doit être détruite.

 Le huitième, le quatorzième et le quinzième jour de chaque quinzaine, aussi au cours des Tishya et des jours de Punarvasu, aucun taureau ne doit être castré, ni chèvres, ni béliers, ni sangliers ni d’autres animaux. 

Les Tishya et les jours de Punarvasu, les jours saisonniers de pleine lune et durant des pleines lunes saisonnières, les chevaux et les bétails ne doivent pas être marqués. Depuis que je fus couronné il y a vingt-six années, j'ai accordé vingt-cinq sursis de prison.

 

Édicte du pilier 6 : Le roi Asoka parle ainsi : Depuis que je fus couronné il y a vingt-deux ans, j'ai commandé des rescrits sur la moralité d’être écrits afin de réaliser le bien-être et le bonheur du monde, afin que l'abandon du vieux chemin puisse mener à l'avancement de la moralité. Voici ce que je souhaite : le bien-être et le bonheur du monde entier. A savoir, je pourrai effectuer le bonheur et le bien-être de quelques-uns parmi mes parents et personnes proches et distantes, pour lesquels je pourrai donc leur pourvoir. Ainsi de même, je contemple toutes les communautés. J'ai honoré toutes les sectes par divers actes d'adoration. Mais voici la chose principale, à savoir, l’attention particulière aux besoins des gens. Depuis que je fus couronné il y a vingt-six ans, j'ai commandé ce rescrit sur la moralité d'être écrit. 

 

Édicte du pilier 7 : Le roi Asoka parle ainsi : Aux temps passés, des rois ont ambitionné de la sorte : Comment avancer les gens dans la moralité ? Mais le peuple n'a pas progressé convenablement. Mais comment encourager tout le monde d’entamer le progrès dans la moralité ? Par quelle voie pourrais-je aider à au moins quelques-uns d’entre eux de progresser dans la moralité ? « A ce sujet » dit le roi Asoka, « Voici qui m'est venu à l'esprit. Je proclamerai l’annonce de la moralité, je susciterai que soit livrée l’instruction de la moralité, pour que le peuple puisse la pratiquer et avancer au-dedans et pour que la loi de la moralité croisse en robustesse. »

A ce but, des proclamations de moralité ont été effectuées et diverses directives de moralité ordonnées, pour que mes agents, désignés pour gouverner des multitudes de gens, puissent exposer et amplifier mon enseignement. Et mes fonctionnaires ont été établis partout par-dessus de nombreuses centaines de milliers d'hommes ; ils ont été enjoints par moi : Instruisez-leur et de ce fait les gens (se) dévoueront à la moralité.

Le roi Asoka parle ainsi : Avec cette même intention, j’ai installé des monuments à la moralité, attitré des fonctionnaires de moralité et effectué des proclamations de moralité. 

Le roi Asoka parle ainsi : Des arbres de banian ont été plantés le long des routes pour offrir de l'ombre aux hommes et aux animaux ; des bosquets de mangue, plantés ; des puits, creusés à chaque intervalle d’un kos et demi ; des places de pose, installées ; des abreuvoirs ont été établies pour le bien-être d’hommes et d’animaux. Mais cette joie a été effectivement légère. Bien des fois, les rois du passé ont essayé, comme moi, de consoler le monde. Je l'ai effectué avec le désir qu’ils pratiquent la moralité. 

 Le roi Asoka parle ainsi : Mes fonctionnaires de moralité ont entrepris des actes de bienveillance royale par voies diverses. Ils se sont engagés parmi les renonciateurs de ce monde autant que parmi les propriétaires et toutes les sectes. Je leur ai ordonné de prendre part dans le bien-être de l'Ordre, dans celui des brahmanes, des Ajivikas, des Nigranthas et d’autres sectes. 

Ces hauts fonctionnaires s’engageront dans leurs devoirs divers et respectifs, alors que les fonctionnaires de moralité s’engagent en particulier parmi toutes les dénominations, en plus de leurs autres devoirs.

Le roi Asoka parle ainsi : Ceux-là, et beaucoup d'autres fonctionnaires, prennent part dans la distribution de la charité royale, à mon compte autant qu’à celui de la reine, et dans toutes les maisons royales, ici comme dans les provinces, pour dispenser de ce fait la charité de mes fils et d’autres princes, aussi pour promouvoir des actes de mérite et encourager l’instruction de moralité afin que la compassion, la générosité, la véracité, la bienveillance et la bonté progressent dans l’espèce humaine.

Le roi Asoka parle ainsi : Quel que soit le bien que j'ai achevé, cela a certainement été accompli pour le progrès et le bien-être du monde. Des vertus croîtront conformément, à savoir : appui adéquat de la mère et du père, considération pour les précepteurs et les anciens, traitement adéquat des brahmanes et des ascètes, de ceux pauvres et dépourvus, d’esclaves et de domestiques. 

 Le roi Asoka parle ainsi : Les hommes ont été autorisés à progresser dans la moralité par deux voies, à savoir : la réglementation morale et la persuasion. Mais les règlements sont de petite efficacité alors que la persuasion est d'efficacité supérieure.

 J'ai rendu diverses réglementations morales telles que déclarer inviolable des classes d'êtres, et beaucoup d'autres sortes de réglementations morales que j’ai promulguées. Par persuasion, j'ai effectué de l’augmentation dans la moralité parmi les hommes, au moyen de la non-violence et la non-tuerie des créatures. Cela a été accompli pour ce but, à savoir : dans le temps de mes fils et mes petits-fils, même pour autant que dureront le soleil et la lune, voici qui sera pratiqué. En ce faisant, ce monde et les prochains pourront être sécurisés. Depuis que je fus couronné il y a vingt-sept ans, j'ai commandé ce rescrit sur la moralité d’être écrit. 

Le roi Asoka parle ainsi : Là où il y a des piliers ou des blocs en pierre, ces rescrits doivent être inscrits sur la moralité qu'elle puisse longtemps durer. 

COMMENTAIRE?  markmulligan@comcast.net