World War COVID Guerre mondiale: From WeaponWorld to PeaceWorld; Learner, begin... De la terre en armes au monde paisible ; Apprenti, débute

- MISES EN GARDE 2

January 07, 2024 Portrait by my brilliant wife, Linda Hulce Season 20 Episode 32

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Ne traitez personne d'imbécile – Jésus

The greatest fool thinks himself wisest - learnermarkv
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COVID GUERRE MONDIALE
De la terre en armes au monde paisible
Apprenti, débute 

- MISES EN GARDE 2 -

Apprenti remet en cause notre choix obligé entre la mentalité d'armes et son double paisible. Chaque moment que nous endurons sur cette planète, nous connivons avec ce mal ou le défions, que nous ne l’admettions ou pas. A ce jour, la mentalité d’armes domine nos pensées sans débat sérieux. Il n’est pas étonnant que des technologies emballées d’armes moissonnent à jamais plus de victimes, puisque nous nous soumettons sans contestation à sa mentalité. Des initiatives progressistes doivent bien échouer, tôt ou tard, dans cette Mer de Sargasse d’armes. Qu’y a-t-il de surprenant là-dedans ? On ne doit même pas être déçu par ce défaut social si prévisible et ordinaire. Dégoûtés et enragés, certainement, mais non déçus.

Une fois que notre loyauté se mutera des armes à la paix, nous pourrons prospérer avec nos aspirations progressistes. Jusque-là, oublis-les et oublis-nous.

Puisque tu commences à saisir la prémisse centrale d'Apprenti, tu pourrais en ressentir une répugnance réflexive. 

« Monde paisible ? Paix au monde ! Silence ! J’en suis quitte ! » 

Si ça te plait de former des opinions en triangulant tous les éléments d’une controverse, demande-toi : « Pourquoi renvoyer ce sujet sans audition équitable ? Étant donné l’étendu de mes autres études à l’école, pourquoi personne ne m’en a-t-il informé tout aussi attentivement ? » 

Prête-moi attention et je te dirai pourquoi. Émergeant de l’enfance en adolescence frustre, nous mûrissons sexuellement (vers la quinzaine) bien avant que nos émotions et manières sociales ne mûrissent à tel point (vers les trente ans ?) La communauté exploite ce développement en déséquilibre. Elle nous offre un cycle prévisible de vie : de la rébellion adolescente aux incertitudes d’adulte, suivi du contrecoup réactionnaire de sénilité précoce. Les otages enfantins sont gavés du point de vue d’armes, au point de briser leurs idéaux juvéniles. 

C’est tout de même drôle, si l’on y pense. Au volet de la santé physique, le corps humain fut ingénié pour être croqué vers l’âge de trente ans par un tigre à dents de sabre et obvier les dissolutions pénibles de la vieillesse. Sous de telles contraintes mortelles, les survivants ont dû souffrir des extases de l’amour, du sexe et de la reproduction en tant qu’adolescents. La plupart n’ont pu développer l’empathie et le savoir-faire avant l'âge de trente et quelques ; certains auparavant, d’autres jamais. L’impitoyable terrain d'abattage néolithique réclamait de l’insouciance quasi-suicidaire et la procréation adolescente, donc la naïveté égoïste de jeunes bêtes en chaleur. Les vieux pensifs, quoique honorés par les plus brillants de leurs enfants survivants, n’ont pas bénéficié de la bienvenue du monde naturel.

Si l’humanité tente de se séparer de la nature, de l’écraser et de l’asservir, c’est qu’elle rend cette faveur à la nature. Celle-ci fait pousser en tuant, l’humanité comprise. Cet antagonisme doit mal finir pour nous, quoiqu’entièrement compréhensible. Voir le chapitre « Le serpent cosmique ».

 

Chaque mètre cube d'eau, de terre, d’air et de vide peut renfermer toute l'énergie dans l'univers (moins un ?) Nous trouverons-nous assez sages pour étendre nos mains dans le feu de ce vide et les y réchauffer, ne brûlant ni nos doigts ni le monde ? Sinon resterons-nous des mendiants ignares, trébuchant faméliques et taris au large du désert, quoiqu’une abondance inouïe nous attende scellée sous nos pieds ?

Nous nous asseyons dans le partage d’une géante pizza de luxe. Elle s’étire à l'horizon et au-delà jusqu’à l’infini. Elle est couverte de bonnes choses à manger : des monticules de légumes et d’aromatiques, de fromages crémeux et de délicatesses exquises : toutes les garnitures d’une tarte superbe. Elle comporte des certificats d’étude, logements corrects et basses mortalités natales ; assez d'abondance, de justice et de sérénité pour tout le monde ; de la meilleure qualité en quantités incalculables et bien supérieures à nos exigences.

Quel dommage que nous ne distinguons qu’une petite tranche de cette tarte, d'un seul degré de courbe, désolée et âprement répugnante ! Elle a été passée au fil de l’épée depuis des dizaines de siècles, dénudée, carbonisée et comblée de pauvreté, de panique et de souffrances. Partout autour, des enfants affamés tremblent en larmes stoïques, tapis dans des blockhaus, taudis et décharges de réfugié : les enfants d’affichage de nos échecs et de notre culpabilité. L’on ne perçoit plus rien que cette terre en armes : la croûte noircie d’une terre carbonisée. Affamé pour quelque chose de préférable, nous nous précipitons sur ses miettes par compulsion microscopique.

Le restant infini, entassé de friandises dont personne n’a touché ? Il reste hors de vu en ce qui nous concerne. Les autres 359 degrés de cette tarte nous ont été dissimulés par des ouillères de conventions culturelles longuement révérées. Depuis notre naissance, la culture nous a isolé du monde paisible en faveur de la terre en armes, de manière de plus en plus rigoureuse au fur des années. Nous renvoyons donc l’abondance potentielle du monde paisible comme simple phantasme utopique.

Les Apprentis dépolariseront ces ouillères et dévoileront la tarte entière devant tout le monde. La grande récolte est bien là, au monde paisible, à nous de moissonner. Nous n’avons qu’à nous éclaircir la vue, nous monter les manches et nous mettre au boulot. Cela nous mènera à la saison des récoltes, quand presque tous partageront une abondance incroyable. Ils en seront trop préoccupés pour arracher un rendement moindre de l’empoigne l’un de l’autre : de l’extravagance militaire que nous ne pouvons plus nous taper.

Comme dans Siddhârta par Hermann Hesse, nous n’avons qu’à sonder les profondeurs de l'ascétisme sévère, du plaisir sensuel, de la richesse matérielle, d’auto répulsion et, en fin de compte et faute de mieux, de saint contentement dans notre abjecte médiocrité. Forcés d’abandonner notre bonne conscience, la substituer par le compromis passif-agressif et collaborer par force majeure avec des conspirateurs d'avidité, nous amortissons notre mélancolie aux doses d’ignorance, d’indifférence, de drogues, d’alcool, de fanatisme, d’obsession d’amateur, de compulsion professionnelle, de folie, de crime ou de suicide. Parmi ces évasions, prends ton choix.

Consterné, j'ai compris le tourment du roi Asoka. Debout le dos au dos, nous ne pouvions plus nier notre complicité dans ce carnage de notre propre agencement, ni nous en tenir quittes. Il nous fallut accomplir quelque chose d’éclatant : tendre le bras vers la grande bague de cuivre suspendue juste au-delà de nos rêves les plus transcendants ; prodiguer de toute notre confiance, compétence et valeur en soi, quoique fragiles ; tout hasarder pour réduire l’atrocité robotique de la condition humaine.

 

L’idéalisme réformateur de la jeunesse est partout subverti. Sa suppression dans les jeunes est une fausse maîtrise à laquelle nous tous sommes appelés. Notre première priorité ne devrait-elle pas être d’encourager leur randonnée créative ? 

Te souviens-tu quand tu étais un(e) petit(e) précoce aussi pur(e) qu’un verre d’eau ? Te rappelles-tu la rafale de railleries qui souffla tes enquêtes puériles au sujet du monde paisible ? Peu importe à qui tu te serais tourné : parents, étrangers, maîtres éclairés ou bêtes brutes ; tu dus courir le gant d'insultes voilées, de condescendances et de brutalité si tu persistais. 

Rappelle-toi. « Le monde paisible ? Terminer la pauvreté ? Bien nourrir et aimer tout le monde en bonne équité ? Reviens au réel, cesse de rêver, grandis un peu, et plus vite que ça ! Que faire de toi et ta répétition de sottises ? C’est du n’importe quoi ! Ah, ça va maintenant ! On t’apprendra ça plus rudement a l’école. » 

Ok, je résume, grosso modo en quelques lignes de texte, des années d’endoctrinement systématique et fort subtil. Mais tu me comprends.

Ici sur la terre en armes, l’enfance soi-disant « bienheureuse » est celle rarissime durant laquelle d’inévitables traumatismes et injustices sont infligés un peu plus tard, au hasard, aux mains d’inconnus et par surprise.

Ta timide enquête puérile a sans doute abouti en dénonciations, rejets et renvois par des conformistes d’armes. Selon eux, « Le monde paisible, c’est de la merde. Agis conséquemment si tu tiens à ta peau. N’en parlons plus. » 

Ce lavage incessant de ta belle cervelle flambant neuve, alors que tu étais petit et facilement maniable, t’aurait-il assujetti sur-le-champ ? Ta conscience morale a-t-elle été réduite au silence ? Aurais-tu suspendu ton incrédulité pour éviter le rejet ? Te serais-tu soumis à ces mensonges, soit leur mérite ? Qu’importent l’ethnie, la nation ou la croyance dont tu jaillis : on t’a laissé quel choix ?

 

« Crimestop, cela veut dire la capacité de se figer, comme si par instinct, au seuil de toute pensée dangereuse. Cela inclut l’aptitude à ne plus comprendre les analogies, à rater les erreurs de logique, à mal entendre les discussions les plus élémentaires étant ennemies [de l’orthodoxie,] et à être ennuyé et repoussé par chaque suite d'idées en voie vers l’hérésie. Crimestop, en bref, cela signifie stupidité protectrice. » George Orwell, le livre 1984, the New American Library, Inc., New York, 1961, page 174. 

Voir Le Syndrome 1984.

 

Nous avons été bloqués parce que M. Tout-le-monde nous a fait taire du moment que nous ayons posé des questions gênantes. Notre culture subvertit le pacifisme et la décadence militaire avec la même attitude compulsive qu'elle contrôle les déchets humains et les épidémies aquatiques. Tous deux furent fatals pour une communauté primitive, tous deux sont bannis. Nous avons été formés, comme enfants apprenant leur toilette, à faire disparaitre la paix et la spiritualité.

L'une doit provenir de l'autre, n’est-ce pas ? En dehors du monde paisible, la spiritualité ne doit-elle pas souffrir ? Au sein de la guerre, notre spiritualité ne se rend-t’elle pas en une caricature monstrueuse d'elle-même, ricanant de son hypocrisie ? Durant ce que nous osons prétendre le temps « d’entre-guerre », n’est-ce pas également moche ? Sommes-nous prêts à hurler Assez dans la figure de ce grotesque culte d'armes ? N’avons-nous jamais été mieux disposés, ne le serions-nous jamais ?

Ainsi que pour nos religions d’armes et leur pertinence à Dieu, il importe peu les beuglements hypocrites que nous dédierions à la paix. Nous en sommes aussi mal disposés qu’envers de l’excrément. Ainsi devons-nous faire face à une multitude de contradictions sociales sans aboutissement, résolution ni clarté.

Bien sûr, je comprends ta panique et ta répugnance. Mais je ne puis m’arrêter là. Toi et d’autres Apprentis, à moi ! Nous sommes des grands à présent, immunisés en principe contre les blâmes d’enfance. Dégage tes oreilles -- là, c'est mieux comme ça -- et prête attention. Apprenti reprend des questions troublantes que tu as dû laisser tomber comme gosse, avec ou sans ton consentement intègre. Ce choix que l’on t’a interdit comme enfant, Apprenti te le restitue. 

 

A l’aube de cette époque du Verseau, elle est bien triste, la conjoncture à laquelle nous nous soumettons. Une mauvaise gérance géante, héréditaire et adoptive, s’arroge la logique de tronçonneuse lubrifiée à l'huile de serpent démocratique. Le sourire crétin du destin semble favoriser des conspirateurs d’avidité. Sous notre regard qui refuse à y croire, des prédateurs aux sourires affectés violent la justice aveugle. Ils ricanent jusqu’à leur banque, congrès, chaire et université, puis reviennent pour jouir de seconds malpropres. Sans relâche, nos institutions justifient la comédie spasmodique de primats meurtriers.

Des absurdités s'incrustent banales dans nos constellations de métaphores politiques, en dépit de leurs échecs spectaculaires ; ou ne les aurais-tu pas encore remarqués ? Comme des badauds autour d’une voiture calée, nous persistons à entonner : « Faudra bien se procurer davantage d'amour, de perfectionnement particulier, de patriotisme nationaliste, de Christ dans ce monde, d'humanisme, de science, de soumission, de valeurs familiales, de marché libre ; on a grand besoin de politiciens plus intègres, de tyrans plus justes et de gros bonnets plus gentils. » En bref, la dictature par texte de tête vide. Encore plus commun et sans valeur : « Ne crois en rien, mon coco, que le gain et débours de ta prochaine obole. Sois cool et bien sot, comme nous. »

Stupéfiés par toute cette barbarie, des prophètes, des présentateurs de nouvelles, des technocrates et des bourgeois braient du désastre à quatre voix. D’autres prient qu'une apocalypse vienne STP les délivrer. Abasourdis par leur panique, ils cherchent à aggraver la nécrose du monde afin de hâter bêtement la terminaison qu'ils souhaitent tant.

Nous nions l'évident : le miracle dont notre existence dépend maintes et maintes fois par jour. D'après ce miracle, une sagesse supérieure remplacera nos typhons de venin avec des averses d’aubaines. De l’abondance fantasque pourrait fleurir sur le terrain vague qui nous enclose ; pleine justice, soulager de nombreux anciens maux et ordonner aux légions récalcitrantes, demi-tour vers la civilité. 

Imagine ça ! Visualise le mieux qui pourrait advenir. 

Au lieu, des dissidents et des ultras d’armes chantent des ronds de dogme sénile. Ils s’obsèdent de l’Autre détesté et trame son anéantissement impossible. D’autres s’assoient sur leurs mains fainéantes, dans l’attente que tout le monde se rende en ange, sinon que le Christ revienne nous délivrer (quoi qui advienne d’abord.) 

Tout s’improvise. Personne ne sait de quoi il parle, ni n’a de plan concret sauf pour de la tuerie en surcroit : s’en tenir quitte, s’y préparer, ou l’aggraver. Le privilège principal de la promotion ces jours-ci, c’est n’avoir plus à écouter mais simplement transmettre des ordres déments, sans tenir compte de la réalité : la recette du désastre garanti. En fait, la gérance moderne tend à régir par désastre : elle hérite des désastres négligés, sinon en attise de nouveaux, puis démontre sa maîtrise en agitant les bras et blâmant des subordonnés pour avoir manqué de répondre aux demandes impossibles.  

Nous ne sommes permis ces jours-ci que deux espèces de politiciens : des broyeurs de bonnes idées depuis trois générations, et ceux qui n’ont découvert d’idée infecte qu’ils n’aient prisée. Tel que l’ancien forgeron villageois qui convoite une motocyclette entrevue pour la première fois, leur plus ardant désire est de disjoindre le monde et le rassembler à leur gré. Mais leur recueil d’obsolètes métaphores politiques ne leur permet de comprendre ni les contradictions ni les opportunités fondamentales du monde actuel. Ils souhaitent remonter une moto Harley-Davidson des années 1950, en se servant de formules de Périclès et d’outils de carrosse à chevaux.

Ce n’est que l’absolue justice de notre cause qui la garde en vie, non nos habitudes de parole et de pensé gangrenées. Rendus fébriles par des idéologies nécrosées qui ne bénéficient personne hormis des intérêts, nous nous sommes rendus crédophobes au point de ne plus croire en rien.  Gavés de bêtises commerçantes, nos gyroscopes moraux déboussolés, nous avons lâché nos dernières prises d’esprit et chutons dans les contre-courants de la transformation. 

Pourtant ne pas désespérer. Prêter plutôt attention aux prêches de Jesse Jackson, et « RANIMER L’ESPOIR ! » Comme pendant les deux après-guerres en Allemagne, des ultras nous remettront une épave aussitôt qu’elle semblera trop déchirée pour en préserver quoi que ce soit. Apprenti anticipe cette remise, cette fois du monde entier.

COMMENTAIRES ? markmulligan@comcast.net

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