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CRASSEU – Cour (répugnante) suprême des Etats-unis, Notes sur la seconde guerre civile aux Etats-unis # 10

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De la terre en armes au monde paisible
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CRASSEU – Cour (Répugnante) Suprême des Etats-Unis, Notes sur la seconde guerre civile aux Etats-unis # 10

Je te propose cette moquette plagiaire sans flétrissure. De la démocratie en Amérique fut écrit par mon frère d’une autre ère, Alexis de Tocqueville. Ce sera à lui seul de te raconter exactement ce qui se passe aux USA ces jours-ci. L’exactitude de ses prédictions à long terme peut te sembler aussi surprenante qu’elle me le fut.  Mes quelque notes d’auteur nous rengagent en 2024 alors qu’Alexis se met a louer les cours américaines des années 1830. Autrement, à part le titre en haut et cette paragraphe, ce texte est entièrement le sien.


https://fr.wikisource.org/wiki/De_la_d%C3%A9mocratie_en_Am%C3%A9rique/%C3%89dition_1848/Tome_2/Deuxi%C3%A8me_partie/Chapitre_10


Le magistrat aristocratique rencontre donc un appui constant dans la société, en même temps qu’il en trouve un dans le gouvernement. 

… Ils travaillent pour l’avenir aussi bien que pour le présent. Le magistrat aristocratique est donc poussé tout à la fois vers un même point, par les passions des gouvernés, par les siennes propres, et je pourrais presque dire par les passions de sa postérité.

 (107) -(108)

 Si l’on me demandait où je place l’aristocratie américaine, je répondrais sans hésiter que ce n’est point parmi les riches, qui n’ont aucun lien commun qui les rassemble. L’aristocratie américaine est au banc des avocats et sur le siège des juges.

Plus on réfléchit à ce qui se passe aux États-Unis, plus l’on se sent convaincu que le corps des légistes forme dans ce pays le plus puissant et, pour ainsi dire, l’unique contrepoids de la démocratie.

 C’est aux États-Unis qu’on découvre sans peine combien l’esprit légiste, par ses qualités, et je dirai même par ses défauts, est propre à neutraliser les vices inhérents au gouvernement populaire.
[note d'auteur : pour autant ses vertus]

 Lorsque le peuple américain se laisse enivrer par ses passions, ou se livre à l’entraînement de ses idées, les légistes lui font sentir un frein presque invisible qui le modère et l’arrête. À ses instincts démocratiques, ils opposent secrètement leurs penchants aristocratiques ; à son amour de la nouveauté, leur respect superstitieux de ce qui est ancien ; à l’immensité de ses desseins, leurs vues étroites ; à son mépris des règles, leur goût des formes ; et à sa fougue, leur habitude de procéder avec lenteur.

 Les tribunaux sont les organes les plus visibles dont se sert le corps des légistes pour agir sur la démocratie.

 Le juge est un légiste qui, indépendamment du goût de l’ordre et des règles qu’il a contracté dans l’étude des lois, puise encore l’amour de la stabilité dans l’inamovibilité de ses fonctions. Ses connaissances légales lui avaient déjà assuré une position élevée parmi ses semblables ; son pouvoir politique achève de le placer dans un rang à part, et de lui donner les instincts des classes privilégiées.

Armé du droit de déclarer les lois inconstitutionnelles, le magistrat américain pénètre sans cesse dans les affaires politiques[29]. Il ne peut pas forcer le peuple à faire des lois, mais du moins il le contraint à ne point être infidèle à ses propres lois et à rester d’accord avec lui-même.

Il n’est presque pas de question politique, aux États-Unis, qui ne se résolve tôt ou tard en question judiciaire. De là, l’obligation où se trouvent les partis, dans leur polémique journalière, d’emprunter à la justice ses idées et son langage. La plupart des hommes publics étant, ou ayant d’ailleurs été des légistes, font passer dans le maniement des affaires les usages et le tour d’idées qui leur sont propres. Le jury achève d’y familiariser toutes les classes. La langue judiciaire devient ainsi, en quelque sorte, la langue vulgaire ; l’esprit légiste, né dans l’intérieur des écoles et des tribunaux, se répand donc peu à peu au-delà de leur enceinte ; il s’infiltre pour ainsi dire dans toute la société, il descend dans les derniers rangs, et le peuple tout entier finit par contracter une partie des habitudes et des goûts du magistrat.

 Les légistes forment, aux États-Unis, une puissance qu’on redoute peu, qu’on aperçoit à peine, qui n’a point de bannière à elle, qui se plie avec flexibilité aux exigences du temps, et se laisse aller sans résistance à tous les mouvements du corps social ; mais elle enveloppe la société tout entière, pénètre dans chacune des classes qui la composent, la travaille en secret, agit sans cesse sur elle à son insu, et finit par la modeler suivant ses désirs.

 (165) – (169)


De Tocqueville, Alexis, De la démocratie an Amérique, tome 1 et 2, Préface d’André Jardin, Editions Gallimard, 1986.

Je crois cependant que nous sommes encore loin du temps où le pouvoir fédéral, incapable de protéger sa propre existence, et de donner la paix au pays, s'éteindra en quelque sorte de lui-même. L'union est dans les mœurs, on la désire; ses résultats sont évidents, ses bienfaits visibles. Quand on s'apercevra que la faiblesse du gouvernement fédéral compromet l'existence de l'Union , je ne doute point qu'on ne voit naître un mouvement de réaction en faveur de la force. Le gouvernement des Etats-Unis est, de tous les gouvernements fédéraux qui ont été établis jusqu'à nos jours, celui qui est le plus naturellement destiné à agir : tant qu'on ne l'attaquera que d'une manière indirecte par l'interprétation de ses lois, tant qu'on n'altérera pas profondément sa substance, un changement d'opinion, une crise intérieure, une guerre, pourraient lui redonner tout à coup la vigueur dont il a besoin. 

Ce que j'ai voulu constater est seulement ceci : bien des gens, parmi nous, pensent qu'aux Etats-Unis il y a un mouvement des esprits qui favorise la centralisation du pouvoir dans les mains du président et du congrès. Je prétends qu'on y remarque visiblement un mouvement contraire. Loin que le gouvernement fédéral, en vieillissant, prenne de la force et menace la souveraineté des Etats, je dis qu'il tend chaque jour à s'affaiblir, et que la souveraineté seule de l'Union est en péril. Voilà ce que le présent [des années 1830s] révèle. Quel sera le résultat final de cette tendance, quels événements peuvent arrêter, retarder ou hâter le mouvement que j'ai décrit ? L'avenir les cache, et je n'ai pas la prétention de pouvoir soulever son voile.

page 572

 Si les principes républicains doivent périr en Amérique, ils ne succomberont qu’après un long travail social, fréquemment interrompu, souvent repris ; plusieurs fois ils sembleront renaître, et ne disparaîtront sans retour que quand un peuple entièrement nouveau aura pris la place de celui qui existe de nos jours. Or, rien ne saurait faire présager une semblable révolution, aucun signe ne l’annonce. [tempus fugit]

… Il y a, en fait d'institutions politiques, deux espèces d’instabilités qu’il ne faut pas confondre : l’une s’attache aux lois secondaires ; celle-là peut régner longtemps au sein d’une société bien assise ; l’autre ébranle sans cesse les bases mêmes de la constitution, et attaque les principes générateurs des lois ; celle-ci est toujours suivie de troubles et de révolutions ; la nation qui la souffre est dans un état violent et transitoire. …

… 

Toutefois, je pense qu’en changeant aussi souvent qu’ils le font leurs procédés administratifs, les habitants des États-Unis compromettent l’avenir du gouvernement républicain.

Gênés sans cesse dans leurs projets par la versatilité continuelle de la législation, il est à craindre que les hommes ne finissent par considérer la république comme une façon incommode de vivre en société ; le mal résultant de l’instabilité des lois secondaires ferait alors mettre en question l’existence des lois fondamentales, et amènerait indirectement une révolution ; mais cette époque est encore bien loin de nous. 

Ce qu’on peut prévoir dès à présent, c’est qu’en sortant de la république, les Américains passeraient rapidement au despotisme, sans s’arrêter très longtemps dans la monarchie. … Aux États-Unis, les magistrats ne sont pas élus par une classe particulière de citoyens, mais par la majorité de la nation ; ils représentent immédiatement les passions de la multitude, et dépendent entièrement de ses volontés ; ils n’inspirent donc ni haine ni crainte : aussi j’ai fait remarquer le peu de soins qu’on avait pris de limiter leur pouvoir en traçant des bornes à son action, et quelle part immense on avait laissée à leur arbitraire. Cet ordre de choses a créé des habitudes qui lui survivraient. Le magistrat américain garderait sa puissance indéfinie en cessant d’être responsable, et il est impossible de dire ou s’arrêterait alors la tyrannie. 

… 

Cependant je ne prétends point qu’un jour les Américains n’arrivent pas à restreindre chez eux le cercle des droits politiques, ou à confisquer ces mêmes droits au profit d’un homme ; mais je ne puis croire qu’ils n’en confient jamais l’usage exclusif à une classe particulière de citoyens, ou, en d’autres termes, qu’ils fondent une aristocratie. 

Un corps aristocratique se compose d’un certain nombre de citoyens qui, sans être placés très loin de la foule, s’élèvent cependant d’une manière permanente au-dessus d’elle ; qu’on touche et qu’on ne peut frapper ; auxquels on se mêle chaque jour, et avec lesquels on ne saurait se confondre.

Une aristocratie, pour durer, a besoin de fonder l’inégalité en principe, de la légaliser d’avance, et de l’introduire dans la famille en même temps qu’elle la répand dans la société ; toutes choses qui répugnent si fortement à l’équité naturelle, qu’on ne saurait les obtenir des hommes que par la contrainte. 

… 

… Mais un peuple qui, parti de la civilisation et de la démocratie, se rapprocherait par degrés de l’inégalité des conditions, et finirait par établir dans son sein des privilèges inviolables et des catégories exclusives, voilà ce qui serait nouveau dans le monde.

Rien n’indique que l’Amérique soit destinée à donner la première un pareil spectacle.

page 577 – 580 

(389) – (393)
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COMMENTAIRE ?  markmulligan@comcast.net