World War COVID Guerre mondiale: From WeaponWorld to PeaceWorld; Learner, begin... De la terre en armes au monde paisible ; Apprenti, débute

- MYTHOLOGIE D'ARMES : Quelle idée n'est pas mythologie ?

January 26, 2024 mark Season 21 Episode 950

Notre constellation de métaphores politiques est farcie de mythes d'armes. Si ceux paisibles les remplaçaient ?

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COVID GUERRE MONDIALE
De la terre en armes au monde paisible
Apprenti, débute

- LA MYTHOLOGIE D'ARMES

« Le mythe, c'est l’unité d'imagination qui permet à un être humain d’accommoder deux mondes, qui réconcilie de manière réalisable leurs contradictions et qui maintient la voie ouverte entre eux … »

« Le mythe te permet de vivre avec ce que tu ne peux pas supporter. »

« Et si ce mythe a été bien appris, il devient un mot, un seul mot commutateur qui allume tout un système de délusions réconfortantes … »

« La fonction du mythe, c’est fournir un modèle logique capable de maîtriser une contradiction. Le mythe prouve que les choses ont toujours été telles qu’elles sont, et qu’elles ne changeront jamais. » Antjie Krog, Country of My Skull: Guilt, Sorrow and the Limits of Forgiveness in the New South Africa (Pays de mon crâne : Culpabilité, chagrin et les limites du pardon en nouvelle Afrique du Sud), Times Books, Random House, New York, 1998, p. 250. 

 Le texte d’Apprenti n’est ni fiction ni documentaire. Ses paragraphes forment des échantillons de base d’une mythologie paisible renouvelée qui remplacera au monde paisible celle d’armes de la terre en armes. 

Tu peux trouver alarmant ce qui suit. Les assertions les plus prisées de notre société sont des mythes d'armes nuisibles à la paix. L’antinomie d’armes et de paix corrode la conscience humaine, telle que de la salive sucrée fond l'émail des dents et de la pluie acidifiée dissout le marbre. 

Quand je jette ces mythes en l'air et les bâtonne vers toi au rondin de base-ball, dépiste leur trajectoire en crête et place-toi en dessous sans crainte, ne te couvre pas la tête de tes mains. Seulement ton raisonnement intuitif peut remplacer les platitudes de la mentalité d'armes. 

Tout le monde peut trouver le livre De la guerre, mais non son équivalent antinomique, De la paix. Ce gouffre culturel confirme notre dilemme unanime.

Selon Carl Von Clausewitz, auteur de l’œuvre proverbiale De la guerre (l’ultime exercice pédantesque de la mentalité d’armes) : « La guerre est la suite de la diplomatie (politique étrangère) menée par d'autres moyens. » Autant conclure que l'agriculture est la suite de bonbons menée par d'autres moyens. Compare les dépenses préparatives du combat, même en temps de paix, contre le maigre revenu disponible aux diplomates professionnels. La guerre, c’est l’enchaînement de la technologie d'armes dans sa forme la plus pure : la digestion du potentiel énergétique de la société en excrément de carnage actif.

Dans son chapitre « Les buts et moyens de la guerre » il arrive à la conclusion suivante : 

« On pourrait occuper un pays entier, mais des hostilités peuvent se renouveler à l’intérieur sinon peut-être à l'aide d’un allié. Certes, cela peut se manifester aussi bien après un traité de paix, mais ça ne parvient qu’à démontrer que non toutes les guerres mènent nécessairement à la décision finale et à l’accommodement. Même si les hostilités se renouent, un traité de paix éteindra toujours une masse d’étincelles qui auraient pu couver posément. Qui plus est, des tensions sont assouvies car les amants de la paix (et ils abondent en tous cas dans tous les peuples) abandonneront alors toute pensée de passer à l’acte. Quoiqu’il en soit, on doit toujours considérer qu'avec la conclusion de la paix, le but de la guerre a été atteint et ses affaires ont pris fin. » De la guerre, Oxford Classics, p. 32. 

 
Si l’incomparable Clausewitz fut contraint de conclure que chaque guerre doit aboutir en traité de paix ; nous devons pareillement conclure que la guerre perpétuelle mondiale n’aboutira pas avant qu’une quasi-unanimité n’ait contresigné la constitution du monde paisible.

 

Dans The Causes of War, (Les causes de la guerre), The Free Press, Macmillan Publishing Co., New York, publié au préalable par Macmillan à Londres, 1973, pp. 115-117, Geoffrey Blainey explique que les négociations entre deux diplomates ressemblent à celles entre deux marchands qui négocient des privilèges et des obligations au lieu de marchandises et de comptant. Alors que l’offre et la demande peuvent régler les transactions marchandes, celles diplomatiques sont plutôt comme une troque dont la valeur d’échange doit être déterminée alors-même que la procédure se déroule. Ces diplomates doivent soigneusement étudier leurs engagements pour déterminer qui vendra et qui achètera et à quel prix. Ils peuvent néanmoins se tromper quant au montant de ces valeurs pour diverses raisons, à tel point qu’aucun accord ne peut être obtenu sauf celui fautif dont la guerre soit le seul correctif. Je dois ajouter qu’il y a tant de mauvais alternatifs comparés aux rares bons, que la guerre croit inexorablement sur la terre en armes.

 

« Au contraire, la véritable cause de la guerre se voit le plus clairement quand étudiée en corrélant l’amoindrissement des profits ; ce qui puisse être dû en soi aux accroissements de population et diminutions de productivité du sol, mais aussi se manifester, indépendamment de ces deux phénomènes, comme l’effet direct de diminution de productivité travailliste [sinon technologique] … En d’autres mots, comme l’a remarqué Proudhon, la guerre est toujours la séquelle d’une déformation économique qui ne se laisse pas remédier par des moyens moins compliqués et coûteux, tels que commerce ou monopole commercial. Du même coup, Benjamin Constant observe correctement : "Les hommes n’ont recours à la guerre qu’une fois qu’ils ressentent que le commerce ne peut leur sécuriser ce qu’ils tâchent obtenir par force." » Achile Loria, The Economic Causes of War, Charles H. Kerr & Company, Chicago, 1918, p. 55.

 

Alors, imagine-toi pénétrant dans une petite épicerie, de l’argent en une main et un pistolet dans l’autre. Tout le monde agirait ainsi. Quiconque s’offre même une gomme à mâcher, lui et son négociant doivent déterminer le comptant qui changera de mains selon leur évaluation de qui va gagner un tir aux flingues, faute de quoi. 

Serait-ce une manière sensée de gérer ses affaires, non moins celles de la planète entière, si celle supérieure se présentait ?

Afin d’illustrer notre réalité de réserves d’eau fraîche et bon sol en diminution et d’inventaires d’armes en surcroît, imagine en plus que ces mêmes acteurs ont des enfants qui crèvent de faim et de froid chez eux, et que ceux-là empoignent, au lieu d’un pistolet, le détonateur des bandoliers de dynamite enveloppant le corps de tous : branché de façon à détoner simultanément.

Est-ce qu’un témoin sensé tarirait dans les parages – soit riverains soit planétaires – pour constater le dénouement ? Y aurait-il une alternative moins surréelle ? 

 

Disposons maintenant de la paire suivante de mythes d'armes : ceux les plus communs, insistants et fâcheux. 

Premièrement, le monde paisible n'apparaîtra pas avant qu’une unanimité de saints ne se soit repentie de ses péchés. Rien de moins que cette caricature injouable ne parvient à définir le monde paisible à la satisfaction de ces mythomanes. Je me demande si un nombre équivalent de gens eut dû éprouver le semblant avant la terminaison du cannibalisme ou de l'esclavage : tout le monde dût se transformer en saint auparavant ? 

Mais bien sûr, mon brave. 

Au contraire, le monde paisible sera fort désordonné, controversé, « politique » et corrompu, tragique et assujetti aux échecs périodiques, peut-être à l’échelle globale, peut-être létales pour l'humanité et sa civilisation. Le bonheur et la misère d’êtres humains y auront les mêmes sources que sur la terre en armes ; en d’autres mots, sous l’influence nocive de psychopathes opérant à découvert parmi les riches et les puissants. 

La seule dissemblance ? Le meurtre organisé y sera illégal et cette loi imposée partout avec acharnement. La guerre deviendra moins fréquente, musclée, avantageuse et confectionnée en série.  Elle ne sera plus marchandée comme honorable, productive ou glorieuse. En son absence, les autres formes de conflit humain se prolifèreront pour combler le vide. 

Le second mythe d'armes, c’est qu'un avocat du monde paisible doit aspirer à la sainteté sinon être dès lors un saint acceptable (selon la manière que son auditeur le condamne.) « Es-tu humain dans tes actions, faiblesses et échecs ? Ton baratin publicitaire froisse-t-il mes préjugés ? Tu ne peux pas m’en parler. Prétends-tu prédiquer pour le monde paisible tel qu’un saint ? Tu es trop ambitieux, prétentieux, affligé d’un complexe de messie et donc impropre à la tâche. En tout cas, aucun besoin d'auditionner tes propos. » 

Les champions paisibles sont des êtres humains qui puent quand ils manquent de se laver ; qui aspirent de l'air frais et exhalent du CO2 et parfois de la mauvaise haleine ; qui, comme tout le monde, éprouvent des besoins, craintes, haines, avarices et ambitions. Aucune sainteté n’est requise pour cette entreprise. Cela pourrait bien servir, sans être obligatoire. N’importe qui pourrait le hasarder. 

Ailleurs dans ce livre, j’invoque les saints massés du monde paisible. En concis, ils ne sont pas nécessaires pour y parvenir, mais plutôt dans l’ordre opposé : leur amélioration particulière sera plus probable au monde paisible. Par contre, la sainteté est impossible sur la terre en armes, quoique toutes ses religions l’exigent. La mythologie d’armes a transposé ces requis et résultats ; celle paisible les arrangerait simplement dans leur bon ordre : le monde paisible d’abord, la sainteté ensuite. 

Ces deux mythes sont aussi raisonnables qu’anodins. Des menteurs d'armes les soutiennent afin d’embouer l’eau, satisfaire leur prédilection belliqueuse et attarder la paix autant que possible.  Nous avons accepté leurs avis à l'aveuglette.

 

En dépit de ta volonté, on te fera avaler la guerre et la guerre sera faite pour t’avaler, nonobstant la brocante de cet autre non-sens : « Qui désire la paix, prépare la guerre. » Cette citation, qu’un autre contaminant en latin de notre constellation de métaphores politiques. 

Végète, un Romain du 5e siècle, l’inventa. Un total de 150 copies de son De Re Militari (Des affaires militaires) parvint à survivre l’âge sombre en Europe ; ceci en dépit de l’hécatombe de littérature paisible concomitante (selon l’article d’Arther Ferrill, “Vegetius”, p. 487, dans Robert Cowley and Geoffrey Parker, Editeurs, The Reader’s Companion to Military History). 

Comme d'autres désastres, la guerre ne sert aucun but que ses propres ; elle n’exsude que des mauvaises conséquences imprévisibles. La seule suite prédicable de la guerre, c’est une nouvelle tournée de technologies d'armes encore plus létales.

La guerre n’a jamais été courte ; elle est perpétuelle. Quelques guerres furent raccourcies par de la diplomatie rusée : l’Orage du désert, Panama et Grenade, par exemple. Cet homicide interruptus n’est parvenu qu’à diminuer sa valeur décisive. Les guerres longues sont trivialement décisives ; celles courtes, absolument dérisoires. 

La mythologie d'armes rend noble des guerres non plus nobles que les seaux de latrine dans un couloir de la mort. 

On crédite la guerre d’innovations dans l'instruction, la liberté, l'harmonie sociale, l'égalité et d'autres prestations sociales que des élites doivent expectorer tôt ou tard ― ne serait-ce qu'avec la plus grande chicane, quoique à la longue bénéficient-elles le plus de cet échange. Tant bien que mal, la guerre constitue la forme la plus respectable de liaison masculine : elle transforme des garçons en hommes. En réalité, ceux que la guerre transforme en invalides mentaux ou corporels sont rendus invisibles et muets, comme si par magie noire.

N’a-t-on pas entendu ces mythes d'armes mille et mille fois ? Depuis une centaine de générations, ne les a-t-on pas récités et mémorisés de façon hypnotique ? Nous n’offrirons plus tant d’écrits, de raisonnements, de drames, d’actions et d’aboutissements sinistres sur l’autel de la mentalité d’armes. Au contraire, nous dédicacerons l’Agora virtuelle à la mentalité paisible, saturerons la superconscience collective de mythes paisibles, les rendrons appréciables à ceux intéressés sans exception et constaterons l'amélioration du lot commun avec l’affranchissement de leurs points de vue. 

L’on devrait emprunter la sagesse des shamans primordiaux. Ceux-ci consignaient le survivant du combat à une élaboration de rituels d'isolement et de purification. Aucun individu ne pouvait rejoindre la communauté paisible sans rendre honneur à ces cérémonies. Sur la terre en armes, on ignore ce venin subliminal. Sans que l’on ne l’admette, il caille la psyché des vétérans et les transforme en morts ambulants : les ultimes sinistrés de guerres oubliées. 

« Les chiffres les plus récents démontrent que 264 vétérans [britanniques] de la guerre aux Malvinas se sont suicidés depuis ce conflit, comparé à 255 décédés en service actif. »         http://www.spacewar.com/2003/030521165439.qscyf5x8.html

Le reporter Simon Gardner écrit pour Reuters (le 19 août 2004) que plus de trois cents vétérans argentins se sont suicidés depuis cette guerre. Dénotant peut-être les bénéfices thérapeutiques, vis-à-vis le stress post-traumatique, de la passion latine par-dessus la réserve émotionnelle des Anglo-Saxons, puisqu’il y eut beaucoup plus de vétérans argentins et qu’ils souffrirent de la défaite militaire et de ses retombées psychologiques. 

 

Victorieux ou défaits, des vétérans du combat sont accablés d’avoir survécu leurs pairs bien aimés. S’ils ne trouvent aucune issue admissible pour leur peine, leur monologue intérieur de grenadier d’adrénaline s’écho comme tel : « Manquant d’avoir mieux fait, j’ai permis aux forces armées (de hargne) de gaspiller ma jeunesse en enrégimentement de dédain, de brutalité et de terreur. Moi-même, mes chers compagnons et d’innombrables innocents ont dû parcourir ce gantelet de souillure, de défiguration et décès. Rien qu’en participant, nous avons approuvé toute cette douleur. Nous, les survivants, soutenons une effarante culpabilité de sang. Ceux refusés à l’appel sont encore plus coupables à nos yeux. » 

Les activistes paisibles sont à leur avis les plus condamnables. Nous avons rejeté l'utilité de la guerre sans l’éprouver. Comme si l’on avait besoin d’attraper la peste pour rechercher sa cure ? Ce faisant, nous avons rendu insoutenable leur fardeau de douleur et d'ignominie. Après tout, ne devrait-on pas être reconnaissant qu’ils l’aient épaulé ? Ne serait-ce pas le moins que l’on puisse faire : leur rendre honneur, autant qu’à leur peine ? 

Point du tout. Des guerriers ont été honorés à la mort pour beaucoup trop longtemps, sans amélioration notable de leur part ni du nôtre. Il est temps que l’humanité reprenne ses anciens rituels de décontamination guerrière et de décompression psychique, au lieu d’honorer ceux qui ont traité d’abominations sans s’épurer. Il est temps de rétablir les mœurs paisibles autant pour des guerriers mal disposés que pour les non-violents confus. 

 

Quels que soient les bienfaits de la guerre, le monde paisible les rendrait mieux. Ceux qui suggèrent autrement se mêlent d’une escroquerie, consciemment ou pas. Et s’ils affirment que la guerre favorise la créativité alors que les sociétés paisibles stagnent, ils vivent un cauchemar infernal. 

Telles qu’en sont parvenues des anciennes tribus paisibles, on pourra neutraliser les retombés de l’égoïsme, de la fainéantise et de la luxure. Leur élimination devint l’excuse mythique pour perpétuer l’assassinat de masse que Dieu interdit, bien que non pas ces trois autres ― au cas où on l’aurait oublié.

 Je me souviens d’un auteur belliqueux qui affirma combien plus avancé, éclairé et brillant la guerre rendait le monde : encore un autre mythe d'armes trop souvent répété. Sans crainte, (ce que je dois admettre avec une certaine admiration) il se rendit à Kosovo, à Kigali et en pareils carrés de tuerie pour faire le plein de son journalisme autrement perspicace. A chaque étape, il établit des amis influents et des contacts puissants. Il aurait pu choisir n'importe quel de ces bleds pour s’aménager. Au lieu élève-t-il ses gosses dans un patelin discret en Massachusetts occidental. Ce qu’il entendait dire, sans doute, c’est que la guerre est créatrice et éclairante pour les gosses d’autrui

Les directeurs d'armes se méfient de la véritable créativité et de l’étude sérieuse de choses paisibles : au mieux des influences efféminées et débilitantes, au pire la trahison de leurs protocoles paumés et traditions prisées depuis lors. 

Quant à la stagnation de la paix, eh bien ! « 95% de tout n’est que de la merde » comme l'a si bien exprimé un malin jadis ; et 9,5 sur dix gens sont des bourdons dépourvus d’esprit, condamnés par la pédagogie courante à la fainéantise intellectuelle, la multiplication réflexive d'enfants et la répétition de banalités futiles. Entre temps, les restants disent et accomplissent tout ce qu'il y a de conséquent, pour le mieux ou le pire. 

Seuls les Apprentis, agençant un milieu réellement paisible, sauront transposer ces pourcentages ridicules par des applications bien réfléchies d’Apprentissage. 

La liste de mythes d'armes s’étend sans fin ; sans fin nous les répétons-nous. Aucune paix authentique n'émergera avant que nous ne les ayons identifiés, défiés et remplacés tous, séance tenante.

Deux autres mythes permettent aux gens d’enfouir leur tête dans le sable pour obturer le danger mortel.

Le premier, c’est l'adjectif paranoïde. De ces jours, elle sert aux commentateurs pour décrire celui qui discute d’affaires controversées et périlleuses sans rendre déférence adéquate au statu quo pourri. L’expression paranoïde, c’est leur code pour dire : « J’étais trop distrait et indifférent pour faire l’étude sérieuse de ses propos ; ils ne valent pas la peine d’être mis en examen. Ayez confiance en mes préjugés d’invertébré, conformes au vôtres. »

Deuxièmement, l’expression « théorie de conspiration. » D’abord proposée par la CIA pour remplacer celle davantage pertinente « théorie d’assassinat » à la suite de l’assassinat de Président Kennedy, puis transposée illico par la presse. C’est du 1984 orwellien, pure et simple ! Opinée depuis, chaque fois que des élites d’info se tirent d’un autre homicide public. 

On persiste à me sermonner qu’une conspiration complexe est impraticable s’il implique davantage qu’une poignée d’individus, surtout si ceux-ci retiennent des formations et priorités diverses.

Merde.

D’abord, un seul acronyme : NSA (L’agence de sécurité nationale aux USA), cette fosse aux serpents de conspirations. Une ou deux centaines de milliers de prestataires de renseignement pullulent à Washington, D.C. 

Ensuite, un paragraphe. Le programme américain de surveillance secrète à haute altitude par avion de reconnaissance, U-2, a duré une demi-décennie, non-reporté par la presse et strictement nié par tous, du Président à son moindre subordonné. Ce programme employa des centaines d’ingénieurs industriels ; des milliers de militaires, de cuistots aux chefs de base ; des centaines de scribouillards gouvernementaux et de techniciens de renseignement ; aussi des responsables à l’étranger pour autoriser ces avions en base d’urgence outremer et en vol à travers des cieux de souveraineté étrangère. Soit, ces avions « n’ont jamais existé » jusqu’à ce que les Soviets n’en aient abattu un exemplaire et traduit son pilote, Francis Gary Powers, devant un procès spectacle. 

Ces conspirations « impossibles » font part de la routine des complexes d’armes qui comportent des militaires, industriels, législateurs et leurs médias de propagande. Alors pourquoi pas d’autres encore plus sournoises et criminelles ? Surtout si elles laissent une traînée de témoins abattus ou terrorisés ? 

En Amérique, il n'existe qu’une sorte de conspiration : celle qui échoue. Des amateurs ineptes commettent leur crime massif en plein jour, laissant une traînée de paperasseries et de données numériques compromettantes qu’aucun journaliste débutant ne pourrait rater. Ils sont trop délicats pour tuer et terroriser de nombreux témoins qui trahiront l’affaire sans se soucier de la sécurité de leur famille. Voici la seule définition d’une conspiration admise par la culture populaire et ses médias d’obscurcissement.

Hélas, il y a une autre sorte : celle dans laquelle des malfaiteurs puissants et sans scrupules sont bien rompus à commettre des crimes et exposer ceux de leurs ennemis. Eux et leurs patrons ont fait répétition depuis des centenaires : ils sont experts. Ils peuvent faire appel à une énorme mémoire institutionnelle de crime et d’affaires policières, aussi embaucher les meilleurs professionnels pour leurs sales besognes. Leur linge sale est tamponné Secret Défense et protégé par la totipotence de la loi. Ils sont si riches et influents qu’ils contrôlent les médias de masse. Ils n’ont aucune conscience morale : le meurtre de témoins clés leur est un souci mineur. Ils ont assez de patience pour lessiver leurs traces, et de subordonnés fervents pour flanquer à la trappe si nécessaire.

Les Grecs de l’âge classique, au sommet de leur pouvoir, ont signalé cette pratique comme du despotisme oriental, efféminé et dégénéré. Ils ont craché dessus et l’ont écrasé presque sans effort. Quelques milliers de leurs citoyens libres ont mis en déroute la plus grande cohue que ces gangsters purent rudoyer au front, quoique dix fois plus nombreuse. Ils ne se sont soumis à l’empire romain qu’après avoir été subjugués par des gangsters congénères en localité. 

Notons cette dégénérescence quasi-incontournable en fonction du temps et indépendante des particularités historiques, politiques, géographiques, religieuses et ethniques. De tels gangsters pourrissent leur armée par degrés. Leur gangstérisme transparent, (« Soumettez-vous à nos délits incontestables, sinon prenez garde ! ») c’est tout ce qui reste de nos libertés vibrantes. Notre tolérance de cette corruption nous rend disgrâce. Gare à ses ultimes conséquences !

Une fois l’affaire accomplie, des paperasseries compromettantes n’existent plus, ni témoins en vie sauf ceux terrorisés en silence. Il reste une superfluité de preuves circonstancielles, de mensonges transparents et de bouts pendants que personne ne peut expliquer, aussi des cadavres suspects à la place de témoins clés, mais aucune preuve admissible en cour d’assise. Quiconque déterre de telles après toute une vie d’investigation, il sera doucement éliminé. L’extorsion et le chantage persistent des décennies, même la menace de guerre civile si un seul mot n’en sorte de travers. Des archives sont scellées, des preuves dénonciatrices réquisitionnées et « perdues » en gros lots. La plupart des investigateurs officiels sont sous le contrôle de ces conspirateurs et leurs patrons ; ils ne trouvent donc rien de grave, apparemment par incompétence inconcevable : ce qui leur vaut la prochaine promotion.

Cela n’est pas une conspiration, ici aux USA. Une conspiration bien réussie, ce n’en est pas une, mais une démarche officielle et parfaitement légitime, sinon rien du tout. Celui qui déclare autrement est un « théoricien de conspiration » stigmatisé comme tel et renvoyé sans audience. 

Quel moyen aisé et rassurant de chouchouter des malfaiteurs puissants, influents et bien connectés. Quelle commodité pour eux ! Combien lâches les restants : dans leur solde et à leur merci. 

Quant aux conspirateurs, leur réussite engendre celles subséquentes. Ils sont tentés de se surpasser la prochaine fois, à répétition enthousiaste. La conspiration criminelle, c’est leur atout en manche, leur ultime argument en réserve. C’est parfaitement légitime : protégé par sanction officielle, répression médiatique et approbation populaire. Rien d’autre ne les retient. 

On habite une époque où personne de bien relié n’est responsable pour rien, et tout est la faute d'un d’autre. Des faibles sont écrasés, qu’ils soient coupables ou non, et les puissants opèrent avec impunité parfaite en anonymat parfait. 

Du moins pour le moment…

 Le gouvernement, c'est toujours une conspiration, par definition. Conspiration pour la guerre ou pour la paix? Voici la question.

Un cas robuste peut être dressé, que l’accomplissement fondamental des politiciens hiérarchiques, c’est induire deuils et souffrances parmi leurs ennemis et obliger leurs supporters d’endurer de la misère supplémentaire. Après tout, les défunts ne votent pas et n’ont pas besoin de se soumettre à l'ordre public. Il n’y a que des survivants exténués et affligés qui doivent choisir à grande peine entre reddition, rébellion ou résistance continue. Une armée ne s’effondre qu’après que sa douleur collective ait atteint un cran intolérable de chagrin, de manque et d’agonie. Le compte des pertes quantifie la misère en masse que l’armée doit produire et ses victimes, supporter.

 

Heureusement pour nous, notre ADN eut des millions d'années avant l'histoire enregistrée pour perfectionner l’éthique de partage entre les membres paisibles de petites meutes d’omnivores. Toute déviation de l'éthique la plus pure : mutilation cumulative, criminalité stérile, faux signaux ou mauvaise allocation de ressources extrêmement rares, détruit les meutes souillées de cette brutalité interne. Opérant au fil de rasoir de la survie, aucune marge d'erreur ne leur permit de diverger de la bonne moralité à la règle d’or. 

Nous semblons scellés dans l’armure encroutée de millénaires d’histoire militaire. Mais ce n’est en réalité qu’une feuille métallique rongée, frangeant un corps d'excellence comportementale cent fois plus ancien, fort et flexible. A nous d’arracher la plaque de blindage et raviver le noyau beaucoup plus profond et souple mais ankylosé. 

La liberté que nous poursuivons ne se fonde pas sur une fantaisie utopique, (bien que des maîtres d'armes y insistent) mais sur les libertés parfaites dont nos ancêtres se sont dotés au cours d’une centaine de millénaires. La liberté des chasseurs-cueilleurs paléolithiques, voici le contexte politique que nous sollicitons, émancipé des craintes que des maîtres d'armes nous ont gravées l’esprit à l'eau-forte d’adrénaline. 

https://www.psychologytoday.com/us/blog/freedom-learn/201105/how-hunter-gatherers-maintained-their-egalitarian-ways

https://archeocontreletat.wordpress.com/tag/chasseur-cueilleur/

La diffusion du monde paisible touche non seulement aux Apprentis dans un vide. Quand nous confrontons un agresseur à l’heure actuelle, (qu’il soit bandit armé ou complexe militaro-industriel) nous nous attendons à ce que l’Autre partage nos craintes et mythes d'armes. Ceux-ci dictent que nous hésitions de lui offrir une ouverture paisible et qu’il en rejette nos tentatives, à moins que l’un de nous n’ait d’abord été abattu. La mythologie d'armes chuchote les mêmes préjudices dans l’oreille de tous. Selon ses préjugés, des gestes pacificatrices sont « de l’apaisement » : aveux de faiblesse et de trahison qui doivent provoquer des réactions universelles de soupçon, d’hostilité et d’agression. 

Si la mentalité paisible prévalut dans nos constellations de métaphores politiques, nous pourrions dissiper de telles agressions (soit bilatérales, soit unilatérales) au moyen de gestes communs et formules acceptées de réconciliation. Ceux-ci ne feraient plus preuve de faiblesse, mais de sagesse, de fiabilité et de maîtrise. Un petit enfant pourrait désamorcer à l’instant un échange de tirs ; ainsi qu’un loup bêta, en exposant son abdomen sans défense, interrompe sa punition mortelle de la part de celui alpha dominant. 

Cette capacité spontanée de s’entretenir en paix, elle est encablée dans chaque adulte sain d’esprit. Nous l'avons simplement déprogrammée de notre esprit pour le moment et sommes ainsi parvenus à nous rendre hors d’esprit. 

Tout ce sonner d’alarme me fut d’abord inspiré par le livre en percé de Jean Bacon, Les Saigneurs de la Guerre, des Presses D’aujourd’hui, Paris, 1981. Ce titre fut publié à Tokyo en 1983, en Angleterre en 1986 et republié par l’Harmattan à Paris en 1995 ; il est reparu en troisième édition chez Phébus en 2003.

Par la suite, beaucoup de potentialités et de talents autrefois cachés seront mieux étudiés et institutionnalisés, lâchant ainsi d’énormes énergies psychiques tenues à l’écart jusque-là. On a sublimé ces talents par instinct légitime d’autoprotection. Après tout, si ces énergies s’étaient prématurément libérées sur la terre en armes, elles nous auraient annihilés. Actuellement, nous sommes bornés à nous lancer les uns sur les autres de la matière inerte et des eaux d'égout saupoudrées. Comme nos ancêtres les singes, nos troupes se catapultent de la merde. En dépit de cette limitation fécale, nous avons franchi des nouvelles cimes d’annihilation globale et dansons à claquettes au seuil de l’omnicide de notre propre agencement.

 Ce n’est qu’au monde paisible que nous pourrions sécuriser de l’énergie supplémentaire par des ordres de magnitude sans faire sauter le monde avec. 

… 

COMMENTAIRE?  markmulligan@comcast.net