World War COVID Guerre mondiale: From WeaponWorld to PeaceWorld; Learner, begin... De la terre en armes au monde paisible ; Apprenti, débute

- QUELQUES GROS MENSONGES

February 09, 2024 mark Season 21 Episode 1500

Une liste partielle de mensonges par espèce. Comment des élites peuvent-elles mentir si régulièrement, si impudiquement et avec tant d’arrogance professionnelle ? Ces questions m’ont incité la rédaction d’Apprenti.

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Le pire imbécile se croit le plus sage- apprentimarcv
Ne traitez personne d'imbécile – Jésus

The greatest fool thinks himself wisest - learnermarkv
Call no man a fool. Jesus



COVID GUERRE MONDIALE
De la terre en armes au monde paisible
Apprenti, débute

- QUELQUES GROS MENSONGES -

« En temps de guerre, omettre de mentir, c’est de la négligence ; douter d'un mensonge, c'est un méfait ; et annoncer la vérité, un crime. » Arthur Ponsonby, Falsehood in Wartime, La contrevérité en temps de guerre.

« La première perte de la guerre, c’est la vérité. »              http://www.guardian.co.uk/notesandqueries/query/0,5753,-21510,00.html 

Nous pouvons congédier les annonciateurs publicitaires et gouvernementaux comme des menteurs furtifs qui vont tromper le public à jamais, sinon jusqu'à ce que nous leur arrachions la vérité. Repoussés par l’honnêteté spontanée, ils ne s’y rattachent que sous examen minutieux, même ces fois-là à contrecœur et seulement de façon provisoire. Ils préfèrent enterrer leurs énormes mensonges sous un déluge de mi-vérités. Le monologue vide leur est préférable au débat équilibré ; le mensonge croyable, à la vérité. Le gros mensonge leur est devenu devoir, bol de riz et « source d’honneur. » A quel point peuvent-ils se leurrer, nous avec ?

 Ici aux USA, « l’équilibre du reportage » veut dire qu’à la télévision, des politiques injustifiables méritent davantage de commentaire favorable que les autres, et davantage d'encre de disculpation dans les journaux. Trump a bénéficié de cent fois plus d’exposition médiatique que Bernie Sanders.  L’inadmissible est donc validé par répétition machinale. 

Des sociopathes flagrants et des escrocs dévoilés ont davantage droit à l’adulation médiatique que l’honnête homme. Des réactionnaires et des conservateurs y sont appariés, démoblicains et républicrates. Leurs débats pro forma simulent la controverse alors que la tyrannie sous-jacente reste soigneusement inexplorée. Le « débat » télévisé oppose des contestants qui acceptent le statu quo scandaleux avec ferveur égale, mais dont les disputes marginales sont travesties en débat honnête. Voici l’ordinaire dans les actualités « équilibrées » aux Etats-unis.

Il y a d’autres exemples de cette menterie institutionnalisée. Les industriels américains rendent le consommateur confus en lui offrant des produits dans des récipients aux poids et dimensions fractionnelles : 1,32 livres, 8,3 pintes liquides, 0,7 litres ; même produit, compagnies différentes, prix différents. Prenez une minute pour résoudre. La quotité du « service unique » est dérisoire afin de minimiser sa déclaration obligatoire de composants nocifs. De telles portions individuelles ne satisferaient pas l’appétit d’un petit gamin. 

Aucune étiquette avertisseuse n’est requise pour afficher le traitement radioactif d’ingrédients ni que leur nature génétique n’ait été modifiée ni que la viande fut gavée de poison en usine agronome, atténuant le bienfait d’antibiotiques par leur application excessive. Ces affiches mettraient fin à la vente de tels produits expérimentaux, moins chers à produire que leurs remplaçants « bio » (élevés à l’ancienne) mais marchandés aussi coûteux ou plus, quoique de potentiel beaucoup plus coûteux à assainir en aval du temps que n’indique leur label censuré et coût de production subsidié.

Ces mêmes fabricants geignent des dépenses recourus en faisant état du contenu nutritif de leurs aliments : ces sommes insignifiantes comparées aux fortunes versées en publicités.

Les corporations ne cessent de se plaindre de la réglementation gouvernementale. Fâcheusement pour eux, c’est le seul mécanisme qui puisse contenir leurs plans les pires. Chaque nouveau règlement est une réplique chétive à quelque méfait monstrueux d'entreprise. Au nom de la compétition dite « salubre » les comités d'entreprise plagieraient chaque nouvelle escroquerie, si seulement elles pourraient s’en sortir. Dans l’absence de réglementations supplémentaires, celui qui manque d’imiter son concurrent moins honnête sera chassé hors d’affaires. Des infractions d'entreprise précédent chaque nouvelle réglementation et protestation corporative ensuite.

Depuis le neuf septembre, la poursuite de suspects terroristes a monopolisé presque toutes les ressources du système fédéral de justice, ce mandat remplacé dernièrement par la poursuite massive d’immigrants en infraction mineure. Le crime corporatif passe sans enquête dans la plupart des cas. 

Attrape une hypercorporation, précédemment muette, se louant en nouvelle annonce à la télé ou à pleine page dans les journaux, et découvre assez souvent sa tentative de dissimuler l’outrage auquel elle s’est récemment fait pincer les mains rouges.

Le ruineux sauvetage des caisses d’épargne (Savings and Loan) aux USA, la putréfaction des services de ligne aérienne, des tarifs d’énergie et de soins en escalade et l’impunité croissante des responsables de scandales de comptabilité d’entreprise : tous démontrent ce qui advient quand des corporations se réglementent elles-mêmes. Leurs fonctionnaires seront ravis de « se réglementer » jusqu’à la caisse d’épargne la plus proche. Profitant du laissez-faire habituel aux six derniers présidents, le cartel pétrolier a remplacé la réglementation gouvernementale avec un Etat de providence illimitée aux corporations. Tant pis pour le « marché libre » et ses pouvoirs de se réglementer. Comme prévu, la main invisible que décrit Adam Smith n’est qualifiée que pour des filouteries au jeu.

Le seul pays européen qui survécut la récession de 2008 et émergea plus ou moins indemne, ce fut l’Islande où les banquiers responsables n’ont rien accru que des peines criminelles, et la seule réponse à leur appel pour un plan de sauvetage fut « nagez ou noyez-vous. » Comme pour des légions romaines des fois paniquées mais irremplaçables, la décimation résolut le problème du « trop important pour faire faillite. »

Espérons que ces hypocrites n’obtiendront jamais mainmise sur les fonds de la sécurité sociale américaine. Ils en ont bavé depuis des décennies. Au cas où, nous vieillirons en tant qu’indigents, en dépit de l’imposition d'épargnes obligatoires à vie. Comme il se trouve, le gouvernement américain depuis Reagan et Clinton, a trempé ses mains de filou dans cette caisse pendant plus d’une année d’embarras fiscale. 

 

« Attention, attention à cet important canular politique ! Au lieu de témoigner de l’évaporation boursière de vos épargnes de retraite, rendez-vous immédiatement au casino le plus proche pour y perdre votre montant au chiffre d’affaires. Que triomphe le marché libre une fois pour toutes ! » 

 

Sérieusement, je blague. Pourvu que le chiffre d’affaires de ces casinos offrît un profit crédible pour le joueur ou seulement le prémunit! Pourquoi ne pas adopter un mulligan de casino, comme au golf ? Tu sortirais toujours avec tes sous d’origine, moins une petite prime de rentré. Des gains de survie dans la plupart des cas. Après tout, au monde paisible, ces casinos seraient subsidiés par le gouvernement.

La détresse subite de la moyenne classe américaine a résulté de dizaines d’années d’épargnes captives à la retraite (401K) et leur décalage obligatoire en investissements désastreux de bourse commerciale. Elles disparurent dès que celle-ci s’effondra : cette turbulence exponentiellement plus fréquente et désastreuse au passage du temps. 

L’expression « dérégulation » est code secret pour « des services inadéquats remis au prix maximal. » Une élaboration du slogan favori des capitalistes : « Profits pour les rares, aux risque et dépens de ceux nombreux. » Voici peut-être la meilleure expression du national-capitalisme : l’ultime perfectionnement historique de l’exploitation d’armes.

 

Les publicités commerciales surchargent la capacité déjà trop restreinte de nos canaux d'émission. Un bruit blanc continu de décharge statique jaillit des médias de masse.  Rends-toi compte que presque toute la programmation diffusée (films, télé, radio, Internet) gaspille le maximum de temps disponible à l’assistance tout en lui transmettant le moins de données utiles. Assiste à quelques heures de ce charabia en série et constate-le.

Ce phénomène ne se laisse décrire que comme un complot planétaire à banaliser l’important et rendre important le banal. Après tout, beaucoup d’information de moindre ou nulle importance est plus facile à contrôler d’en haut que celle de grande importance pour d’aucuns, soit son volume.

 Il y a des centaines chaînes d’émission par câble, transmettant 24 sur 365. De nombreux jours-personne font partie de chacune de leurs réalisations. Penses-y : non moins de la part d’acteurs, de directeurs, d’écrivains, de réalisateurs et leurs équipes de techniciens ; mais aussi de simples comptables, responsables du personnel, employés d’appui, gardes et commis généraux ; des journées entières de la vie de chacun d’eux dévouées à la production de peut-être vingt minutes seulement de données utiles sur une seule chaîne par heure. Et je me suis généreusement servi du terme « utile. » Tout le reste fabriqué par cet effort monumental n’est que du bruit sourd qui ne sert qu’à la perte massive de temps. Multiplie chaque nation sur terre et ses industries télévisées. La seule bonne analogie que je puis trouver, c’est celle de milliers d’Egyptiens massés pour bâtir, décorer et meubler des pyramides inertes. Quoique leurs efforts aient produit des monuments de taille, alors que les nôtres, rien que du buzz électromagnétique. 

Personne n'analyse les besoins de chaque consommateur ni ne lui vise des données selon son goût et tempérament. Des tentatives balourdes dans cette direction sont attaquées comme des empiétements sur la vie privée. 

Nous sommes des obsédants compulsifs quant aux données. Si elles nous paressent utiles, soit en particulier soit institutionnelles, nous les amassons, les rationnons et en limitons l’accès pour la moindre raison. Nos ancêtres se sont brûlés vifs, les uns les autres, au sujet de nouvelles idées simplement inédites. Ces jours-ci, des tas de rebuts sont fabriqués au gré de « besoins commerciaux. » « Notre produit est supérieur au leur » sans tenir compte des intérêts de l’assistance. Nous sommes enterrés vifs sous des tas de données superflues. Cette épreuve de masse obsessionnel compulsif nous demande de multiples libérations autant individuelles que communautaires. 

Pour nous en réception de ce babillage repoussant, c’est comme d’être murés dans une petite cellule avec un maniaque bavard mais dépourvu d’honnêteté, de bon sens, bon goût, raffinement et modestie. Nos pensées sont inondées d’averses de papotages exauçant des rayons pervers d'éthique, d’esthétique, de matérialisme et de sexualité incrustée de brutalité. La criminalité de routine et sa suppression vicieuse sont les normes. Au jour le jour, nous sommes gavés de données sur des produits et services superflus. 

Ce serait comme évaluer une bibliothèque dont les étagères ne contiennent que des grands tas de serre-livres et un petit tas de livres poche. Si tous ces instruments de monologue se turent à la fois, le ramassis de désinformation serait déjà assez inique. Mais nous, les auditeurs enthousiastes, nous entre-répétons les mêmes absurdités, puis rentrons chez nous pour absorber le contenu d'une nouvelle soirée. Ainsi recomposons-nous nos problèmes en pire.

Si un comité scolaire attrapait un de ses instituteurs refilant de tels rebuts à ses élèves, il serait congédié à l'instant. Avec bonne justification, tu fermerais la porte au nez d’un colporteur qui oserait soumettre tes enfants à ce lavage de cerveau. Mais nos médias nous trompent ainsi de façon routinière, dégorgeant de la désinformation en volume criminelle. Le rendement sans faille de vérités correspondantes nous illuminerait l’esprit.

 

Le gros mensonge engendre la routine du mal, ainsi que trop de sucre provoque la carie des dents. Selon les menteurs professionnels, la vérité est une pâte crue à être moulée selon la commodité de leurs patrons. Tous ceux assez « stupides » pour contester cette notion sont des candidats favoris pour les abus à suivre. 

Contemple la fin de tel parasitisme. Le Niagara d’inconséquences et de mensonges hurlerait à la halte. Silence assourdissant ! On aurait tout de même besoin de produits et de services ; le gouvernement persisterait à imposer son triste fardeau. En bref, la vie continuerait. On cesserait pourtant d'absorber tant de gros mensonges. M Honnêteté et Mlle Déesse se rendraient en meilleurs compagnons dans l’absence des supercheries de frère aîné (Big Brother) et de séduisantes nymphes représentantes. A qui manqueraient leurs mensonges impudiques ?

 

« La vente de produits est moins importante que nous ne présumons. On a qu’à observer les pays communistes : des millions d'images de Lénine, affichés partout, ne stimulent aucun amour pour lui. Les agences publicitaires du parti communiste (celles soi-disant agit-prop) ont depuis longtemps oublié le but fonctionnel de leur activité (rendre mieux aimé le système communiste) et sont devenues une fin en elles-mêmes. Elles ont créé leurs formules, leur langage et leur esthétique, (autrefois, les chefs de telles agences retinrent maîtrise absolue sur l’art du pays) leur idée de la bonne vie qu’ils ont cultivée, disséminée et imposée sur leurs peuples malheureux. » Milan Kundera, Immortalité, traduite en anglais par Peter Kussi, Grove Weidenfeld, New York, 1991, p. 113. Par autorisation de Grove/Atlantic. 

 

As-tu récemment examiné une voiture neuve ? Nous sommes serinés jusqu’en crever à quel point lisses, belles, élégantes et séduisantes elles sont. En réalité, ce sont des investissements minables : antisociales, écocides, élitistes, hiérarchiques, malpropres, puantes, peu fiables, non ergonomiques, inconfortables, dangereuses, inefficaces, inertes la plupart du temps, envahissantes, onéreuses, toxiques, induisant de la pauvreté, destructrices de belles villes, encourageant des infractions, et de désuétude garantie. 

Penche-toi par claire de lune sur la balustrade d’un pont de passage sur une autoroute. Constate la cataracte d'acier, de chaleur et de luminance qui découle dans deux sens en ligne droite de l’autoroute, au lieu de couler en éventail au bas d’un volcan. Toutes nos villes ont été transformées en volcan actif. Quel gaspillage de précieuse énergie! 

Un mamba noir aurait plus d’attrait qu’une de ces automobiles. On les a transformées en porte-clés d'une tonne, en idoles de culte et en totems de classe, reniant l'évidence de leur valeur.  Bien sûr, une voiture offre l’illusion de la commodité. Cela s'évaporerait si une fraction de la richesse en étant consacrée le fut à l’amélioration de transport public. 

Regarde autour de toi pendant ta prochaine balade en ville. Note la scintille de pollution dans les gouttières, l'horizon voilé de sépia et l’intarissable puanteur des échappements. Ces bavures sur la vie réelle ne gâchent jamais les publicités d’automobile, bien qu’elles aient saturé la conscience collective à tel point que l’on l’ignore : autant ces onctuosités que les bavures en résultant. Note l’inondation de voisinages à sec depuis des décennies, alors que de plus en plus de forêts sont pavées pour satisfaire ce Mammon d’automobile. Le pullulement de « développement » et l’exportation de grandes bûches d’arbre bon marché perdurent en échange d’importations d’autos et de carburant qui croulent les balances de commerce. Note à quel point ça te brûle les yeux et combien le pollen marié au smog rend le simple rhume de foins en asthme chronique pour, combien ? Quatre gosses urbains sur dix ? Encore plus au passage du temps ?

Le réchauffement planétaire est devenu un phénomène « cosmique » : un autre cas qui transcende notre compréhension et contrôle, alors que cela ne résulte que des pets de nos voitures, bétails, usines et centrales électriques. 

 

Projette-toi en arrière dans le temps jusqu’à celui des bourgeois médiévaux. Pour bonne raison, tu pourrais ricaner de leur bêtise. Parmi d'autres sottises létales, ils jetèrent de l’excrément dans la rue pour que des bêtes et passants s’y embourbent. Les Apprentis futurs ricaneront de nous pour des raisons semblables. Adoptant la même sorte de sottise, nous souillons nos sols, eaux et cieux ; abusons effrontément des pauvres ; et prêtons attention aux vétilles médiévales au lieu de nous pencher sur des sujets importants. Quels rustauds !

Pour la majorité (à vrai dire, pour presque tout le monde, nous compris), la vérité est une question de répétition. Ce que l’on entend le plus souvent doit être la vérité, peu importe ses ambiguïtés. Nous pourrions être persuadés que la nuit, disons, c’est le jour, qu’une quelconque puissance étrangère veut de notre peau en secret ou que des automobiles privées sont « belles » … pourvu qu’assez d’individus et de machines le répètent. Leurrés à subventionner l'industrie de guerre éclair, nous refusons d’admettre ses scandales. Plutôt employons-nous une armée de rédacteurs publicitaires pour diffuser le sophisme évident que des automobiles soient séduisantes. Des segments grossiers de plastique et de métal verni, coupés, enveloppés et soudés à la tonne, pétant et bavant des poisons : sexy ? Selon quel déviant sexuel ? 

Subvertissons ensuite le transport en commun et faisons disparaître les technologies davantage prometteuses. Obtenons enfin que tout le monde se répète (à grands soupirs !) : « Une telle transformation coûterait trop cher. »

 

Puis il y a cette autre absurdité. « Le gouvernement est incapable de réduire la pauvreté, d’améliorer l’éducation, de redistribuer l’abondance, de parfaire la science et de fournir justice. Rendons-le donc aussi lent, débile et stupide que possible. » Ceci malgré son inévitable croissance en tout cas. 

Evidemment, le gouvernement ne peut fournir de tels services quand des réactionnaires font leur affaire en les sabotant. Nonobstant, des Apprentis talentueux pourraient appliquer aux pauvres des politiques non dépourvues d’imagination, si seulement on leur ôtait momentanément  ces réactionnaires du dos : notre devoir et notre avantage évidents. 

Dis-moi, qui a achevé les projets suivants ? L’émancipation de l'esclavage, la terminaison de la grande dépression, le plan Marshall de reprise économique en Europe, (et ses équivalents en Asie) les expéditions équipées à la Lune, etc. … un gouvernement central ou un troupeau désagrégé d'individus riches et puissants ? Dis-moi maintenant, qui a déclenché l'esclavage, la grande dépression et son clone en 2008, la fente du paysage économique aux USA en quelques bons quartiers entourés d’un tiers monde national, le ravage correspondant de la classe moyenne, l’écroulement de l’exploration planétaire, etc. ? Un gouvernement central ou une tourbe désagrégée d'intérêts privés mais puissants, leurs mains dans le tiroir-caisse ? 

Bien sûr, des menteurs et des propagandistes talentueux remplissent des niches inestimables : celles de troubadour, d’acteur, de magicien, de prophète, de prêtre, de chaman et d’Apprenti. Un âge d'or de contes et récits nous attend, une fois que toute cette menterie organisée sera privée de profits. 

Ces jours-ci, on se régale de brutaux contes de remplacement, de propagande réactionnaire, de bavardages sportifs et de radotages d’opéra de lessive, tous produits en masse. Dans l’avenir, de plus en plus d'Apprentis s’appliqueront à leurs passions particulières. Prenant pause de leurs études préférées, ils se divertiront d’inventions les plus audacieuses que des menteurs doués pourront leur filer : les meilleurs récits, pièces de théâtre et autres divertissements. Mais rien de tel ne soustraira de l’honnêteté du gouvernement des Apprentis.
 

Je peux concevoir au moins dix-neuf sous-ensembles du gros mensonge couramment produits et consumés en série (ce tango exige deux partenaires.)

 

1. Le mensonge dogmatique : des fictions sont certifiées véridiques en dépit de leur fausseté évidente. Des mensonges incontestables sont émis au public trompé qui se les répète (par commission) sinon les acceptent par négligence de la vérité (par omission.) Consulter le déni du réchauffement global. Bon Dieu, ces menteries sont promues tant fréquemment ! Par qui et à quel but ? Ces questions, à elles seules, ont enfanté Apprenti.

 

2. Le mensonge simplificateur : Ton jugement est trop borné pour percevoir la validité compliquée de ma demande. Je mens afin de simplifier mon bavardage. Tu vas céder à mes demandes sans me forcer a cultiver notre compréhension mutuelle (la démocratie représentative.) 

En mode inverse, le mensonge compliquant : Mes amis et moi, nous pouvons transformer une transaction relativement élémentaire en celle tellement incompréhensible que nous serons les seuls capables de décoder sa logique en lambeaux, remplir nos poches et vider les vôtres (les lois d'imposition.)

 

3. Le mensonge paternel : La vérité lâchera la panique dans les masses ignorantes. Nous mentons afin de protéger leur innocence enfantine. Par pur altruisme, nous épaulons des vérités qu'ils ne pourront pas soutenir (grand soupir.) La question fondamentale partagée ici : ces menteurs professionnels peuvent-ils mieux se servir de la vérité que nous ? A toi d’évaluer la réponse à l’affirmative qui leur sert le mieux. 

Ce mensonge s’étend à la démocratie soi-disant. Les majorités abandonnent des candidats péniblement honnêtes (tels que Ralph Nader et Bernie Sanders) en faveur d’arnaqueurs et bonimenteurs de carnaval. Prends ton choix des présidents américains, leurs concurrents chez eux et équivalents outre-mer. Ils n’ont pas besoin de « politique correcte » comme cette expression est mal exprimée de nos jours par ceux qu’y estiment les pires applications du contraire. Mais ils doivent satisfaire les exigences d’intérêts aux dépens du bien commun.

 

4. Le mensonge altruiste : La vérité te blessera pis que mes mensonges rassurants. Des adultes bien intentionnés collent ce mensonge comme un baume sur la conscience de leurs enfants. Le mythe du Père Noël persiste avec d’autres visant les petits, en dépit de leur effet à double tranchant. « Ne fais confiance en personne ni en rien, même dans les meilleures circonstances. » Ainsi sommes-nous réduits à subsister en méfiance intégrale sous un bombardement continu de mensonges.

 

5. Le mensonge d’après abus : Des victimes (et surtout leurs descendants) exagèrent ou dissimulent leurs tourments, rendent leurs oppresseurs en démons incarnés du mal et préjugent leurs descendants. Des anciens tourmenteurs justifient leurs abus, les minimisent et tentent d’en faire oublier le public. Les spectateurs d’abus antérieurs radoucissent leur lâcheté morale en estompant leur négligence criminelle.

 

6. Le mensonge d’intérêt : Mes intérêts sont compromis par ta vérité et prennent priorité sur ton droit d’apprendre qui m’est insignifiant. 

 

7. Le mensonge d’armes (et d'entreprise commerciale) : Chaque vérité publique est un cadeau à l'ennemi. Toute donnée de qualité supérieure à la propagande manipulatrice doit être étranglée. Celles non secrètes doivent être incomplètes, déformées ou fausses. Pour confondre les choses, beaucoup de vérités insignifiantes doivent être ajoutées à la discussion. Chaque admission d'erreur rend faveur à l'ennemi et sera donc niée. 

La discipline militaire est à base de punition. Les techniciens d'armes mentent aussi souvent que possible pour les éviter, bien garder leurs secrets et rapporter l’accomplissement de tâches impossibles. Des tas de punitions sont pelletés pour supprimer ces habitudes ; ce qui entraîne des suppléments de terreur militaire auxquelles les directeurs d’armes se spécialisent. 

 

8. Le mensonge naturel : « Je fais part de ton tissu ou te suis inoffensif. Ne m'attaque pas, nourris-moi au lieu » : parasites, vampires, agents infectieux, embryons et oiseaux imitateurs au nid. Autrement, (et souvent renforcé par des exceptions factuelles) « Je suis toxique, un autre prédateur ou tout juste une brindille. Ne m’attaque pas. » Autrement encore, « Je suis plein de sève nutritive ; débarque ici et féconde-moi. » 

Un autre intéressant sophisme d'entreprise commerciale, c’est l’assertion que les pollutions artificielles sont « naturelles » et par conséquent acceptables car produites par l’homme. Il fait partie de la nature, après tout. Est-ce que la peste fut « valide » parce qu’elle fut naturelle et transmise par l’homme et ses taudis ? 

Un autre sous-titre du mensonge naturel comprend notre idée de la réalité. Des données sensorielles inondent notre conscience en volumes au-delà de notre capacité d’en traiter. En compensation, nous tirons un filet fin de ce torrent et traçons notre image de la réalité selon lui seul. Sélectionnant quelques stimuli estimés importants, nous garnissons les intervalles de façon créative, tissant une approximation stylisée de la réalité. 

La santé mentale se définit selon sa fidélité à la rude réalité matérielle que nos abstractions délimitent. Si chaque stimulus enclenchait perception équivalente, on serait entièrement informé mais aussi impuissant que celui assommé à l’acide ou le nouveau-né : inondés de stimuli crus. 

En tant qu’êtres charnels, nous nous mentons à chaque clin d’œil.

 

9. Le mensonge révolutionnaire : Si nous devons endurer au milieu d’une populace piégée en une futaie de mensonges et écrasée sous une tyrannie pérenne, pourquoi ne pas mentir comme un bandit pour nous endurcir et renforcer le contre-assaut révolutionnaire ? Encourager un mal rien que pour résister un autre plus important : voici un vortex aussi périlleux que d’extraction difficile. Ne serait-il pas préférable d’encourager la vérité pour récolter ses bénéfices, même à moindre efficacité ?

 

10. Le mensonge scientifique : Des données sont barrées parce qu’en conflit avec le dogme scientifique. On les renvoie sans enquête, à grandes haussées d’épaule, comme sans rapport, de la superstition mal réchauffée sinon, encore pire, mauvaise science. Comme si les sciences d’armes n’étaient autre chose que le plus récent songe collectif de l'humanité, du moins jusqu'au changement de station à la prochaine pause d’annonces publicitaires ? 

Assez souvent, des nouvelles découvertes sont dépréciées quand des individus doués poursuivent une percée unique dans des conditions optimales, celles qui ne peuvent nécessairement être dupliquées car la plupart de ses paramètres sont à mi-compris sinon pas du tout. Si elles ne peuvent être répétées à tout moment par l’assistant gradué de chaque doctrinaire scientifique, elles sont déclarées inexistantes.

 Crois-le ou pas, la question « pourquoi » est interdite par la science courante : une autre raison que de nombreux Apprentis lui tournent le dos (et encore un autre gaspillage de talent par la mentalité d’armes.) Aucune question ne doit être interdite aux Apprentis intéressés, pour quelle raison que ce soit. 

Je suppose que l’on doit distinguer la mentalité scientifique de sa technologie. Aux mieux, celle-là inclut de la flexibilité d’esprit, de l’honnêteté soutenue, précision clinique et méthodologie rigoureuse dont les scientifiques aiment se vanter. Au pire, l’autre nous force d’endurer ses puanteurs, poisons, terreurs, peines et soucis périodiques d'abandon et d’appréhension. Tels sont les résultats directs de la concurrence rabique, de l’esprit clos, de l'indifférence aux conséquences, de la déshonnêteté promotrice de soi, et du manque de camaraderie dont les scientifiques d'armes sont les patrons. 

Eugen Rosenstock-Huessy, dans Out of Revolution, (Au sortant de la révolution) William Morrow and Co., New York, 1938, p. 231, cite le philologue français, Gaston Paris [dont le texte en français m’échappe à présent ; ne te fie pas nécessairement à ma retraduction] qui proclama : 

 

« Je professe absolument et sans réserve cette doctrine : la science n'a d’autre but que la vérité à son propre compte, sans componctions quant aux conséquences pratiques, bonnes ou mauvaises, regrettables ou bienfaisantes. Qui se permet – soit par patriotisme, par religion, même par moralité – la moindre dissimulation, la permutation la plus minuscule des faits qu'il étudie ou les conclusions qu’il en tire, celui-ci est indigne de sa place dans le grand laboratoire dont le billet d'admission de l'honnêteté est plus fondamental que celui de la capacité. Ainsi comprise et poursuivie avec élan conforme dans chaque pays civilisé, l’étude communale forme un grand Etat qui enjambe les nations limitatives, diverses et souvent hostiles ; qu’aucune guerre ne peut souiller ; qu’aucun conquérant, menacer ; et chez qui nos âmes peuvent trouver l'abri et l’unité fournis jadis par la cité de Dieu. » 

Consulter STP le texte originel.  

Il serait difficile de trouver un serment d'allégeance plus dévoué à la science absolue. Cette exaltation pour la vérité absolue (ou tout autre absolutisme, du reste) entraîne des résultats encore plus dévastateurs que les autres mensonges énumérés ici. L'absolu constitue le terrain idéal pour une simplification de la réalité dont les ultimes manifestations sont la terreur politique et le meurtre de masse. 

Je suis convaincu qu’il n’existe presque aucune vérité incontestable, seulement des approximations plus ou moins utilitaires. Certainement pas la centième partie de celles que des hommes ont soutenues jusqu’à la mort d’autrui, encore moins celles tenues comme absolues pour sous-tendre la logique occidentale et sa culture. L’incertitude peut promouvoir soit le rejet rotulien d’une nouveauté soit sa revue pour utilité. Si je profère des spéculations et des conjectures, ce n’est que pour renforcer l’ouverture d’esprit aux nouvelles idées que censurent les bureaucrates de l’orthodoxie. 

 

11. Le mensonge hermétique : Afin de favoriser la morale militaire et la cohésion interne, nous, les partenaires en clandestinité, devons adopter de ronflants serments de silence et d'aide mutuelle, gestes d’identité, codes raffinés et rituels secrets. Des organisations hermétiques (tels que les premiers chrétiens, les francs-maçons et les directeurs d'armes) se prêtent à l’accusation de conspiration infâme, qu’elle soit valide ou non. Ces agences permettent aux élites de bataille leurs perversions préférées. Les élites d’info pénètrent ces sociétés secrètes par aptitude innée : elles persécutent les hermétiques d'en haut, les corrompent du dedans et les calomnient d’en dessous. 

 

12. Le mensonge bureaucratique : De nombreux bureaucrates justifient leur budget en s’appropriant des données significatives. La validité des gardiens semble être dictée par l’étendue du monopole de données et la difficulté de les acquérir, et permet la croissance de leur bureaucratie. Souffrant de vive contrainte de la part d’intérêts spéciaux (tant particuliers que corporatifs) ces bureaucrates adoptent un secret ordre du jour qui contredit leur mandat public. La mascarade de cette contradiction est une compétence cruciale des bureaucraties civiles d’armes, sans quoi leurs budgets se rétréciraient en faveur d’allocations directes aux armes.

Des exemples abondent. L’altération de statistiques de réussite me vient à l'esprit : des prohibitions consécutives en  Amérique contre les buveurs et les drogués, aux décomptes de chômeurs, (toujours réduits en reportage officiel) aux études sur la sûreté des centrales nucléaires, aux rapports officiels projetant la victoire éventuelle en Indochine et en guerres subséquentes.

Fréquemment dans des politiques de mésinformation, leurs bureaucrates arrivent à la supposition que leur tabulation de données crée la réalité au lieu simplement de la quantifier. Soit le chiffre conçu, voici la réalité en ce qui les concerne. 

Une autre menterie ordinaire cheville au crêt actuel le degré acceptable de polluant, de crime et d'autres retombées sociales, ajuste pareillement l’inacceptable beaucoup plus haut. Des doses de fond peuvent être nocives, mais sont déclarées tolérables ou même rehaussées afin de déférer l’effort corporatif de les réduire. La nivelle officiellement acceptable peut masquer des menaces incontestables jusqu'à ce qu’elles forcent leurs victimes, les seules au courant, de sonner l'alarme à leur propre compte. Des responsables peuvent être avisés du problème d'avance, mais bloquent ces nouvelles alarmes à chaque étape. Ils sont rarement jugés pour avoir subverti la vérité et en sont souvent promus. 

Cette alarme est d’habitude miraculeusement ignorée par les médias de masse ; l’opposé exact de projets réactionnaires (Trump) flagornés de façon impardonnable.

Par exemple, juste avant la fonte nucléaire de Fukushima en 2011, le compte de fond officiel d’irradiations tolérables fut doublé de façon arbitraire. Et personne ne nous avertit que l’ultime enchaînement de ce désastre put être la civilisation terminée, du moins sur l’hémisphère boréal. Cela exemplifie l’aboutissement de la technologie d’armes en débandade : ressemblant à la décharge accidentelle d’un pistolet lors de son nettoiement, mais à l’échelle supérieure. 

D’autres méthodes en service courant déforment ces statistiques. Beaucoup sont reportées exprès plus grandes ou petites qu’en réalité ou différés jusqu’après leur date de reportage, puis révisées énormément au long d’années. Cette longue série de révisions provisoires rend plus difficile et moins précise l’interprétation scientifique de ces chiffres, donc moins profitable au public et davantage à ceux qu’y ont quelque chose à cacher.

Le Congrès U.S. à interdit la tabulation de statistiques de mortalité nationale à cause d’armes à feu et beaucoup d’autres donnés problématiques aux intérêts. Problème résolu…

Des bureaucrates rendent souvent triviales les pires conséquences de leur politique. Leur renvoi de conséquences imprévues peut prendre la forme de mauvais comptes au palier d’énumération, de trifouilles aux mains d’intermédiaires et de distorsions depuis ceux supérieurs, là où des sous-catégories défavorables peuvent être simplement éliminées. Des statistiques favorables sont souvent accumulées par des méthodes semblables mais dans l’autre sens. Autant qu'augmente l’impulsion pour un certain résultat, autant seront distordus les contrôles officiels. De l'évidence anecdotique, rassemblée au raz des pâquerettes, indique souvent des conditions locales avec beaucoup plus de précision que la compilation scientifique de statistiques officielles.

Des rangs multiples d’autorités doivent passer ces chiffres en revue : chaque palier encore plus isolé du phénomène tabulé et donc incliné à tordre les résultats officiels à la convenance de ses ordres du jour. Somme toute, des statisticiens malins manipulent ces chiffres pour en tirer n'importe quelle interprétation souhaitée par leurs patrons.

La communauté d'armes peut facilement balayer ses conséquences imprévues sous le tapis, puisque nous sommes convaincus d’avance que de tels désastres en grands nombres et de grande portée sont inévitables. 

 

13. Le mensonge par omission : Des ultra, en candidature pour des positions de responsabilité publique, ont refusé de préciser leurs prédilections quant aux controverses. Soit, leur évasion peut ne pas empester du mensonge direct, mais leur droit de ne pas s’incriminer n’équivaut pas à celui d’un suspect criminel. Après tout, les hautes fonctions d’ordre public sont mises en cause ici, non une simple punition criminelle. Pendant une interview d'emploi, le moindre soupçon de telle inaptitude devrait susciter le renvoi immédiat du candidat, tant bien que sa tendance à dissimuler ses préjudices.

Sinon se trouvera-t-on renversé partout par des majoritaires de la Cour suprême actuelle : ne plus ultra.

 Evidemment, un système complexe de contrôle et d’équilibre politique ne parviendra qu’à contrôler quelques déviants qui refusent d'agir en bonne conscience. Aucun système ne fonctionnera de manière satisfaisante si une majorité embrasse avec ardeur des conspirations d'avarice. Un principe de moralité supérieure doit hériter du jeu. Autrement doit-on s’attendre à ce que tout ce fumier soit soufflé par des conséquences inattendues. Soyez prévenus : quand celles-ci partiront en éclat, ce ne sera pas du tout marrant sur notre terrain d’abandon.

Des gens persistent à nier le fait que le mauvais comportement a des mauvaises conséquences et doit donc être contrôlé d’avance. L'idéalisme retient son ultime récompense, non dans son propre intérêt mais parce qu’il engendre des meilleurs résultats au moyen de miracles de générosité. J'ai honte d’avoir à rappeler cette évidence aux Apprentis. Une collectivité a belle et bien enrayé ses roulettes si elle doit justifier l’idéalisme malgré le désaveu de l’opinion majoritaire : l’état actuel.

 

14. Le mensonge memetique : Certains fanatiques trouvent profondément satisfaisant leur dogme choisi, quoique leur croyance reflète des circonstances et des aspirations pour la plupart uniques et ne convient nécessairement aux préférences d'autrui. Afin d’étayer leur ego fragile, leur insécurité particulière, impuissance et manque d’amour propre ; ils contraignent l’autre d’accepter leurs idées fanatiques, même si elles contredisent ses plus grands besoins. Si une suffisance de tels partage cette croyance, ils peuvent se rendre assez puissants pour blesser l’individu qui les menace de désaccord. La mieux entretenue cette croyance et les plus passionnés ses croyants, (par exemple, la confrérie internationale de nationalistes en conflit perpétuel entre eux) le plus il sera certain que cela finisse mal. 

Des pratiquants honnêtes de la satyâgraha sont les seuls en état de surmonter ce paradoxe, à laquelle deux chapitres sont consacrés dans ce texte. 

 

15. Le mensonge de la mentalité d’armes : Nous récitons les mêmes vérités, quoiqu’elles soient reconnues comme des mensonges. Des menteurs doués d'armes gagnent grand fric en raffinant, mettant à jour et répétant ces mensonges sans jamais finir. Toute dissidence efficace est amortie à tous coûts, jusqu'à ce que des mensonges évidents remplacent la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Même si cette déchéance prend mille ans et même si elle multiplie des contradictions sociales et des crises mortelles sans compter. 

 

16. Les mensonges du sport : Pourvu que moi et mes compagnons se bornent aux babillements sportifs, nous pourrons négliger des problèmes sociaux monumentaux. 

L'injustice prend le devant quand des étrangers ne discutent plus des problèmes sérieux sans courir le risque de brutalité imprévue. La rumeur sportive se rend en incantation magique : le moyen acceptable de désarmer l'animosité et dérouter la discussion, le dénominateur inférieur commun de l'irresponsabilité mutuelle. Chaque adulte qui réprime son apport à la pensée critique et à l'activisme social est un idiot dans le sens ancien grec : un enfant trop âgé. 

Les médias soutiennent cette bêtise en alimentant le prolétariat d'info de cuillérées de formule tiède, en escamotant des matières complexes et controversées, et les remplaçant avec des spectacles insignifiants. 

Je me suis assis l’autre jour dans deux abreuvoirs aléatoires, coincé entre une paire de grands écrans et leur beuglement sportif. Dans les aéroports américains, on ne peut éluder le hurlement de leur radotage gratuit. Cela m’a frappé qu’à travers le monde, des millions de tels lieux prolifèrent : presque les seuls rendez-vous publics qui nous restent, distribuant le moins possible de donnés de grande signifiance les 24 heures de 365 jours chaque année. 

Il est temps de recouvrer le raisonnement d’adultes en forçant nos médias de fouiner les vérités sociales dans toute leur complexité, avec la fidélité de bons chiens d'oiseau. 

 

17. Le mensonge à soi : De loin le plus insidieux, celui-ci peut prendre n’importe quelle forme décrite en haut mais doit être énumérée à part. 

Tu es seul à pouvoir corriger cette sorte de fausseté une fois qu'elle prend racine dans ton crane. Comme Scrooge, le protagoniste du Conte de Noël de Dickens, les victimes du mensonge à soi doivent témoigner à répétition des répercussions de leur délusion (comme ceux qui perdent un parent au COVID, la dangerosité duquel ils renièrent.) Ces aveux prennent du temps irremplaçable, exigent un courage surhumain, redoublent souvent le dol d’innocents, et incitent de l’insoutenable culpabilité chez ceux qui s’en repentent. Nombreux ceux qui doublent et redoublent leurs propres mensonges sans jamais se repentir.

A quel point nos vies s’amélioreraient-elles si nous priorisions la véracité de manière préventive ?

 

18. Le mensonge par exclusion de la vérité : Quand un grand problème se pose, les intéressés au pouvoir excluent la réplique pratique mais défavorisée et n’émettent que celles d’extrémisme inacceptable, afin de maintenir le statu quo officielle, problématique mais lucratif (le control des armes aux USA, etc.)

 

19. Le mensonge du déni simplificateur : « Quoi que ce soit ou sera, cela ne peut pas exister ni jamais réussir. Cela ne vient pas de se passer. C'est faux, peu importe sa ressemblance à la vérité. Celui-là ne peut pas être ce qu’il se proclame d’être ; cet autre n’est pas stupide et corrompu mais entièrement supérieure. Soit que cela ait l’allure d’aller de mal en pire, tout s’arrangera de façon passable en fin de compte, sans trop avoir à s’en préoccuper. » Faute d’une meilleure réponse.

 

20. Les mensonges de l'art et de la créativité : Ah ! A quel point plus malheureuse la vie se rendrait en leur l’absence ! La dérobade de la misère, mes Apprentis, contrairement à la « poursuite du bonheur »  de fantaisie huppée. 

 

Le premier symptôme de la routine du mal, c’est la prolifération de gros mensonges. Selon les Apprentis, le mensonge brûle de l’énergie en démesure, dans un monde où chaque joule devrait être chiffré au compteur intelligent (ce que notre ignorance collective interdit) ; c’est dégradant, insultant et vulgaire ; cela mène aux erreurs de fait et de raisonnement. Comme d’autres formes de violence, le mensonge prend encore plus d'effort à la longue que l’adhérence à son opposé. Il est difficile d'embrasser le mal et adhérer tout de même à un semblant de la vérité sans s’égarer sans remède. Des suppléments de vérité pourraient donc nous aider à distinguer le bien du mal. 

La connaissance, c’est la richesse ; le mensonge, s’en est le vol. Qu'est-ce que la mentalité d'armes nous recommande ? Adopter l'opposé. 

 

Les stipulations de Gandhi furent catégoriques. Selon lui, la bonne action, la vérité et la non-violence sont congénères : chaque tiers reflétant les deux autres. Le mal, la brutalité et les mensonges renforcent l’illusion cartésienne de la séparation humaine de l'univers. Le mensonge, la cruauté et la faim du pouvoir ne sont que des saveurs distinctes de la brutalité. Il n'y a pas de « petits » mensonges ni de « nivelle acceptable » de brutalité. A nous d’embrasser cette sagesse ! 

Il tenait à ce que chacun se tape des demandes impossibles, de façon à apprendre de ses erreurs. Selon lui, la politique offre aux êtres moraux le défi suprême, tout comme la traversée d’une corde raide est davantage fascinante qu’une petite flânerie au boulevard. Le risque intensifié rend l’affaire plus intéressante. En outre, qui est supposé mener nos politiques :  des escrocs ? 

Lui arpentait la voie de service suprême et d’optimisme tragique : le chemin glorieux de Bouddha et de Jésus. Seulement des super héros oseraient suivre sur leur trace. Nous autres, malins de lâcheté morale, devons témoigner de leur trajectoire éblouissante, accroupis dans nos braises rougeoyantes d'enfer. 

Notre rédemption momentanée peut advenir en établissant une commune de biens d'Apprentis au monde paisible. A ma connaissance, la promesse de réincarnation dans le Christ, par la voie solitaire du Notre Père, est la seule capable d’ouvrir la trappe de secours d’ultime rédemption suffisamment pour laisser toutes les âmes passer : celles de Gandhi, de Bouddha et de nous autres incluses.

COMMENTAIRE?  markmulligan@comcast.net