Broadcastability
Broadcastability is a podcast by, for, and about persons with disabilities in the workforce. / Broadcastability est un podcast par, pour, et à propos des personnes handicapées au travail.
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Season 2 (2023-ongoing): ""The Experiences of Disabled Employees and Entrepreneurs in France, Belgium, the UK, and the USA."
Season 1 (2021-2022) "The Experiences of Successful, Disabled, Canadian Employees and Entrepreneurs."
Broadcastability
Une conversation avec Fabrice Chanut: Le handicap à l’écran
Dans cet épisode - le dernier de la deuxième saison de Broadcastability - Chloë et Isabelle échangent abec Fabrice Chanut, réalisateur de la série française “Vestiaires.” Fabrice partage son parcours de vie et ses espoirs pour le future des médias et du handicap.
Vous pouvez trouver une transcription de l’épisode accessible aux lecteurs d’écran ICI
Générique de l'épisode:
Animatrices: Chloë Atkins et Isabelle Avakumovic-Pointon
Réalisatrices: Chloë Atkins et Isabelle Avakumovic-Pointon
Monteuse: Isabelle Avakumovic-Pointon
Art de Couverture: Isabelle Avakumovic-Pointon
Transcription: Isabelle Avakumovic-Pointon
Musique: Justin Laurie
Reconnaissance du financement:
Nous remercions Scarborough College à l’Université de Toronto et nos partenaires communautaires, la station radio Indie 88, l’association Disability Rights UK, et le projet de recherche SORD à l’Université de Manchester, pour leur aide. Nous tenons également à remercier nos partenaires financiers : le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et TechNation.
00;00;00;28 - 00;00;19;23
Fabrice
C'est une nouvelle génération qu'on a côtoyé et qui eux vont vont bousculer les choses. Eux, ils sont capables de marquer “RQTH avec aménagement, et alors? Vous voulez que je bosse, je bosse, mais il va falloir trouver un bureau, il faudra que ce soit accessible et combien je serai payé par mois?” alors que nous on était encore, “Merci de nous donner du travail!”
00;00;19;26 - 00;00;48;06
Chloë
Bienvenue à Broadcastability, un podcast pour, par et à propos des personnes en situation de handicap dans le milieu professionnel. Ce podcast fait partie du Projet PROUD à l'Université de Toronto. Pour plus d'informations, veuillez consulter notre site web: fr.theproudproject.ca
00;00;48;09 - 00;01;18;02
Isabelle
Le Projet PROUD est basé à l'Université de Toronto sur les territoires traditionnels et ancestraux des Huron-Wendat, des Sénèques et des Mississaugas de la rivière Crédit. Nous aimerions également reconnaître les autres terres autochtones de l'île de la Tortue où nous menons nos recherches et enregistrons ce podcast, dont les territoires traditionnels ancestraux et non-cédés des Premières Nations Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh.
00;01;18;05 - 00;01;44;07
Chloë
Bonjour, je m'appelle Chloë Atkins. Je suis la chercheuse principale du Projet Proud. Je suis professeur de sciences politiques à l'Université de Toronto et je recherche les enjeux du handicap. J'ai une maladie épisodique qui fait que j'ai beaucoup d'expériences personnelles avec l'emploi et le handicap.
00;01;44;09 - 00;02;04;11
Isabelle
Bonjour. Je m'appelle Isabelle Avakumovic-Pointon et je suis l'assistante de recherche pour le Projet Proud. Je suis étudiante en doctorat à l'Université de la Colombie-Britannique et je recherche l'histoire des personnes en situation de handicap. Du côté personnel, j'ai moi même des handicaps invisibles.
00;02;04;13 - 00;02;17;26
Isabelle
Dans cet épisode, nous accueillons Fabrice Chanut, réalisateur de la série “Vestiaires”, diffusée sur France 2. Fabrice nous parle de son chemin vers la télévision et le pouvoir des médias et des arts pour changer le regard sur le handicap.
00;02;17;28 - 00;02;31;26
Chloë
Et c'est surtout très opportun parce que Fabrice a été très engagé avec les Jeux Paralympiques à Paris cet été. Il faut savoir que nous avons enregistré cet épisode avant les Jeux Olympiques.
00;02;31;28 - 00;02;42;01
Isabelle
Alors oui, merci d'être de retour avec nous Fabrice Chanut On est, on est ravi de vous re-accueillir ici.
00;02;42;03 - 00;02;56;07
Chloë
Je n'ai pas pu pratiquer mon français récemment. Si je me trompe, je m'excuse. Est ce que vous pouvez parler un peu de votre jeunesse, de votre famille d'origine et de votre, vos racines ?
00;02;56;09 - 00;03;28;20
Fabrice
Alors moi je suis né dans la, je suis né dans la région parisienne. Le truc, c'est que je suis né avec un handicap, une agénésie de la main, de la main droite et. Et du coup, effectivement, j'ai passé jusqu'à l'âge de quinze ans, tous mes étés à l'hôpital. Je commence par ça parce que c'est la passerelle vers... quand vous passez beaucoup de temps à l'hôpital - je suppose que dans votre public, il y a peut être pas mal de gens qui connaissent ce parcours là -
00;03;28;22 - 00;03;57;13
Fabrice
se qui vous sauve, c'est la radio et la télé, et la lecture. Voilà. Et donc du coup, du coup de ces moments passés avec moi-même, à lire, à regarder des films, écouter de la musique en boucle, m’est venu, euh comment dire, un désir profond de pouvoir mettre en image. Enfin voilà, c'était une belle échappatoire. Et voilà, en plus, j'ai 52 ans,
00;03;57;14 - 00;04;23;21
Fabrice
donc moi, mon, mon “peak”, c'était la période Indiana Jones, E.T., tous ces tous ces choses qui arrivaient chez nous en France. En 1980, en parallèle, on avait Monsieur Mitterrand qui a été élu. Donc on a eu l'arrivée des radios libres, donc tout un pan de musique qui venait de chez vous, mesdames, des pays Anglo-saxons, ce qui nous changait de nos traditionnels Joe Dassin, Brassens, etc.
00;04;23;26 - 00;04;49;29
Fabrice
Donc pour lesquels moi j'ai plongé de plein pied le rock, le punk, toutes, toutes ces musiques là qui nous - et le funk, Michael Jackson - nous envoyaient ailleurs. Et c'est toute cette, tous ces moyens d'évasion qui ont... qui pour moi était un rêve pendant très longtemps et qui, je peux le dire maintenant, ce sont, ce sont réalisés pour la plupart.
00;04;50;02 - 00;04;57;27
Chloë
Quand nous avons parlé avant, vous avez parlé que vous avez un col roulé tout le temps quand...
00;04;57;28 - 00;04;59;09
Fabrice
Ah ! Vous vous souvenez de ça ? Exactement.
00;04;59;11 - 00;05;07;03
Chloë
Oui. Est ce que vous pouvez parler un peu de pourquoi et un peu des attitudes en France ?
00;05;07;05 - 00;05;34;05
Fabrice
En fait, quand... Dans la, dans la région parisienne, là où j'habitais à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, les personnes handicapées, enfin, c'était pas courant. Je crois que j'étais la seule personne que je connaissais avec un handicap. Et donc il y a toujours le regard de l'autre. Donc j'avais tendance à vouloir cacher ce petit bras et cette petite épaule sous un, sous un pull avec un col roulé.
00;05;34;07 - 00;05;52;11
Fabrice
Voilà. Dans la région parisienne, ça marche, ça marche 4 à 5 mois dans l'année. Le problème, c'est qu'après mes parents - fin, le problème, non - pour la grande joie de toute la famille on a déménagé dans le sud de la France où c'est le contraire, où il fait très chaud onze mois sur douze et que votre col roulé ne sert strictement à rien.
00;05;52;13 - 00;06;16;14
Fabrice
Donc il a fallu faire le pas. C'est à dire il a fallu mettre un T-shirt, il a fallu mettre en avant son handicap et j'avoue que ça a été [indéchiffrable] élastique. Mais il y avait un élastique. Donc c'était la bienveillance de mes copains, l'amitié, toutes ces choses qu'on découvre à quinze, seize ans contre, fin, auprès desquelles on doute.
00;06;16;14 - 00;06;40;07
Fabrice
Et en fait, en fait, ça marche. La bienveillance. Voilà les premières petites copines, les copains qui vous invitent quand même à jouer au foot alors que vous serez... fin, qui vous mettent gardien de but, alors que, [rire] a priori, vous n'avez aucune raison d'arrêter un but avec la moitiém une moitié de bras. Mais voilà, tout ça, ça fait partie de de ce beau moment d'apprentissage de la vie quoi.
00;06;40;09 - 00;07;05;27
Isabelle
Et je voulais vous demander, retourner sur votre premier, votre première réponse là que, quand vous passez des mois dans, à l'hôpital, vous regardiez beaucoup de télévision ou cinéma, vous entendiez la radio. Est ce que, à ce moment-là, il y avait des gens en situation de handicap, des personnes handicapées qui apparaissaient sur la télévision, dans les, dans les films, au radio ?
00;07;05;27 - 00;07;12;26
Isabelle
Ou est ce que ça faisait vraiment pas partie de de l'environnement médiatique à ce moment ?
00;07;12;28 - 00;07;40;17
Fabrice
Pas du tout. Vous savez, traditionnellement, avec Adda, avec qui j'écris la série, on fait une blague comme quoi nos références c'était “L'homme de fer” et et la famille Ingalls avec cette pauvre Marie aveugle. Mais comme ce n'était pas des séries qui m'intéressaient, je zappais très vite. Donc effectivement, personnellement non, je crois que la personne qui se rapprochait le plus de moi à l'époque, c'est effectivement E.T., quoi.
00;07;40;19 - 00;08;16;06
Fabrice
Voilà. Non, non, effectivement, c'était... Et en plus, en plus, étant - assez paradoxal, mais - étant immobilisée, j'étais plutôt attirée par ce qui bougeait, par ce qui bougeait. La danse, les mouvements, les films dynamiques, l'action pour contrebalancer le temps passé, la rééducation, l'ennui, quoi. Après j'ai, j'imagine que c'est pour tous les ados comme ça. C'est pas simplement moi avec un handicap, mais tous les ados à un moment font... trouvent que leur vie va beaucoup moins vite que qu'un film.
00;08;16;09 - 00;08;29;06
Isabelle
Ouais, c'est vrai. Oui, mais c'est intéressant qu'à ce moment-là, il y avait vraiment personne qui, qui était comme vous, vous le dites, dans les films, dans les séries.
00;08;29;09 - 00;08;50;00
Fabrice
Alors je peux même vous donner une anecdote. Quand on a tourné “Vestiaires,” au début, les deux personnages... En fait, quand on a commencé à écrire avec Adda, on écrivait que, fin, on décrivait notre vie, nous en tant que sportifs handicapés et donc on était très loin de maquiller, de maquiller la réalité. Donc les personnages s'appelaient vraiment Adda et Fabrice.
00;08;50;03 - 00;09;25;02
Fabrice
Donc on a écrit toute une série de situations où on s'appuie quand même sur les handicaps, nos véritables handicaps. Et moi donc, avec mon agénésie, il y a quand même des petites blagues qui restent, qui sont... Je ne sais pas si vous avez les références, mais Abraracourcix, il y a des petites choses qui sont de l'ordre de Astérix et Obélix, Abraracourcix, les jeux de mots comme ça sur les petits bras, etc qu'il a fallu garder et donc qui ont dessiné, qui ont dessiné le casting de l'acteur qui allait effectivement jouer ce ce donc Fabrice, qui devient Orson dans la série.
00;09;25;05 - 00;09;50;26
Fabrice
Et donc c'est pour vous dire que c'est grâce au casting de “Vestiaires” que j'ai rencontré Alexandre Philippe qui va finalement jouer Orson dans la série. Puis c’est la première fois que je rencontre quelqu'un qui a mon handicap, qui a le même handicap que moi. Donc. Et ça là, j'avais déjà, j'avais près de 40 ans, donc c'était... fin, voilà, à 40 ans, vous vous retrouvez avec quelque chose qui vous revient en pleine face. C'est assez, assez - et déstabilisant et festif.
00;09;50;29 - 00;10;23;12
Isabelle
Ouais, oui, j'imagine. Alors, c'est pendant cette période d'adolescence que vous commencez à vous engager beaucoup avec le film, les médias. Comment est ce que vous avez commencé à penser à ça en tant que carrière ? Pas tout seulement quelque chose qui vous vous amuse, que vous faites pour passer de temps pour pour vous amuser, mais vraiment quelque chose que vous faites, que vous créez aussi, que... un processus auquel vous participez en tant que créatif réalisateur.
00;10;23;13 - 00;10;43;08
Fabrice
Alors ça, alors ça prend plusieurs étapes. Alors, pour être très précis, je voulais pas être réalisateur, je voulais être spécialiste des effets spéciaux. Voilà, je. Moi, ce qui me faisait rêver, c'était les gens qui allaient sur la lune, c'était tout d'un coup il y avait des pirates, tout d'un coup, voilà. Et donc j'étais assez passionné par tout ce qui était “La Guerre des étoiles”, etc.
00;10;43;11 - 00;10;59;22
Fabrice
Et du coup, c'était beaucoup, beaucoup de dessins, beaucoup de bédés, beaucoup de textes. Une fois même mon père m'a prêté sa - je sais pas si vous avez connu les caméras Super huit - donc on filmé des petites choses comme ça.
00;10;59;24 - 00;11;27;29
Fabrice
Ce qui s'est passé par la suite, c'est que quand j'ai passé mes, aprés j’avais passé mon bac, j'ai voulu passer des écoles de de cinéma et en fait, le niveau, le niveau qu'il fallait, quand moi je m'intéressais à ça, pour être spécialiste des effets spéciaux en France était très très compliqué. On basculé déjà vers de l'informatique, vers du numérique et moi j'avais loupé le coche.
00;11;27;29 - 00;11;50;17
Fabrice
Moi, j'étais encore à imaginer de la pâte à modeler, du stop motion, des des choses avec l'optique, on en était déjà plus là. Et voilà. Mais après je me suis rattrapé, je me suis dit “Au lieu d'être, d'imaginer des cosmonautes, on va imaginer des handicapés dans un vestiaire et ça va être aussi extraordinaire!” [rire]
00;11;50;20 - 00;12;11;09
Isabelle
Et pendant que vous pensiez à ça, vous rêvez de devenir spécialiste des effets spéciaux, est-ce que vous avez eu d'autres emplois à travers votre parcours ou est ce que vous avez commencé immédiatement avec le cinéma ou est ce que c'était plutôt un parcours un peu par-ci par-là?
00;12;11;12 - 00;12;46;25
Fabrice
Non, c’était un parcours, un parcours un peu un peu chaotique. Disons que... Alors moi, j'ai fait des études, j'ai fait une maîtrise de communication option cinéma avec le... voilà, avec le désir de de faire du cinéma. Sauf que je me suis mis dans une section qui était très très théorique, très théorique. Et en fait, je me, j'ai découvert que si je continuais dans cette voie, ben je, je, alors j’avais une expression à l’époque, c’est “Je tirais, je tirais jamais du câble, j’approcherais jamais une caméra, je passerais ma vie dans mes livres, etc.”
00;12;46;27 - 00;13;15;05
Fabrice
Donc du coup, ce que j'ai fait, c'est que j'ai... La chance qu’il y a ici à Marseille, c'est qu'à côté de ça, il y a l'Université d'Aix-Marseille, et sur Aubagne, il y avait une école de cinéma plus... plus pragmatique qui est devenue maintenant le SATIS et qui qui tournait à ce moment, à ce moment-là, une une petite publicité. Fin, tout un quartier d'Aubagne a été rénové, ça s'appelle “Les Défensions” maintenant.
00;13;15;08 - 00;13;45;13
Fabrice
Et en fait, il fallait, il fallait faire de l'animation pour pour pour ça. Il fallait une équipe technique. Et du coup ils m'ont accepté dans l'équipe. Et c'est là où j'ai fait mes premières expériences, et qu'après j'ai basculé assistant réalisateur. Euh, voilà. Après assistant réalisateur j'ai un peu galéré. C'est pas une période la plus sympathique, ça a été un peu compliqué, à la fois pour trouver du travail tout en restant dans la région que je découvrais : Marseille, donc la région de Marseille.
00;13;45;16 - 00;14;11;27
Fabrice
Voilà, c'était pas le... Encore, j’ai eu des amis qui m'ont fait travailler. Et en fait, j'ai suivi le conseil, [rire] le conseil de mon ex-femme, c'est très simple, qui me disait quand je rentrais à la maison j'arrêtais pas de râler parce qu'en tant qu'assistant réa, la caméra était pas là où vous pensiez, les figurants bougeaient pas comme vous voulez, etc. Puis elle m'a dit, “Peut-être qu'au lieu de râler, ce serait bien que tu réalises toi.”
00;14;11;29 - 00;14;26;27
Fabrice
Voilà. Et donc du coup, du coup, je me suis mis, moi, à écrire mon premier court métrage et c'est parti de là où je me suis dit on va basculer, on va essayer de faire son... c'est se mettre la main dans le cambouis comme on dit par chez nous.
00;14;26;29 - 00;14;32;25
Chloë
Y avait-il des gens qui qui vous ont encouragé en ce temps ? En cette époque ?
00;14;32;28 - 00;15;00;17
Fabrice
Oui, tout à fait. Moi je me souviens de deux personnes. Je ne sais pas si on peut les nommer Paul Sardou et Christel Baridon qui, une qui me faisait travailler - Paule Sardou - et Christel Baridon qui a accepté de... Fait, quand j'ai écrit mon court métrage , j’ai été un peu barré. C'était déjà deux gars qui qui vivaient près d'une piscine, deux SDF qui avaient découvert une piscine abandonnée en pleine canicule et qui décident de retaper la piscine et de ne vivre que pour eux.
00;15;00;19 - 00;15;09;21
Fabrice
Mais il y avait une séquence finale avec un hélicoptère qui rentrait dans leur zone, qui prenait l'eau pour aller arroser les forêts en plein... en train de brûler à côté.
00;15;09;22 - 00;15;11;07
Chloë
Ah ok.
00;15;11;09 - 00;15;27;24
Fabrice
Donc quand j'avais écrit ça, j’ai dis bon, il y a évidemment des séquences qui vont sauter parce que je ne suis pas Georges Lucas et grâce à des gens comme, donc Paule Sardou et Christel Bardon, on a eu ces séquences là. Elles m'ont montré qu'on pouvait avoir des acteurs intéressés pour des courts métrages. On pouvait avoir cette séquence là.
00;15;28;00 - 00;15;38;19
Fabrice
Donc donc, je leur tire actuellement encore mon chapeau de m'avoir... effectivement de m'avoir soutenu, effectivement.
00;15;38;21 - 00;15;53;24
Fabrice
Ce qui est marrant, c'est que quand je vous dis ça, c'est que, en y réfléchissant, ce court métrage ressemble pas mal à ce qu'est devenu “Vestiaires”, c'est-à-dire deux gars au bord du bassin qui discutent de leur vie. Et c'est déjà un peu la trame du court métrage, quoi.
00;15;53;26 - 00;16;09;17
Isabelle
Alors, qu'est ce qui vous a mené vers l'idée de la piscine, du bassin, de la natation ? Pourquoi est-ce que ça fait une si grande partie de “Vestiaires” et aussi peut-être de votre vie ? Qu'est ce que vous mené à ça ?
00;16;09;19 - 00;16;51;28
Fabrice
Ben, alors ça, il y a, ça prend... Alors, c'est vrai que c'est toute une série de dominos qui tombent les uns derrière les autres comme il faut. Déjà c'est vrai que j'adore l'eau ayant vécu sur le, près de la Méditerranée, vivant toujours... Fin, je pourrais tourner la caméra, vous verriez la mer. Donc la mer pour moi est très très important, très très importante. Et ensuite, alors je vous passe l'amour sans nom à l'époque du film comme “Le Grand Bleu” et “Abysse”. L'idée aussi, c'est que je m'étais mis... comme je fais... à côté de ça je fais de l'asthme - parce que mon handicap, c'est que je suis asthmatique - et on m'avait conseillé de faire de la natation. Donc c'est vrai que je suis tombé amoureux fou de cette discipline.
00;16;52;01 - 00;17;22;21
Fabrice
Et par la suite, quand... il est devenu compliqué pour moi de travailler comme assistant réalisateur et que je me suis mis à écrire mon projet de deux films, on m'a proposé de travailler... fin, déjà, j'ai commencé à nager comme nageur handisport dans un club handisport à Marseille. Voilà. Et donc. Mais vraiment, cette histoire de maintenir le niveau de santé, d'essayer de lutter contre l'asthme, muscler un peu toute cette partie droite qui partait à volo.
00;17;22;23 - 00;17;48;06
Fabrice
Et donc je ne vais pas revenir sur les bienfaits du sport pour les personnes et valides et surtout handicapés, mais ça m'a fait un bien fou. Et du coup ce qui s'est passé c'est que, la piscine a cristallisé beaucoup de mes obsessions. C'est-à-dire que c'est à la fois un endroit où, en tant que personne handicapée, vos handicap sont automatiquement plus légers.
00;17;48;08 - 00;18;04;29
Fabrice
On y, on y est, on... Toutes les personnes qui sont en fauteuil roulant vous le diront, on est tout de suite plus épanoui, plus à l'aise dans l'eau, libre de ses mouvements. Ça reste - et ça c'est un peu la trame de “Vestiaires” - ça reste un endroit où quand même, vous vous mettez en maillot de bain devant des gens que vous connaissez pas.
00;18;04;29 - 00;18;34;00
Fabrice
Donc question intimité, c'est assez, c'est assez direct quoi. Donc du coup, une fois qu'on est quasiment nu devant l'autre, parler un peu de ses problèmes de travail, de ses problèmes de famille, de ses problèmes de santé, ça devient beaucoup plus facile. Et. Et il y a aussi... je pense que c'est le handisport et à travers la piscine convivialité qui est juste extraordinaire. Et donc c'est tout ça que l'eau, la piscine a permis de cristalliser.
00;18;34;03 - 00;18;50;10
Chloë
J'ai pensé un peu de “Vestiaires” et les vestiaires sont un endroit de transformation. On déshabille, on re-habille, on peut dire on devient une autre personne dans cet endroit. Qu'est ce que tu penses de ça ?
00;18;50;13 - 00;19;16;20
Fabrice
Je vais prendre le billet de ce que tu as dit. C'est à dire que vous avez toujours votre petit paquet d'ennui, de lassitude, de fatigue. Vous amenez avec vous à la natation et que, dès que vous nagez, alors en plus, nous on est... il y a une section loisirs et une section compétition avec un coach. Dès que vous vous mettez dans les bras de ce coach qui vous dit par exemple on va faire 200 mètres d'échauffe, 400 mètres de ça, une pyramide, fin, je passe sur les termes.
00;19;16;22 - 00;19;44;13
Fabrice
Bon, au fond de vous vous ralez parce que vous disez “Bon, je vais, je vais... ça va être pénible et je vais...” Mais tout d'un coup, tous ces soucis, ils restent derrière. Et tout d'un coup... et quand vous parlez de, quand tu parles de transformation, c'est celle-là, moi, qui me, qui me chamboule le plus à chaque fois, c'est d'arriver avec son petit poids de... son paquet de cailloux et puis repartir dans la voiture 3 h plus tard en disant “Mais ah, j’ai... Mais je l’ai laissé, mon paquet de cailloux ,sur le bord du bassin et je vais beaucoup mieux !” Et. Et ça c'est magique, C'est magique.
00;19;44;16 - 00;19;57;05
Chloë
Et je pense aussi les Olympiques arrivent en été et les Paralympiques arrivent aussi. Est-ce que vous allez faire une rôle dans ça, avec avec les films ou la télévision ?
00;19;57;08 - 00;20;24;20
Fabrice
Avec “Vestiaires,” effectivement avec “Vestiaires”... Alors l'actualité... Alors la chance qu'on a, c'est comme on est, on est reconnu maintenant en France, on est... Les Jeux Paralympiques, on y est rentré par plusieurs choses. Déjà au niveau de la série, on nous a demandé - comme il va y avoir une dizaine de jours de de Paralympiques - on a tourné une dizaine d'épisodes avec des sportifs pressentis pour les, pour les Jeux Paralympiques.
00;20;24;20 - 00;20;25;25
Chloë
Wow
00;20;25;27 - 00;20;46;01
Fabrice
Donc a priori, chaque soir devrait avoir un épisode qui qui parle de... Fin, toujours de façon un peu décalée comme comme on essaye de le faire, de de l'haltérophilie, du tir aux armes. Qu'est ce que c'est que le tir aux armes quand on est en fauteuil roulant ? La natation, qu'est ce que c'est ?
00;20;46;03 - 00;21;06;13
Fabrice
Voilà. Après je ne vais pas rentrer dans chaque thématique; il y a douze épisodes. On a eu Tony Estanguet qui est venu faire un épisode avec nous pour présenter sur le plateau ce que c'est que les jeux, les jeux, les Jeux Paralympiques. Et donc c'est clair que on est très fiers que ces dix épisodes soit diffusé sur France2 pendant les Jeux Paralympiques.
00;21;06;16 - 00;21;13;09
Isabelle
C'est très cool de savoir que ça... il y a eu un lien, là, entre vous et les Jeux Olympiques, quoi. C’est...
00;21;13;12 - 00;21;14;06
Fabrice
C'est juste génial.
00;21;14;06 - 00;21;15;17
Isabelle
Wow, wow.
00;21;15;19 - 00;21;41;14
Fabrice
C'est juste génial. Et les deux autres anecdotes, c'est que Adda a été nommée porteur de flamme, donc il a porté la flamme olympique mercredi, mercredi dernier. Et que j'étais, j'étais suppléant flamme. Suppléant flamme, ça veut dire si quelqu'un, un porteur, se cassait la cheville ou ou avait le Covide, et bah c'est moi qui la remplaceais. Mais bon, je vous rassure, personne ne tombe malade pour porter la flamme.
00;21;41;17 - 00;21;48;05
Isabelle
[Rire] mais c'est très cool que vous étiez choisi pour cette rôle important.
00;21;48;07 - 00;22;01;19
Fabrice
Et en plus, comme le, ben vous avez vu, comme la flamme est arrivée à Marseille et que tous les deux nous sommes de Marseille, c'est à dire qu'on... c'est juste improbable. La flamme qui arrive chez nous, elle est arrivée là, je vous montre pas mais elle est arrivée à 300 mètres sur la gauche là bas, donc voilà, c'est juste improbable.
00;22;01;21 - 00;22;27;14
Isabelle
Ouais wow. Euh. Vous avez dit quand vous aviez quinze, seize ans ou avant ça, quand vous étiez à l'hôpital, il y avait vraiment personne en situation de handicap dans les émissions, dans les films que vous regardiez. Est-ce que, depuis ce moment, vous constatez que ça a changé ? Est ce que vous constatez que maintenant il y a beaucoup plus de représentations ou un peu plus ? Ou... ?
00;22;27;16 - 00;22;48;28
Fabrice
J'ai la sensation qu'il y a... Alors, en plus, l'actualité en ce moment entre les Jeux paralympiques.... Théo Curin, vous connaissez Théo Curin ? Euh. Alors en France, c'est un jeune nageur - alors nous on a la chance parce qu'on l'a connu très très jeune, il est venu sur “Vestiaires” - qui a eu une maladie, donc pas de pas de bras, pas de jambes.
00;22;49;01 - 00;23;12;03
Fabrice
Mais il a été, il a été champion quatrième aux Jeux Paralympiques. Il a, il a fait une petite carrière à la télé en tant qu'acteur et il est devenu, il est devenu le porte drapeau du handicap auprès de auprès d'une partie de la population. Donc, et et il est souvent sollicité pour pour parler de sa situation. Et c'est vraiment génial.
00;23;12;05 - 00;23;38;06
Fabrice
Qu'est ce que je peux vous dire là en ce moment ? Je vous avais parlé à l'époque de quand “Vestiaires” était sorti, de de d'“Intouchables”, qui avait, qui avait chez nous, qui avait chez nous, un peu cassé la baraque au moment où on on sortait. Et là je sais pas si vous êtes au courant, mais il y a, il y a un film qui vient de sortir en France, qui va peut être arriver chez vous, qui s'appelle “Un P’tit truc en plus” d'un humoriste qui s'appelle Arthus.
00;23;38;08 - 00;24;03;28
Fabrice
Et donc c'est des personnes qui côtoient des personnes avec des problèmes cognitifs, des handicaps mentaux, et c'est en train de, comme on dit en France, casser la baraque. Donc c'est un peu le souffle “Intouchables” d'il y a, d’il y a quatorze, quinze ans. Donc c'est vrai qu'en ce moment sur le handicap, il se passe, il se passe des choses en termes de la représentation au cinéma et à la télé.
00;24;04;00 - 00;24;16;17
Chloë
Est-ce que vous avez des personnes qui ont des handicaps, qui travaillent avec vous sur “Vestiaires” ? Sauf les acteurs, mais les autres personnes ?
00;24;16;19 - 00;24;36;18
Fabrice
À part les acteurs... Adda avec qui on écrit... Non. Sinon, c'est beaucoup de... Il fallait qu'on laisse la porte ouverte un peu au valides, fallait qu'ils travaillent un peu. En France il y a une loi, il faut embaucher 6 % de valides à chaque fois. Donc non, à part les acteurs et Adda, non non.
00;24;36;21 - 00;24;48;28
Fabrice
Une autre anecdote, vous savez qu'on arrive chez vous ? Vous connaissez AMI... AMI-TV ? Et ils ont repris, ils ont réadapté “Vestiaires”, “Vestiaires” à Montréal.
00;24;49;00 - 00;24;50;08
Isabelle
Ah, j’aimerais bien le regarder !
00;24;50;11 - 00;24;55;21
Chloë
Est-ce que c'est le même format ? C’est trois minutes ? Ou c’est... ?
00;24;55;24 - 00;25;20;01
Fabrice
Ils ont joué différemment, c'est-à-dire qu'ils ont. Ils ont joué sur le 26 minutes. C'est-à-dire qu'ils ont regroupé plusieurs épisodes et autant nous, on avait trois minutes, ça se finissait, eux, il y a la sensation... un personnage part d'une situation, il fait un pas vers une autre situation, rencontre quelqu'un d'autre, et bref. Et on a eu la chance d'être, de venir au Canada au mois de, au mois de janvier ou février pour assister au tournage.
00;25;20;04 - 00;25;24;12
Isabelle
Mais janvier à Montréal ? J'imagine qu'il faisait un peu froid !
00;25;24;14 - 00;25;31;18
Fabrice
Oui, il faisait un peu froid. Mais ce qui est génial, c'est qu'il y avait encore les décorations. Ça faisait un peu Noël. Donc nous, venant de France où il fait 40 degrés, c’était...
00;25;31;20 - 00;25;45;19
Isabelle
Ouais ouais, au Sud de la France, j'imagine que c'est un climat un peu différent que Montréal en janvier. [rires] Oui. Alors maintenant, ça diffuse à l'international, quoi. Ouais, le modèle “Vestiaires”.
00;25;45;22 - 00;26;08;12
Fabrice
Oui, puis on est contents parce que c'est, ben, les cousins - comme on dit en France - les cousins Canadiens. Et ce qui est bien, c'est qu'ils ont fait trois.... Il y a les épisodes qu'ils ont re-adapté tel quel pour présenter les personnages, etc. Alors vous vous doutez bien que même nous, si on les connaît par cœur, une fois qu'ils sont passés sous l'angle de l'accent québécois, des fois ils nous échappent un peu.
00;26;08;14 - 00;26;26;19
Fabrice
Il y a les épisodes qu'on avait écrit mais qui ont été réadapté par rapport à la situation sociale, économique, fin, qu’on n'a pas les mêmes aides, on n'a pas les mêmes parcours institutionnels. Et puis ceux qu’ils ont totalement réécrit de leur côté. Donc ça c'est assez, assez génial.
00;26;26;21 - 00;26;53;01
Isabelle
Ouais, c'est très cool de voir comment ça... Oui, adapté pour les environnements culturels un peu différents, mais aussi, comme vous avez dit, les aides et les systèmes de sécurité sociale et l'infrastructure. Ouais, on a parlé avec des personnes en situation de handicap à Montréal où ils disent, les rues sont beaucoup plus grands, alors c'est plus facile de rouler en été. Mais en hiver, par contre, quand il y a... ça fait...
00;26;53;01 - 00;26;55;11
Chloë
C’est difficile. [rires]
00;26;55;13 - 00;26;56;06
Isabelle
Tout est glacé...
00;26;56;06 - 00;27;01;10
Fabrice
Adda, il est pas sorti. Adda, il n'est pas beaucoup sorti de l'hôtel. C’était hôtel, taxi. [rires]
00;27;01;12 - 00;27;06;00
Isabelle
Oui, parce que c'est vraiment pas bon. [rires]
00;27;06;03 - 00;27;13;08
Chloë
C'est possible. J'ai utilisé un chaise roulante en hiver, mais c’est différent, c'est difficile.
00;27;13;10 - 00;27;35;05
Isabelle
Oui, oui. Mais, mais vous avez, vous avez mentionné le quota du 6 %. J'aime bien cette blague “Ouais, les pauvres valides, il faut les aider, on a le quota de 6 %.” Que pensez-vous de cette loi en France ? Le vrai 6 %. Est-ce que... Est-ce que vous constatez que ça aide ou est-ce que ça cause d'autres problèmes ou ça ne fait rien ?
00;27;35;07 - 00;27;47;29
Fabrice
À mon niveau, personnel, j’ai fais la blague, mais j'en entends pas beaucoup parler. Voilà. Je sais pas, je sais pas. Je crois que chez nous c'est une structure qui s'appelle l’AGEFIPH qui gère ça. Euh.
00;27;48;01 - 00;28;07;24
Fabrice
Voilà, il n'y a pas de... Comme c'est des choses qui doivent se passer entre, avec l'AGEFIPH en interne, etc. J'ai pas un entourage de personnes autour de moi qui me dit “Je suis, je travaille dans telle société parce que je fais partie des 6 % de personnes handicapées” et puis voilà. Nous, on sait que la loi existe et qu'on s'en sert comme blague pour inverser la réflexion, mais à mon niveau, non.
00;28;07;24 - 00;28;40;01
Fabrice
C'est vrai que je vois des gens qui, lorsqu'ils font des lettres de motivation, des CV, commencent à marquer - comment on appelle ça ? - chez nous on appelle ça la Reconnaissance de Travailleurs Handicapés, RQTH - qui précisent dans leur CV “RQTH sans aménagement” pour faire comprendre à l'employeur qu'il y a des facilités peut-être d'embauche, d'aide sans avoir non plus à modifier tous les bureaux, tous les étages, etc.
00;28;40;03 - 00;29;23;04
Isabelle
Ah ça c'est vraiment intéressant parce que, parce que, en premier, on n'a pas ça au Canada, on n'a pas cette loi de quota. On a trouvé que c'est... je ne sais pas si vraiment, à part la France, il y a des pays qui ont ces quotas. On est en train encore de regarder, mais c'est intéressant de d'entendre qu'il y a des gens qui qui marquent “Ah oui, je suis handicapé, mais il ne faut pas faire d'aménagements.” Parce que c'est, c'est peut-être pour, pour répondre à la préjugé où la la première pensée est - de peut-être l'embaucheur - que “Ah, ça va coûter beaucoup, ça va être compliqué.” Tout ça quand on pense handicap, peut-être.
00;29;23;06 - 00;29;44;20
Fabrice
C’est, c’est ça qu’on essaye de... fin, qu’on... je veux dire que les pouvoirs publics qu’on essaye de changer parce que dans la... C’est la mentalité des personnes valides sur les handicapés, ben, dans le même travail que vous, hein ? C’est-à-dire que dans des situations comme ça où quand quelqu’un cherche un emploi, il se pose plein de questions:
00;29;44;22 - 00;30;05;27
Fabrice
“Alors je vais postuler, est-ce que ce poste me convient ? Je vais postuler. Si ce poste me convient, est-ce que je dis que je suis handicapé ? Je vais postuler, mais est-ce que je dis que je suis handicapé sur mon CV et on me, on me demandera pas de me voir ou je dis rien et j'obtiens rendez-vous mais le gars ils vont me voir arriver avec mes béquilles ou mon fauteuil roulant ? À quel moment ? Voilà.
00;30;05;29 - 00;30;33;08
Fabrice
Quand, quand on commence à avoir un environnement où les gens sont plus plus conscients des handicaps, de ce qu'une personne handicapée peut faire, je pense que les choses changent. Et encore, en France, il y a peut-être aussi une différence entre les les institutions publiques qui ont une injonction de l'État pour pour s'ouvrir, pour s'adapter et les entreprises qui ont une autre logique.
00;30;33;10 - 00;30;42;21
Chloë
En ce sujet, quels conseils pourriez-vous donner une jeune qui veut travailler et qui vit en situation de handicap ?
00;30;42;23 - 00;30;48;02
Isabelle
Surtout pour un jeune qui veut entrer dans les médias, dans les carrières des médias ?
00;30;48;02 - 00;30;49;04
Chloë
Ou des arts.
00;30;49;07 - 00;30;50;06
Isabelle
Ouais.
00;30;50;08 - 00;31;12;13
Fabrice
Non, non mais il faut... Mais bien sûr c'est de l’encourager, c'est de l'encourager... Fin, on est la preuve même, on est la preuve même que tout, que tout est possible. Maintenant, après... C'est toujours pareil. C'est le verre vide ou le verre, le verre à moitié vide ou le verre à moitié plein. Il faut, il faut être très optimiste en disant “J'ai envie de faire ça, je me lance.”
00;31;12;14 - 00;31;37;00
Fabrice
Et nous, on a eu une chance incroyable avec “Vestiaires” et... Mais on était totalement innocent. Donc on se rend compte maintenant qu'à 53 et 54 ans d'être passé au travers, d'avoir une chance incroyable [indéchiffrable] même pas d'avoir une saison, d'en avoir treize. Donc, moi j'aurais tendance à conseiller aux jeunes de foncer, de de de pas, de ne pas hésiter.
00;31;37;02 - 00;32;06;08
Fabrice
Maintenant, je leur conseille aussi de se - je sais pas si vous avez l'expression... vous comprendrez - de se blinder, de se protéger. Parce-que c'est bien beau de foncer en se disant “Bon, je tente ma chance dans la vie” etc. Mais je vais vous tourner l'argument autrement J'ai travaillé dans un centre et, avec des jeunes, des jeunes ados. Et à la fin de leur parcours, ils devaient faire un bilan sur leur parcours de vie et leurs objectifs.
00;32;06;11 - 00;32;35;05
Fabrice
Et donc je me retrouve avec une jeune fille qui vient me voir et qui me dit - donc, tétraplégique, elle se déplace avec son fauteuil roulant, avec une fauteuil roulant électrique, avec une télé, avec une manette. Et elle vient me voir, elle me dit, “Fabrice, j'aimerais être secrétaire.” Et moi, fort de ma saison, une ou deux de “Vestiaires”, je dis “Mais oui, tu as raison, fonce ! Dis que tu demandes d'être secrétaire. On va voir si y a des formations, des adaptations.” Voilà.
00;32;35;07 - 00;32;48;18
Fabrice
Bien évidemment, ça ne s'est pas passé comme ça. Elle est passée en commission, on lui a dit “Bon, ça va être un peu compliqué,” donc, voilà. Je vais pas faire la synthèse, aller trop vite, mais je pense qu'elle a été orientée vers un C.A.T.
00;32;48;20 - 00;33;20;28
Fabrice
Voilà. Là il y a une partie de Fabrice qui s'est dit, “Mais... arrête, arrête de vendre du rêve parce que, fin, toi t'as eu un bol monstre. Mais... fin...” Quel vocabulaire utiliser pour motiver les gens sans... ? Et, alors, la chance que j'ai eue, c'est que quelques années plus tard, elle m'a contacté sur Facebook et m'a envoyé un petit message qui disait “Je sais que tu m'avais conseillé de foncer, je... ça avait pas marché, mais j'ai retenu... sache que j'ai gardé le message.” Et elle voulait juste m'annoncer qu'elle était maman.
00;33;21;00 - 00;33;39;10
Fabrice
Voilà. Donc j'étais très très très touchée parce que vraiment c'est un truc où voilà, malgré tout, je sais que ça passe. Les gens entendent et elle avait réussi à transformer le message en autre chose, parcours plus personnel. Voilà. L'idée, c'est effectivement de... que les gens aient... en fait c'est le fond et la forme.
00;33;39;12 - 00;34;02;22
Fabrice
Quelle forme ça prendrait ? Et s'accrocher sur le fond, parce que des fois on peut prendre des coups et ça peut être surprenant. J'ai une amie, son fils il est hyper dynamique, il fait du tennis de table, il fait du fauteuil. Simplement pour avoir une alternance, ça a été mais un an de galère quoi. Un an de galère quoi. Et moi j'en suis moi-même tombé des nues quoi.
00;34;02;25 - 00;34;28;08
Chloë
Nous avons parlé avec des employeurs aussi et ils parlent de, que le grand souci est les attitudes de personnes qui qui sont valides. Les personnes valides forment un obstacle, dans dans l’endroit du travail. Qu'est-ce que tu penses ? Est-ce que ça change maintenant ? Est-ce que c'est différent qu'une décade qui est passée ou... ? Qu'est ce que tu penses du futur ?
00;34;28;10 - 00;35;06;11
Fabrice
Je pense que c'est comme dans un couple, il y a... c’est 50-50. C'est comment est-ce qu’on porte l'autre, comment je me comporte ? De comment je me comporte, comment se qu’on porte l'autre ? C'est vrai que chez beaucoup de personnes que j'ai autour de moi, de handicapés, il y a la sensation de devoir en faire plus, de devoir faire mieux, d'être... montrer que, que... qu'on est là, quoi. Qu'on peut... On arrive plutôt au boulot, on repart plutôt. On fait plus de choses, on est plus percutant. Voilà.
00;35;06;13 - 00;35;30;02
Fabrice
Je sais pas après combien de temps ces gens peuvent tenir, mais l'idée, c'est ce que je vois, c'est ce que je vois autour de moi. Il y a une côté... Du coup, il y a un petit côté... mais qui, mais qui plait à une certaine face de la société. C'est le côté “warrior”, le côté “J'en veux plus”, concurrence, émulation. Voilà.
00;35;30;04 - 00;35;38;03
Fabrice
Voilà. Je sais pas ce qu'on peut mérite d'être une autre société un peu plus paisible mais, mais bon voilà. Moi c'est ce que je... ma première impression.
00;35;38;05 - 00;35;51;24
Isabelle
Je peux juste ajouter ? C'est quoi le rôle des médias, des représentations - dans le cinéma, dans la télévision - est-ce que ça peut changer ces attitudes, ces préjugés et comment ?
00;35;51;26 - 00;36;20;24
Fabrice
Par rapport à la représentation à la télé, j'ai un a priori qui est simplement de la dramaturgie. C'est-à-dire que, euh.... - et après je vais aller au troisième point - en fait, tout ce qui est cinéma, télé, on s'appuie sur une dramaturgie et la dramaturgie, c'est... fin, c'est un personnage qui est dans une situation, qui va rencontrer plein de galères pour se se transformer, devenir autre chose.
00;36;20;27 - 00;37;09;20
Fabrice
Et donc quand on parle de public, personnage principal handicapé. C'est bien qu'on le voit dans son, dans sa galère quoi. Et on voit... en fait, l'idée c'est d'apporter aux valides cette image d'une personne handicapée qui change. Après, les films qui marchent etc. - et j'ai l'impression que c'est un peu, c'est un peu ça - c'est comment les valides évoluent dans cet univers où les personnes handicapées sont telles qu'elles sont. C'est-à-dire je pense à “Intouchables” avec Omar Sy, je pense. Alors je pense que c'est un peu le contexte du film d'Artus, c'est-à-dire de deux voleurs qui se retrouvent dans un bus avec des personnes, des personnes autistes, trisomiques, etc.
00;37;09;20 - 00;37;41;14
Fabrice
C'est comment eux vont changer leur point de vue sur cet univers-là. Donc je pense que la logique, c'est principalement de : quelle est la situation difficile de ces personnes pour changer le point de vue des valides ? Pour revenir sur sur, sur “Vestiaires”, nous avec avec Adda, on est d'une génération, là comme je vous disais, de centres, d'hôpitaux où on on devait presque presque s'excuser de faire du sport, où on fait du sport entre nous.
00;37;41;16 - 00;38;03;14
Fabrice
Là, en se remettant en question et en allant vers ces jeunes, ces jeunes sportifs pressentis pour les Jeux Paralympiques, on a pris une claque. Parce qu'en fait, on est tombé sur une génération de jeunes qui qui qui se pose pas la question de : “Est-ce que j'ai été dans un centre ou dans un hôpital ?” Non, ils se posent la question de :
00;38;03;14 - 00;38;23;12
Fabrice
“Est-ce que j'aurais le temps de faire du sport ? Euh. Après, en ayant fait, en ayant fait mon cours de kayak, mon cours de trompette, est-ce que mon groupe de rock, j'aurais le temps d'y aller après, en sortant de mes cours d'architecte ?” Et la question ce n'est pas de savoir si ils ont deux prothèses, s’ils sont en fauteuil roulant, si leur fauteuil il va tomber en panne de batterie.
00;38;23;14 - 00;38;54;15
Fabrice
Et ça avec Adda, ça nous a mais bousculé quoi. C'est-à-dire, c'est une nouvelle génération, c'est comme ça : “Je suis handi, alors ? Il y en a qui ont les yeux bleus et d'autres qui ont les cheveux longs. Bah écoute moi, moi j'ai j'ai une prothèse de jambes, mais ça ne m'empêche pas de faire plein d'activités.” Et ça, ça c'est une nouvelle génération qu'on a côtoyés et qui eux vont vont bousculer les choses, quoi. C'est comme ça. Les choses sont comme ça, point que vous le... vous... C'est eux qui sont capables de dire, “RQTH” [rires] fin, même pire, eux, ils sont capables de marquer :
00;38;54;15 - 00;39;07;12
Fabrice
“RQTH avec aménagements, et alors ? Vous voulez que je boss? Ben, je bosse, voilà. Mais il va falloir me trouver un bureau, il faudra que ce soit accessible. Et combien je serai payé par mois?” Alors que nous on était encore “Ah ! Merci de nous donner du travail” quoi.
00;39;07;14 - 00;39;41;29
Isabelle
J'adore ça, “RQTH avec aménagement, et alors ?” [rires] Mais c'est bon que vous vous... Je suis contente d'entendre ça. Je suis heureuse que - ben, j'imagine ma génération - on est en train de... Ben, vous avez pris des étapes et puis nous on fait d'autres étapes et doucement, doucement, ça change. Mais, mais... oui, oui, je suis contente que il y a des gens qui qui peuvent vivre comme ça, que euh, que même avec les préjugés, ça change. Ça me fait plaisir.
00;39;42;01 - 00;39;45;08
Fabrice
Vous devez avoir aussi cette génération au Canada aussi qui arrive.
00;39;45;11 - 00;39;45;14
Isabelle
00;39;45;14 - 00;39;46;17
Isabelle
Oui.
00;39;46;19 - 00;40;08;14
Fabrice
Qui... ben, en plus, vous êtes dans une logique anglo-saxonne qui est peut-être... alors, je ne connais pas tant que ça, hein? Moi, je suis encore dans une logique latine, le rapport au corps est un peu différent, mais vous, vous devez connaître ça depuis un petit moment quoi. Ces jeunes qui, qui qui cassent la baraque, qui font du fauteuil roulant, ils ont pas un fauteuil roulant ce qu'on appelle “médical”, mais ils ont déjà un fauteuil roulant sport pour aller faire des courses, pour sortir. Voilà, c'est des...
00;40;08;16 - 00;40;10;01
Isabelle
Oui. C'est comme ça et...
00;40;10;08 - 00;40;25;15
Fabrice
C’est chez vous qu’on a vu arriver les, les prothèses, les prothèses avec... customiser, les prothèses avec des des logos, des... Fin, quand on a vu arriver ça, on était encore à... nous, on découvrait les prothèses en carbone. Et vous, vous aviez déjà des logos, des marques, fin, c'était juste génial, quoi.
00;40;25;17 - 00;40;47;03
Chloë
Mais ces prothèses et des autres choses coûtent beaucoup. Et ça c'est, ça c'est... c'est une obstacle pour quelques personnes. Est-ce qu'il y a des programmes que les gouvernements peuvent prendre pour les personnes en situation de handicap qui augmentent leurs capacités ?
00;40;47;06 - 00;41;22;03
Fabrice
Ben... alors nous... c'est difficile. [soupire] oui. Alors, ça demande... Ta question, pour moi, demande de prendre du recul sur quelque chose qui est visiblement transparent, acquis et qui fonctionne pour nous. Je sais pas que je vais... je suis pas sure que c'est clair, mais les personnes handicapées, il y a... Fin, comme c'est la sécurité sociale chez nous qui prend en charge beaucoup de choses et c'est... même si tout n'est pas parfait, c'est quand même un bel absorbeur de choc économique et financier qui, qui, qui, qui se pose là.
00;41;22;03 - 00;41;40;13
Fabrice
Je ne sais pas si vous avez la même chose. Moi j'ai l'anecdote d'un ami qui est venu travailler chez vous, il y a belle lurette et qui avait une une orthèse parce qu'il a, il a la polio et qui est tombé une fois et qui l’a cassé, qui a eu les moyens de la réparer, qui est retombé une deuxième fois, qu'il l’a complètement cassé.
00;41;40;13 - 00;42;00;21
Fabrice
Et là il s'est dit, “Écoute, je vais réfléchir peut-être à retourner en France parce que si c'est pour me coûter trois mois de salaire, j'y arriverai pas, quoi. Si à chaque fois il faut que je glisse, ça va être compliqué.” Et... Alors qu'en France, bon, ben il y a une prise en charge, alors c'est toujours pareil, elle est pas complète, ça peut être compliqué...
00;42;00;28 - 00;42;25;07
Fabrice
Fin, j'entends compliqué dans le sens où chez nous, ce qui pose parfois problème c'est pour tout ce qui est pour, pour les enfants qui sont en fauteuil roulant, qui ont besoin de coque pour se, pour tenir leur leur colonne vertébrale droite - alors je parle comme dans de grands handicaps - et ben, c'est des gamins qui grandissent. Ça veux dire que, ben, tous les six mois, un an, il faut changer la... sinon l'assise du fauteuil, au moins la coque.
00;42;25;10 - 00;42;46;28
Fabrice
Et ça je ne suis pas sûr que la sécurité sociale monte au créneau à chaque fois. Bon. Voilà. En France, on est conscient qu'il y a le handicap physique qui s'associe de de problèmes financiers. Mais je pense que notre système de d'assurance et de sécurité sociale peut absorber pas mal de choc.
00;42;47;01 - 00;43;00;18
Chloë
Nous pensons la même aussi et je pense que la France est différente que l'Amérique du Nord. Nous avons constaté que les lois et la réaume sociaux est plus supportive en France qu'ici.
00;43;00;21 - 00;43;22;13
Isabelle
Oui, mais, c'est très cool le travail que vous faites et j'aime bien que, on voit aussi en “Vestiaires” les gens qui ont, qui sont en situation de handicap, mais qui ont des problèmes qui ne sont pas liés à leur handicap, c'est juste des gens qui discutent des problèmes avec... “Oh, là, j'ai des problèmes au travail, j'ai des problèmes avec...” C'est des gens normal, quoi.
00;43;22;15 - 00;43;37;16
Fabrice
Exactement. Nous, ce qui nous plaisait dans “Vestiaires”, c'est que, pour le même problème, si vous étiez avec un petit bras, en polio, ou avec des problèmes de mémoire, ça prenait une autre forme. Donc sa nécessitait une autre réaction, je trouvais ça assez assez marrant, quoi.
00;43;37;18 - 00;43;40;03
Isabelle
Oui, et... Oui, je pense que c'est...
00;43;40;06 - 00;43;40;26
Chloë
C'est tout.
00;43;40;28 - 00;43;41;25
Isabelle
Oui
00;43;41;27 - 00;43;46;01
Chloë
Et peut-être en futur, on peut faire une autre conversation. Et si...
00;43;46;01 - 00;43;49;01
Fabrice
Oui! Mais la dernière fois, c'était quand ? C'était, cétait il y a deux ans ? Ou c'est l'année dernière, ou... ?
00;43;49;01 - 00;43;49;17
Isabelle
Ouais !
00;43;49;19 - 00;43;52;06
Chloë
Je pense que c'est deux ans et...
00;43;52;08 - 00;43;54;02
Fabrice
Bon, donnons-nous rendez-vous l'année prochaine !
00;43;54;02 - 00;43;55;00
Isabelle
Oui ! [rires]
00;43;55;03 - 00;44;01;14
Chloë
[rires] L'année prochaine et peut-être en futur en France. Et si vous êtes au Canada...
00;44;01;16 - 00;44;02;22
Isabelle
Laissez-nous savoir !
00;44;02;24 - 00;44;03;17
Chloë
Ouais, exactement.
00;44;03;22 - 00;44;10;03
Fabrice
Et surtout que question handicap, faut pas lâcher. Donc je pense qu'on a encore des années devant nous de de discussion.
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Isabelle
Oui bien sûr. Merci beaucoup.
00;44;11;23 - 00;44;14;01
Chloë
Merci.
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Isabelle
Alors dans cette conversation, on a abordé plusieurs sujets. Le premier qui m'a frappé, c'est bien sûr le rôle des sports dans la vie quotidienne des personnes handicapées, mais aussi le sport de haut niveau, comme aux Jeux Olympiques où les sportifs handicapés peuvent devenir des célébrités ou des vedettes. Ça, comme il a dit, peut aider à changer le regard sur le handicap, quand les gens voient que les personnes handicapées peuvent devenir des sportifs. Et bien sûr, qu’ils sont au télé - très souvent - alors on les voit.
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Chloë
Ça me fait penser aux liens entre les médias, les préjugés culturels sur le handicap, et les expériences réelles des personnes handicapées, surtout dans le milieu professionnel.
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Isabelle
Oui, oui, bien sûr. Et quand il parle des médias et les préjugés culturels, la façon dont il en parle dans, dans sa série “Vestiaires”, ce qui m'a frappé et ce qui m'a frappé très fort pendant notre discussion et aussi en regardant la série, c'est son sens de l'humour. On voit très clairement que Fabrice utilise l'humour pour faciliter les discussions, surtout des discussions sur les sujets difficiles comme le handicap. Et oui, on voit ça vraiment dans la discussion et aussi sur “Vestiaire.”
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Chloë
Et peut-être “Vestiaires” va changer des choses parce que, enfin les nouvelles générations qui ont souvent un regard sur le handicap très différent. Pour eux, le handicap peut être rien de plus qu'une différence qui peut, qui peut nécessiter des aménagements, mais qui n'empêche pas les gens de participer aux sports, aux activités et surtout à la vie professionnelle.
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Chloë
Merci de votre attention. Nous espérons que vous avez aimé cet épisode de Broadcastability. Vous pouvez nous trouver sur Internet à fr.theproudproject.ca Vous pouvez également nous rejoindre sur Facebook, Instagram, LinkedIn et YouTube.
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Isabelle
Le podcast Broadcastability est réalisé par le Projet PROUD à Scarborough College à l'Université de Toronto en partenariat avec la station radio “Indie 88” à Toronto, l'association “Disability Rights UK” et le projet de recherche “SORD: Recherche sociale avec les personnes sourdes” à l'Université de Manchester. La docteure Chloë Atkins et Isabelle Avakumovic-Pointon sont les animatrices de la deuxième saison de Broadcastability. La musique a été composée par Justin Laurie. Isabelle Avakumovic-Pointon a réalisé le montage de cet épisode.
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Isabelle
Nous remercions l'Université de Toronto Scarborough, ainsi que nos partenaires communautaires : la station radio “Indie 88”, l'Association “Disability Rights UK” et le projet de recherche SORD à l'Université de Manchester d'avoir soutenu la réalisation de ce podcast. Nous tenons également à remercier nos organismes subventionnaires, le Conseil des recherches en sciences humaines du Canada et TechNation pour leur soutien financier.