La Chronique IMPACT

5. L'HISTOIRE DE LA RÉUNION : Après 1946, quelle place pour les femmes ? 🇷🇪

April 03, 2022 Corinne Salvan-Mareux Season 1 Episode 5
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5. L'HISTOIRE DE LA RÉUNION : Après 1946, quelle place pour les femmes ? 🇷🇪
Apr 03, 2022 Season 1 Episode 5
Corinne Salvan-Mareux

Lors de l'épisode précédent, nous avions abordé la période depuis 1946, date de la départementalisation de La Réunion.

Jusqu’en 1948, le salaire des femmes reste 50% inférieur à celui des hommes.

En 1951, après des luttes syndicales et politiques, le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) est mis en place.

Mais, souvenez-vous que le SMIG Réunion reste inférieur au SMIG Métropole alors que dans le même temps, la vie à La Réunion est déjà beaucoup plus chère !

D’une façon générale, malgré la mise en place de ces nombreuses mesures, la situation des travailleurs réunionnais, tous secteurs confondus, restait très précaire.

Rappelez-vous, les mères de métropoles jouissent d’allocations familiales, d’assurance maternité et de congés maternité alors qu’à La Réunion, les mères ne bénéficient quasiment pas de ces prestations parce que le Gouvernement est en quête de réduire et contrôler la démographie de l'île.
Ces prestations sociales étaient en plus calculées de façon dégressives en fonction du nombre d’enfants.

À l’époque, même les propriétaires de terres et les industries du sucre notamment refusaient de participer à la protection sociale des mères réunionnaises.

En 1963 Michel Debré est élu député de La Réunion.
Il sera à l’origine du programme du déplacement des enfants de La Réunion issus dans les familles les plus pauvres.

Ce programme promet aux familles défavorisées que l’avenir de leurs enfants est pris en charge par l’Etat et assuré en Métropole.

Ainsi, plus de 2 500 enfants réunionnais seront répartis dans plusieurs départements : la Creuse, le Tarn, le Gers, la Lozère et les Pyrénées Orientales.

Les enfants sont immatriculés de force à la DDASS à leur arrivée en France et sont déclarés Pupilles de l’Etat.
Les parents perdent de facto tous pouvoirs et tous droits parentaux sur leurs enfants.

Des parents illettrés sont amenés à signé des procès verbaux dont ils ne comprennent pas, voir ignorent totalement le contenus. 

Ce programme s’avèrera être un échec sous tous les angles : les enfants de métropole souffrent du déracinement, des conditions de vie et de la maltraitance qu’ils subissent dans les familles d’accueils et autres établissements.
Beaucoup se suicideront.
Les familles à La Réunion souffrent de l’absence de leurs enfants et de l’ignorance de ce dans quoi ils se sont engagés.
La Réunion toute entière souffre.

Plusieurs médecins dénonceront les conséquences désastreuses de ce programme.

Pour autant, Michel Debré ne mettra pas fin à son programme de déplacement des enfants de La Réunion et, avançant des arguments inhumains et irrationnels sur les bienfaits de ses méthodes, le programme continuera.

François Mitterrand est élu en 1981.

Sous sa présidence, en 1982, l’inspection générale des affaires sociales rapporte que le programme de migration des enfants

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Lors de l'épisode précédent, nous avions abordé la période depuis 1946, date de la départementalisation de La Réunion.

Jusqu’en 1948, le salaire des femmes reste 50% inférieur à celui des hommes.

En 1951, après des luttes syndicales et politiques, le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) est mis en place.

Mais, souvenez-vous que le SMIG Réunion reste inférieur au SMIG Métropole alors que dans le même temps, la vie à La Réunion est déjà beaucoup plus chère !

D’une façon générale, malgré la mise en place de ces nombreuses mesures, la situation des travailleurs réunionnais, tous secteurs confondus, restait très précaire.

Rappelez-vous, les mères de métropoles jouissent d’allocations familiales, d’assurance maternité et de congés maternité alors qu’à La Réunion, les mères ne bénéficient quasiment pas de ces prestations parce que le Gouvernement est en quête de réduire et contrôler la démographie de l'île.
Ces prestations sociales étaient en plus calculées de façon dégressives en fonction du nombre d’enfants.

À l’époque, même les propriétaires de terres et les industries du sucre notamment refusaient de participer à la protection sociale des mères réunionnaises.

En 1963 Michel Debré est élu député de La Réunion.
Il sera à l’origine du programme du déplacement des enfants de La Réunion issus dans les familles les plus pauvres.

Ce programme promet aux familles défavorisées que l’avenir de leurs enfants est pris en charge par l’Etat et assuré en Métropole.

Ainsi, plus de 2 500 enfants réunionnais seront répartis dans plusieurs départements : la Creuse, le Tarn, le Gers, la Lozère et les Pyrénées Orientales.

Les enfants sont immatriculés de force à la DDASS à leur arrivée en France et sont déclarés Pupilles de l’Etat.
Les parents perdent de facto tous pouvoirs et tous droits parentaux sur leurs enfants.

Des parents illettrés sont amenés à signé des procès verbaux dont ils ne comprennent pas, voir ignorent totalement le contenus. 

Ce programme s’avèrera être un échec sous tous les angles : les enfants de métropole souffrent du déracinement, des conditions de vie et de la maltraitance qu’ils subissent dans les familles d’accueils et autres établissements.
Beaucoup se suicideront.
Les familles à La Réunion souffrent de l’absence de leurs enfants et de l’ignorance de ce dans quoi ils se sont engagés.
La Réunion toute entière souffre.

Plusieurs médecins dénonceront les conséquences désastreuses de ce programme.

Pour autant, Michel Debré ne mettra pas fin à son programme de déplacement des enfants de La Réunion et, avançant des arguments inhumains et irrationnels sur les bienfaits de ses méthodes, le programme continuera.

François Mitterrand est élu en 1981.

Sous sa présidence, en 1982, l’inspection générale des affaires sociales rapporte que le programme de migration des enfants

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