Salut et bienvenue dans La Chronique ! Moi c’est Manon, et chaque semaine je vous emmène en France pour découvrir sa culture, les habitudes des Français et l’art de vivre à la française !
Vous avez été particulièrement nombreux à écouter les épisodes 12 et 26 sur le DELF B2 et le DALF C1. Je sais que c’est un sujet qui vous intéresse car ce sont des diplômes très utiles mais aussi très exigeants. Pour être prêt le jour de l’examen, il faut se préparer à chaque épreuve. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je vous propose d’entrer dans les détails : on va s’intéresser plus particulièrement à la production orale du DELF B2. C’est la seule épreuve individuelle de l’examen, et c’est souvent celle qui vous effraie le plus. Mais si vous connaissez bien la structure de l’épreuve, si vous savez exactement ce qui vous sera demandé, il n’y a aucune raison de stresser et tout se passera bien ! J’ai accompagné des dizaines d’élèves dans la préparation du DELF et du DALF ces dernières années, et je suis fière de pouvoir dire qu’ils ont tous réussi et obtenu leur diplôme jusqu’à aujourd’hui ! Dans cet épisode, je vous explique comment se déroule l’épreuve de production orale et surtout je vous donne mes petits secrets et des exemples pour bien comprendre ce qui vous attend le jour de l’examen.
L’épisode d’aujourd’hui est un peu plus long que d’habitude. J’ai essayé de résumer au mieux mais c’est un sujet vaste et j’avais beaucoup de choses à dire. Si c’est trop difficile à comprendre pour vous, retrouvez la transcription de cet épisode gratuitement sur le site frenchcoffeebreak.com. Ça vous permet de m’écouter et de lire en même temps, ce qui aide grandement à me suivre. J’ai choisi de vous donner un exemple de sujet et des exemples de réponses, donc la transcription peut être très utile. Si vous aimez ce podcast, pensez également à lui laisser 5 étoiles sur la plateforme de votre choix et à le partager avec vos amis qui apprennent le français !
Le DELF B2 est composé de 4 épreuves : la compréhension orale, la compréhension écrite, la production écrite et finalement la production orale. Les trois premières épreuves sont collectives, ce qui signifie que vous serez avec les autres candidats dans la même salle, et vous passerez la même épreuve en même temps, alors que la production orale est la seule épreuve individuelle de l’examen. Ça veut dire que vous serez seul(e) face à un ou deux examinateurs, qui vous écouteront, vous évalueront et vous poseront des questions. Donc la production orale est vraiment à part. Parfois, elle est même réalisée un autre jour que les autres. Les trois épreuves collectives sont toujours prévues le même jour, mais il est possible que vous deviez revenir un autre jour pour la production orale. Ces détails vous seront bien sûr communiqués au moment de votre inscription.
La production orale se déroule en plusieurs étapes : d’abord, vous aurez 30 minutes de préparation, ensuite vous parlerez pendant une vingtaine de minutes. On attend deux choses de vous : d’abord, que vous fassiez une petite présentation d’environ 7 minutes, c’est ce qui s’appelle le “monologue suivi”. Dans cette partie, vous devrez présenter votre opinion sur un sujet spécifique. Puis, dans une seconde partie, qu’on appelle “l’exercice en interaction”, vous échangerez avec l’examinateur ou l’examinatrice. C’est comme un petit débat, votre objectif est de prouver que vous êtes capable d’argumenter sur un sujet déterminé, que vous pouvez exprimer votre point de vue avec des exemples concrets. L’examinateur va donc, très probablement, tenter de vous contredire, de donner des contre-arguments pour vérifier que vous êtes capable de défendre votre opinion. Vous devez le convaincre. Ce n’est pas un exercice facile, mais comme toujours, avec un peu d’entraînement, c’est tout à fait possible ! Il y a bien sûr une certaine structure à respecter pour le monologue suivi, alors je vais vous présenter en détails le déroulement de l’épreuve et vous donner quelques conseils qui devraient vous aider le jour J !
Alors, comme je vous disais, vous aurez d’abord 30 minutes de préparation. En arrivant dans la salle d’examen, vous devrez tirer au sort, sélectionner, deux sujets au hasard. Donc il y aura des morceaux de papiers retournés sur la table, vous ne pouvez pas voir ce qui est écrit dessus, et vous devrez en sélectionner deux. Vous lirez les 2 titres et vous choisirez le sujet que vous préférez. Ces sujets sont des petits textes qu’on appelle “documents déclencheurs”. L’idée est de vous donner un thème accompagné d’un petit paragraphe, qui est en général un article de journal, de revue, un document de presse. Voici un exemple de sujet : “Peut-on vivre sans télé ?”. Ça, c’est le titre. Ensuite, il y a un petit paragraphe qui vous donne des chiffres et des idées pour développer, appuyer votre argumentation. Je vous lis le paragraphe : “2 à 3% des Français refusent d’avoir la télé chez eux. Qui sont ces réfractaires du petit écran ? Bertrand Bergier, sociologue, professeur à Nantes et à l’Université catholique de l’ouest, à Arradon, a mené une enquête pour le découvrir. En se lançant à la recherche de ces gens, Bertrand Bergier pensait découvrir une espèce en voie de disparition. En fait, il a trouvé une espèce en voie de développement. Ce sociologue a enquêté auprès de 566 ménages et il en a tiré les grands types. D’abord, ceux qui refusent la télé « parce qu’elle symbolise la perte des valeurs ou parce qu’elle est considérée comme un outil de manipulation politique », souligne-t-il. Ensuite, ceux qui considèrent que la télé est dépassée : ce sont les adeptes de l’internet, les 25-35 ans. Enfin, les « héritiers », nés avant 1955, qui n’ont jamais vu chez eux la télé et n’ont pas eu envie de s’équiper. D’après letelegramme.com.”
Donc, ça, c’est un exemple de sujet que vous pourriez avoir le jour de l’épreuve de production orale. Dans la description de l’épisode, j’ajoute un lien vers une épreuve officielle de DELF B2 pour que vous ayez une idée des différents sujets. Les thèmes des documents déclencheurs sont des thèmes de société comme l’éducation, les nouvelles technologies, le travail, l’environnement, la famille… Je ne vais pas m’attarder sur ça dans cet épisode, c’est pour ça que vous trouverez également un lien vers un article où j’ai fait une liste des thèmes les plus fréquents du DELF B2 !
Mais revenons à notre sujet sur la télé ! “Peut-on vivre sans télé ?” Vous aurez donc 30 minutes pour préparer votre présentation d’environ 7 minutes. 30 minutes, ce n’est pas suffisant pour rédiger TOUT votre exposé. Vous devrez seulement écrire les grandes lignes, les informations principales, c’est-à-dire le plan, la problématique, les arguments et les exemples. Votre présentation, votre exposé doit respecter un plan bien spécifique : il doit comporter une introduction, un développement et une conclusion, donc une structure assez classique.
Commençons par l’introduction :
- D’abord, vous lisez bien sûr le document et vous le présentez : quel est le type de document ? Où a-t-il été publié ? Citez également la date si elle est mentionnée et l’auteur si vous avez son nom. Si vous ne comprenez pas chaque mot de l’article, ce n’est pas grave ! Ne perdez pas de temps avec la traduction car le document n’est pas le plus important pour réussir l’épreuve. Il est là pour présenter le sujet, donner quelques idées si vous n’êtes pas très inspiré(e) et éventuellement quelques chiffres, quelques exemples, pour vous aider à développer votre argumentation.
- Présentez ensuite le contenu de l’article : de quoi parle-t-il ? Soyez bref, faites un court résumé.
- Après, vous présentez le thème et la problématique. Une problématique, c’est une question. Vous devez poser une question dans l’introduction et votre objectif est d’y répondre dans votre conclusion. Vous pouvez utiliser la question qui est dans le titre ou la changer, c’est comme vous voulez.
- Enfin, on termine avec la présentation du plan de votre exposé, le plan de votre développement qui vous servira à exposer vos arguments et répondre à la problématique. En général, le développement se fait en 2 parties : avantages/inconvénients ou oui/non. Mais vous choisissez bien sûr le plan qui vous convient le mieux et qui répond le mieux à votre problématique.
Donc pour notre sujet sur la télé, on pourrait proposer une introduction comme celle-ci : “Bonjour, j’ai choisi de présenter le sujet nº4 qui s’appelle “Peut-on vivre sans télé ?”. C’est un article qui a été publié sur le site letelegramme.com. Il parle de la présence de la télé chez les Français et d’un constat qu’a fait un sociologue français : de plus en plus de personnes refusent d’avoir la télévision chez eux, pour diverses raisons. On peut donc se demander : “faut-il avoir la télévision à la maison ?”. Pour répondre à cette question, je vais commencer par donner les avantages d’avoir une télévision, puis je parlerai des inconvénients et je conclurai.”
C’est un exemple très simple d’une introduction brève mais claire. Vous pouvez détailler un peu plus si vous le souhaitez, mais c’est la structure qu’on attend.
On passe ensuite au développement de votre exposé. J’ai choisi un plan en 2 parties : la première partie présente les avantages de la télé et la deuxième présente les inconvénients. Dans chaque partie, vous devez donner 2 ou 3 arguments, et surtout des exemples. Vous pouvez parler de vous, de votre vie personnelle ou de quelqu’un de votre entourage, mais vous devez expliquer pourquoi vous avancez un argument avec des exemples concrets.
Par exemple : “Je pense que la télévision est un excellent moyen de se divertir car il y a un vaste choix de programmes. Personnellement, j’adore les compétitions culinaires et je trouve que la télévision française propose beaucoup d’émissions autour de la cuisine. Par exemple, j’aime regarder Top Chef, découvrir des plats traditionnels et de grands chefs français.”
Ça c’est un argument, et on en veut 2 ou 3 pour chaque partie, donc 2-3 arguments pour la télé, 2-3 arguments contre la télé. Chaque argument exprime ce que vous pensez, et les exemples expliquent pourquoi vous le pensez. Ne les oubliez pas ! Ils serviront aussi à l’examinateur pour ouvrir la conversation et le débat qui suit votre présentation.
Pensez également à bien articuler votre discours : l’examinateur doit pouvoir comprendre la structure de votre présentation et de vos arguments en vous écoutant. C’est très important que le message soit clair. Pour cela, utilisez des connecteurs. Ce sont des mots qui servent à organiser un texte comme : tout d’abord, ensuite, enfin, d’un côté/d’un autre côté, cependant… Ces petits mots vous aideront à être clair(e) et cohérent(e).
Par exemple : “Selon moi, la télévision est un excellent moyen de s’informer. Je regarde souvent les informations et ça me permet d’apprendre beaucoup de choses sur les actualités en France, comme la situation politique. Par exemple, la semaine dernière, j’ai regardé le discours d’Emmanuel Macron et je me suis sentie intégrée dans la vie en France.
Par ailleurs, je crois qu’un autre avantage qu’offre la télévision, c’est son accessibilité. C’est un média qui ne coûte pas cher et qui permet au plus grand nombre de personnes d’accéder à des programmes très variés comme les actualités, des documentaires, des magazines de société ou même des films et des divertissements.”
Soyez clair(e) et organisé(e) tout au long de votre présentation pour que l’examinateur puisse vous suivre sans difficulté et pour qu’il comprenne bien où vous allez.
Et, bien sûr, ne parlez pas trop vite. Ce n’est pas une course, vous avez le temps de vous exprimer alors restez calme, respirez, articulez, faites des pauses entre les différentes parties… Je vous assure que ça sera une grande aide ! Enfin, autre conseil : ne lisez pas votre feuille et ne regardez pas vos pieds, mais l’examinateur. Vous donnerez une impression d’assurance, de confiance et ça vous aidera à produire un discours fluide. C’est aussi pour ça que je vous recommande d’écrire uniquement les informations principales sur votre brouillon, et pas des phrases ou des paragraphes complets. Vous seriez tenté(e) de lire votre feuille et ce n’est pas l’objectif ici : vous devez montrer que vous êtes à l’aise en français, que vous êtes capable de parler naturellement, spontanément, pendant quelques minutes.
Quand vous aurez fini votre développement, il ne vous reste plus qu’à conclure. La conclusion est courte mais très importante car elle répond à votre problématique. Vous ne devez pas introduire de nouveaux arguments mais simplement donner votre opinion. Vous pouvez prendre parti et avoir une opinion tranchée, pour ou contre le sujet. Ou vous pouvez aussi avoir une opinion plus nuancée. Vous êtes pour et contre. De plus, n’hésitez pas à poser une question à la fin de votre conclusion, si vous le souhaitez. C’est ce qu’on appelle une “question ouverte” et ça permet à l’examinateur de rebondir sur cette question, d’ouvrir la conversation à partir de cette question. Ce n’est pas obligatoire mais ça peut orienter le débat. Enfin, signalez à l’examinateur que vous avez terminé et passez-lui la parole.
Voici un exemple : “En conclusion, je suis en faveur de la télévision. J’ai moi-même une télévision chez moi et je trouve que c’est une manière très utile de me divertir, d’apprendre des choses et de pratiquer le français. Cependant, je suis consciente que, de nos jours, de moins en moins de personnes la regardent. Peut-être sera-t-elle remplacée par internet dans le futur ? J’ai terminé ma présentation, merci de votre attention. Avez-vous des questions ?”
Vous pouvez respirer : à ce stade, vous avez fini la première partie ! Alors bien sûr, l’examinateur aura des questions. C’est à partir de là que commence la deuxième partie, l’exercice en interaction. Soyez naturel(le), l’objectif est maintenant de montrer que vous êtes capable de parler français sans préparation et de convaincre. Ne répétez pas mot pour mot ce que vous avez dit dans votre présentation, mais essayez de reformuler vos arguments, d’ajouter d’autres exemples… C’est une conversation, un échange. Aussi, ça paraît évident, mais… restez poli(e) ! Même si l’examinateur n’a pas la même opinion que vous !
Maintenant que vous avez terminé, remerciez et saluez l’examinateur. Il ne vous reste plus qu’à attendre les résultats. Comme toutes les autres épreuves, la production orale compte pour 25 points. Pour rappel, pour obtenir le DELF, vous devez avoir au minimum 50 points au total avec un minimum de 5 points dans toutes les épreuves. Les 25 points de la production orale sont divisés en plusieurs parties :
- le respect de la consigne (est-ce que vous avez bien fait ce qu’on vous a demandé ? est-ce que vous avez bien répondu à la question ?)
- le lexique (donc le vocabulaire utilisé, sa variété)
- la syntaxe (c’est-à-dire la grammaire, la structure de la phrase)
- et finalement la prononciation.
Donc vous voyez que la grammaire n’est pas le plus important. Beaucoup de mes élèves ne se sentent pas capables d’obtenir le DELF B2 car ils pensent qu’ils n’ont pas le niveau suffisant, qu’ils ne parlent pas parfaitement français. Laissez-moi vous dire une chose : ce n’est pas grave ! C’est même normal ! Les examinateurs savent que le français n’est pas votre langue maternelle. Le niveau B2 est un niveau plutôt avancé mais c’est normal de faire des petites erreurs, d’avoir un accent, d’avoir des doutes parfois. Ce n’est pas pour ça que vous échouerez. Avec le DELF B2, on veut voir votre capacité à argumenter, exposer des idées, parler de manière fluide et avoir une conversation en français. Si vous faites des petites erreurs, ce n’est pas grave. Et si vous le pouvez, corrigez-vous ! L’examinateur appréciera votre capacité à analyser votre français et vous auto-corriger.
Aussi, vous n’êtes pas évalué(e) sur votre opinion : que vous soyez pour ou contre la télévision n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est que vous soyez capable de défendre votre opinion, que vous sachiez expliquer pourquoi vous êtes pour ou contre, et que vous donniez des exemples pour illustrer votre exposé et donner de la valeur à votre argumentation. Vous n’aurez jamais de thèmes, disons, “polémiques” comme l’avortement, la vaccination, la religion, la politique… Donc il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, on ne vous notera pas sur votre opinion, ne vous inquiétez pas avec ça. Vous êtes libre de penser ce que vous voulez tant que vous êtes capable d’expliquer pourquoi !
La Chronique, c’est fini pour aujourd’hui. J’espère que cet épisode vous aidera à préparer votre épreuve de production orale ! Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’envoyer un petit message et, si vous avez besoin de vous entraîner un peu plus, pensez à rejoindre mes cours en ligne de préparation au DELF. L’inscription se fait en quelques clics sur le site frenchcoffeebreak.com. On se retrouve la semaine prochaine dans un nouvel épisode de La Chronique. En attendant, retrouvez French Coffee Break sur les réseaux sociaux et sur YouTube pour du contenu en français au quotidien !
