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E44. Interview : Alessia nous parle de sa vie sur la Côte d’Azur

May 24, 2024 French Coffee Break Season 1 Episode 44
E44. Interview : Alessia nous parle de sa vie sur la Côte d’Azur
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E44. Interview : Alessia nous parle de sa vie sur la Côte d’Azur
May 24, 2024 Season 1 Episode 44
French Coffee Break

Alessia est italienne, elle travaille dans l'informatique et vit à Antibes depuis 2021. 

Elle nous raconte sa vie sur la Côte d'Azur, ses difficultés et son intégration en France ! 

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On se retrouve chaque vendredi dans La Chronique, le podcast de French Coffee Break pour progresser en français ! ​

Chaque semaine, je vous emmène en France pour découvrir sa culture, les habitudes des Français et l’art de vivre à la française !

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Alessia est italienne, elle travaille dans l'informatique et vit à Antibes depuis 2021. 

Elle nous raconte sa vie sur la Côte d'Azur, ses difficultés et son intégration en France ! 

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Salut et bienvenue dans La Chronique ! Moi c’est Manon, et chaque semaine je vous emmène en France pour découvrir sa culture, les habitudes des Français et l’art de vivre à la française !

Bonjour à tous ! Dans l’épisode d’aujourd’hui, je reçois une nouvelle invitée. Elle est italienne, elle s’appelle Alessia et elle habite à Antibes depuis quelques années. Elle va nous raconter comment elle est arrivée en France, et surtout comment se passe sa vie sur la Côte d’Azur. Bonjour Alessia ! 

Manon : Bonjour à tous. Dans l'épisode d'aujourd'hui, je reçois une nouvelle invitée. Elle est italienne, elle s'appelle Alessia et elle habite à Antibes depuis quelques années, elle va nous raconter comment elle est arrivée en France et surtout comment se passe sa vie sur la Côte d'azur. Bonjour Alessia.

Alessia : Bonjour. 

Manon : Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?

Alessia: Je m'appelle Alessia, je suis italienne, comme tu as dit. J'ai 28 ans et j'habite à Antibes il y a (depuis) deux ans et demi, ça va être trois années (ans) en août. J'ai déménagé pour le travail, donc j'ai déménagé pour travailler avec des sociétés ici à Sofia Antipolis. C'est un gros technopol européen, donc on a beaucoup de choses à faire ici, et euh... je suis dans le domaine informaticien. J'ai eu de la chance parce qu'en fait, je ne parlais pas trop français avant de déménager. Je l'avais étudié il y a (pendant) trois ans, au collège, et après je…

Manon : À l’université ?


Alessia: Non, Au collège juste après la maternelle… Non, pas la maternelle.


Manon : L’école primaire. Tu étais adolescente.


Alessia : J'avais plus ou moins 12-13 ans, un truc comme ça, et donc je l'ai étudié après je l'ai oublié. Je l'ai bien repris quand j'ai déménagé, mais en tant que… dans le domaine informaticien, j'ai eu de la chance parce qu'en fait je travaille en anglais.

Manon : C’est plus facile pour toi.

Alessia : C'est plus facile pour moi, j'ai eu le temps pour apprendre le français après, c'est pour moi, c'est fondamental parce qu'en fait, c'est toute la vie qui se passe en France. Toutes les choses, peut-être de la bureaucratie, toutes les démarches de la vie, en dehors du bureau, ça va être en français.

Manon : Les Français ne parlent pas bien anglais ?

Alessia: Ils parlent. Moi, j'ai pas eu de soucis, en fait. Dès (depuis) que je suis ici peut-être, j'ai rencontré deux fois quelqu'un qui ne parle pas trop l'anglais. Mais j'ai eu de la chance. Après, les personnes que je connais sont plus ou moins dans le domaine informaticien. Donc, il y a beaucoup de personnes qui, quand même, utilisent l'anglais pour le travail, donc (ça) s'est bien passé. Et après ici on a vraiment beaucoup d'Italiens, donc ça va…

Manon : Parce que vous êtes près de la frontière avec l'Italie.

Alessia : Oui, je crois une heure avec la voiture, donc. On a vraiment beaucoup de gens qui viennent de l'Italie, donc c’était passé vraiment bien. (ça s’est vraiment bien passé)

Manon : Tu as une majorité d'amis français ou une majorité d'amis italiens ?

Alessia: Je dirais majorité italienne. Après on a… Je connais des Espagnols, des Français un peu partout, mais (en) majorité italiens.

Manon : Ok, ça a du sens.

Alessia: En fait, c'était plus facile les premiers 6 si moi, je dirais, c'était plutôt avec les amis italiens. J’ai appris le français avec un peu de temps et après, j'ai commencé à faire des choses en anglais ou en français.

Manon : Comment tu penses que tu as été reçue par les Français ? Comment tu as été accueillie par les Français, quand tu es arrivée ?

Alessia : Moi, je dirais bien. (Du) côté du travail, j'ai vraiment eu de la chance, c'était vraiment une bonne ambiance, pas de souci, en fait. J'ai, j'ai eu des collègues qui m’enseignaient tous les mots, les premiers jours. Moi, j'étais… “salut”, “ça va”, comme ça vraiment. Timide et aussi pas confortable.

Manon : Oui, tu n'étais pas à l'aise avec le fait de parler français.

Alessia : Oui. Donc j'ai commencé toute petite, toute timide, et après j'ai pris de la confiance, en fait, avec des collègues qui m’ont dit… Il y en a un en particulier, je pense, il était vraiment là comme un… 

Manon : Un guide ?

Alessia : Oui, un guide et aussi un peu paternel. Il m'a expliqué tout, il était là, tu essaies, tu me dis quelque chose, si je ne comprends pas, je te le demande, c'était vraiment… 

Manon : C’est gentil !

Alessia : Et en fait, j'ai pris de confiance comme ça. Et après, je crois, 6 mois, j'ai commencé, j'ai dit : “Maintenant, on doit faire un switch, quelque chose, sinon ça va pas…

Manon : Je ne vais pas progresser. 

Alessia : Oui, je ne vais pas progresser. Donc j'ai eu des cours de Français. L'entreprise m'a payé des cours de français. C’était bien. Mais après j'ai dit : “Je dois quand même faire quelque chose, sinon ça va rester là, et donc j'ai pris du courage, j’ai cherché quelque chose à faire, donc j'ai trouvé un cours de roller.”

Manon : Un cours de quoi ?

Alessia : Du roller en ligne. 

Manon : Ah, ok, trop bien.

Alessia : C'est vraiment cool. Moi, je le faisais avant, mais pas en cours. En Italie, j'avais des rollers, je les utilisais deux, trois fois, mais pas trop.

Manon : Pour te promener, pour faire une promenade.

Alessia : Oui, c'est ça, un peu comme ça. Et je cherchais quelque chose à faire, je n'avais pas de souscription à une salle de gym, un truc comme ça, donc j'ai dit “je dois faire quelque chose”. J'ai essayé avec… avant, je faisais du volley. Donc j’ai dit “je vais essayer avec le volley”, et l'équipe qu’on a ici Antibes, on n'avait pas de place pour moi.

Manon : Ah, dommage.

Alessia : Dommage, donc ce n'était pas facile à accepter, mais.

Manon : Je suis.

Alessia : Ça s’est bien passé, en fait, parce que j'ai trouvé le roller. J'ai dit : “Bon, je vais essayer, après si ça va pas, ça va pas !”

Manon : Et ça a été !

Alessia : Ça a été ! En fait, la prochaine semaine, le prochain dimanche, je vais faire un semi-marathon en roller.

Manon : Waouh, ça existe ? Je ne savais même pas que c'était quelque chose qui se faisait !

Alessia : Ça existe ! Ça va être un… La première fois. Je vais essayer, c'est à Lyon. Enfin, je crois, s'appelle “Lukdum”, C'est un nom pas facile.

Manon : Oui.

Alessia: Ça va être vraiment intéressant, en fait. 

Manon : Oui, c’est cool ! Alors tu as rencontré une équipe de Français… 

Alessia : Oui, en fait on a un club. C'est plutôt un cas de roller artistique, mais il y a un petit groupe de personnes, bon des adultes, qui font du roller en ligne. Et donc j’ai commencé là. Je me rappelle la première fois que je suis allée là, j'ai dit : “je parle pas trop français. Soit on essaie, on voit ce qu'on peut faire, soit en anglais, soit je vous regarde, après je vous suis, ça va aller.

Manon : Pas besoin de parler !

Alessia : Exactement, j'ai dit plus ou moins quelque chose, on va passer. Et après, je suis ici. C'est (ça fait) deux ans que je fais du roller et je vais essayer le semi-marathon.

Manon : Waouh, c'est une belle expérience ! Et donc faire partie d'un club, ça t'a donné plus de confiance en toi, et ça t'a aussi aidée à pratiquer ton… tonfrançais, j'imagine ?

Alessia : C'est ça, oui, En fait, on fait deux fois par semaine, plus ou moins. On n'a pas trop de roller quand on fait des vacances scolaires, des choses comme ça, mais plus ou moins, c'est deux fois par semaine. Et donc c'est deux fois par semaine, je suis… “forcée”, on dirait, de parler français.

Manon : De parler français, ouais.Trop bien !

Alessia : Et donc c'était bien pour commencer après maintenant je suis vraiment à l'aise

Manon : Et puis ça fait du sport, et en même temps tu vas rater ton français, c'est parfait !

Alessia : C'est ça ! En fait, c’est vraiment… Après, on a une bonne ambiance, donc c'est une, deux heures de plaisir, c'est vraiment bien.

Manon : Pour pratiquer.

Alessia : Ouais !

Manon : Et alors, c'est comment la vie sur la Côte d'Azur ?

Alessia : Moi, j'adore en fait… je viens d'une famille qui est habituée à la mer, je suis née dans une ville qui est presque près de la mer et j'avais trois ans quand j'ai déménagé à Rome.

Manon : Ok.

Alessia : On a toujours bien cherché la mer.

Manon : Rome, ce n'est pas très loin de la mer non plus.

Alessia : Non, mais c'est pas comme ici, j'habite à 10 minutes à pied de la mer.

Manon : Oui.

Alessia : Donc c'est toujours là, c'est le centre de ma promenade, de mes choses, c'est la mer.

Manon : J'imagine.

Alessia : Moi, j'adore. Et après on n’a pas trop de journées mauvaises avec de la pluie, de choses comme ça.

Manon : Oui, donc la météo est bonne.


Alessia : La météo est bonne. Ça ne fait (Il ne fait pas trop) pas trop de froid. Après, on a eu un mois d'avril un peu hivernal, mais ça c'est plus ou moins partout.

Manon : Je crois que c'était dans toute la France.

Alessia: Oui, plus ou moins. Mais après, il y a deux jours où c’était vraiment l’été, donc je suis allée à la piscine, on peut aller à la mer… C’est parfait.

Manon : Quand tu veux. Et la Côte d'azur est réputée chère. Normalement, ça coûte cher, c'est vrai, ça ?

Alessia : Je dirais que c'est pas trop cher. Donc si je fais une comparaison avec Rome, je dirais que ce n’est pas trop plus cher.

Manon : Ok, c'est moins cher, ou c'est plus ou moins identique ?

Alessia : Je dirais plus ou moins le même.

Manon : Ok.

Alessia : Il y a des choses qui sont plus chères, des choses qui sont moins chères, mais plus ou moins, je dirais, c’est la…

Manon : C’est plus ou moins comme à Rome.

Alessia : Oui, je dirais, oui. En fait, je fais des comparaisons avec ma mère. Donc c'est plutôt, je vais chercher la viande, des trucs comme ça. Et ça passe, c'est plus ou moins… ça va. il y a des choses qui sont plus, des choses qui sont moins.

Manon : Mais globalement… C’est plus ou moins comme à Rome. 

Alessia: Oui, je dirais oui. 

Alessia: En fait, moi je ne trouve pas trop de différences. Une des choses que je trouve, c'est vraiment un prix fou, c'est les lessives pour les vêtements.

Manon Dewitte: Ah oui ? La lessive coûte plus cher qu'en Italie ?

Alessia : Oui, en fait, avant, l'année dernière, un truc comme ça, c'était quatre fois plus cher.

Manon : Ah oui, mais peut-être à cause du Covid ou à cause du…


 Alessia : Maintenant, on est un peu moins. L'économie, se… 

Manon : S’est un peu stabilisée ?

Alessia : Ouais, mais c'est juste ça, en fait, j'ai pas trop de souci.

Manon : Ok, mais alors, pour toi, quel est le point négatif d'habiter en France ? Ça ne peut pas être parfait.

Alessia : Ce n’est pas parfait. Les points négatifs, pour moi, c'est plutôt… donc ma famille est restée en Italie.

Manon: Oui, ils sont tous à Rome ?

Alessia : Non, ils sont donc ma mère, mon père et mon petit frère, ils sont à Rome. Après, j’ai mes grands-mères qui sont dans ma vie de naissance. Donc c'est presque (près de) Naples.

Manon : Ok.

Alessia : Donc elles sont dans le Sud. Et après j’ai un oncle qui est à Londres. 

Manon : Ah oui, rien à voir.

Alessia : Donc pas trop proche ! Mais après c'est ça, plus ou moins. Ça et les amis, en fait, j'ai déménagé ici, j'avais 25 (ans). Donc j'avais tous les amis de la vie à Rome.

Manon : Oui donc pour toi, le point négatif d'habiter en France, mais ce n'est pas à cause de la France, ce serait la même chose dans tous les pays… C’est que ta famille et tes amis te manquent.

Alessia : Ouais. Mais après comme style de vie, moi j'ai trouvé un équilibre ici que j'avais pas en Italie. Et donc, dès aujourd'hui, j'ai rien de négatif à dire.

Manon : Ok. Waouh. Qu'est ce qui est différent de l'Italie dans ta vie quotidienne ? Qu'est-ce qui change par rapport à ta vie à Rome?

Alessia: Je dirais que… j'ai changé un peu… Peut-être, c'est déménager à… être loin de la famille, ça me fait changer aussi. Mais j’ai plus d’indépendance. Avant, j'habitais chez moi avec mes parents, donc j’ai plus d'indépendance, ça c’est sûr. Après, euh… j'ai plus d'équilibre avec le travail et la vie personnelle. J'ai fixé en ligne qu’avant, je n’avais pas. Donc, ça m'a bien changé.

Manon : Ouais.

Alessia : Et après… je dirais, c'est… j'apprécie plus les choses… les petites promenades à côté de la mer, les… On a une journée ensoleillée, je vais sortir, des petites choses comme ça.

Manon : Le cadre de vie.

Alessia : Ouais. Je l'apprécie plus, maintenant.

Manon : Ok, et est-ce que tu as rencontré des difficultés pour trouver un travail, un appartement, pour la bureaucratie, la fameuse administration… ?

Alessia: Donc quand j'ai déménagé, j'ai trouvé le travail de l’Italie. Donc j’ai fait toutes les interviews… 

Manon : Les démarches ?

Alessia : Oui, toutes les démarches, c’était de l’Italie. Et la société qui m'a recrutée m'a donné une personne qui m'a aidée avec l'appartement.

Manon : Ah oui, ok.

Alessia: Donc c'était plus facile. Après… donc les premiers jours, ce n'était pas facile, aussi les premiers deux ou trois mois, je dirais.

Manon Dewitte: À cause de… parce que tu n'avais pas tes repères, tu étais un peu perdue ? 

Alessia : Oui, j'étais un peu perdue, j’avais pas… Je ne savais pas comment… Par exemple, quand on fait le numéro de téléphone, ils te demandent un compte bancaire en France, et je ne l'avais pas. Donc oui, mais tu peux pas le faire, parce qu'on n'a pas… Donc toutes ces petites choses là, tu le sais pas.

Manon Dewitte: Au début, il y a beaucoup de choses à faire en même temps.

Alessia: Ouais. Donc c'était pas trop facile les premiers deux, trois mois. Après, j’ai trouvé des amis qui étaient ici avant (de) moi, donc ils avaient déjà fait, et ils m'ont aidée avec les petites démarches. Et donc j'ai trouvé des personnes vraiment à l’aise. Avec eux, j’'ai fait toutes les démarches.


Manon : Ok, donc tu n'as pas eu de grosses difficultés, des temps d'attente super longs, des choses vraiment… ?

Alessia: Non, j'étais vraiment… J'ai eu de la chance. Par exemple, avec la Carte Vitale, j'ai entendu des personnes qui ont attendu deux ans pour l’avoir. Moi, je l'ai eue dans (en) six, sept mois.

Manon : Ok, c'est plutôt rapide. Pour les personnes qui ne connaissent pas la Carte Vitale, c'est une carte qui est nécessaire pour profiter des… pour aller chez le médecin, pour aller à la pharmacie. Pour  la sécurité sociale. 

Alessia: Oui. Et donc j'ai eu de la chance pour ça. Je crois que c'est plutôt du côté de la société qui m'a recrutée, ils ont toutes les démarches.

Manon : Oui, donc tu as été aidée.

Alessia: J'ai été vraiment aidée. Après, je crois, on va le voir avec le temps, parce qu'en fait maintenant… Il y a trois mois, j'ai acheté une voiture, donc j'ai commencé toutes les démarches avec la voiture. Après je vais faire… Avec le temps, on va avoir plus de démarches, donc ça va venir. Je crois que ça…

Manon : Plus on s'installe dans un pays, plus on y passe de temps, plus…

Alessia : Plus ça va… 

Manon : Il y a de plus en plus de choses à gérer, oui !

Alessia : Mais maintenant, je sais où aller, où demander… 

Manon : Et tu es plus à l'aise en français, ce qui aide aussi.

Alessia: Ça aide aussi.

Manon : Oui, définitivement ! Et alors, quels conseils tu donnerais à quelqu'un qui veut s'installer en France, peut-être, sur la Côte d'azur ou dans une autre région ?

Alessia: Donc, première chose pour moi, c'est la langue. Je connais des gens qui sont venus ici, on a travaillé ensemble, ils ne sont pas vraiment des… Ils n'étaient pas à l'aise en français et ils n’ont pas vraiment fait d’efforts pour apprendre le français. Et ça, ça va être de pire en pire. 

Manon : Mais pourquoi? Pour l'intégration ou pour la gestion de la vie quotidienne?

Alessia : Les deux. Parce qu'en fait, si tu ne parles pas la langue de la place (du lieu) où tu vis, soit la France soit desquels (que ce soit la France ou ailleurs), tu n’as pas vraiment de chance de t’intégrer en dehors du travail. Parce que, en fait, au travail t'es plus ou moins  forcé d'être intégré. Donc ça va passer. Mais du moment que tu sors du bureau, tu n’as personne.

Manon : Tu n'as plus personne, ou alors tu restes avec des personnes de ta nationalité, c'est un choix de vie. 

Alessia : C'est un choix, mais je trouve que c'est… ça ne t'aide pas. Donc pas de dire “tu es de ma nationalité, je te parle pas”. Non, ça va pas ! Mais quand même d'avoir la possibilité d'avoir les deux.

Manon : Oui et faire l'effort d'aller vers les Français, en l'occurrence. Et alors les Français sont vraiment différents des Italiens ? Dans leur manière de vivre, leur manière de parler, de se comporter, de travailler… 

Alessia : De travailler, je crois oui. Peut-être, j'ai une ambiance un peu particulière, parce qu'en fait on est beaucoup dans le… Il y a beaucoup de nationalités ici peut-être, on a une ambiance particulière. Mais je trouve qu’on a moins de stress, moins de pression, du côté du travail. Et on travaille moins. En fait, les contrats, c’est 35 heures ici.

Manon : 35 heures, oui. 

Alessia : En Italie, c’est 40. Donc déjà, une heure par jour en plus. 

Manon : Un peu plus d'une demi journée, en plus.

Alessia: Oui, en fait, en Italie, d'habitude on fait de 9 heures à 18 heures. Ici, c’est 9-17.  

Manon: Donc tu finis relativement tôt, ce qui te permet de profiter de la fin de ta journée, à la plage, par exemple. 

Alessia: C'est ça. Par exemple, en été, on a fait beaucoup d’apéros et des choses avec les collègues, en fait, on continue avec les mêmes personnes, mais tu as la chance de profiter, de sortir et de faire des choses. En Italie, c'est pas aussi facile. J'ai trouvé cette différence-là. Et, je trouve, ça change aussi ta mentalité, parce qu'en fait, t'as plus… t'as plus envie de faire des choses en dehors de la vie de travail.


Manon : Et aussi parce que tu es dans le sud  et que tu as la plage et le soleil.

Alessia: On a la plage, on a le soleil, donc t'es pas toujours chez toi avec la pluie, ça aide.

Manon Dewitte: Ça joue aussi, bien sûr ! C'est vrai, donc je pense qu'il y a un meilleur équilibre vie privée-vie professionnelle en France.

Alessia: Oui. Et aussi j’ai trouvé ici… peut-être c'est le sud. J'ai vécu qu'ici donc je ne sais pas dans le Nord, mais j'ai vu plus de personnes qui font du sport, de personnes qui ont un vélo, des choses comme ça. En Italie, c’est pas si facile. Donc en fait, par exemple, à Rome, on n'a pas beaucoup de pistes cyclables, c’est pas facile. Ici, on a beaucoup de gens qui vont au bureau avec le vélo.

Manon : Oui, la France a fait un gros effort d'investissement pour développer le vélo, oui.

Alessia : Et moi je l’ai vu et, vraiment, ça te donne envie d'essayer.

Manon  : Et alors, tu vas au travail à vélo maintenant ?

Alessia : Non, mais je fais des efforts pour l'utiliser dans le fin de semaine. Donc, petit à petit… Peut-être dans le futur, je ne sais pas ! Mais c'est, quand même, on fait des petits promenades, des choses comme ça, et on est plutôt dehors, et on fait des efforts.

Manon : Ok, donc c'est vraiment différent de ce point de vue-là. Et on a la réputation, les Français d'être désagréables, arrogants, de râler beaucoup. C’est vrai, selon toi ?

Alessia : Pour mon expérience, merci, non. Je dirais 90% des personnes que j’ai connues sont vraiment… bien à l'aise… bien gentilles, c'était pas désagréable. Il y a quelqu'un (quelques personnes) qui sont pas agréables, mais ça, c'est normal.

Manon : C'est partout la même chose, mais ce n'est pas la majorité. 

Alessia: Moi, dans mon expérience, ce n'est pas la majorité. Dans mon expérience, c'est pas la majorité. 

Manon : Ok. Bon, les Français aussi ont la réputation de bien manger, mais les Italiens aussi. Alors, tu préfères la cuisine italienne ou la cuisine française ?

Alessia: Ah, là, c'est pas facile ! Je dirais, j’aime les deux ! Il y a des choses que j'aime d'un côté, des choses que j'aime de l'autre. Par exemple, moi, j'adore… je suis vraiment gourmande ! Donc j'adore la pâtisserie en France.

Manon : Ah ! Oui, la pâtisserie française, c’est…

Alessia : C'est vraiment bien, on a des choses qui, en Italie… ils sont vraiment bien ! Mais en fait, j'essaie de profiter, je suis là, maintenant, donc je profite de la pâtisserie qu’on a ici.

Manon : Et tu as appris à faire des gâteaux, ou tu les manges seulement ?

Alessia : Euh, j’ai… Je sais faire quelques choses. Mais plutôt italiennes, donc ce que je fais, c'est que les choses italiennes, plus ou moins, c'est moi qui l'ai fait.

Manon : Et les Françaises, tu les achètes. 

Alessia: Ouais, c’est ça. Soit pour la pâtisserie, soit pour les restos. En fait, les pâte, les pizza, je les fais chez moi, d'habitude. Quelques fois, je vais au resto, mais j'ai une liste de restos italiens “certified”.

Alessia : Oui, j'ai une amie qui dit “si tu vas à un resto, c'est italien “certified””. 

Manon : Et après ils te font confiance, et ils y vont.

Alessia : Après, là on peut aller.

Manon Dewitte: Tu devrais faire des partenariats avec les restos italiens d'Antibes !

Alessia : Oui j’essaye… Parce que, en fait, si je vais manger dehors, je veux bien manger.

Manon : Oui, si c’est quelque chose que tu peux faire chez toi, tu préfères rester chez toi. 

Alessia : Ouais. c'est ça, donc j'essaie d'aller plutôt pour un resto français. Après les crêpes, par exemple, j’ai la recette, j'essaie de les faire chez moi.

Manon : Ça, c'est facile.

Alessia : Ça, c'est facile, mais pas toutes les choses ! 

Manon : Non ouh la la !  La pâtisserie française. C'est difficile, oui !

Alessia : Donc, là, j’ai pas essayé. Une fois, mais pas ici, avec mes parents, chez moi. On a fait des macarons, donc on a essayé des choses, mais quand on achète c’est plus facile !

Manon : Oui, évidemment, et tu as la certitude que c'est bon. Quel est le plat typique d'Antibes ? Le plat traditionnel de la région, c'est quoi ?

Alessia : Je sais pas. Je n'ai pas essayé, parce qu'en fait, moi je n'aime pas les anchois. On a une pissaladière. C'est une sorte de pizza avec des oignons et des anchois mais je ne l'ai jamais essayée parce qu'en fait j'aime pas les anchois.

Manon : Si tu n’aimes pas les anchois, c'est compliqué, ouais.

Alessia : Après, on a la socca. C’est un petit… C’est fait avec la farine de petits pois ? Non, c’est pas petits pois, c’est…

Manon : Les pois chiches ? 

Alessia : Oui, les pois chiches. Ouais, c’est ça.

Manon : La farine de pois chiches. Donc c'est une espèce de galette de farine de pois chiches.

Alessia: Et… on a ça. C’est pas mon… J’adore pas les pois chiches, donc c'est pas mon préféré, mais c'est pas mal.

Manon : Ouais. 

Alessia : Et après on a des recettes… Le lapin à la provençale, des choses comme ça. C’est plutôt courant qu'on trouve. C'est un lapin avec une sauce tomate et des herbes. 

Manon : Des arbres de Provence.

Alessia: Ouais. Et après j’ai essayé… C'est un plat avec de la viande et des gnocchis.

Manon : Je ne connaissais pas ce plat.

Alessia: Je ne me rappelle pas le nom. 

Manon: Mais c'est français ?

Alessia: C’est français, ouais. En fait, j'étais allé avec un ami à un resto typique de la région, donc ça doit être de la région !

Manon : Il y a une grande influence italienne, même dans la cuisine de la Côte d’Azur.

Alessia : Oui, on peut voir les influences. Il y a plutôt facilement une salade. On l’appelle la “salade niçoise”. En fait, c'est plus ou moins les mêmes qu’on mange en Italie. 


Manon : Elle a un autre nom, mais c'est plus ou moins la même chose.

Alessia: Plus ou moins, c'est la même. En fait, on peut voir qu’on utilise beaucoup les mêmes ingrédients. Par exemple, une chose que j’ai vue dans la région, on utilise beaucoup les olives. Les olives comme ça. Et dans le nord, par exemple, de la France, on n'a pas parce qu'en fait on n'a pas les olives. Donc on utilise beaucoup de… 

Manon : De beurre. 

Alessia : Mais pas trop d’huile. Et comme ça, c'est plus proche de la cuisine italienne que de la cuisine de Paris, en fait !

Manon : Je viens de Lille, donc du Nord de la France et à Lille, on mange plutôt comme les Belges, comme la Belgique. On a beaucoup de frites, on ne boit pas beaucoup de vin, on boit plutôt de la bière, beaucoup de cuisine assez riches, beaucoup de fritures, beaucoup de beurre, pas light, hein ! Mais, c’est… 

Alessia : Non, mais c'est bien !

Manon : Tu peux voir les influences belges, donc évidemment, que chaque ville frontalière proche de la frontière, reçoit les influences du pays voisin, ce qui a du sens. Et… en parlant… tu parlais de la langue française, tu disais : “Pour moi, c'est important si tu t'installles en France d'apprendre à parler français”. Et qu'est-ce qui a été difficile pour toi dans l'apprentissage du français ? Quelle a été la plus grande difficulté ?.

Alessia : Je dirai la plus grande, c’est la prononciation. C'est toujours quelque chose que j'ai… je dois travailler. Après la conjugaison des verbes.

Manon : La conjugaison, je.

Alessia: En fait, c'est proche de l'italien. Mais j'ai commencé à lire un livre en français et j'ai compris que j'ai des… en fait le passé… j'ai des verbes pour parler dans le quotidien, mais après il y a des temps, des choses qu’on n'utilise pas beaucoup, et… 

Manon : Je pense que tu parles du passé simple.

Alessia: Oui, d'habitude, c'est juste qu’on lit, mais on n'a pas dans le quotidien, donc.

Manon : Il y a des livres, peut-être quelques livres modernes, qui n'utilisent pas le passé simple, mais c'est vrai qu'en général, dans la littérature française, il y a beaucoup de passé simple et on ne l’utilise jamais à l'oral, je ne l'enseigne même jamais. Je pense que je l’ai vu quand j’avais 8 ans à l’école primaire. Et ensuite, je n’ai plus jamais reparlé du passé simple. 

Alessia : C’est ça, on ne l’utilise pas trop donc… C’est là, c'est dans les livres, mais après.

Manon : Oui.

Alessia: Mais c'est pas dans la vie quotidienne, donc…

Manon : Et justement, dans la vie quotidienne, il y a beaucoup d'argot, beaucoup de vocabulaire qui n’est pas du vocabulaire “officiel” mais qu’on utilise beaucoup. 

Alessia: Oui.

Manon : J'imagine que dans le Sud, c'est comme dans le Nord, il doit y avoir du vocabulaire local, des expressions locales ?

Alessia: Bien sûr, je ne sais pas lesquelles sont du sud ou pas, mais on essaye avec les collègues ou les personnes qui m'aident dans mon apprentissage, j'entends quelque chose, je suis là : “qu'est ce que tu dis, ça veut dire quoi ?”

Manon : Tu connais une expression typique du Sud ?

Alessia: Je sais pas si c'est typique du Sud. Euh, j'ai aucune idée.

Manon : Des mots… Par exemple, à Marseille, je crois qu'ils disent “ça pègue”, ça veut dire que ça sent mauvais. Mais je ne sais pas s’ils disent ça dans tout le Sud.

Alessia: Jamais entendu. Ça pègue. 

Manon : Ils ne disent pas ça sur la Côte d'azur, alors !

Alessia : Peut-être pas mon collègue.

Manon : Donc il y a des expressions typiques de la région. Mais tu ne les connais pas, tu ne sais pas ce qui est français et ce qui est régional.

Alessia : Oui,j'essaie d'avoir des expressions, d'entendre des choses, mais je sais pas faire la différence. Je me rappelle, une fois, j'ai fait, c'était une leçon en 1:1 avec un professeur qui m'expliquait… Il m'a fait voir une vidéo. Il m'a demandé si j’avais compris la vidéo, des choses comme ça, et à la fin de la leçon, il m'a dit : “tu dois bien comprendre que c’est une vidéo de la Suisse, donc c'est un français un peu différent. Et moi j'étais là “Ok, pour moi, c'est le même, c'est la même chose.”

Manon : Je dirais que l’accent est très… Je n'entends pas des différences d'accent, mais peut-être dans le vocabulaire, certains mots… Mais globalement, c’est la même chose, hein !

Alessia: Mais en fait, j'ai pas la… le niveau pour comprendre toutes les différences encore.

Manon : Oui, les accents... C'est difficile d'entendre ces choses-là.

Alessia: En fait, une fois, je me rappelle, on a entendu un.. c’était un Marocain, je crois, qui parlait au téléphone. Et j'ai une amie qui est de Paris, elle m'a dit : “Oui, ils sont du Maroc” et moi j’ai dit : “pour moi, c'est français” ! Ça passe !

Manon : Tu n’as pas entendu la différence ?

Alessia: J’avais jamais entendu. Je commence à comprendre un peu des différences avec les pays de l'Afrique centrale. Mais c'est juste ça.

Manon : Oui, parce que leur accent est vraiment, vraiment différent de celui de France, oui vraiment. 

Alessia: Ouais.

Manon : Même pour un Français, ça peut être difficile, parfois, à comprendre.

Alessia: Mais c'est juste ça, en fait, c'est vraiment différent, et si je l'entends.

Manon Dewitte: C'est normal, ça fait neuf ans que j'habite au Portugal et je n'ai toujours pas, je n'arrive toujours pas à entendre la différence entre les accents du Nord, du centre et du Sud, donc je pense qu'il faut vraiment passer beaucoup de temps et parler tout le temps la langue pour… pour finalement entendre ça, oui.

Alessia: Oui, c'est ça, je crois, c'est… et après on a besoin d'une bonne oreille, je dirais, parce qu'en fait aussi en Italie. Moi, je comprends, je peux te dire, c'est  Nord, Sud, un truc comme ça, mais pas la région, il y a des personnes qui viennent de là, c'est de cette ville… J’y arrive pas !

Manon : Après, l'oreille, ça se pratique et ça demande de passer beaucoup de temps pour reconnaître.

Manon : Merci beaucoup de nous avoir raconté ton expérience en France, j'espère que ça donnera envie à d'autres personnes d'aller vivre sur la Côte d'azur ou une autre région, pourquoi pas !

Alessia : Moi, je le conseille !

Manon : Alors, écoutez Alessia et allez vivre en France ! Est-ce que tu as un dernier conseil, une dernière chose à dire avant de partir ?

Alessia : Alors, en général, ça fait peur, c’est normal. Mais essaye ! 

Manon : De parler français ?

Alessia : De parler français. d'aller un peu plus loin de chez toi, de… de faire un saut et essayer quelque chose. Ça vaut le coup !

Manon : D’oser. 

Alessia : Ouais, ça vaut le coup !

Manon : Merci beaucoup, Alessia.

Alessia : Merci à toi ! 

Manon : C'était un plaisir de te rencontrer et peut-être à une prochaine ! 

Alessia : À la prochaine !

La Chronique, c’est fini pour aujourd’hui. J’espère que le témoignage d’Alessia vous donnera envie d’apprendre le français et de venir vivre en France ! Si cet épisode est difficile à comprendre pour vous, retrouvez la transcription gratuitement sur le site frenchcoffeebreak.com ! On se retrouve la semaine prochaine dans un nouvel épisode de La Chronique. En attendant, retrouvez French Coffee Break sur les réseaux sociaux et sur YouTube pour du contenu en français au quotidien !