Voix de Flic

Une intervention comme une autre : décider en une seconde, être jugé dessus pendant une année et demi

July 17, 2024 F A Season 1 Episode 10
Une intervention comme une autre : décider en une seconde, être jugé dessus pendant une année et demi
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Une intervention comme une autre : décider en une seconde, être jugé dessus pendant une année et demi
Jul 17, 2024 Season 1 Episode 10
F A

Une Inter comme les Autres

Cet épisode de 'Voie de Flic' explore la complexité des interventions policières à travers une histoire vécue par un officier. Du stress intense des prises de décision en quelques secondes aux conséquences juridiques et personnelles, plongez-vous dans la réalité difficile du métier de policier.

 Introduction
 L'Appel d'Urgence
 Sur les Lieux du Crime
 Confrontation et Combat
 Conséquences et Réflexions
 Conclusion et Perspectives

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Show Notes Transcript

Une Inter comme les Autres

Cet épisode de 'Voie de Flic' explore la complexité des interventions policières à travers une histoire vécue par un officier. Du stress intense des prises de décision en quelques secondes aux conséquences juridiques et personnelles, plongez-vous dans la réalité difficile du métier de policier.

 Introduction
 L'Appel d'Urgence
 Sur les Lieux du Crime
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 Conséquences et Réflexions
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Bonjour à tous, bienvenue dans cet épisode de voie de flic qui abordera une petite partie de la difficulté rencontrée par les policiers sur le terrain. Être flic, c'est être capable de prendre une décision en une seconde et se faire juger sur cette réaction pendant plusieurs années. Dans cet épisode, je vais vous parler d'une intervention réelle vécue et de ses conséquences pour vous illustrer la difficulté du métier. Pour vous poser le contexte. Nous sommes en hiver. Il est quatre heures du matin quand ma radio et celle de ma coéquipière se met subitement à hurler trois 23 en priorité, trois 23 étant l'indicatif de notre équipe. C'est comme cela que le dispatching s'adresse à nous et nous donne des missions le en priorité par contre, n'annonce jamais rien de bon. Il indique que la mission qui va suivre est urgente et probablement dangereuse. Nous répondons à la radio en disant trois 23 écoute, la réponse du dispatching est immédiate. Rendez vous rue ta ta ta à proximité de la guerre du midi plusieurs appels font état de voleurs à l'oeuvre dans les voitures. Un des ten one six aurait menacé avec un couteau le requérant qui lui demandait ce qu'il faisait là. Le requérant s'est caché dans un hall d'immeuble, vous savez, doubler prudence à toutes les patrouilles. Arme potentielles sur place. Vous remarquez que le dispatching commence par donner l'adresse pour que les patrouilles puissent immédiatement rouler vers l'endroit et puis explique les faits et en fait, donnent des informations importantes comme combien de suspects, si on le sait, l'adresse exacte, la direction de fuite, la description, la présidence d'armes ou pas. Et ici, quand on parle de t one six, c'est un code que la police américaine utilise pour qualifier les gens de suspect. La demande du dispatching de doubler signifie que les patrouilles qu'il nomme ici la trois 21, la trois 22 sont priées de se rendre aussi sur les lieux, mais que le responsable de l'intervention, donc celui qui rédigera la paperasse et fera les suites d'enquête. Elle la patrouille. La première nommée, c'est-à-dire la 300 vingttrois. C'est une façon d'établir la hiérarchie qu'en arrive sur les lieux pour qui prend les décisions. Nous arrivons sur les lieux avec mao, nous coupons notre sirène et nos feu bleus bien en avance pour ne pas donner d'avertissement aux voleurs. Ça peut paraître étrange si vous regardez les films américains, mais en Belgique, vous verrez souvent des patrouille de police coupées subitement leurs feux bleus et leur sirènes. On essaye d'être discrets à l'approche pour ne pas que les gens prennent la fuite ou pire, ne décident de nous tendre une embuscade à notre arrivée à Bruxelles, les sirènes ça 131, deux, voire trois kilomètres à l'avance. Alors les gens qui sont en train de commettre des faits, ça n va pas toujours que c'est pour eux. Et donc quand on arrive à 500 mètres ou à un kilomètre, on essaye de tout couper ou en tout cas de juste garder les feux bleus pour pas dire qu'on arrive et pour s'éviter comme ça, pas mal de soucis. Bref, on arrive sur les lieux. On coupe les phares pour remonter la rue et arriver sur place. On surprend plusieurs individus en train de voler dans des voitures. Je m'extrait du véhicule et je braque avec mon arme, les suspects. Rappelez-vous, on parle de menaces avec couteau. Les individus seraient armés et la procédure est de réagir de façon proportionnée. Un couteau est une arme mortelle dont on sort la seule arme mortelle à notre disposition, notre arme de service. Je donne les injonctions de circonstances qui sont mon témoin main metto à genou. Nous. Là un dégâts qui, à moins de cinq mètres, lâche tout ce qu'il a en mains me montre bien à qu'il a les mains vides et fonce vers moi. Et là, à ce moment-là, je suis baisé, il faut sur moi, il a clairement en vidé ses mains, donc je peux pas lui tirer dessus. La loi sur la légitime défense est très claire là-dessus. Il faut être proportionnel comme il est à cinq mètres de moi. Et quand il commence son sprint, je n'ai pas le temps de rengainer mon arme et de la mettre dans mon Ulster. Donc je vais de voir la garder en main, ce qui veut dire que pour me battre. Je ne pourrais pas utiliser ma main droite. Je vous rappelle que toute cette réflexion dure une seconde maximum. Une seconde 30 qu'il est quatre heures cinq du matin qui fait cinq degrés dehors que j'ai plus dormi depuis la fin de ma sieste vers 15 heures et que c'est probablement la 10ème intervention de la nuit. Bref, ce garm fonce dessus et m'envoie une belle droite. Je me courbe, je mets mon bras gauche en protection de ma tête. Il arrive quand même à connecter sa frappe. Et ça me réveille solidement. Heureusement pour moi, ce n'est pas un boxeur car s'il avait fait un jab du gauche, puis une vraie droite, il me mettait chaos sans souci avec ma seule main gauche de protection, ma main droite. Pendant ce temps là, elle tire mon arme et elle la colle contre mon plexus pour éviter toute possibilité que le gaz s'en saisisse. Si je continue à le viser avec mon arme, comme je peux quand même pas tirer, ça sert à rien. Dans le pire des cas, j'ai un réflexe, je tire je là bas. Je vais en prison à peu de choses près. En tout cas, ça va être très compliqué à se défendre devant le tribunal. Donc, qu'est ce qu'on fait dans ce cas là, on ramène son contre son plexus et on met sa main compte. Donc on la tient toujours. On met sa main contre et c'est beaucoup plus difficile pour la personne de la prendre. Si les comptes sont plexus. Bref, après m'être pris une bonne droite, je le repousse avec le côté de ma main sur le côté avec ma main gauche en l'attrapant par le col et je me met face à lui. Re rebello étant un crochet du droit, encore une fois, heureusement qu'il savait pas boxer, sinon j'aurais perdu une ou deux dans l'histoire. J'arrive à casser sa frappe en penchant et en protégeant avec mon bras gauche. Toujours, mon bras droit est collé contre mon plexus avec mon âme. Nous sommes alors littéralement au corps à corps. Il essaye de me ceinturer avec ses deux bras pour me pousser et me faire tomber en arrière. Si je tombe en arrière, ça ne va pas bien se passer pour moi. Si j'a teris sur le coin d'un trottoir avec ma nuque, je suis au mieux chaos au pire mort avec un coup du lapin et lui, il sera sur moi prêt à m'envoyer quelques coups de poing dans la gueule. Et si Macao, bah, il peut prendre mon arme. Pour tirer sur des collègues ou sur moi ou juste pour prendre la fuite avec mon arme. Donc ce n'est pas une situation d'avenir du coup au moment ou il me ceinture, il plaque sa tête contre mon plexus. Je lève mon bras droit et je lui assène un gros coup de crosse avec mon arme, le chargeur explose sous l'effet du coup et lui, je le sens qui se relâche complètement. Ses bras et son corps deviennent tout flasques. Pour ceux qui sont déjà battus, c'est pas bon signe car les coups ont tendance à nous faire, nous contracter pas, nous relâcher. Je l'amène au sol sur le côté et je vois une petite flaque de sang qui se forme derrière sa tête. Panique à bord méga coup de stress. Je commence immédiatement à comprimer la plaie, la appeler et je lance le flash à la radio pour demander une ambulance. Ce que je ne savais pas, c'est que sur mon arme de service, un MP pour les connaisseurs, il y a une petite attache métallique. De même pas un centimètre destinée à attacher l'arme à une sangle qu'on peut attacher à notre ceinture et dans mon geste de coup de crosse, c'est cette partie là qui a tapé en premier heureusement plus de peur que de mal. Le gars eut deux pointes sutures et une petite commotion. Vous pourriez penser que l'histoire s'arrête là. Malheureusement, pour moi, pas ce charmant personnage a porté plainte contre moi pour violence policière en narguant que j'avais utilisé mon arme alors qu'il n'était qu'il était d'un armée naïf que j'étais à l'époque. Comme j'étais dans mon bon droit, je pensais que l'affaire serait vite réglée. Eh bien, non. Pendant un an et demi, j'ai vécu avec une épée Damoclès au-dessus de la tête, plusieurs auditions contre l'interne, des procédures juridiques et finalement, heureusement pour moi, un jugement de non-lieu prononcé. La question fait par les choix des individus doit revenir central. Ce gars avait choisi de voler dans des voitures la nuit. Ce gars avait choisi de ne pas obéir aux injonctions de ma collègue et moi, et ce gars avait choisi de se battre avec moi. Et pourtant, au final, lui n'a quasiment rien nu, une condamnation pour vol. Et même pas pour rébellion, car le procureur a estimé que, comme c'était lui qui était le plus blessé après la bagarre, eh bien, il n'y avait pas lieu qu'il soit puni pour cela. Je vous raconte cette petite histoire pour que vous puissiez vous rendre compte de la pression immense qu'un policier de terrain ressent lors de chacune de ses interventions. Il doit décider de la meilleure façon de régler une situation tout en devant. Prendre deux éléments en considération. Le premier élément, c'est qu'une réaction trop timide, et c'est sa santé à lui qui est en jeu. Dans mon exemple, je m'en SOS bien parce que le gars n'était pas un boxeur. Si ça avait été, j'aurais probablement quelques fausses dents dans la bouche et un nez de travers dans le meilleur des cas. Dans le second cas, une réaction est trop dure de la part du policier et c'est son avenir juridique et sa carrière qui sont en jeu. Ce dilemme arrive sur la plupart des interventions chaudes, parfois jusqu'à quatre ou cinq fois par jour. Alors que le policier, fatigué, stressé et parfois déprimé le but de vous raconter tout cela n'est pas de vous dire que si le policier se trompe, parfois c'est pas si grave que ça, mais plutôt de faire comprendre le contexte de ce genre de décision et de ses interventions pour que vous puissiez prendre du recul sur ce qui est dit dans les médias par rapport aux interventions qui parfois mal, comment pourrait on améliorer la situation. Il n'y a pas de remède de miracles, mais un entraînement de qualité des policiers devrait permettre de réduire le stress de ses interventions. Aujourd'hui, on forme les policiers pour être des assistances sociaux, ce qui est très bien attention, mais on ne les forme pas pour les réalités violentes du terrain. Les policiers d'aujourd'hui ne sont pas forcément des guerriers et dans des situations de confrontation de confrontation potentielle, certains d'entre nous paniquent car ils sentent qu'ils ne sont pas prêts et qu'ils ne maîtrisent pas le sujet. Les policiers les plus calmes dans genre de situation sont en général ceux qui font des sports de combat sur le côté. Ils savent ce qu'ils sont capables de faire. Et ils sont déjà entraînés à le faire. Un effet indésirable de genre d'intervention qui vous pousse à faire des choix rapides et qui, après vous, expose à des poursuites et que certains policiers baissent les bras. Ils ne croyaient plus dans le système ni dans l'institution, car souvent on assiste à des chasses sorcières suite à une plainte contre un policier. Trouver un équilibre entre le fait de tenir responsables les policiers de leur action et l'insécurité juridique d'aujourd'hui devrait être une priorité pour nos décideurs. Dans mon exemple, je connais des collègues qui arriveraient sur les lieux toute sirène hurlante feu bleu allumé. En roulant pas trop vite comme ça. Les auteurs entendent que la police arrive et prennent la fuite du coup, pas d'interpellation, pas de bagarre, pas de problème, pas de paperasse, car à rester des suspects, c'est beaucoup de boulot administratif. Est ce que je vous explique. C'est déjà une réalité aujourd'hui. Et je peux difficilement blâmer les collègues au bout du rouleau qui décident d'agir comme ça sur des interventions. Il n'y pas pas de vie en danger. Pour résumer, les policiers doivent prendre des décisions vitales en un laps de temps ultra court et seront jugés dessus pendant des années. C'est normal que les policiers soient tenus responsables de leurs actes, mais l'institution policière devait être devrait être tenu responsables aussi de comment elle prépare ces inspecteurs de police pour réagir à ces situations. Des policiers pas entraîné. Fatigué, déprimé. Sont ils 100 responsables de leur réaction de leurs réactions instinctive. C'est une question qui fera débat selon la personne avec laquelle vous en parlerez. Moi personnellement, je pense que l'institution est quand même grandement responsable. Cet épisode est le début d'une série de petits épisodes ou je vais à chaque fois expliquer une intervention, que ce soit une de mes interventions ou l'intervention d'un collègue qu'on m'a raconté et expliquer pourquoi ça a impacte vraiment la vie d'un policier au jour le jour. Merci de m'avoir suivi et à la prochaine et.