Voix de Flic
La police, un sujet abordé par l'ensemble de la population et sur lequel le monde entier possède un avis sur son action, sur ses interventions : de l'homme politique au citoyen lambda.
La seule voix que vous n'entendez jamais ? Les policiers eux-même.
Il est temps de changer cela.
Voix de Flic est un podcast qui donne la parole aux policiers de terrain afin de vous donner les éléments d'informations nécessaires à vous faire votre propre avis sur la question policière et à prendre du recul sur la situation.
Voix de Flic
3 - Burn out d'empathie à la police
Vous êtes policier et vous vous demandez ou est passé le jeune idéaliste plein de rêve qui est rentré à l'académie il y a quelques années ?
Vous vous intéressez au problème rencontré par la police sur le terrain ?
Vous êtes au bon endroit !
Dans cet épisode, j'aborde le problème que rencontre bon nombre de policier de première ligne : après quelques années ils sont en Burn out d'empathie, c'est à dire qu'ils n'ont plus les ressources pour être empathique avec les gens et avec eux même.
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📍 Bonjour à tous. Dans cet épisode, je vais vous parler d'un problème psychologique majeur pour les policiers. Le burn out d'empathie si vous êtes policier et que vous vous demandez où est passé le jeune idéaliste et plein de motivation qui est rentré à l'académie de police il y a quelques années ou si vous êtes simplement quelqu'un qui est intéressé par le monde de la police et son univers, vous êtes au bon endroit.
je me présente j'ai été flic pendant huit ans, j'ai fait six ans d'intervention c'est-à-dire police secours et deux ans de police judiciaire. J'aime ce métier et ce podcast a pour but d'en de le présenter dans ses bons et ses moins bons aspects. Il a aussi pour but de de s'adresser aux collègues et, de leur proposer d'aborder certains sujets qu'on n'aborde peut-être pas spécialement facilement en interne et que la que la s que le système policier n'aborde pas du tout, notamment la psychologie du policier par exemple.
Donc voilà, Et le troisième but de ce podcast, c'est d'en parler un peu à monsieur et madame tout le monde Tout simplement parce que aujourd'hui tout le monde parle de la police sauf les policiers ne verrez quasiment jamais d'interview d'un policier tout simplement de un parce que c'est relativement interdit en interne et de deux parce que les policiers n'aiment pas ça.
, alors que il faut parler de la police, il faut expliquer comment ça se passe tout simplement pour casser un peu tout. toute une série de mythes qui existent dehors, auxquels on va s'attaquer dans ce podcast, Parfois les mythes sont avérés, parfois pas du tout. Bref, c'est vraiment important que la police en fait parle de son propre métier.
alors aujourd'hui on va s'intéresser au d'empathie. Je vais vous expliquer ce que c'est l'empathie un peu. Quel est l'état du moral au niveau des services, surtout de l'intervention? on va voir pourquoi c'est utile aux policiers d'avoir de l'empathie comment est-ce qu'elle fonctionne? Vous allez voir qu'il y a un stock et que ça se renouvelle qu'est-ce que quelles sont les conséquences d'un stock d'empathie vide?
Et alors six signaux pour euh, pour voir si vous manquez d'empathie ou pas
Si vous êtes policier actuellement et que vous n'avez plus toujours envie de faire votre travail, notamment les interventions que chaque mission est souvent de trop et quand vous recevez un mail de votre supérieur, vous vous dites Ça y est, qu'est ce que c'est que ce bullshit encore avant d'avoir ouvert le mail et que vous dites souvent Mais qu'est ce qu'on vient me faire chier encore?
Écoutez bien ce qui suit parce que je pense que ça s'adresse à vous. L'empathie c'est quoi? L'empathie? C'est la capacité qu'un être humain à se mettre à la place d'un autre être humain pour percevoir la situation selon le point de vue de cet être humain. Pourquoi c'est important en tant que policier? Tout simplement parce que euh, quand on réalise des missions typiquement d'intervention ou ou ou ou des auditions si on est à la police judiciaire ou ou même des enquêtes si on interprète la mission et la situation selon nos propres valeurs, on va avoir un jugement qui n'est pas du tout celui de la victime ou du suspect. Je vais laisser le côté suspect de côté. Pour l'instant, on va se concentrer sur le côté victime imaginez-vous Bah voilà, vous êtes un policier, vous faites un mètre quatre-vingt-cinq, vous allez à la salle quatre fois semaine. Vous vous êtes bien important physiquement et vous êtes appelé un chez une vieille dame Qui vous dit que bon voilà, euh elle n'en peut plus du chien du voisin qui n'arrête pas de courir partout.
quand elle est dans la cage d'escalier, il lui saute dessus enfin bref, ça ne va pas, Elle se sent agressé par ce chien. Si vous vous réagissez par rapport à vos normes et vos valeurs, vous avez peut-être un chien à la maison et en fait vous vous rendez compte que le chien dont Madame parle c'est un caniche de quinze centimètres de haut qui est relativement mignon si on aime bien la caniche vous vous dites mais ouais quoi enfin ce caniche, il ne peut pas faire de mal à une mouche!
Ben en fait si on se met à la place de la vieille dame disons je sais pas elle a quatre-vingt-cinq ans, elle a un équilibre instable, elle a peut-être une canne ou quoi? Et ce chien qui vient tout le temps dans ses pattes, ça la stresse. Pourquoi? Parce que pour le même prix, elle va essayer de l'éviter.
Elle va tomber, le chien va sauter dans sa canne et une chute pour pour une personne âgée si vous êtes en intervention, je vous apprends rien. Ça fait très vite des gros problèmes parce que il y a il y a peut avoir une fracture du fémur. Enfin Bref, vous voyez bien là où je veux en venir. Et donc la vieille dame?
Pour elle, c'est une situation extrêmement angoissante. Vous, en tant que policier a priori vous n'avez pas du tout le même point de vue qu'elle. Et c'est là tout le but de l'empathie, c'est de pouvoir dire Ah écoutez madame, je comprends tout à fait. C'est vrai que c'est pas facile pour vous. Je vais aller parler avec le voisin, peu importe l'institution que vous apportez à la mission.
Mais l'idée, c'est que pour pouvoir comprendre la dame, pour pouvoir répondre à ses attentes et essayer de trouver une solution à cette mission là Euh ben voilà, il va falloir se mettre à sa place. Et si vous n'en avez plus d'empathie, vous êtes en empathie. Vous allez vous dire mais qu'est ce qu'elle me veut celle-là ici?
Je prends un exemple évidemment facile et qui va très bien pour définir l'empathie. Mais je pense qu'on a tous en tête des exemples beaucoup plus gris où parfois il faut se mettre à la place de la de la personne avec qui on est, on est occupé et voilà, il faut qu'on ait de l'empathie là-dessus en plus de ça, pour un policier en intervention, l'empathie est d'autant plus importante que le policier en intervention subit un report de ces normes de violence.
Alors j'explique tout de suite il y aura un épisode dédié à ça. Mais le PO en intervention, il roule sur quoi il roule sur des fusillades, des bagarres, des viols, des meurtres, des cadavres et sur des tapages, des véhicules devant garage. Bref, le spectre de ces missions, de ces interventions est énorme et évidemment, quand vous venez de passer quatre heures à travailler sur une fusillade, vous êtes peut-être, intervenu en première ligne.
Ça a tiré et qu'en fin de vous allez faire un tapage nocturne, Monsieur vous dit que la maison d'à côté ils font une teuf? Il est vingt-deux heures et que lui, il aimerait bien dormir. vous êtes là et vous dites Ouais mais est-ce que c'est vraiment grave monsieur Voilà et et voilà, et c'est là que l'empathie vient, c'est que le policier n'a pas du tout les mêmes normes et le même rapport à la violence et aux situations problématiques que le le que le citoyen lambda et sans empathie pour se mettre à sa place.
Et ben il est il ne possédera pas les clés pour pour intervenir correctement dans cette situation là.
Mais du coup, vous allez peut-être vous poser la question de savoir comment fonctionne l'empathie est-ce qu'on est empathique et quand on est né empathique, est-ce, qu'on le reste à jamais alerte, c'est non et ce que je vais vous raconter ici n'a aucune valeur scientifique. C'est simplement le fruit de mes réflexions et des discussions où j'en ai eu, avec d'autres collègues de l'intervention.
et surtout d'autres métiers de première ligne. Pompiers, ambulanciers, infirmiers, urgentistes, urgentistes enfin médecins qui sont aussi tous des gens qui voilà, ils n'ont pas exactement le même travail que nous, mais finalement c'est toujours la même un peu la même logique derrière, ils sont obligés d'être empathiques pour se mettre à la place des gens. Je sais pas moi je prends l'exemple des urgences quand quelqu'un vient à quatre heures du matin parce qu'il a mal au ventre et il réveille tout le service qui a eu un dégueulasse juste avant. Mais les gens, ils sont là en mode. Ah, il faut il faut bien respirer et être très empathique avec lui.
Parce que lui, il pense vraiment qu'il va peut-être mourir. Mais vous, vous savez très bien que il n'y a rien du tout quoi. Donc voilà, et de manière générale c'est vraiment. C'est le fruit de, de de cette réflexion là que je vais vous partager. Alors comment ça fonctionne? L'empathie? Grosso modo, il y a, il y a, il y a deux débits à l'empathie.
Il y a l'empathie de la journée, donc celle que vous allez avoir en vous levant le matin. on a déjà tous eu ça. On se lève un matin et c'est une bonne journée. On s'est levé du bon pied et il y a deux jours où on se lève et il faut pas nous parler quoi? Il ne faut pas commencer à venir nous raconter les problèmes et tout voilà, on on on, on n'est juste pas dedans.
Alors ça peut être lié à plein de choses dans le privé, vous avez eu un décès dans votre dans votre entourage, vous vous êtes pris la tête avec votre compagne ou avec votre compagnon. Vos enfants ont été horribles toute la nuit, le matin, vous vous levez, vous êtes pas vous n'êtes pas prêts à entendre et à être empathique envers les gens.
Et alors il y a le le, le deuxième flux d'empathie, on va dire ça comme ça, c'est le compte épargne. Donc ça c'est le compte sur lequel vous pouvez aller pour être empathique quand il le faut, alors que votre du jour n'est pas du tout tourné vers l'empathie. imaginons voilà, vous rentrez du boulot, vous en avez marre.
Et puis là, il y a votre compagne qui vient vous parler. Euh elle vient de perdre ses parents. vous allez pas lui dire Ah ben non, écoute aujourd'hui, j'ai pas envie d'écouter tes problèmes parce que j'ai pas d'empathie je me suis mal levé ce matin, Non? Vous allez respirer un grand coup. Vous allez servir dans ce compte d'empathie pour pouvoir compatir avec elle, même si vous n'étiez pas à la base, disposé à le faire et donc vraiment il y a. Il y a ces deux deux stocks d'empathie, donc celui avec lequel vous vous levez et le compte épargne. Et en fait, l'idée c'est que au travail vous allez vite utiliser le stock d'empathie de votre journée. Tout simplement parce que voilà, sur un chiffre de dix heures si vous êtes dans une grande ville, vous allez enchaîner les missions.
Et au bout de la cinquième sixième septième mission, vous avez dû vous communiquer avec les victimes, vous mettre à leur place. vous avez déjà dis distribué tout le stock, même si c'était une bonne journée et donc du coup vous allez piocher dans votre compte épargne d'empathie et ce compte épargne d'empathie.
En fait, vous le vous remettez de l'empathie dessus les jours où vous êtes en repos, donc vous avez vos trois jours de boulot dans l'horaire classique, puis vous avez les trois jours de repos et voilà là ben vous stockez de l'empathie si vous ne la dépensez pas toute, donc ça dépend un peu de votre de votre situation dans le privé.
Si vous êtes tout le temps sollicité dans votre privé et dans vos jours de repos, bah évidemment vous allez pas pouvoir mettre de d'empathie de côté. C'est un peu comme de l'argent, quoi de d'empathie de côté? Et donc à un moment ou à un autre vous allez plus en avoir et ça va prendre un an, trois ans, cinq ans dix ans, ça dépendra un peu des gens mais il y a un moment ou un autre, vous risquez de vous retrouver à court d'empathie.
Donc vous allez vous lever le matin, vous avez euh un stock d'empathie du matin et votre compte en banque il est vide. Et voilà, il faut vous débrouiller avec ça, quoi? Et alors du coup, en fait mécaniquement. Bah le corps va faire quoi? Il va juste être moins empathique tout simplement parce que il a moins de de ressources à distribuer quoi.
une fois que vous êtes en en d'empathie, vous n'en avez plus. Vous allez avoir toutes les peines du monde à compatir avec les gens. Ça c'est déjà une première chose. Donc au niveau des interventions, vous allez je pense beaucoup moins bon en tout cas pour les petites interventions. Parce que pour les grosses vous allez toujours trouver un peu d'empathie pour quelqu'un qui a pris une balle dans le bras.
Vous allez trouver un peu d'empathie pour quelqu'un qui a perdu un être cher. Vous allez trouver un peu d'empathie pour tout ce qui est tapage, véhicule devant garage et autres missions peut-être moins. je vais pas dire moins importante mais en tout cas moins grave. On va le dire comme ça, mais évidemment vous allez être beaucoup moins pris par ce genre de mission rappelez-vous à votre début on vous parlait d'un véhicule devant le garage?
C'était la mission du siècle quoi! Enfin en tout cas moi c'était le le le cas pour moi Et voilà, moi j'ai pas honte de dire j'ai été en en en d'empathie euh à la fin de de de de mon travail d'intervention j'en j'en avais marre, j'allais sur une intervention, ça me ça me faisait de dire mais ça me faisait chier quoi et en fait ça c'est parce que je je je ne combats plus à la situation, ça a fait que je suis devenu blasé et de manière générale on voit quand même pas mal de collègues qui sont blasés en intervention, qui qui n'ont plus envie et qui qui sont juste là. Chaque chaque petite intervention euh devient vite de trop juste de trop alors ils tirent la tête, ils sont un peu hautains ils sont un peu rudes avec les gens. Enfin je pense que moi personnellement je l'ai été à à à certains moments et en fait le fait d'être blasé dans son boulot, ça provoque un ennui.
Ah vous allez au boulot alors avant moi personnellement j'allais au boulot et c'était je enfin voilà, c'était le rêve d'aller au travail. C'était trop bien. Je ratais jamais. Un jour, j'étais tout le temps chaud aux boulettes. Et puis en fait, j'ai commencé à m'ennuyer. Donc au début, c'est c'est progressif, ça prend des mois
donc vous vous ennuyez. Donc voilà, il y a certaines missions que vous commencez à faire un peu en mode robot, vous devenez un peu un policier robot, donc ben voilà telle mission, il faut que je fasse ça, ça, ça, ça et ça, ben je vais faire ça, ça, ça et ça, rien de plus. Et en fait en commençant comme ça, vous allez perdre de l'intérêt professionnel.
Vous allez passer en non-épanouissement professionnel de nouveau, sauf sauf les grosses interventions, mais la plupart des interventions bah voilà, elles vont elles? Elles vont plus vous épanouir et et donc donc voilà, vous vous allez vous ennuyer au boulot et ça, ça va devenir. Ouais je reste, mais bon voilà Et en fait ça, ça va avoir des grosses conséquences indirectes sur votre vie privée.
Tout simplement parce que on ne s'épanouissant plus au boulot. On vient au boulot. pas avec des pieds de plomb, mais presque. On n'est plus passionné. On on fait le boulot parce qu'il faut payer les factures parce que l'intervention, ça rapporte quand même pas mal. Et euh, et parce que on n'a pas trop le choix, mais du coup, ça vous épanouit plus ça ne vous nourrit plus et à partir du moment où ça ne vous nourrit plus moi j'ai remarqué que quand ça ne me nourrissait plus parfois à la maison, je rentrais.
J'étais fatigué juste parce que je m'étais ennuyé toute la journée et s'ennuyer au boulot. C'est très fatigant étonnamment ou parce que parfois, j'avais l'impression de de n'avoir absolument rien fait. Et et ça avait des conséquences sur ma vie privée. Voilà, j'étais pas toujours disponible pour la campagne, j'étais un peu plus grognon, boudeur, et donc voilà ça fera l'objet de d'un autre.
Mais voilà, ça le fait d'être en en de d'empathie a des grosses conséquences et sur votre qualité de policier et sur votre vie privée et sur votre mental. Et alors? Il y a aussi une autre grosse grosse chose à souligner c'est que euh pourquoi est-ce qu'on se retrouve au final en en d'empathie?
C'est que au niveau du boulot de policier, on n'a jamais de merci. ou très très, très très, très rarement et ça c'est un gros souci. Euh, vous êtes médecin, vous êtes infirmier, vous êtes ambulancier, vous allez souvent recevoir un merci parce que vous avez aidé les gens et chez nous en fait, on va rarement recevoir un merci.
On n'a pas de reconnaissance ou très très peu. Et ce manque de reconnaissance va faire que on n'a jamais la satisfaction, euh de du travail qu'on a fait. et je moi je suis persuadé que si on nous disait beaucoup plus souvent merci, et si notre travail était plus reconnu, que ce soit par notre hiérarchie, par les victimes, par le monde politique, par les gens en général.
On aurait beaucoup moins de problèmes de, de manque, d'empathie tout simplement parce qu'on régénérait beaucoup plus vite notre stock. Voilà, après ça, c'est juste un avis personnel.
alors comment est-ce qu'on peut savoir si on est en en d'empathie? Alors là, pour le coup, je vais me baser sur un un travail de d'une psychologue. Il y a six critères à surveiller. Le premier critère, c'est que dès qu'on est en d'empathie, on est vite très critique ou très jugeant avec des petites phrases comme ça te servira de leçon, il faut être plus prudent, t'aurais dû faire comme ci comme ça, donc on a, On est très vite jugeant et critique par rapport au comportement et on a aussi très peu confiance dans la réussite des gens.
Ah, tu vas faire ça? Bah t'y arriveras pas ou des petites phrases comme ça
un deuxième signe qui peut montrer que vous manquez, que vous êtes en d'empathie, c'est que vous trouvez les, les autres personnes trop sensibles. Vous ne comprenez pas pourquoi ils réagissent à des des choses peut-être aussi futiles avec une telle proportion? Moi typiquement, c'était un truc quand j'étais en d'empathie qui me qui me dépassait, c'est mais euh pourquoi elle agit comme ça?
Pourquoi elle pleure l'autre là? Et je me disais Ben oui en fait il faut être un peu plus dur, un peu plus coriace. Il faut s'endurcir. La vie c'est pas c'est pas tout le temps en tout et alors parfois il il faut effectivement s'endurcir. Mais si vous dites ça souvent par rapport à la à beaucoup de réactions de personnes ben le problème vient peut-être plus de vous!
que de eux. Si c'est une fois de temps en temps sur une personne bah oui, là c'est normal. Mais par contre si à chaque fois que quelqu'un réagit vous dites mais pourquoi elle réagit comme ça à l'autre? Ben là le problème est probablement plus de votre côté que du sien.
Le troisième point, c'est réagir avec colère et impatience quand on vous pose une question ou qu'on vous demande une tâche sans même vous demander pourquoi on me demande ça sans essayer de comprendre. Et si vous avez tendance à dire que c'est du bullshit dès qu'on vous propose une idée? Ou une demande, ça, c'est un un solide marqueur.
Moi personnellement, quand j'étais comme ça, dès qu'on venait avec une idée neuf euh et que j'avais pas eu le temps d'y réfléchir. Avant, j'étais tout de suite. Euh j'étais tout de suite réticent et et j'étais tout de suite en en colère ou en patient, pendant dix, quinze, vingt secondes et et j'avais tendance à à répondre assez vivement aux gens.
Le quatrième point, c'est la difficulté ou l'indifférence face à une situation émotive ou émotionnelle., si lors de moment émotif ou émotionnel, vous voyez que tout le monde autour de vous est touché et que vous l'êtes pas trop, là, c'est quand même un solide, il faut quand même se poser des questions.
Et alors? Si vous avez la capacité à supprimer mécaniquement votre ressenti et votre et vos, vos émotions ça aussi c'est un un un gros point d'alerte. Moi typiquement quand j'étais en d'empathie ben voilà, les situations qui touchaient fort mon entourage me touchaient beaucoup moins et je le voyais comme une force de pouvoir supprimer ce qui pouvait être trop émotionnel.
Je me voyais plus comme le gars. qui pouvait tout endurer. Ah bah oui, forcément je pouvais tout en donner, vu que je ne ressentais plus plus grand chose. En tout cas, je le ressentais beaucoup moins que les autres et ça c'est un c'est quand même un gros problème parce que c'est pas une situation normale.
Donc il faut quand même essayer de faire attention à ça.
le cinquième point, c'est une difficulté à admettre ces fautes, même les plus minimes. Quand on est en d'empathie, on a une vision de soi qui est relativement. On a une très haute estime de soi et on a du mal à dire oui, c'était de ma faute et en fait à se mettre à la place de la personne avec qui on discute en fait on on préfère argumenter euh sans fondement et accuser les autres d'être en tort et pas soi.
le sixième et dernier point, c'est la difficulté à comprendre que son comportement affecte les autres. Quand on est en d'empathie, on n'a pas l'impression que son comportement va affecter les autres, vu qu'on se met pas trop à leur place et donc on agit sans tenir compte du fait que nos actions pouvaient blesser les autres
/ pour conclure ce podcast sur le d'empathie. Moi, j'ai quand même une grosse remarque à faire par rapport à l'autorité, l'autorité à l'heure. À l'heure d'aujourd'hui, elle ne prend pas du tout le problème à bras le corps. Pour elle, les problèmes psychologiques des policiers sont des problèmes privés.
Alors oui, il y a des initiatives comme le stress team ou d'autres services dont je n'ai jamais personnellement fait l'usage. Mais il n'y a aucune politique globale pour prendre en compte la, la difficulté psychologique du métier de policier donc on au niveau de la difficulté physique, donc les agressions sur agent etc.
Il y a des choses qui sont faites, on pourrait toujours faire mieux, ça c'est sûr et certain. Mais bon, le problème est quand même un peu pris en compte, mais par contre sur la détresse psychologique des policiers, rien n'est fait. combien de collègues sont pas en dépression? Combien de collègues n'ont pas fait des notes?
Combien de collègues laissent des dizaines d'années de leur vie dans le job? Je pense que si vous côtoyez quelqu'un qui fait partie des forces de police ou si vous êtes un un membre des forces de police, quel que soit le pays, je pense que c'est à peu près la même chose partout en Europe ou vous connaissez des gens qui sont en détresse psychologique et probablement que vous l'avez été à un moment ou à un autre et en fait c'est un énorme tabou.
peut-être un tabou un peu mal placé de On doit être fort, on est viril. Je ne vais pas trop rentrer dans ce sujet là, mais en tout cas ça reste un tabou. En tout cas, moi, j'ai constaté que c'était un tabou autour de moi, peut-être que il y a des unités ou des zones de police où on en parle allègrement. Et c'est un sujet correct à parler entre tout le monde.
Et en vrai, ça devrait être comme ça. Donc si c'est le cas, tant mieux. Mais de mon ressenti, ce n'est pas vraiment le cas. Et moi, j'en veux quand même fortement à la hiérarchie et à l'institution policière de ne pas prendre ce premier bras de corps. de faire comme si de rien n'était. Et bon, en fait, tout va, tout va bien s'arranger et on n'en parle pas.
On ne met rien sur pied, alors il y a plein de trucs qui pourraient être mis sur pied. je vais pas rentrer ici dans dans, dans le sujet des solutions qui pourraient être apportées. Je pense que je vais le faire une fois plus profondément. Mais en tout cas, ne serait-ce que de souligner le problème, d'essayer de chercher des pistes de solution.
Ça c'est quelque chose qui devrait être fait par l'autorité et par le pouvoir politique indirectement. Et alors aujourd'hui, à l'heure d'aujourd'hui, on laisse juste les gens, euh gens dans leur merde et puis on verra bien. Il y en a qui s'en sortent un peu mieux que d'autres. Mais euh, mais finalement on y laisse tous une petite part de notre humanité dans ce travail et c'est vraiment dommage parce que je ne suis pas sûr que ce soit obligatoire de se passer comme ça.
Et je pense qu'il y avait qu'il y a un autre chemin qui est possible. et euh, et c'est un peu le but de ce podcast ici, c'est d'explorer des pistes. D'abord cerner le problème, comme je viens d'essayer de le faire dans ce podcast et d'un jour tenter des pistes. Si jamais vous, vous avez des témoignages ou des ou des histoires à raconter, n'hésitez pas en description, il y a une adresse mail tout à fait anonyme.
Vous pouvez envoyer un truc si vous voulez être interviewé ou même si vous avez vous avez des récits à expliquer qui pourraient être intéressants pour un podcast. Et Ben euh, n'hésitez vraiment pas à à me l'envoyer.